Délaisser les choses de la terre et préparer son âme à rejoindre Dieu par
l’amour.
|
354> Jésus dit :
"Toi aussi, comme
l’épouse du Cantique, tu es venue à moi un peu ternie. Très rares sont les
âmes, attirées par mon amour, qui ne viennent pas à moi un peu ternies. La
vie du monde enlève l’éclatante blancheur du lys que possède l’âme à peine sortie des demeures du Ciel
pour descendre animer une chair née de deux amours fondus en un seul.
C’est la terre, l’atmosphère de la terre, et non l’atmosphère
sidérale créée par mon Père, l’atmosphère morale de la terre — celle que vous
avez créée, vous qui avez été empoisonnés à l’origine par l’Esprit du Mal et
avez dans le sang les germes du mal inoculés à vos premiers parents [1]
— c’est cette atmosphère-là qui obscurcit la blancheur resplendissante sur
laquelle il n’y a qu’une tache que lave mon Baptême.
Oh ! Splendeur de l’âme après le lavement
baptismal ! S’il vous était donné d’en voir l’éclat lumineux, vous verriez
quelque chose qui ravirait vos sentiments. Le lys est opaque et la perle
grise au regard de l’âme enveloppée de
la lumière baptismale.
Haut de page.
355> Elle est comme celle des deux
premiers humains avant la séduction de Satan, telle que le Père la leur avait
insufflée pour les rendre semblables à lui. Et, en vérité, l’âme revêtue de
la grâce baptismale [2] est comme un miroir qui réfléchit
Dieu; elle est un petit Dieu [3]
qui attend dans l’amour de retourner au Ciel où son Amour créateur l’attend.
Si l’être humain
réfléchissait — et c’est pour cela que ma bonté ne compte pas les fautes
commises avant l’usage de la raison — si l’être humain, désormais capable de
distinguer le bien et le mal — et remarque que les instincts de la sensualité
ne se réveillent qu’après l’usage de la raison; avant il n’y a chez l’humain
que les instincts de la vie qui poussent l’enfant à chercher le sein ou les
aliments, la chaleur de la mère ou du soleil, la main de la mère ou le
support des objets — si l’être humain réfléchissait à la façon dont il agit,
à ce qu’il perd en agissant, à quel crime, à quel vol il parvient en privant
son âme de sa blancheur baptismale, quel sacrilège il commet en profanant en
lui la véritable image de Dieu, Esprit de Grâce, de Beauté, de Pureté, de
Charité infinie; s’il réfléchissait au déicide qu’il commet en tuant son âme,
oh ! non, lui qui est un être doté de raison ne pécherait pas. Mais l’être
humain est un sot roi qui gaspille de sa volonté malade les trésors de son
royaume et met en péril la possession même de son royaume.
Et note bien, Maria, que je ne parle pas en mon Nom. Je ne dis
pas qu’en péchant, vous m’offensez, moi qui suis mort pour vous. Je ne parle
que pour défendre les intérêts et les sentiments de mon Père qui vous a créés
semblables à lui [4],
qui vous aime d’un amour paternel parfait et que l’être humain insulte par
son manque d’amour et frustre dans ses espoirs, ceux de pouvoir vous serrer
contre son cœur le jour où vous entrerez dans la vie.
Peu nombreuses
sont les âmes qui ne viennent pas à Dieu un peu ternies, foncées par les
conséquences de la vie qu’elles n’ont pas su mener avec cette sainte et
attentive réflexion qu’il faudrait avoir par respect pour l’âme, dont les
droits sont supérieurs à ceux de la chair.
Vous vous souvenez toujours des droits de la chair, une chose
qui meurt et qui ne peut devenir, à son heure, habitante des palais des Cieux
qu’en vivant comme servante de l’esprit, et non comme son maître. Vous vous
préoccupez de l’esthétique de votre apparence, de votre santé, vous vous
souciez de prolonger le plus possible votre vie sur terre. Mais vous ne vous
préoccupez pas de votre âme, de la garder
belle, de la parer de plus en plus en ajoutant à la beauté que Dieu lui a
créée les pierres précieuses acquises par votre volonté d’enfants soucieux de
leur Père, à qui ils veulent retourner enrichis de mérites : véritables
joyaux, véritables richesses qui ne périssent jamais.
Haut
de page.
356> Vous vous préoccupez de votre santé
physique, mais vous ne veillez pas à préserver votre âme des maladies
spirituelles. Vous vous souciez de prolonger ce que vous appelez ‘vivre’ et qu’il serait plus juste
d’appeler ‘attendre’, mais vous ne
vous souciez pas d’attendre de façon à conquérir la vraie Vie qui ne périra
plus.
Vous vous préoccupez de tout en cette période obscure, qui vous
semble si lumineuse, de votre halte sur la terre — et dont je t’ai déjà
expliqué [5]
qu’elle était semblable à une gestation pour naître à la
Lumière, à la Vie — et vous regardez avec horreur la fosse, le trou noir où
votre corps, que vous aimez tant en idolâtres que vous êtes, retourne à la
vérité de ses origines : la boue. Mais de la boue dont émane une flamme, une
lumière : l’âme.
Voilà ce qui donne de la valeur au corps, ô êtres stupides.
L’âme qui est le don de Dieu, l’esprit qui est la manifestation de Dieu et
qui a une valeur devant laquelle celles de la chair sont un rien méprisable.
Mais comment
pouvez-vous, vous qui vous appelez chrétiens, ne pas vous souvenir des
paroles du Christ, du Verbe, de la Vérité ? N’ai-je pas dit : ‘Celui qui
voudra sauver sa vie la perdra, et celui qui la perdra par amour pour moi la
sauvera’ ? [6] N’ai-je pas dit : ‘À quoi sert à
l’homme de gagner le monde s’il perd son âme ? Que donnera l’homme en échange
de son âme ?’ [7] N’ai-je pas dit encore : ‘Si le
grain ne meurt, il ne porte pas de fruit, mais s’il meurt, il produit
beaucoup de fruit’ ? [8] Et tout cela ne vous a pas ouvert
les yeux de l’esprit ?
Mais évidemment, comment votre esprit peut-il ouvrir les yeux
si vous l’avez enseveli sous les pierres de votre sensualité ? Il est comme
un martyr lapidé. Avec la différence que chez le martyr lapidé, la chair
mourra et l’esprit entrera dans la gloire, tandis que vous lapidez votre
esprit et le frustrez de la Lumière ici et dans la vraie Vie.
Et vous avez peur de la noirceur de la tombe
pour votre chair désormais insensible comme motte de boue ! De cela vous avez
peur. Oui. Mais le fait de condamner à la noirceur éternelle ce qui en vous
est lumière et aspire ardemment à la Lumière infinie, cela ne vous fait pas
horreur. Votre esprit. Et vous ne pensez pas que vous, chercheurs assoiffés
de richesses, perdez la richesse véritable. Et vous ne pensez pas, vous qui
êtes assoiffés de vie, que vous vous donnez la Mort. La mort qui ne meurt
pas, la mort de l’esprit.
Haut
de page.
357> Vous vous éteignez vous-mêmes dans
votre immortalité de citoyens célestes. Pire encore, vous remettez votre
lumière entre les mains de Satan pour qu’il en fasse une lueur ténébreuse
dans son royaume de ténèbres. Oh ! Profanateurs ! C’est pire que si, avec vos
découvertes diaboliques, tournées vers le mal, vous réussissiez à arracher
des étoiles de mon firmament et à en éteindre l’éclat de diamant dans un
marécage putride.
Sachez faire mourir la chair, et non l’âme, pour germer en épis
éternels. Votre postérité sur terre est toujours passagère. Les siècles ont
détruit des lignées qui semblaient immortelles et il ne survit d’elles que le
souvenir, et de beaucoup d’autres, même pas cela. Mais ce que vous faites dans l’esprit ne meurt pas. Même au
regard de la terre. Regardez mes saints. Les siècles passent et leur culte [9]
demeure comme au premier jour.
Et puis ne travaillez jamais pour la gloire
d’être connus sur les autels. Cela est encore humain et le vrai saint n’y
pense pas. Il ne pense qu’à augmenter la jubilation de Dieu en ajoutant aux
prés éternels l’éclat d’une nouvelle fleur, et à satisfaire son âme qui
s’agite et crie à cause de sa soif de posséder Dieu complètement. [10]
Nous sommes deux soifs qui se désirent, nous sommes deux amours
qui se cherchent. L’âme et Dieu, Dieu et l’âme : voilà les deux amants éternels. Pourquoi
frustrer Dieu et l’âme de leur fin qui est de s’unir, au-delà du jour
terrestre, dans l’éternelle demeure ?
Moi, qui suis la Pitié parfaite, je ne
regarde pas si vous venez à moi ‘un peu brunis’ par les réverbérations du
soleil de vos tendances terrestres. Je veux seulement que vous luttiez pour
que le soleil brûlant de la sensualité ne vous rende pas méconnaissables à
mon regard et repoussants à mes yeux.
Mettez une
enceinte autour des flammes trop dangereuses de votre humanité : qu’elle soit
érigée par votre attention assidue, votre volonté d’être bons, votre désir de
me plaire. Cela me suffit. Et si vous faites cela, vous faites déjà tout, car
l’attention, la volonté, le désir sont comme les trois piquets sur lesquels
on monte la tente qui préserve un cœur de ce qui peut dégoûter Dieu.
Et si une tempête soudaine déchaînée par Satan, jaloux de Dieu,
vient arracher l’abri et permet aux nuages et aux rayons de vous salir et de
vous brunir, moi qui vois et qui sais, je ne vous en accuse pas, mais vous
justifie et accours à votre secours.
Je deviens alors votre abri, pauvres
enfants. Je vous serre contre moi et vous dis : ‘Ne pleurez pas’. Je vous
plains. Je suis là pour vous purifier, pour vous aider.
Haut de page.
358> Venez. Le Dieu d’amour vous donne son Sang
pour nettoyer la boue, et son Cœur comme asile sûr. Venez, créatures à qui
Satan tend ses pièges. Satan ne vient pas près de moi. Levez la tête vers
Dieu. Ne vous découragez pas. J’ai voulu être tenté pour éprouver, en tant
qu’homme, ce qu’est la séduction de Satan et vous plaindre, non avec un
esprit de Dieu, mais avec l’expérience d’un homme, dans vos tentations.
Ne vous découragez pas. Il me suffit que vous ne vouliez pas pécher. Il me suffit que vous ne désespériez pas après le péché. La première chose m’offense en
tant que Dieu. La deuxième m’offense en tant que votre Sauveur. Il ne faut
jamais douter de votre Sauveur. Jamais. À celui qui croit en la puissance du
Sauveur sont réservés tous les pardons. C’est moi, la Vérité, qui vous le
dis’.
|