L’immolation par amour rend plus grand que les anges.
La parabole de la perle.
|
220> Jésus dit :
“Lorsque la nature humaine se rappelle si
bien son origine qu’elle sait vivre dans le surnaturel, elle s’élève
au-dessus de la nature angélique et devient motif d’admiration pour les anges.
Quand cela arrive-t-il ? Quand une créature vit plongée dans ma volonté,
entièrement abandonnée à moi, ne vivant, n’aimant, n’agissant que pour moi et
avec moi.
Elle élève sa chair à un niveau qui n’est pas accordé aux anges, qui ne
connaissent pas les angoisses de la chair et
n’ont pas le mérite de les dompter. Si de plus la créature se crucifie par
amour du Maître crucifié, elle devient un motif d’admiration pour les légions
d’anges, lesquels ne peuvent pas souffrir par amour pour moi et se crucifier
comme Jésus, Rédempteur du monde et Fils de l’Éternel.
Autour de ma croix, comme déjà autour de mon
berceau, se tenaient des légions d’anges, car le berceau et la croix étaient
l’alpha et l’oméga de ma mission de Rédempteur. Mais les légions des
esprits angéliques se tiennent aussi autour des petits crucifiés qui
s’immolent silencieusement selon la loi du parfait amour, car ils me voient en vous qui mourez pour moi.
Haut
de page.
221> Laisse-moi
donc faire. Faire jusqu’au bout. Sous peu, je serai père et mère
pour toi, en plus d’être frère et époux. Sous peu, tu
n’auras plus que moi.
Viens, c’est un coup dur, mais sois-en avertie et sois généreuse. Laisse-moi
faire. Je ne fais rien qui n’ait le sigle de l’amour. Sois comme un agneau né
depuis peu entre mes mains de bon pasteur. Si ton Pasteur te fait manger de
cette herbe amère, encore une, c’est parce qu’il veut te donner une meilleure
place dans son cœur. Et n’aie pas peur. Je t’aiderai. Je t’aide toujours, tu
le vois.
J’ai besoin de ta douleur. D’une douleur absolue, complète, profonde. Tu ne
sais pas quelle valeur elle aura entre mes mains. Quand tu le sauras, tu
diras que j’ai valorisé tes souffrances de mille pour cent et tu m’en
remercieras. Mais remercie-m’en dès maintenant avec
confiance et amour.
Dans le chœur des voix qui s’élèvent de
la terre au ciel, il manque des voix qui remercient. C’est une note
muette et cela est très mauvais. C’est un grand démérite pour la lignée d’Adam,
laquelle, tout en ayant reçu de façon suprême l’amour et les bienfaits du
Dieu Unique et Trin, ne sait pas remercier. Mais si cela est pardonné aux
analphabètes de l’amour, il n’est pas permis de ne pas le faire à ceux que
l’Amour lui-même instruit. Lorsqu’un petit enfant ou un pauvre ignorant
commet une erreur, on l’excuse. Il n’en va pas de même quand c’est un adulte
ou une personne cultivée.
Tu as appris du Maître et tu ne dois pas manquer à l’enseignement du Maître.
Je t’ai élevée avec mon amour comme on élève un enfant avec le lait. Sois
fidèle à l’Amour en toute chose, en absolument toute chose."
Le soir.
Jésus dit :
"Ma chère âme, écoute la parabole de la
perle.
Un grain de sable emporté par les vagues de la mer est avalé par les valves
d’un mollusque. Un petit caillou, brut et sans valeur, un minuscule fragment
de roche, un éclat de ponce, toutes choses qui ne méritent pas un regard.
Haut
de page.
222> Dans un premier temps, ce grain de
sable avalé regrette sans doute les étendues sans fin de la mer où il roulait
librement au gré des courants et où il voyait tant de beautés créées par mon
Père. Mais au bout de quelque temps, une pellicule blanche se forme autour du
grain gris et rêche, une pellicule blanche, de plus en plus belle, dure,
régulière. Et le petit caillou ne regrette plus alors la sauvage liberté
d’avant, mais bénit l’instant où une volonté supérieure à ses intentions l’a
précipité entre les valves de ce mollusque. S’il pouvait parler, il dirait :
‘Que l’instant où je perdis ma liberté soit béni ! Que soit bénie la force
qui m’a enlevé la liberté et qui a fait de moi, pauvre caillou brut, une
précieuse marguerite’.
L’âme est un caillou brut de par sa nature.
Il porte le signe de la création divine, mais, à force de rouler, il est en
piteux état, de plus en plus rude et gris. La grâce, tel un courant céleste,
le pousse à travers les espaces infinis de l’univers, vers le cœur de Dieu,
ouvert pour recevoir ses créatures. Il attend, le cœur ouvert, votre Dieu,
et vous désire, vous, pauvres créatures.
Mais souvent, vous résistez aux courants de la grâce et à l’invitation de
Dieu qui désire vous enfermer dans son cœur. Vous croyez être plus heureux,
plus libres, maîtres de vous-mêmes en restant à l’extérieur. Non, mes pauvres
enfants. Le bonheur, la liberté, la maîtrise sont à l’intérieur du cœur de
Dieu. À l’extérieur, il y a le piège de la chair, le piège du monde, le piège
de Satan.
Vous croyez être libres, mais vous êtes attachés comme des esclaves à la
rame. Vous croyez être heureux, mais les soucis à eux seuls sont déjà le
malheur.
Et puis il y a tout le reste. Vous croyez être les maîtres, mais vous êtes
les serviteurs de tout le monde, serviteurs de vous-mêmes dans votre partie
inférieure, et vous n’en tirez aucune joie, même si vous peinez pour vous en
procurer.
Moi, je donne la joie, car je donne la paix, car je donne la continence, car
je donne la résignation, la patience, chaque vertu.
Bienheureuses ces âmes qui n’opposent pas
une trop forte résistance à la grâce qui les pousse vers moi. Très bienheureuses
ces âmes qui, non seulement se laissent porter vers moi, mais qui viennent à
moi avec l’impatience du désir d’être englouties dans mon cœur.
Il ne repousse personne, quelque petit et brut qu’il soit. Il accueille tout
le monde, et plus vous êtes misérables, mais en même temps convaincus que je
peux vous rendre beaux, et plus je travaille votre petitesse; je la revêts
d’un nouvel habit, précieux et pur. Mes mérites et mon amour opèrent la
métamorphose. Vous entrez des créatures et vous sortez, à la Lumière du Jour
de Dieu, des perles très précieuses.
Haut
de page.
223> L’âme
regrette parfois sa première liberté. Surtout dans les premiers temps, car
mon travail est sévère, même revêtu d’amour. Mais plus l’âme est pleine de
bonne volonté et plus elle comprend vite. Plus l’âme renonce à tout désir de
fausse liberté et plus elle préfère la royale servitude de l’amour, et plus tôt
elle goûte la béatitude de sa captivité en moi et accélère le prodige
sanctifiant de l’amour.
Le monde perd tous ses attraits pour cette âme heureuse qui vit enfermée en
moi comme une perle dans un écrin. Toutes les richesses de la terre, tous les
soleils éphémères, toutes les joies insincères et les pseudo-libertés perdent
leur lumière et leur voix, et il ne reste plus que la volonté, toujours
plus vaste et plus profonde, de notre amour réciproque, d’être l’un par
l’autre, l’un dans l’autre, l’un à l’autre.
Oh ! Béatitude des béatitudes trop peu connue : vivre avec moi qui
sais aimer ! Si Pierre s’écria sur le mont Tabor, uniquement parce qu’il me
vit transfiguré : ‘Seigneur, qu’il fait bon d’être ici avec vous ’,
que devrait dire l’âme qui a été elle-même transfigurée en devenant une
molécule de mon cœur de Dieu ?
|