"L'Évangile tel qu'il m'a été
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1210 1211 En suivant cette analogie on exposera d’abord les trois
sacrements de l’initiation chrétienne (chapitre premier), ensuite les
sacrements de guérison (chapitre deuxième), enfin les sacrements qui sont au
service de la communion et de la mission des fidèles (chapitre troisième).
Cet ordre n’est, certes, pas le seul possible, mais il permet de voir que les
sacrements forment un organisme en lequel chaque sacrement particulier a sa
place vitale. Dans cet organisme, l’Eucharistie tient une place unique en
tant que " sacrement des sacrements " :
" tous les autres sacrements sont ordonnés à celui-ci comme à leur
fin " (S. Thomas d’A., s. th. 3, 65, 3). Chapitre premier : Les sacrements de
l’initiation chrétienne 1212 Article 1 - Le sacrement du Baptême 1213 I. Comment est appelé ce
sacrement ? 1214 1215 Ce sacrement est aussi appelé " le bain de la
régénération et de la rénovation en l’Esprit Saint " (Tt
3, 5), car il signifie et réalise cette naissance de l’eau et de l’Esprit
sans laquelle " nul ne peut entrer au Royaume de Dieu " (Jn 3, 5). 1216 " Ce bain est appelé illumination, parce que
ceux qui reçoivent cet enseignement [catéchétique] ont l’esprit illuminé
... " (S. Justin, apol. 1, 61, 12). Ayant
reçu dans le Baptême le Verbe, " la lumière véritable qui illumine
tout homme " (Jn 1, 9), le baptisé,
" après avoir été illuminé " (He 10, 32) est devenu
" fils de lumière " (1 Th 5, 5), et
" lumière " lui-même (Ep 5,
8) : Le Baptême est le plus beau et le plus magnifique des dons de
Dieu... Nous l’appelons don, grâce, onction, illumination, vêtement
d’incorruptibilité, bain de régénération, sceau, et tout ce qu’il y a de plus
précieux. Don, parce qu’il est conféré à ceux qui n’apportent
rien ; grâce, parce qu’il est donné même à des coupables ; Baptême,
parce que le péché est enseveli dans l’eau ; onction, parce qu’il
est sacré et royal (tels sont ceux qui sont oints) ; illumination,
parce qu’il est lumière éclatante ; vêtement, parce qu’il voile
notre honte ; bain, parce qu’il lave ; sceau, parce
qu’il nous garde et qu’il est le signe de la seigneurie de Dieu (S. Grégoire
de Naz., or. 40, 3-4 : PG 36, 361C). II. Le Baptême dans l’économie du salut Les préfigurations du Baptême dans l’Ancienne Alliance 1217 Par ta puissance, Seigneur, tu accomplis des merveilles dans
tes sacrements, et au cours de l’histoire du salut tu t’es servi de l’eau, ta
créature, pour nous faire connaître la grâce du Baptême (MR, Vigile pascale
42 : bénédiction de l’eau baptismale). 1218 Depuis l’origine du monde, l’eau, cette créature humble et admirable,
est la source de la vie et de la fécondité. L’Écriture Sainte la voit comme
" couvée " par l’Esprit de Dieu (cf. Gn
1, 2) : Dès le commencement du monde, c’est ton Esprit qui planait sur
les eaux pour qu’elles reçoivent en germe la force qui sanctifie (MR, Vigile
pascale 42 : bénédiction de l’eau baptismale). 1219 L’Église a vu dans l’Arche de Noé une préfiguration du salut
par le Baptême. En effet, par elle " un petit nombre, en tout huit
personnes, furent sauvés par l’eau " (1 P 3, 20) : Par les flots du déluge, tu annonçais le Baptême qui fait
revivre, puisque l’eau y préfigurait également la mort du péché et la
naissance de toute justice (MR, Vigile pascale 42 : bénédiction de l’eau
baptismale). 1220 Si l’eau de source symbolise la vie, l’eau de la mer est un
symbole de la mort. C’est pourquoi il pouvait figurer le mystère de la Croix.
De par ce symbolisme le baptême signifie la communion avec la mort du Christ. 1221 C’est surtout la traversée de la Mer Rouge, véritable
libération d’Israël de l’esclavage d’Égypte, qui annonce la libération opérée
par le Baptême : Aux enfants d’Abraham, tu as fait passer la mer Rouge à pied
sec pour que la race libérée de la servitude préfigure le peuple des baptisés
(ibid.). 1222 Enfin, le Baptême est préfiguré dans la traversée du Jourdain,
par laquelle le peuple de Dieu reçoit le don de la terre promise à la
descendance d’Abraham, image de la vie éternelle. La promesse de cet héritage
bienheureux s’accomplit dans la nouvelle Alliance. 1223 1224 1225 Vois où tu es baptisé, d’où vient le Baptême, sinon de la croix
du Christ, de la mort du Christ. Là est tout le mystère : il a souffert
pour toi. C’est en lui que tu es racheté, c’est en lui que tu es sauvé, et, à
ton tour tu deviens sauveur (S. Ambroise, sacr. 2,
6 : PL 16, 425C). Le Baptême dans l’Église 1226 Dès le jour de la Pentecôte, l’Église a célébré et administré
le saint Baptême. En effet, S. Pierre déclare à la foule bouleversée par sa
prédication : " Convertissez-vous, et que chacun de vous se
fasse baptiser au nom de Jésus Christ pour obtenir le pardon de ses péchés.
Vous recevrez alors le don du Saint-Esprit " (Ac
2, 38). Les Apôtres et leurs collaborateurs offrent le Baptême à quiconque
croit en Jésus : juifs, craignants-Dieu,
païens (cf. Ac 2, 41 ; 8, 12-13 ; 10,
48 ; 16, 15). Toujours le Baptême apparaît comme lié à la foi :
" Crois au Seigneur Jésus ; alors tu seras sauvé, toi et toute
ta maison ", déclare S. Paul à son geôlier de Philippes. Le récit
continue : " Le geôlier reçut le Baptême sur-le-champ, lui et
tous les siens " (Ac 16, 31-33). 1227 Selon l’apôtre S. Paul, par le Baptême le croyant communie à la
mort du Christ ; il est enseveli et il ressuscite avec lui : Baptisés dans le Christ Jésus, c’est dans sa mort que tous nous
avons été baptisés. Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême
dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la
gloire du Père nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle (Rm 6, 3-4 ; cf. Col 2, 12). Les baptisés ont " revêtu le Christ " (Ga
3, 27). Par l’Esprit Saint, le Baptême est un bain qui purifie, sanctifie et
justifie (cf. 1 Co 6, 11 ; 12, 13). 1228 Le Baptême est donc un bain d’eau en lequel " la
semence incorruptible " de la Parole de Dieu produit son effet
vivificateur (cf. 1 P 1, 23 ; Ep 5, 26). S.
Augustin dira du Baptême : " La parole rejoint l’élément
matériel et cela devient un sacrement " (ev.
Jo. 80, 3). III. Comment est célébré le sacrement
du baptême ? L’initiation chrétienne 1229 1230 Cette initiation a beaucoup varié au cours des siècles et selon
les circonstances. Aux premiers siècles de l’Église, l’initiation chrétienne
a connu un grand déploiement, avec une longue période de catéchuménat
et une suite de rites préparatoires qui jalonnaient liturgiquement le chemin
de la préparation catéchuménale et qui
aboutissaient à la célébration des sacrements de l’initiation chrétienne. 1231 Là où le Baptême des enfants est devenu largement la forme
habituelle de la célébration de ce sacrement, celle-ci est devenue un acte
unique qui intègre de façon très abrégée les étapes préalables à l’initiation
chrétienne. De par sa nature même le Baptême des enfants exige un catéchuménat
postbaptismal. Il ne s’agit pas seulement du
besoin d’une instruction postérieure au baptême, mais de l’épanouissement
nécessaire de la grâce baptismale dans la croissance de la personne. C’est le
lieu propre du catéchisme. 1232 Le deuxième Concile du Vatican a restauré, pour l’Église
latine, " le catéchuménat des adultes, distribué en plusieurs
étapes " (Sacrosanctum concilium 64). On en trouve les rites dans l’Ordo initiationis christianæ adultorum (1972). Le Concile a par ailleurs permis
que, " outre les éléments d’initiation fournis par la tradition
chrétienne ", on admette, en terre de mission, " ces
autres éléments d’initiation dont on constate la pratique dans chaque peuple,
pour autant qu’on peut les adapter au rite chrétien " (Sacrosanctum concilium
65 ; cf. Sacrosanctum concilium
37-40). 1233 Aujourd’hui, donc, dans tous les rites latins et orientaux,
l’initiation chrétienne des adultes commence dès leur entrée en catéchuménat,
pour atteindre son point culminant dans une seule célébration des trois
sacrements du Baptême, de la Confirmation et de l’Eucharistie (cf. Ad Gentes
14 ; CIC, can. 851 ; 865 ; 866).
Dans les rites orientaux l’initiation chrétienne des enfants commence au
Baptême suivi immédiatement par la Confirmation et l’Eucharistie, tandis que
dans le rite romain elle se poursuit durant des années de catéchèse, pour
s’achever plus tard avec la Confirmation et l’Eucharistie, sommet de leur
initiation chrétienne (cf. CIC, can. 851, 2° ;
868). La mystagogie de la célébration 1234 Le sens et la grâce du sacrement du Baptême apparaissent
clairement dans les rites de sa célébration. C’est en suivant, avec une
participation attentive, les gestes et les paroles de cette célébration que
les fidèles sont initiés aux richesses que ce sacrement signifie et réalise
en chaque nouveau baptisé. 1235 Le signe de la croix, au seuil de la célébration, marque
l’empreinte du Christ sur celui qui va lui appartenir et signifie la grâce de
la rédemption que le Christ nous a acquis par sa croix. 1236 L’annonce de la Parole de Dieu illumine de la vérité
révélée les candidats et l’assemblée, et suscite la réponse de la foi,
inséparable du Baptême. En effet, le Baptême est d’une façon particulière
" le sacrement de la foi " puisqu’il est l’entrée
sacramentelle dans la vie de foi. 1237 Puisque le Baptême signifie la libération du péché et de son
instigateur, le diable, on prononce un (ou plusieurs) exorcisme(s) sur
le candidat. Il est oint de l’huile des catéchumènes ou bien le célébrant lui
impose la main, et il renonce explicitement à Satan. Ainsi préparé, il peut confesser
la foi de l’Église à laquelle il sera " confié " par
le Baptême (cf. Rm 6, 17). 1238 L’eau baptismale est alors consacrée par une prière
d’épiclèse (soit au moment même, soit dans la nuit pascale). L’Église demande
à Dieu que, par son Fils, la puissance du Saint-Esprit descende dans cette
eau, afin que ceux qui y seront baptisés " naissent de l’eau et de
l’Esprit " (Jn 3, 5). 1239 Suit alors le rite essentiel du sacrement : le
Baptême proprement dit, qui signifie et réalise la mort au péché et
l’entrée dans la vie de la Très Sainte Trinité à travers la configuration au
Mystère pascal du Christ. Le Baptême est accompli de la façon la plus
significative par la triple immersion dans l’eau baptismale. Mais depuis
l’antiquité il peut aussi être conféré en versant par trois fois l’eau sur la
tête du candidat. 1240 Dans l’Église latine, cette triple infusion est accompagnée par
les paroles du ministre : " N., je te baptise au nom du Père,
et du Fils, et du Saint-Esprit ". Dans les liturgies orientales, le
catéchumène étant tourné vers l’Orient, le prêtre dit : " Le
serviteur de Dieu, N., est baptisé au nom du Père, et du Fils, et du
Saint-Esprit ". Et à l’invocation de chaque personne de la Très
Sainte Trinité, il le plonge dans l’eau et le relève. 1241 L’onction du saint chrême, huile parfumée consacrée par
l’évêque, signifie le don de l’Esprit Saint au nouveau baptisé. Il est devenu
un chrétien, c’est-à-dire " oint " de l’Esprit Saint,
incorporé au Christ, qui est oint prêtre, prophète et roi (cf. OBP 62). 1242 Dans la liturgie des Églises d’Orient, l’onction postbaptismale est le sacrement de la Chrismation
(Confirmation). Dans la liturgie romaine, elle annonce une seconde onction de
saint chrême que donnera l’évêque : le sacrement de la Confirmation qui,
pour ainsi dire, " confirme " et achève l’onction
baptismale. 1243 Le vêtement blanc symbolise que le baptisé a
" revêtu le Christ " (Ga 3, 27) : est ressuscité
avec le Christ. Le cierge, allumé au cierge pascal, signifie que le
Christ a illuminé le néophyte. Dans le Christ, les baptisés sont
" la lumière du monde " (Mt 5, 14 ; cf. Ph 2, 15). Le nouveau baptisé est maintenant enfant de Dieu dans le Fils
Unique. Il peut dire la prière des enfants de Dieu : le Notre Père. 1244 La première communion eucharistique. Devenu enfant de
Dieu, revêtu de la robe nuptiale, le néophyte est admis " au festin
des noces de l’Agneau " et reçoit la nourriture de la vie nouvelle,
le Corps et le Sang du Christ. Les Églises orientales gardent une conscience
vive de l’unité de l’initiation chrétienne en donnant la sainte Communion à
tous les nouveaux baptisés et confirmés, même aux petits enfants, se
souvenant de la parole du Seigneur : " Laissez venir à moi les
petits enfants, ne les empêchez pas " (Mc 10, 14). L’Église latine,
qui réserve l’accès à la sainte Communion à ceux qui ont atteint l’âge de
raison, exprime l’ouverture du Baptême sur l’Eucharistie en approchant de
l’autel l’enfant nouveau baptisé pour la prière du Notre Père. 1245 La bénédiction solennelle conclut la célébration du
Baptême. Lors du Baptême de nouveau-nés la bénédiction de la mère tient une
place spéciale. IV. Qui peut recevoir le baptême ? 1246 Le Baptême des adultes 1247 1248 1249 Les catéchumènes " sont déjà unis à l’Église, ils
sont déjà de la maison du Christ, et il n’est pas rare qu’ils mènent une vie
de foi, espérance et charité " (Ad Gentes 14). " La Mère
Église les enveloppe déjà comme siens dans son amour en prenant soin
d’eux " (Lumen Gentium 14 ; cf. CIC,
can. 206 ; 788, § 3). Le Baptême des enfants 1250 Naissant avec une nature humaine déchue et entachée par le
péché originel, les enfants eux aussi ont besoin de la nouvelle naissance
dans le Baptême (cf. DS 1514) afin d’être libérés du pouvoir des ténèbres et
d’être transférés dans le domaine de la liberté des enfants de Dieu (cf. Col
1, 12-14), à laquelle tous les hommes sont appelés. La pure gratuité de la
grâce du salut est particulièrement manifeste dans le Baptême des enfants.
L’Église et les parents priveraient dès lors l’enfant de la grâce inestimable
de devenir enfant de Dieu s’ils ne lui conféraient le Baptême peu après la
naissance (cf. CIC, can. 867 ; Corpus Canonum Ecclesiarum Orientalium, can. 681 ;
686, 1). 1251 Les parents chrétiens reconnaîtront que cette pratique
correspond aussi à leur rôle de nourricier de la vie que Dieu leur a confiés
(cf. Lumen Gentium 11 ; 41 ; Gaudium et Spes 48 ; CIC, can. 868). 1252 La pratique de baptiser les petits enfants est une tradition
immémoriale de l’Église. Elle est attestée explicitement depuis le deuxième siècle. Il
est cependant bien possible que, dès le début de la prédication apostolique,
lorsque des " maisons " entières ont reçu le Baptême (cf.
Ac 16, 15. 33 ; 18, 8 ; 1 Co 1, 16), on
ait aussi baptisé les enfants (cf. CDF, instr.
" Pastoralis actio "). Foi et Baptême 1253 Le Baptême est le sacrement de la foi (cf. Mc 16, 16). Mais la
foi a besoin de la communauté des croyants. Ce n’est que dans la foi de
l’Église que chacun des fidèles peut croire. La foi qui est requise pour le
Baptême n’est pas une foi parfaite et mûre, mais un début qui est appelé à se
développer. Au catéchumène ou à son parrain on demande : " Que
demandez-vous à l’Église de Dieu ? " Et il répond :
" La foi ! ". 1254 Chez tous les baptisés, enfants ou adultes, la foi doit croître
après le Baptême. C’est pour cela que l’Église célèbre chaque année,
dans la nuit pascale, le renouvellement des promesses du Baptême. La
préparation au Baptême ne mène qu’au seuil de la vie nouvelle. Le Baptême est
la source de la vie nouvelle dans le Christ de laquelle jaillit toute la vie
chrétienne. 1255 Pour que la grâce baptismale puisse se déployer, l’aide des
parents est importante. C’est là aussi le rôle du parrain ou de la marraine,
qui doivent être des croyants solides, capables et prêts à aider le nouveau
baptisé, enfant ou adulte, sur son chemin dans la vie chrétienne (cf. CIC, can. 872-874). Leur tâche est une véritable fonction
ecclésiale (" officium " ;
cf. Sacrosanctum concilium
67) Toute la communauté ecclésiale porte une part de responsabilité dans le
déploiement et la garde de la grâce reçue au Baptême. 1256 1257 1258 Depuis toujours, l’Église garde la ferme conviction que ceux
qui subissent la mort en raison de la foi, sans avoir reçu le Baptême, sont
baptisés par leur mort pour et avec le Christ. Ce Baptême du sang,
comme le désir du Baptême, porte les fruits du Baptême, sans être
sacrement. 1259 Pour les catéchumènes qui meurent avant leur Baptême,
leur désir explicite de le recevoir uni à la repentance de leurs péchés et à
la charité, leur assure le salut qu’ils n’ont pas pu recevoir par le
sacrement. 1260 " Puisque le Christ est mort pour tous, et que la
vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous
devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît,
la possibilité d’être associé(s) au mystère pascal " (Gaudium et Spes 22 ; cf.
Lumen Gentium 16 ; Ad Gentes 7). Tout homme
qui, ignorant l’Évangile du Christ et son Église, cherche la vérité et fait
la volonté de Dieu selon qu’il la connaît, peut être sauvé. On peut supposer
que de telles personnes auraient désiré explicitement le Baptême si
elles en avaient connu la nécessité. 1261 Quant aux enfants morts sans Baptême, l’Église ne peut
que les confier à la miséricorde de Dieu, comme elle le fait dans le rite des
funérailles pour eux. En effet, la grande miséricorde de Dieu qui veut que
tous les hommes soient sauvés (cf. 1Timothée 2, 4), et la tendresse de Jésus
envers les enfants, qui lui a fait dire : " Laissez les
enfants venir à moi, ne les empêchez pas " (Mc 10, 14), nous
permettent d’espérer qu’il y ait un chemin de salut pour les enfants morts
sans baptême. D’autant plus pressant est aussi l’appel de l’Église à ne pas
empêcher les petits enfants de venir au Christ par le don du saint Baptême. 1262 Pour la rémission des péchés ... 1263 1264 " Une créature nouvelle " 1265 Le Baptême ne purifie pas seulement de tous les péchés, il fait
aussi du néophyte " une création nouvelle " (2 Co 5, 17),
un fils adoptif de Dieu (cf. Ga 4, 5-7) qui est devenu
" participant de la nature divine " (2 P 1, 4), membre du
Christ (cf. 1 Co 6, 15 ; 12, 27) et cohéritier avec Lui (Rm 8, 17), temple de l’Esprit Saint (cf. 1 Co 6, 19). 1266 La Très Sainte Trinité donne au baptisé la grâce
sanctifiante, la grâce de la justification qui – le rend capable de croire en Dieu, d’espérer en Lui et de
L’aimer par les vertus théologales ; – lui donne de pouvoir vivre et agir sous la motion de l’Esprit
Saint par les dons du Saint-Esprit ; – lui permet de croître dans le bien par les vertus morales. Ainsi, tout l’organisme de la vie surnaturelle du chrétien a sa
racine dans le saint Baptême. Incorporés à l’Église, Corps du Christ 1267 Le Baptême fait de nous des membres du Corps du Christ.
" Dès lors, ... ne sommes-nous pas membres les uns des
autres ? " (Ep 4, 25). Le Baptême
incorpore à l’Église. Des fonts baptismaux naît l’unique peuple de
Dieu de la Nouvelle Alliance qui dépasse toutes les limites naturelles ou
humaines des nations, des cultures, des races et des sexes :
" Aussi bien est-ce en un seul Esprit que nous tous avons été
baptisés pour ne former qu’un seul corps " (1 Co 12, 13). 1268 Les baptisés sont devenus des " pierres
vivantes " pour " l’édification d’un édifice spirituel,
pour un sacerdoce saint " (1 P 2, 5). Par le Baptême ils
participent au sacerdoce du Christ, à sa mission prophétique et royale, ils
sont " une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un
peuple acquis pour annoncer les louanges de Celui qui (les) a appelés des
ténèbres à son admirable lumière " (1 P 2, 9). Le Baptême donne
part au sacerdoce commun des fidèles. 1269 Devenu membre de l’Église, le baptisé n’appartient plus
à lui-même (1 Co 6, 19), mais à Celui qui est mort et ressuscité pour nous
(cf. 2 Co 5, 15). Dès lors il est appelé à se soumettre aux autres (cf. Ep 5, 21 ; 1 Co 16, 15-16), à les servir (cf. Jn 13, 12-15) dans la communion de l’Église, et à être
" obéissant et docile " aux chefs de l’Église (He 13, 17)
et à les considérer avec respect et affection (cf. 1 Th 5, 12-13). De même
que le Baptême est la source de responsabilités et de devoirs, le baptisé
jouit aussi de droits au sein de l’Église : à recevoir les sacrements, à
être nourri avec la parole de Dieu et à être soutenu par les autres aides
spirituelles de l’Église. (cf. Lumen Gentium 37 ;
CIC, can. 208-223 ; Corpus Canonum Ecclesiarum Orientalium, can. 675,
2). 1270 " Devenus fils de Dieu par la régénération
[baptismale], (les baptisés) sont tenus de professer devant les hommes la foi
que par l’Église ils ont reçue de Dieu " (Lumen Gentium
11) et de participer à l’activité apostolique et missionnaire du Peuple de
Dieu (cf. Lumen Gentium 17 ; Ad Gentes 7, 23). Le lien sacramentel de l’unité des chrétiens 1271 Le Baptême constitue le fondement de la communion entre tous
les chrétiens, aussi avec ceux qui ne sont pas encore en pleine communion
avec l’Église catholique : " En effet, ceux qui croient au
Christ et qui ont reçu validement le Baptême, se trouvent dans une certaine
communion, bien qu’imparfaite, avec l’Église catholique ... Justifiés par la
foi reçue au Baptême, incorporés au Christ, ils portent à juste titre le nom
de chrétiens, et les fils de l’Église catholique les reconnaissent à bon
droit comme des frères dans le Seigneur " (UR 3). " Le
Baptême est donc le lien sacramentel d’unité existant entre ceux qui
ont été régénérés par lui " (UR 22). Une marque spirituelle indélébile... 1272 Incorporé au Christ par le Baptême, le baptisé est configuré au
Christ (cf. Rm 8, 29). Le Baptême scelle le
chrétien d’une marque spirituelle indélébile (" character ") de son appartenance au Christ.
Cette marque n’est effacée par aucun péché, même si le péché empêche le
Baptême de porter des fruits de salut (cf. DS 1609-1619). Donné une fois pour
toutes, le Baptême ne peut pas être réitéré. 1273 Incorporés à l’Église par le Baptême, les fidèles ont reçu le
caractère sacramentel qui les consacre pour le culte religieux chrétien (cf.
Lumen Gentium 11). Le sceau baptismal rend capable
et engage les chrétiens à servir Dieu dans une participation vivante à la
sainte Liturgie de l’Église et à exercer leur sacerdoce baptismal par le
témoignage d’une vie sainte et d’une charité efficace (cf. Lumen Gentium 10). 1274 Le " sceau du Seigneur " (" Dominicus character " :
S. Augustin, ep. 98, 5: PL 33, 362) est le sceau
dont l’Esprit Saint nous a marqués " pour le jour de la
rédemption " (Ep 4, 30 ; cf. Ep 1, 13-14 ; 2 Co 1, 21-22). " Le
Baptême, en effet, est le sceau de la vie éternelle " (S. Irénée, dem. 3). Le fidèle qui aura " gardé le
sceau " jusqu’au bout, c’est-à-dire qui sera resté fidèle aux
exigences de son Baptême, pourra s’en aller " marqué du signe de la
foi " (MR, Canon Romain 97), avec la foi de son Baptême, dans
l’attente de la vision bienheureuse de Dieu – consommation de la foi – et
dans l’espérance de la résurrection. En bref 1275 1276 " Allez donc, de toutes les nations faites des
disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et
leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit " (Mt 28,
19-20). 1277 Le Baptême constitue la naissance à la vie nouvelle dans
le Christ. Selon la volonté du Seigneur il est nécessaire pour le salut,
comme l’Église elle-même, à laquelle introduit le Baptême. 1278 Le rite essentiel du Baptême consiste à plonger dans
l’eau le candidat ou à verser de l’eau sur sa tête, en prononçant
l’invocation de la Très Sainte Trinité, c’est à dire du Père, du Fils et du
Saint-Esprit. 1279 Le fruit du Baptême ou grâce baptismale est une réalité
riche qui comporte : la rémission du péché originel et de tous les
péchés personnels ; la naissance à la vie nouvelle par laquelle l’homme
devient fils adoptif du Père, membre du Christ, temple du Saint-Esprit Par le
fait même, le baptisé est incorporé à l’Église, Corps du Christ, et rendu
participant du sacerdoce du Christ. 1280 Le Baptême imprime dans l’âme un signe spirituel
indélébile, le caractère, qui consacre le baptisé au culte de la religion
chrétienne. En raison du caractère le Baptême ne peut pas être réitéré (cf.
DS 1609 et 1624). 1281 Ceux qui subissent la mort à cause de la foi, les
catéchumènes et tous les hommes qui, sous l’impulsion de la grâce, sans
connaître l’Église, cherchent sincèrement Dieu et s’efforcent d’accomplir sa
volonté, peuvent être sauvés même s’ils n’ont pas reçu le Baptême (cf. Lumen Gentium 16). 1282 Depuis les temps les plus anciens, le Baptême est
administré aux enfants, car il est une grâce et un don de Dieu qui ne
supposent pas des mérites humains ; les enfants sont baptisés dans la
foi de l’Église. L’entrée dans la vie chrétienne donne accès à la vraie
liberté. 1283 Quant aux enfants morts sans Baptême, la liturgie de
l’Église nous invite à avoir confiance en la miséricorde divine, et à prier
pour leur salut. |
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1284 En cas de nécessité, toute
personne peut baptiser, pourvu qu’elle ait l’intention de faire ce que fait
l’Église, et qu’elle verse de l’eau sur la tête du candidat en disant :
" Je te baptise au nom du Père et du Fils et du
Saint-Esprit ". |
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