Mort imminente de la mère de Maria :
exhortation de Jésus à offrir sa souffrance et son cœur.
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336 "Je vois la justice de ton œuvre, ô mon
Jésus, mais je sens aussi tout le tourment de cette nouvelle douleur.
Certains “fiat” sont si douloureux,
mon amour !
Je pense que, de ta croix, tu voyais, au
moins tu la voyais, ta Maman; moi, au contraire, durant ma longue agonie,
je l’ai si peu eue près de moi, en partie pour de bonnes raisons et en partie
pour des raisons injustes, dues à sa façon de penser. Et je serai seule,
entre les mains d’étrangers, à l’heure de ma mort. Je pense aussi que tu as
assisté ton Père putatif, et moi pas. Il me vient donc à l’idée qu’en ceci je
ne suis pas semblable au Maître, mais j’ai dépassé le Maître par une
souffrance morale que tu n’as pas eue.
Et je regarde ta Mère qui a connu cette douleur de ne pas avoir pu assister son
père et sa mère... Et je ne dis pas qu’elle ait connu celle de ne pas t’avoir
près d’elle à la dernière heure, parce que je pense que tu devais être avec
elle pour lui rendre le tendre ministère de bercer son dernier sommeil comme
elle a bercé ton premier. Mais moi, je n’ai pas été bercée par ma maman à ma
naissance et je serai seule à ma mort.
Reste près de moi, Jésus. Je ne t’ai jamais demandé de faire sentir ta
présence, parce que je pense qu’il est beau de te laisser libre de faire ce
qui te plaît, mais maintenant, je te le dis, maintenant, je t’en supplie
parce que je ne supporte plus ma douleur, privée comme je le suis de tout
réconfort.
Aide-moi, Jésus ! Aide-moi à savoir souffrir et à ne pas devenir folle, parce
que dans ma pauvre tête, si pleine de souffrance et de douleur morale, tu
sais mieux que moi ce qui peut arriver. Prends-la entre tes chères mains,
Jésus.
Tu m’a promis
d’être pour moi père et mère, outre que frère et époux. L’heure de l’être est
arrivée .
Prends-moi, car tu vois combien je souffre...
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337 Jésus dit :
"Je ne
demande que de les prendre entre mes mains, ta tête couronnée de douleur et
ton cœur transpercé de douleur.
Je ne manque jamais à mes promesses. Je suis avec toi et je ne te dis même
pas : ‘Ne pleure pas’, mais au contraire, je te dis : ‘Pleure dans mes bras’.
Il y a des douleurs qui exigent des larmes et je n’empêche pas ce qui est
juste. Jamais. Pleure et écoute. Tes larmes s’assécheront à la chaleur de mes
paroles.
Il est vrai que tu as
une douleur que je n’ai pas connue, c’est-à-dire l’éloignement de ta mère.
Mais pense, ma fille, que tu n’es pas
innocente et qu’elle n’est pas innocente. Moi et ma Mère l’étions, et
pourtant nous fûmes unis et séparés dans la mort. Je t’ai dit
que de me voir, suspendu sur la croix, fut pour ma Maman une torture qui
s’ajoutait à son tourment. Et nous étions les Innocents !
Ta souffrance
et celle de ta maman ne sont pas sans but, Maria. Penses-tu que ton Jésus
puisse faire une chose inutile ? Le doute peut-il surgir en toi que celui qui
t’aime tant et aime ta mère, parce qu’elle aussi est une fille de ma
Rédemption, puisse donner des douleurs sans une sainte raison ? Non, Maria.
Ne m’as-tu pas demandé d’avoir toutes les miséricordes pour l’âme de ta mère
? Or sache que sa souffrance sur terre, dans cette longue maladie, sert à
diminuer son expiation dans l’au-delà et sache que tu souffres dans le même
but.
Je sais que cela te démolit. Mais si l’olive n’était pas broyée,
pourrait-elle donner l’huile qui nourrit, qui guérit et qui consacre ?
J’ai dit à la sœur
de Lazare : ‘Celui qui croit en moi ne mourra pas dans l’éternité’
.
Tous n’arrivent pas à avoir cette foi en moi qui est
nécessaire à une prompte résurrection dans la gloire de mon Paradis.
J’ai besoin qu’il y ait ceux qui croient, non pas une mais sept fois, à cause
de ceux qui croient tièdement, pour donner aux tièdes une dernière lueur de
foi, si absolue qu’elle les fera comparaître devant moi revêtus de cette
lumière ultime. Je vais mendiant des actes héroïques de foi et de générosité
qui paient pour ces ouvriers de la dernière heure
qui manquent de monnaie céleste.
Et, je te l’ai
déjà dit ,
la première de ces aumônes spirituelles doit aller à ceux de son propre sang.
Elle ne t’a jamais dit ‘merci’ sur cette terre, de sa bouche mortelle.
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338 Mais pense à ta joie future,
lorsque ce sera l’âme immortelle de ta mère qui te dira, au moment où vous
serez réunies : ‘Merci, Maria, pour la vraie vie que tu m’as donnée’. Ce sera
comme si ta mère naissait de toi, et pour l’éternité.
Laisse ton cœur
entre mes mains. Je voudrais pouvoir les tenir tous, vos pauvres cœurs
faibles, malades, blessés, douloureux, pour les fortifier, les guérir, les
apaiser, les consoler.
Si les humains me donnaient leur cœur ! Il n’y aurait plus de péché sur la
terre, plus de vices qui rendent malades votre chair et votre esprit, plus de
cruautés réciproques qui blessent, plus de cette douleur spasmodique que
vivent ceux qui pleurent seuls et incompris. Si vous me donniez votre cœur ce serait le salut du monde.
Confiez-moi vos affections, vos intérêts, vos espoirs, vos douleurs, enfants
que j’aime comme moi-même, comme je vous l’ai enseigné. Voyez en moi, non
seulement le Seigneur, mais avant tout l’Ami, le Frère, celui qui vous aime
d’un amour parfait tout comme est parfaite sa nature de Dieu.
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