Il faut travailler l’âme comme une fibre naturelle.
"La volonté de Dieu est
l’instrument qui fait de vous, fibres sauvages, des étoffes et des laines
précieuses".
L’œuvre patiente et généreuse des âmes victimes.
Sanctification des liens de famille.
VOIR AUSSI.
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162> Jésus dit :
"As-tu déjà vu ce que
font ceux qui veulent de la laine moelleuse pour dormir? Ils font venir le
matelassier qui bat et rebat la laine jusqu’à ce qu’elle soit comme une
mousse. Plus on bat la laine énergiquement et plus elle devient douce et
propre, parce que la poussière et les déchets tombent au sol et les flocons
restent bien propres et mousseux.
On fait la même chose, et pis encore, si on veut filer ou tisser la laine.
Dans ce cas, on met à l’œuvre le peigne de fer qui démêle rudement la laine
et la rend lisse comme des cheveux bien peignés.
Celui qui file le lin ou le chanvre travaille de cette manière aussi; même la
soie du cocon, pour être employée, doit d’abord subir la torture de l’eau
bouillante, de la brosse rugueuse et de la machine qui la retord.
Ma chère âme, si cela est nécessaire de traiter
ainsi les fibres naturelles pour en faire vêtements et literie, comment ne
ferait-on pas la même chose avec votre âme pour la travailler en vue de la
vie éternelle ? Vous êtes une fibre bien plus précieuse que le lin, le
chanvre et la laine. De vous doit sortir l’étoffe de vie éternelle.
Mais, non à cause d’imperfection
divine — puisque Dieu crée des choses parfaites — mais bien à cause de votre
imperfection, vos âmes sont sauvages, ébouriffées, pleines de rugosités, de
déchets et de poussière, bref, inaptes à l’usage dans la cité divine où tout
est parfait.
La prévoyance, la providence, la bonté paternelle de votre Dieu vous travaillent donc. Avec quoi
Dieu vous travaille-t-il ? Avec sa volonté. La volonté de Dieu est
l’instrument qui fait de vous, fibres sauvages, des étoffes et des laines
précieuses . Elle vous travaille de mille façons,
vous offrant des croix, illustrant la beauté d’une mortification et vous
incitant de son invitation à la faire, vous guidant de ses inspirations, vous
mortifiant de sa punition paternelle, vous retordant avec ses commandements.
Ces commandements, dont la
nécessité ne change ni de forme ni de vigueur malgré le passage des siècles,
sont précisément ce qui fait de vous un fil régulier et résistant, apte à
façonner l’étoffe de vie éternelle, et plus vous êtes dociles à la volonté du
Seigneur et plus l’étoffe devient précieuse.
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163> En outre, quand non seulement
vous suivez cette volonté bénie qui opère toujours pour votre bien, mais de
plus vous demandez à Dieu de toutes vos forces de vous la faire connaître
parfaitement pour l’exécuter parfaitement, coûte que coûte, dût-elle prendre la forme la plus contraire à votre
humanité, quand vous agissez ainsi l’étoffe se pare de broderies comme un
brocart [2].
Et puis, si vous ajoutez à
tout cela la perfection de demander pour vous une volonté de souffrance afin
d’être semblables à moi dans l’œuvre de rédemption, vous insérez dans le
brocart des pierres précieuses d’une incalculable valeur, et de cette fibre
originelle si imparfaite vous faites un chef-d’œuvre de vie éternelle.
Mais, ô Maria, qu’elles sont
peu nombreuses les âmes qui savent laisser Dieu les travailler !
Dieu a toujours pour vous une main de Père très parfait dans son amour et il
opère avec une intelligence divine. Il sait donc jusqu’à quel point il peut
appuyer la main, et quelle dose de force il doit vous communiquer pour vous
rendre aptes à subir les opérations divines.
Mais quand l’être humain se refuse au bon Père que vous avez aux Cieux, quand
il se révolte contre sa volonté, quand il annule par le péché les dons de
force que Dieu lui fait, comment le Père qui est aux Cieux peut-il travailler
cette âme ? Elle reste sauvage, même qu’elle devient de plus en plus
enchevêtrée et chargée d’impuretés. Et je pleure sur elle en voyant que rien,
même pas mon Sang, versé pour tous, ne la régénère à la bonté.
De plus, quand une âme, non seulement se refuse à l’opération de Dieu, mais
couve en elle de la hargne envers le Père et ses frères et sœurs, notre œuvre
disparaît complètement et Satan, le Maître du péché, s’installe dans cet
enchevêtrement de passions déréglées.
C’est alors que doit intervenir
l’œuvre patiente et généreuse des victimes. Elles travaillent pour elles-mêmes et pour les autres. Elles obtiennent
que Dieu revienne, par un miracle de grâce, travailler sur cette âme après
avoir chassé Satan par la splendeur de son apparence.
Combien d’âmes les victimes sauvent pour moi ! Vous êtes les moissonneurs
surnaturels qui moissonnez des récoltes de vie
éternelle en vous consumant dans le travail ingrat plein d’épines. Mais
souviens-toi que les premiers pour lesquels il faut se sacrifier sont ceux de
notre sang.
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164> Je n’ai pas détruit les liens
de famille. Je les ai sanctifiés. J’ai dit d’aimer la parenté d’un amour
surnaturel. Et y a-t-il un plus grand amour que d’avoir la charité envers les
âmes malades de notre sang ? Est-ce que celui qui s’occuperait des intérêts
de tous sauf des siens te semblerait normal ? Non : tu dirais que c’est un
fou. Il est également étranger à la justice que quelqu’un pourvoie aux
besoins spirituels de son prochain éloigné et ne mette pas en première ligne
son sang le plus proche.
Tu sais comment régler ta conduite. Ne te mets pas en peine si tu reçois de
l’ingratitude. Ce qu’elle [3] ne te donne pas, moi je te le
donnerai. Intensifie ton sacrifice pour elle."
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