Vision du lundi 3 décembre 1945.
384> 349.1 - Qui parmi les
hommes n'a jamais vu, au moins une fois, une aube sereine de mars ? S'il
s'en trouve quelqu'un, c'est un grand infortuné car il ignore une des grâces
les plus belles de la nature, quand elle se réveille au printemps, redevenue
vierge, petite fille, comme elle devait l'être au premier jour.
C'est une grâce pure dans tout ce qu'elle présente, depuis
les herbes nouvelles où brille la rosée, jusqu'aux fleurettes qui s'ouvrent
comme des enfants qui naissent, jusqu'au premier sourire de la lumière du
jour, jusqu'aux oiseaux qui s'éveillent dans un frôlement d'ailes et qui
disent leur premier "cip ?"
interrogateur qui prélude à tous leurs discours mélodieux de la journée,
jusqu'à l'odeur même de l'air qui a perdu pendant la nuit, par l'action de la
rosée et l'absence de l'homme, toute souillure de poussière, de fumée et
d'exhalaisons de corps humains. C'est dans cette grâce que cheminent Jésus,
les apôtres et les disciples. Avec eux se trouve aussi Simon d'Alphée. Ils
vont vers le sud-est, franchissant les collines qui forment une couronne
autour de Nazareth, ils passent un torrent et traversent une plaine étroite
entre les collines de Nazareth et des montagnes vers l'est.
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385> 349.2 - Ces montagnes sont précédées du
cône à moitié coupé du Thabor qui me rappelle étrangement en son sommet la
coiffure de nos carabiniers vue de profil [].
Dessin de Lorenzo Ferri réalisé sous les indications de
Maria Valtorta © FMVC.
Ils
le rejoignent. Jésus
s'arrête et dit : "Que Pierre, Jean
et Jacques de Zébédée viennent avec Moi sur la montagne.
Vous autres disséminez-vous à la base en vous séparant sur les routes qui la
côtoient et prêchez le Seigneur. Vers le soir, je veux être de nouveau à
Nazareth. Ne vous éloignez donc pas. La paix soit avec vous." Et
s'adressant aux trois qu'il a appelés, il dit : "Allons." Et
il commence la montée sans plus se retourner en arrière et d'un pas si rapide
que Pierre a du mal à le suivre.
À un arrêt Pierre, rouge et en sueur, Lui demande hors d'haleine :
"Mais où allons-nous ? Il n'y a pas de maisons sur la montagne. Au
sommet, il y a cette vieille forteresse. Veux-tu aller prêcher
là !"
"J'aurais pris l'autre versant, mais tu vois que je lui tourne le dos.
Nous n'irons pas à la forteresse et ceux qui y sont ne nous verront même pas.
Je vais m'unir à mon Père et je vous ai voulu avec Moi, parce que je vous
aime. Allons, vite !".
"Oh mon Seigneur Ne pourrions-nous marcher un peu plus doucement et
parler de ce que nous avons entendu et vu hier et
qui nous a tenus éveillés toute la nuit pour en parler ?"
"Aux rendez-vous de Dieu il faut toujours se rendre rapidement. Allons,
Simon Pierre ! Là-haut, je vous ferai reposer." Et il reprend la
montée...
349.3 - (Jésus dit : "Joignez
ici la Transfiguration que tu as eue le 5 Août 1944, mais sans la dictée
qui lui est jointe. Après avoir fini de copier la Transfiguration de l'an
dernier, P.M. (= Père Migliorini) copiera ce que je te montre
maintenant.")
Vision du samedi 5 août 1944
349.4 - Je suis avec mon Jésus sur une
haute montagne. Avec Jésus, il y a Pierre, Jacques et Jean. Ils montent
encore plus haut et le regard se porte vers des horizons ouverts dont une
belle et tranquille journée permet de voir nettement les détails jusque dans
les lointains.
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de page.
386>
La montagne ne fait pas partie d'un ensemble montagneux comme
celui de la Judée, elle s'élève isolée et, par rapport à l'endroit où nous
nous trouvons, elle a l'orient en face, le nord à gauche, le sud à droite et
en arrière à l'ouest la cime qui dépasse encore de quelques centaines de pas.
Elle est très élevée et l'œil peut découvrir un large horizon. Le lac de
Génésareth semble un morceau de ciel descendu pour s'encadrer dans la
verdure, une turquoise ovale enserrée dans des émeraudes de différentes
teintes, un miroir qui tremble et se ride sous un vent léger et sur lequel
glissent, avec l'agilité des mouettes, les barques aux voiles tendues,
légèrement penchées vers l'onde azurine, vraiment avec la grâce du vol d'un
alcyon qui survole l'eau à la recherche d'une proie. Puis, voilà que de l'immense
turquoise sort une veine, d'un bleu plus pâle là où la grève est plus large,
et plus sombre là où les rives se rapprochent et où l'eau est plus profonde
et plus sombre à cause de l'ombre qu'y projettent les arbres qui croissent
vigoureux près du fleuve qui les nourrit de sa fraîcheur. Le Jourdain semble
un coup de pinceau presque rectiligne dans la verdure de la plaine.
Des petits villages sont disséminés à travers la plaine des deux côtés du
fleuve. Quelques-uns sont tout juste une poignée de maisons, d'autres sont
plus vastes, avec déjà des airs de villes. Les grand-routes sont des lignes
jaunâtres dans la verdure. Mais ici, du côté de la montagne, la plaine est
beaucoup mieux cultivée et plus fertile, très belle. On y voit les diverses
cultures avec leurs différentes couleurs riant au beau soleil qui descend du
ciel serein.
Ce doit être le printemps, peut-être mars, si je tiens compte de la latitude
de la Palestine, car je vois les blés déjà grands, mais encore verts, qui
ondulent comme une mer glauque, et je vois les panaches des plus précoces
parmi les arbres à fruits qui étendent des nuées blanches et rosées sur cette
petite mer végétale, puis les prés tout en fleurs avec le foin qui a déjà
poussé, dans lesquelles brebis qui paissent semblent des tas de neige
amoncelée un peu partout sur la verdure.
Tout à côté de la montagne, sur des collines qui en forment la base, des
collines basses et de peu d'étendue, se trouvent deux petites villes, l'une
vers le sud et l'autre vers le nord. La plaine très fertile s'étend
particulièrement et avec plus d'ampleur vers le sud.
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387> 349.5 - Jésus,
après un court arrêt à l'ombre d'un bouquet d'arbres, qu'il a certainement
accordé par pitié pour Pierre qui dans les montées fatigue visiblement,
reprend l'ascension. Il va presque sur la cime, là où se trouve un plateau
herbeux que limite un demi-cercle d'arbres du côté de la côte.
"Reposez-vous, amis, je vais là-bas pour prier"
Et il montre de la main un énorme rocher, un rocher qui affleure de la
montagne et qui se trouve par conséquent non vers la côte mais vers
l'intérieur, vers le sommet.
Jésus s'agenouille sur l'herbe et appuie sa tête et ses mains au rocher, dans
la pose qu'il aura aussi dans sa prière au Gethsémani. Le soleil ne le frappe
pas, car la cime Lui donne de l'ombre. Mais le reste de l'emplacement couvert
d'herbe est tout égayé par le soleil jusqu'à la limite de l'ombre du bouquet
d'arbres sous lequel se sont assis les apôtres.
Pierre enlève ses sandales, en secoue la poussière et les petits cailloux et
il reste ainsi, déchaussé, ses pieds fatigués dans l'herbe fraîche, presque
allongé, la tête sur une touffe d'herbe qui dépasse et lui sert d'oreiller.
Jacques l'imite, mais pour être plus à l'aise, il cherche un tronc d'arbre
pour s'y appuyer le dos couvert de son manteau. Jean reste assis et observe
le Maître. Mais le calme de l'endroit, le petit vent frais, le silence et la
fatigue viennent aussi à bout de lui, et sa tête tombe sur la poitrine et les
paupières sur ses yeux. Aucun des trois ne dort profondément, mais ils sont
sous le coup de cette somnolence estivale qui les étourdit.
349.6 - Ils sont éveillés par une clarté
si vive qu'elle fait évanouir celle du soleil et qui se propage et pénètre
jusque sous la verdure des buissons et des arbres sous lesquels ils se sont
installés.
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388> Ils
ouvrent leurs yeux étonnés et ils voient Jésus transfiguré .
Il est maintenant tel que je le vois dans les visions du Paradis,
naturellement sans les Plaies et sans la bannière de la Croix,
mais la majesté du visage et du corps est pareille, pareille en est la clarté
et pareil le vêtement qui est passé d'un rouge foncé à un tissu immatériel de
diamant et de perles qui est son vêtement au Ciel. Son visage est un soleil
qui émet une lumière sidérale, mais très intense, et ses yeux de saphir y
rayonnent. Il semble encore plus grand, comme si sa gloire avait augmenté sa
taille.
Je ne saurais dire si la clarté, qui rend phosphorescent même le plateau,
provient toute entière de Lui ou bien si à sa clarté propre se mélange toute
celle qu'a concentrée sur son Seigneur toute la lumière qui existe dans
l'Univers et dans les Cieux. Je sais que c'est quelque chose
d'indescriptible.
Jésus est maintenant debout, je dirais même qu'il est au-dessus de la terre
car entre Lui et la verdure du pré il y a une sorte de vapeur lumineuse, un
espace fait uniquement de lumière et sur lequel il semble qu'il se dresse.
Mais elle est si vive que je pourrais me tromper et l'impossibilité de voir
le vert de l'herbe sous les pieds de Jésus pourrait venir de cette lumière
intense qui vibre et produit des ondes, comme on le voit parfois dans les
incendies. Des ondes, ici, d'une couleur blanche incandescente. Jésus reste
le visage levé vers le ciel et il sourit à une vision qui le transporte.
Les apôtres en ont presque peur, et ils l'appellent, car il ne leur semble
plus que ce soit leur Maître tant il est transfiguré.
"Maître ! Maître !" appellent-ils doucement mais d'une
voix angoissée.
Lui n'entend pas.
"Il est en extase, dit Pierre tout tremblant. Que peut-il bien
voir ?"
Les trois se sont levés. Ils voudraient s'approcher de Jésus, mais ils ne
l'osent pas.
349.7 - La
lumière augmente encore avec deux flammes qui descendent du ciel et se
placent aux côtés de Jésus. Quand elles sont arrêtées sur le plateau, leur
voile s'ouvre et il en sort deux personnages majestueux et lumineux.
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de page.
389> L'un
est plus âgé, au regard perçant et sévère et avec une longue barbe séparée en
deux. De son front partent des cornes de lumière qui m'indiquent que c'est
Moïse. L'autre est plus jeune, amaigri, barbu et poilu, à peu près comme le
Baptiste auquel je dirais qu'il ressemble pour la taille, la maigreur, la
conformation et la sévérité. Alors que la lumière de Moïse est d'une
blancheur éclatante comme celle de Jésus, surtout pour les rayons du front,
celle qui émane d'Élie ressemble à la flamme vive du soleil.
Les deux Prophètes prennent une attitude respectueuse devant leur Dieu
Incarné et bien que Jésus leur parle familièrement ils n'abandonnent pas leur
attitude respectueuse. Je ne comprends pas un mot de ce qu'ils disent.
Les trois apôtres tombent à genoux, tremblants, le visage dans les mains. Ils
voudraient regarder, mais ils ont peur. Finalement Pierre parle :
"Maître, Maître! Écoute-moi". Jésus tourne les yeux en souriant
vers son Pierre qui s'enhardit et dit : "C'est beau d'être ici avec
Toi, Moïse et Élie... Si tu veux, nous faisons trois tentes pour Toi, pour
Moïse et pour Élie, et nous nous tiendrons ici pour vous servir..."
Jésus le regarde encore et il sourit plus vivement. Il regarde aussi Jacques
et Jean, d'un regard qui les embrasse avec amour. Moïse aussi et Élie
regardent fixement les trois. Leurs yeux étincellent. Ce doit être comme des
rayons qui pénètrent les cœurs.
Les apôtres n'osent pas dire autre chose. Effrayés, ils se taisent. Ils
semblent un peu ivres et comme stupéfaits. Mais quand un voile qui n'est pas un nuage
ni du brouillard, qui n'est pas un rayon, enveloppe et sépare les Trois
glorieux derrière un écran encore plus brillant que celui qui les entourait
déjà et les cache à la vue des trois, une Voix puissante et harmonieuse vibre
et remplit d'elle-même tout l'espace, les trois tombent le visage contre
l'herbe.
"Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé, en qui Je me suis complu.
Écoutez-le."
Pierre, en se jetant à plat ventre, s'écrie :
"Miséricorde pour moi, pécheur ! C'est la Gloire de Dieu qui
descend !"
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de page.
390> Jacques
ne souffle mot. Jean murmure avec un soupir, comme s'il allait
s'évanouir : "Le Seigneur parle !"
349.8 - Personne n'ose relever la tête,
même quand le silence est redevenu absolu. Ils ne voient donc pas non plus le
retour de la lumière à son état naturel de lumière solaire pour montrer Jésus
resté seul et redevenu le Jésus habituel dans son vêtement rouge. Il marche
vers eux en souriant, il les secoue, les touche et les appelle par leurs
noms.
"Levez-vous ! C'est Moi. Ne craignez pas" dit-il, car les
trois n'osent pas lever le visage et invoquent la miséricorde de Dieu sur
leurs péchés, craignant que ce soit l'Ange de Dieu qui veut les montrer au
Très-Haut.
"Levez-vous, donc. Je vous le commande" répète Jésus avec autorité.
Eux lèvent le visage et ils voient Jésus qui sourit.
"Oh ! Maître, mon Dieu !" s'écrie Pierre. "Comment
ferons-nous pour vivre auprès de Toi, maintenant que nous avons vu ta
Gloire ? Comment ferons-nous pour vivre parmi les hommes et nous, hommes
pécheurs, maintenant que nous avons entendu la Voix de Dieu ?"
"Vous devrez vivre auprès de Moi et voir ma gloire jusqu'à la fin.
Soyez-en dignes car le temps est proche. Obéissez au Père qui est le mien et
le vôtre. Retournons maintenant parmi les hommes, parce que je suis venu pour
rester parmi eux et les amener à Dieu. Allons. Soyez saints en souvenir de
cette heure, soyez forts et fidèles. Vous aurez part à ma gloire la plus
complète. Mais ne parlez pas maintenant de ce que vous avez vu, à personne,
pas même à vos compagnons .
Quand le Fils de l'homme sera ressuscité d'entre les morts, et retourné dans
la gloire de son Père, alors vous parlerez. Parce qu'alors il faudra croire
pour avoir part à mon Royaume."
"Mais Élie ne doit-il pas venir afin de préparer à ton Royaume ?
Les rabbis le disent."
Haut
de page.
391> "Élie
est déjà venu et il a préparé les voies au Seigneur. Tout arrive comme il a
été révélé. Mais ceux qui enseignent la Révélation ne la connaissent pas, ne
la comprennent pas. Ils ne voient pas et ils ne reconnaissent pas les signes
des temps et les envoyés de Dieu. Élie est revenu une première fois. Il
reviendra une seconde fois quand les derniers temps seront proches pour
préparer les derniers à Dieu. Mais maintenant il est venu pour préparer les
premiers au Christ, et les hommes n'ont pas voulu le reconnaître, ils l'ont
tourmenté et mis à mort. Ils feront la même chose au Fils de l'homme car les
hommes ne veulent pas reconnaître ce qui est leur bien."
Les trois penchent la tête, pensifs et tristes, et ils descendent par le
chemin par où ils sont montés avec Jésus.
Reprise de la vision du lundi 3
décembre 1945
349.9 - Et c'est encore Pierre qui dit,
dans une halte à mi-chemin : "Ah ! Seigneur ! Je dis moi
aussi comme ta Mère hier : "Pourquoi nous as-tu fait
cela ?" et je dis aussi: "Pourquoi nous as-tu dit cela ?"
Tes dernières paroles ont effacé de nos cœurs la joie de la vue
glorieuse ! C'est une grande journée de peur que celle-ci ! Ce qui
nous a d'abord effrayé, c'est la grande lumière qui nous a éveillés, plus
forte que si la montagne avait brûlé, ou que si la lune était descendue pour
rayonner sur le plateau, sous nos yeux, puis ton aspect et ta façon de te
détacher du sol, comme si tu allais t'envoler. J'ai eu peur que Toi, dégoûté
des iniquités d'Israël, tu ne retournes aux Cieux, peut-être sur l'ordre du
Très-Haut. Puis j'ai eu peur de voir apparaître Moïse que les gens de son
temps ne pouvaient regarder sans voile tant resplendissait sur son visage le
reflet de Dieu, et c'était un homme, et maintenant c'est un esprit
bienheureux et enflammé de Dieu, et Élie... Miséricorde divine ! J'ai cru être arrivé à mon dernier moment,
et tous les péchés de ma vie, depuis le temps où tout petit je volais des
fruits dans le garde-manger du voisin, jusqu’au dernier quand je t'ai mal
conseillé ces derniers jours, tous me sont venus à l'esprit.
Avec quel tremblement je m'en suis repenti ! Puis il m'a semblé que ces
deux justes m'aimaient... et j'ai osé parler. Mais même leur amour me faisait
peur car je ne mérite pas l'amour de pareils esprits. Et après... et
après !... La peur des peurs ! La voix de Dieu !... Jéhovah qui
a parlé ! A nous ! Il nous a dit : "Écoutez-le" Toi.
Et Il t'a proclamé : "Son Fils Bien-Aimé en qui Il se
complaît".
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de page.
392> Quelle peur ! Jéhovah !... à nous !... Certainement il n'y a
que ta force qui nous a gardés en vie !... Quand tu nous as touchés et
tes doigts brûlaient comme des pointes de feu, j'ai eu la dernière épouvante.
J'ai cru que c'était l'heure du jugement et que l'Ange me touchait pour me
prendre l'âme et la porter au Très-Haut... Mais comment ta Mère a-t-elle fait
pour voir... pour entendre... pour vivre, en somme, cette heure dont tu as
parlé hier, sans mourir, elle qui était seule, jeune, sans Toi ?"
"Marie, la Sans Tache, ne pouvait avoir peur de Dieu. Ève n'en eut pas
peur tant qu'elle fut innocente. Et il y avait Moi. Moi, le Père et l'Esprit,
Nous, qui sommes au Ciel, sur la terre et en tout lieu, et qui avions notre
Tabernacle dans le cœur de Marie" dit doucement Jésus.
"Quelle chose ! Quelle chose !... Mais après tu as parlé de
mort... Et toute joie est finie... Mais pourquoi justement à nous trois tout
cela ? Ce n'était pas bien de la donner à tous cette vision de ta
gloire ?"
"C'est justement parce que vous vous évanouissez en entendant parler de
la mort, et mort par supplice, du Fils de l'homme, que l'Homme-Dieu a voulu
vous fortifier pour cette heure et pour toujours, par la connaissance
anticipée de ce que je serai après la Mort. Rappelez-vous tout cela pour le
dire en son temps... Avez-vous compris ?"
"Oh! oui, Seigneur. Il n'est pas possible d'oublier, et ce serait
inutile de le raconter. Ils diraient que nous sommes "ivres".
349.10 - Ils reprennent leur marche vers
la vallée mais, arrivés à un certain endroit, Jésus tourne par un sentier
rapide en direction d'Endor, c'est-à-dire du côté opposé à celui où il a
quitté les disciples.
"Nous ne les trouverons pas" dit Jacques. "Le soleil commence
à descendre. Ils seront en train de se rassembler en t'attendant à l'endroit
où tu les as quittés."
"Viens et n'aie pas de sottes pensées."
En effet, au moment où le maquis fait place à une prairie qui descend en
pente douce pour arriver à la grand-route, ils voient la masse des disciples
accrue de voyageurs curieux, de scribes venus de je ne sais où, qui s'agitent
au pied de la montagne.
"Hélas ! Des scribes !... Et ils discutent déjà !"
dit Pierre en les montrant du doigt.
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de page.
393> Et
il descend les derniers mètres à contrecœur.
Mais ceux qui sont en bas les ont vus et se les montrent, et puis se mettent
à courir vers Jésus en criant : "Comment donc, Maître, de ce
côté ? Nous allions venir à l'endroit convenu, mais les scribes nous ont
retenus par des discussions, et un père angoissé par des supplications."
"De quoi discutiez-vous ?"
"Pour un possédé. Les scribes se sont moqués de nous parce que nous
n'avons pas pu le délivrer. Judas de Kériot a
essayé encore, c'était pour lui un point d'honneur, mais inutilement. Alors
nous leur avons dit : "Mettez-vous y vous". Ils ont répondu:
"Nous ne sommes pas des exorcistes". Par hasard il est passé des
gens qui venaient de Caslot-Thabor, parmi lesquels
se trouvaient deux exorcistes. Mais aucun résultat. Voici le père qui vient
te prier. Écoute-le."
349.11 - En effet un homme s'avance en
suppliant et il s'agenouille devant Jésus qui est resté sur le pré en pente,
de sorte qu'il est au-dessus du chemin au moins de trois mètres et qu'il est
bien visible pour tous, par conséquent.
"Maître" Lui dit l'homme "je
suis allé avec mon fils à Capharnaüm pour te chercher. Je t'amenais mon
malheureux fils pour que tu le délivres, Toi qui chasses les démons et guéris
toutes sortes de maladies. Il est pris souvent par un esprit muet. Quand il
le prend, il ne peut que pousser des cris rauques comme une bête qui
s'étrangle. L'esprit le jette à terre, et lui se roule en grinçant des dents,
en écumant comme un cheval qui ronge le mors, et il se blesse ou risque de
mourir noyé ou brûlé, ou bien écrasé, car l'esprit plus d'une fois l'a jeté
dans l'eau, dans le feu ou en bas des escaliers. Tes disciples ont essayé,
mais n'ont pas pu. Oh ! Seigneur plein de bonté ! Pitié pour moi et
pour mon enfant !"
Jésus flamboie de puissance pendant qu'il crie : "O génération
perverse, ô foule satanique, légion rebelle, peuple d'Enfer incrédule et
cruel, jusqu'à quand devrai-je rester à ton contact ? Jusqu'à quand
devrai-je te supporter ?" Il est imposant si bien qu'il se fait un
silence absolu et que cessent les railleries des scribes.
349.12 - Jésus dit au père :
"Lève-toi et amène-moi ton fils."
Haut
de page.
394> L'homme
s'en va et revient avec d'autres hommes, au milieu desquels se trouve un
garçon d'environ douze-quatorze ans. Un bel enfant, mais au regard un peu
hébété comme s'il était abasourdi. Sur le front rougit une longue blessure et
plus bas se trouve la trace blanche d'une cicatrice ancienne. Dès qu'il voit
Jésus qui le fixe de ses yeux magnétiques, il pousse un cri rauque et il est
pris par des contorsions convulsives de tout le corps, alors qu'il tombe à
terre en écumant et en roulant les yeux, de sorte que l'on voit seulement le
blanc des yeux, alors qu'il se roule par terre dans la convulsion
caractéristique de l'épilepsie.
Jésus s'avance de quelques pas pour être près de lui, et il dit :
"Depuis quand cela arrive-t-il ? Parle fort pour que tout le monde
entende."
L'homme, en criant, pendant que le cercle de la foule se resserre et que les
scribes se placent plus haut que Jésus pour dominer la scène, dit :
"Depuis son enfance, je te l'ai dit : souvent il tombe dans le feu,
dans l'eau, en bas des escaliers et des arbres, parce que l'esprit l'assaille
à l'improviste et le flanque ainsi pour en venir à bout. Il est tout couvert
de cicatrices et de brûlures. C'est beaucoup s'il n'est pas resté aveugle par
les flammes du foyer. Aucun médecin, aucun exorciste n'a pu le guérir, ni non
plus tes disciples. Mais Toi, si comme je le crois fermement, tu peux quelque
chose, aie pitié de nous et secours-nous."
"Si tu peux le croire, tout m'est
possible, car tout est accordé à celui qui croit."
"Oh! Seigneur, si je crois! Mais si encore ma foi n'est pas suffisante,
augmente ma foi, Toi, pour qu'elle soit complète et obtienne le miracle"
dit l'homme en pleurant, agenouillé près de son fils plus que jamais en
convulsions.
349.13 - Jésus se redresse, recule deux
pas, et pendant que la foule resserre plus que jamais le cercle, il crie à
haute voix :
"Esprit maudit qui rends l'enfant sourd et muet et le tourmentes, je te
le commande : sors de lui, et n'y rentre jamais plus !"
L'enfant, tout en restant couché sur le sol, fait des sauts effrayants,
s'arc-boutant et poussant des cris inhumains, puis, après un dernier sursaut
par lequel il se retourne à plat ventre en se frappant le front et la bouche
contre une pierre qui dépasse de l'herbe et qui se rougit de sang, il reste
immobile.
"Il est mort !" crient plusieurs.
"Pauvre enfant !"
"Pauvre père !" disent, en les plaignant, les meilleurs.
Haut
de page.
395> Et
les scribes railleurs :
"Il t'a bien servi le Nazaréen !", ou bien :
"Maître, comment se fait-il ? Cette fois Belzébuth te fait faire
piètre figure..."
Et ils rient haineusement. Jésus ne répond à personne, pas même au père qui a
retourné son fils et lui essuie le sang de son front et de ses lèvres
blessés, en gémissant et en appelant Jésus. Mais le Maître se penche et il
prend l'enfant par la main. Et celui-ci ouvre les yeux en poussant un soupir,
comme s'il s'éveillait d'un rêve, il s'assied et sourit. Jésus l'attire à
Lui, le fait mettre debout, et le remet au père, pendant que la foule crie
enthousiasmée et que les scribes s'enfuient, poursuivis par les railleries de
la foule...
"Et maintenant allons" dit Jésus à ses disciples. Et après avoir
congédié la foule, il contourne la montagne en se dirigeant vers la route
déjà faite le matin.
349.14 - Jésus dit :
"Maintenant, le p. M.
peut placer ici le commentaire de la vision du 5 août 1944 (cahier A 930) en
commençant par les mots :
"Je ne te choisis pas seulement pour connaître les tristesses de ton
Maître et ses douleurs. Celui qui sait rester avec moi dans la douleur doit
prendre part avec moi à ma gloire." Quant à toi, repose-toi, mon fidèle
petit Jean, car tu l'as bien mérité. Que ma paix soit joie en toi."
Reprise de la vision du samedi 5 août
1944
349.15 - Jésus dit : "Je t'ai
préparé à méditer ma Gloire. Demain (fête de la Transfiguration) l'Église la
célèbre. Mais je veux que mon petit Jean la voie dans sa vérité pour la mieux
comprendre. Je ne te choisis pas seulement pour connaître les tristesses de
ton Maître et ses douleurs. Celui qui sait rester avec Moi dans la douleur
doit prendre part avec Moi à ma joie.
Je veux que toi, devant ton Jésus qui se montre à toi, tu aies les mêmes
sentiments d'humilité et de repentir que mes apôtres.
Jamais d'orgueil. Tu serais
punie en me perdant.
Haut
de page.
396>
Un continuel souvenir de ce que je
suis Moi, et de ce que tu es, toi. Une continuelle pensée de tes manquements
et de ma perfection pour avoir un cœur lavé par la contrition. Mais,
en même temps, aussi une si grande confiance en Moi. J'ai dit : "Ne
craignez pas. Levez-vous. Allons. Allons parmi les hommes car je suis venu
pour rester avec eux. Soyez saints, forts et fidèles en souvenir de cette
heure". Je le dis aussi à toi et à tous mes préférés parmi les hommes, à ceux qui me possèdent d'une manière spéciale.
Ne craignez rien de Moi. Je me
montre pour vous élever non pour vous réduire en cendres. Levez-vous :
que la joie du don vous donne la
vigueur et ne vous engourdisse pas dans la jouissance du quiétisme en vous
croyant déjà sauvés parce que je vous ai montré le Ciel. Allons
ensemble parmi les hommes. Je vous
ai invités à des œuvres surhumaines par des visions surhumaines et des
instructions, pour que vous puissiez m'aider davantage. Je vous
associe à mon œuvre. Mais moi, je n'ai pas connu et je ne connais pas de
repos. Car le Mal ne se repose jamais
et le Bien doit être toujours
actif pour annuler le plus possible le travail de l'Ennemi. Nous nous
reposerons quand le Temps sera accompli. Maintenant il faut marcher inlassablement, travailler
continuellement, se consumer sans se lasser pour la moisson de Dieu. Que mon
contact continuel vous sanctifie, que mes instructions continuelles vous
fortifient, que mon amour de prédilection vous rende fidèles contre toute
embûche. Ne
soyez pas comme les anciens rabbins qui enseignaient la Révélation et puis
n'y croyaient pas, au point de ne pas reconnaître les signes des temps et les
envoyés de Dieu. Reconnaissez les précurseurs du Christ dans son second
avènement puisque les forces de
l'Antéchrist sont en marche et, en faisant exception à la mesure que
je me suis imposée, car je sais que vous buvez certaines vérités non par
esprit surnaturel mais par soif de curiosités humaines, je vous dis en vérité que ce qu'un grand nombre croiront une victoire
sur l'Antéchrist, une paix désormais prochaine, ce ne sera qu'une halte pour
donner le temps à l'Ennemi du Christ de se retremper, de guérir ses
blessures, de réunir son armée pour une lutte plus cruelle.
Haut
de page.
397> Reconnaissez,
vous qui êtes les "voix" de votre Jésus, du Roi des rois, du Fidèle
et du Véridique qui juge et combat avec justice et sera le Vainqueur de la
Bête et de ses serviteurs et prophètes, reconnaissez votre Bien et
suivez-le toujours.
Que nulle apparence trompeuse ne vous séduise et que nulle persécution ne
vous abatte, Que votre "voix" dise mes paroles, Que votre vie soit
pour cette œuvre. Et si vous avez sur la terre le même sort que le Christ,
que son Précurseur et qu'Élie, sort sanglant ou sort tourmenté par des
tortures morales, souriez à votre sort à venir et assuré qui vous sera
commun avec celui du Christ, de son Précurseur et de son prophète.
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