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   Vision du lundi 3 décembre 1945. 
  384>   349.1 - Qui parmi les
  hommes n'a jamais vu, au moins une fois, une aube sereine de mars ? S'il
  s'en trouve quelqu'un, c'est un grand infortuné car il ignore une des grâces
  les plus belles de la nature, quand elle se réveille au printemps, redevenue
  vierge, petite fille, comme elle devait l'être au premier jour.     
   
  C'est une grâce pure dans tout ce qu'elle présente, depuis
  les herbes nouvelles où brille la rosée, jusqu'aux fleurettes qui s'ouvrent
  comme des enfants qui naissent, jusqu'au premier sourire de la lumière du
  jour, jusqu'aux oiseaux qui s'éveillent dans un frôlement d'ailes et qui
  disent leur premier "cip ?" interrogateur qui prélude à tous
  leurs discours mélodieux de la journée, jusqu'à l'odeur même de l'air qui a
  perdu pendant la nuit, par l'action de la rosée et l'absence de l'homme,
  toute souillure de poussière, de fumée et d'exhalaisons de corps humains.
  C'est dans cette grâce que cheminent Jésus, les apôtres et les disciples.
  Avec eux se trouve aussi Simon d'Alphée. Ils vont vers le sud-est, franchissant
  les collines qui forment une couronne autour de Nazareth, ils passent un
  torrent et traversent une plaine étroite entre les collines de Nazareth et
  des montagnes vers l'est.       
   
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  385>   349.2 - Ces
  montagnes sont précédées du cône à moitié coupé du Thabor qui me rappelle
  étrangement en son sommet la coiffure de nos carabiniers vue de profil [ ]. 
    
  Dessin de Lorenzo Ferri réalisé sous
  les indications de Maria Valtorta © FMVC. 
  Ils
  le rejoignent. Jésus
  s'arrête et dit :   "Que Pierre, Jean
  et Jacques de Zébédée
  viennent avec Moi sur la montagne. Vous autres disséminez-vous à la base en
  vous séparant sur les routes qui la côtoient et prêchez le Seigneur. Vers le
  soir, je veux être de nouveau à Nazareth. Ne vous éloignez donc pas. La paix
  soit avec vous." Et s'adressant aux trois qu'il a appelés, il dit :
  "Allons." Et il commence la montée sans plus se retourner en
  arrière et d'un pas si rapide que Pierre a du mal à le suivre.           
   
  À un arrêt Pierre, rouge et en sueur, Lui demande hors d'haleine :
  "Mais où allons-nous ? Il n'y a pas de maisons sur la montagne. Au
  sommet, il y a cette vieille forteresse. Veux-tu aller prêcher
  là !"   
   
  "J'aurais pris l'autre versant, mais tu vois que je lui tourne le dos.
  Nous n'irons pas à la forteresse et ceux qui y sont ne nous verront même pas.
  Je vais m'unir à mon Père et je vous ai voulu avec Moi, parce que je vous
  aime. Allons, vite !".        
   
  "Oh mon Seigneur Ne pourrions-nous marcher un peu plus doucement et parler
  de ce que nous avons entendu et vu hier et qui nous a tenus éveillés toute la nuit pour en
  parler ?"  
   
  "Aux rendez-vous de Dieu il faut toujours se rendre rapidement. Allons,
  Simon Pierre ! Là-haut, je vous ferai reposer." Et il reprend la
  montée...          
   
    349.3 - 
  (Jésus dit : "Joignez ici la Transfiguration que tu as eue le 5
  Août 1944, mais sans la dictée qui lui est jointe. Après avoir fini de
  copier la Transfiguration de l'an dernier, P.M. (= Père Migliorini) copiera
  ce que je te montre maintenant.") 
  
  
  Vision du samedi 5 août 1944 
   
   
    349.4 - Je suis avec mon Jésus sur une
  haute montagne. Avec Jésus, il y a Pierre, Jacques et Jean. Ils montent
  encore plus haut et le regard se porte vers des horizons ouverts dont une
  belle et tranquille journée permet de voir nettement les détails jusque dans
  les lointains.          
   
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  386> La
  montagne ne fait pas partie d'un ensemble montagneux comme celui de la Judée,
  elle s'élève isolée et, par rapport à l'endroit où nous nous trouvons, elle a
  l'orient en face, le nord à gauche, le sud à droite et en arrière à l'ouest
  la cime qui dépasse encore de quelques centaines de pas.          
   
  Elle est très élevée et l'œil peut découvrir un large horizon. Le lac de
  Génésareth semble un morceau de ciel descendu pour s'encadrer dans la
  verdure, une turquoise ovale enserrée dans des émeraudes de différentes
  teintes, un miroir qui tremble et se ride sous un vent léger et sur lequel
  glissent, avec l'agilité des mouettes, les barques aux voiles tendues,
  légèrement penchées vers l'onde azurine, vraiment avec la grâce du vol d'un
  alcyon qui survole l'eau à la recherche d'une proie. Puis, voilà que de
  l'immense turquoise sort une veine, d'un bleu plus pâle là où la grève est
  plus large, et plus sombre là où les rives se rapprochent et où l'eau est
  plus profonde et plus sombre à cause de l'ombre qu'y projettent les arbres
  qui croissent vigoureux près du fleuve qui les nourrit de sa fraîcheur. Le
  Jourdain semble un coup de pinceau presque rectiligne dans la verdure de la
  plaine.     
   
  Des petits villages sont disséminés à travers la plaine des deux côtés du
  fleuve. Quelques-uns sont tout juste une poignée de maisons, d'autres sont
  plus vastes, avec déjà des airs de villes. Les grand-routes sont des lignes
  jaunâtres dans la verdure. Mais ici, du côté de la montagne, la plaine est
  beaucoup mieux cultivée et plus fertile, très belle. On y voit les diverses
  cultures avec leurs différentes couleurs riant au beau soleil qui descend du
  ciel serein.  
   
  Ce doit être le printemps, peut-être mars, si je tiens compte de la latitude
  de la Palestine, car je vois les blés déjà grands, mais encore verts, qui
  ondulent comme une mer glauque, et je vois les panaches des plus précoces
  parmi les arbres à fruits qui étendent des nuées blanches et rosées sur cette
  petite mer végétale, puis les prés tout en fleurs avec le foin qui a déjà
  poussé, dans lesquelles brebis qui paissent semblent des tas de neige amoncelée
  un peu partout sur la verdure.     
   
  Tout à côté de la montagne, sur des collines qui en forment la base, des
  collines basses et de peu d'étendue, se trouvent deux petites villes, l'une
  vers le sud et l'autre vers le nord. La plaine très fertile s'étend particulièrement
  et avec plus d'ampleur vers le sud.           
   
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  387>   349.5 - Jésus,
  après un court arrêt à l'ombre d'un bouquet d'arbres, qu'il a certainement
  accordé par pitié pour Pierre qui dans les montées fatigue visiblement,
  reprend l'ascension. Il va presque sur la cime, là où se trouve un plateau
  herbeux que limite un demi-cercle d'arbres du côté de la côte.             
   
  "Reposez-vous, amis, je vais là-bas pour prier"         
   
  Et il montre de la main un énorme rocher, un rocher qui affleure de la
  montagne et qui se trouve par conséquent non vers la côte mais vers
  l'intérieur, vers le sommet.       
   
  Jésus s'agenouille sur l'herbe et appuie sa tête et ses mains au rocher, dans
  la pose qu'il aura aussi dans sa prière au Gethsémani. Le soleil ne le frappe
  pas, car la cime Lui donne de l'ombre. Mais le reste de l'emplacement couvert
  d'herbe est tout égayé par le soleil jusqu'à la limite de l'ombre du bouquet
  d'arbres sous lequel se sont assis les apôtres.       
   
  Pierre enlève ses sandales, en secoue la poussière et les petits cailloux et
  il reste ainsi, déchaussé, ses pieds fatigués dans l'herbe fraîche, presque
  allongé, la tête sur une touffe d'herbe qui dépasse et lui sert d'oreiller.
  Jacques l'imite, mais pour être plus à l'aise, il cherche un tronc d'arbre
  pour s'y appuyer le dos couvert de son manteau. Jean reste assis et observe
  le Maître. Mais le calme de l'endroit, le petit vent frais, le silence et la
  fatigue viennent aussi à bout de lui, et sa tête tombe sur la poitrine et les
  paupières sur ses yeux. Aucun des trois ne dort profondément, mais ils sont
  sous le coup de cette somnolence estivale qui les étourdit.            
   
    349.6 - Ils sont éveillés par une clarté
  si vive qu'elle fait évanouir celle du soleil et qui se propage et pénètre
  jusque sous la verdure des buissons et des arbres sous lesquels ils se sont
  installés.            
   
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  388> Ils ouvrent leurs yeux
  étonnés et ils voient Jésus transfiguré . Il est maintenant tel que
  je le vois dans les visions du Paradis, naturellement sans les Plaies et sans la bannière de la
  Croix, mais la majesté du visage et du corps est pareille, pareille en est la
  clarté et pareil le vêtement qui est passé d'un rouge foncé à un tissu
  immatériel de diamant et de perles qui est son vêtement au Ciel. Son visage
  est un soleil qui émet une lumière sidérale, mais très intense, et ses yeux de
  saphir y rayonnent. Il semble encore plus grand, comme si sa gloire avait
  augmenté sa taille.  
   
  Je ne saurais dire si la clarté, qui rend phosphorescent même le plateau,
  provient toute entière de Lui ou bien si à sa clarté propre se mélange toute
  celle qu'a concentrée sur son Seigneur toute la lumière qui existe dans
  l'Univers et dans les Cieux. Je sais que c'est quelque chose
  d'indescriptible.          
   
  Jésus est maintenant debout, je dirais même qu'il est au-dessus de la terre
  car entre Lui et la verdure du pré il y a une sorte de vapeur lumineuse, un
  espace fait uniquement de lumière et sur lequel il semble qu'il se dresse.
  Mais elle est si vive que je pourrais me tromper et l'impossibilité de voir
  le vert de l'herbe sous les pieds de Jésus pourrait venir de cette lumière
  intense qui vibre et produit des ondes, comme on le voit parfois dans les
  incendies. Des ondes, ici, d'une couleur blanche incandescente. Jésus reste
  le visage levé vers le ciel et il sourit à une vision qui le transporte.        
   
  Les apôtres en ont presque peur, et ils l'appellent, car il ne leur semble
  plus que ce soit leur Maître tant il est transfiguré.          
   
  "Maître ! Maître !" appellent-ils doucement mais d'une
  voix angoissée.          
   
  Lui n'entend pas.  
   
  "Il est en extase, dit Pierre tout tremblant. Que peut-il bien
  voir ?"       
   
  Les trois se sont levés. Ils voudraient s'approcher de Jésus, mais ils ne
  l'osent pas.  
   
    349.7 - La lumière augmente encore avec
  deux flammes qui descendent du ciel et se placent aux côtés de Jésus. Quand
  elles sont arrêtées sur le plateau, leur voile s'ouvre et il en sort deux
  personnages majestueux et lumineux.   
   
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  389> L'un est plus âgé, au
  regard perçant et sévère et avec une longue barbe séparée en deux. De son
  front partent des cornes de lumière qui m'indiquent que c'est Moïse. L'autre
  est plus jeune, amaigri, barbu et poilu, à peu près comme le Baptiste auquel
  je dirais qu'il ressemble pour la taille, la maigreur, la conformation et la
  sévérité. Alors que la lumière de Moïse est d'une blancheur éclatante comme
  celle de Jésus, surtout pour les rayons du front, celle qui émane d'Élie
  ressemble à la flamme vive du soleil.           
   
  Les deux Prophètes prennent une attitude respectueuse devant leur Dieu
  Incarné et bien que Jésus leur parle familièrement ils n'abandonnent pas leur
  attitude respectueuse. Je ne comprends pas un mot de ce qu'ils disent.          
   
  Les trois apôtres tombent à genoux, tremblants, le visage dans les mains. Ils
  voudraient regarder, mais ils ont peur. Finalement Pierre parle :
  "Maître, Maître! Écoute-moi". Jésus tourne les yeux en souriant
  vers son Pierre qui s'enhardit et dit : "C'est beau d'être ici avec
  Toi, Moïse et Élie... Si tu veux, nous faisons trois tentes pour Toi, pour
  Moïse et pour Élie, et nous nous tiendrons ici pour vous servir..."            
   
  Jésus le regarde encore et il sourit plus vivement. Il regarde aussi Jacques
  et Jean, d'un regard qui les embrasse avec amour. Moïse aussi et Élie
  regardent fixement les trois. Leurs yeux étincellent. Ce doit être comme des
  rayons qui pénètrent les cœurs.    
   
  Les apôtres n'osent pas dire autre chose. Effrayés, ils se taisent. Ils
  semblent un peu ivres et comme stupéfaits.   Mais quand un voile qui n'est pas un nuage
  ni du brouillard, qui n'est pas un rayon, enveloppe et sépare les Trois
  glorieux derrière un écran encore plus brillant que celui qui les entourait
  déjà et les cache à la vue des trois, une Voix puissante et harmonieuse vibre
  et remplit d'elle-même tout l'espace, les trois tombent le visage contre
  l'herbe.  
   
  "Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé, en qui Je me suis complu.
  Écoutez-le."          
   
  Pierre, en se jetant à plat ventre, s'écrie :       
   
  "Miséricorde pour moi, pécheur ! C'est la Gloire de Dieu qui
  descend !"          
   
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  de page.         
   
  390> Jacques ne souffle mot.
  Jean murmure avec un soupir, comme s'il allait s'évanouir : "Le
  Seigneur parle !"          
   
    349.8 - Personne
  n'ose relever la tête, même quand le silence est redevenu absolu. Ils ne
  voient donc pas non plus le retour de la lumière à son état naturel de
  lumière solaire pour montrer Jésus resté seul et redevenu le Jésus habituel
  dans son vêtement rouge. Il marche vers eux en souriant, il les secoue, les
  touche et les appelle par leurs noms.            
   
  "Levez-vous ! C'est Moi. Ne craignez pas" dit-il, car les
  trois n'osent pas lever le visage et invoquent la miséricorde de Dieu sur
  leurs péchés, craignant que ce soit l'Ange de Dieu qui veut les montrer au
  Très-Haut.          
   
  "Levez-vous, donc. Je vous le commande" répète Jésus avec autorité.   
   
  Eux lèvent le visage et ils voient Jésus qui sourit.   
   
  "Oh ! Maître, mon Dieu !" s'écrie Pierre. "Comment
  ferons-nous pour vivre auprès de Toi, maintenant que nous avons vu ta
  Gloire ? Comment ferons-nous pour vivre parmi les hommes et nous, hommes
  pécheurs, maintenant que nous avons entendu la Voix de Dieu ?"  
   
  "Vous devrez vivre auprès de Moi et voir ma gloire jusqu'à la
  fin. Soyez-en dignes car le temps est proche. Obéissez au Père qui est le
  mien et le vôtre. Retournons maintenant parmi les hommes, parce que je suis
  venu pour rester parmi eux et les amener à Dieu. Allons. Soyez saints en
  souvenir de cette heure, soyez forts et fidèles. Vous aurez part à ma gloire
  la plus complète. Mais ne parlez pas maintenant de ce que vous avez vu, à
  personne, pas même à vos compagnons .
  Quand le Fils de l'homme sera ressuscité d'entre les morts, et retourné dans
  la gloire de son Père, alors vous parlerez. Parce qu'alors il faudra croire
  pour avoir part à mon Royaume."             
   
  "Mais Élie ne doit-il pas venir afin de préparer à ton Royaume ?
  Les rabbis le disent."   
   
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  de page.         
   
  391> "Élie est déjà
  venu et il a préparé les voies au Seigneur. Tout arrive comme il a été
  révélé. Mais ceux qui enseignent la Révélation ne la connaissent pas, ne la
  comprennent pas. Ils ne voient pas et ils ne reconnaissent pas les signes des
  temps et les envoyés de Dieu.   Élie est revenu une première fois. Il
  reviendra une seconde fois quand les derniers temps seront proches pour
  préparer les derniers à Dieu. Mais maintenant il est venu pour préparer les
  premiers au Christ, et les hommes n'ont pas voulu le reconnaître, ils l'ont
  tourmenté et mis à mort. Ils feront la même chose au Fils de l'homme car les
  hommes ne veulent pas reconnaître ce qui est leur bien."        
   
  Les trois penchent la tête, pensifs et tristes, et ils descendent par le
  chemin par où ils sont montés avec Jésus. 
  Reprise de la vision du lundi 3
  décembre 1945 
    349.9 - Et c'est encore Pierre qui dit,
  dans une halte à mi-chemin : "Ah ! Seigneur ! Je dis moi
  aussi comme ta Mère hier : "Pourquoi nous as-tu fait
  cela ?" et je dis aussi: "Pourquoi nous as-tu dit
  cela ?" Tes dernières paroles ont effacé de nos cœurs la joie de la
  vue glorieuse ! C'est une grande journée de peur que celle-ci ! Ce
  qui nous a d'abord effrayé, c'est la grande lumière qui nous a éveillés, plus
  forte que si la montagne avait brûlé, ou que si la lune était descendue pour
  rayonner sur le plateau, sous nos yeux, puis ton aspect et ta façon de te
  détacher du sol, comme si tu allais t'envoler. J'ai eu peur que Toi, dégoûté
  des iniquités d'Israël, tu ne retournes aux Cieux, peut-être sur l'ordre du
  Très-Haut. Puis j'ai eu peur de voir apparaître Moïse que les gens de son
  temps ne pouvaient regarder sans voile tant resplendissait sur son visage le
  reflet de Dieu, et c'était un homme, et maintenant c'est un esprit
  bienheureux et enflammé de Dieu, et Élie... Miséricorde divine !   J'ai cru être arrivé à mon dernier moment,
  et tous les péchés de ma vie, depuis le temps où tout petit je volais des
  fruits dans le garde-manger du voisin, jusqu’au dernier quand je t'ai mal
  conseillé ces derniers jours, tous me sont venus à l'esprit.           
   
  Avec quel tremblement je m'en suis repenti ! Puis il m'a semblé que ces
  deux justes m'aimaient... et j'ai osé parler. Mais même leur amour me faisait
  peur car je ne mérite pas l'amour de pareils esprits. Et après... et
  après !... La peur des peurs ! La voix de Dieu !... Jéhovah qui a
  parlé ! A nous ! Il nous a dit : "Écoutez-le" Toi.
  Et Il t'a proclamé : "Son Fils Bien-Aimé en qui Il se
  complaît".      
   
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  392> Quelle
  peur ! Jéhovah !... à
  nous !... Certainement il n'y a que ta force qui nous a gardés en
  vie !... Quand tu nous as touchés et tes doigts brûlaient comme des
  pointes de feu, j'ai eu la dernière épouvante. J'ai cru que c'était l'heure
  du jugement et que l'Ange me touchait pour me prendre l'âme et la porter au
  Très-Haut... Mais comment ta Mère a-t-elle fait pour voir... pour entendre...
  pour vivre, en somme, cette heure dont tu as parlé hier, sans mourir, elle
  qui était seule, jeune, sans Toi ?"   
   
  "Marie, la Sans Tache, ne pouvait avoir peur de Dieu. Ève n'en eut pas
  peur tant qu'elle fut innocente. Et il y avait Moi. Moi, le Père et l'Esprit,
  Nous, qui sommes au Ciel, sur la terre et en tout lieu, et qui avions notre
  Tabernacle dans le cœur de Marie" dit doucement Jésus.             
   
  "Quelle chose ! Quelle chose !... Mais après tu as parlé de
  mort... Et toute joie est finie... Mais pourquoi justement à nous trois tout
  cela ? Ce n'était pas bien de la donner à tous cette vision de ta
  gloire ?"     
   
  "C'est justement parce que vous vous évanouissez en entendant parler de
  la mort, et mort par supplice, du Fils de l'homme, que l'Homme-Dieu a voulu
  vous fortifier pour cette heure et pour toujours, par la connaissance
  anticipée de ce que je serai après la Mort. Rappelez-vous tout cela pour le
  dire en son temps... Avez-vous compris ?"     
   
  "Oh! oui, Seigneur. Il n'est pas possible d'oublier, et ce serait
  inutile de le raconter. Ils diraient que nous sommes "ivres".      
   
    349.10 - Ils
  reprennent leur marche vers la vallée mais, arrivés à un certain endroit,
  Jésus tourne par un sentier rapide en direction d'Endor, c'est-à-dire du côté
  opposé à celui où il a quitté les disciples.         
   
  "Nous ne les trouverons pas" dit Jacques. "Le soleil commence
  à descendre. Ils seront en train de se rassembler en t'attendant à l'endroit
  où tu les as quittés."      
   
  "Viens et n'aie pas de sottes pensées."             
   
  En effet, au moment où le maquis fait place à une prairie qui descend en
  pente douce pour arriver à la grand-route, ils voient la masse des disciples
  accrue de voyageurs curieux, de scribes venus de je ne sais où, qui s'agitent
  au pied de la montagne.  
   
  "Hélas ! Des scribes !... Et ils discutent déjà !"
  dit Pierre en les montrant du doigt.           
   
  Haut
  de page.         
   
  393> Et il descend les
  derniers mètres à contrecœur.        
   
  Mais ceux qui sont en bas les ont vus et se les montrent, et puis se mettent
  à courir vers Jésus en criant : "Comment donc, Maître, de ce
  côté ? Nous allions venir à l'endroit convenu, mais les scribes nous ont
  retenus par des discussions, et un père angoissé par des supplications."     
   
  "De quoi discutiez-vous ?"         
   
  "Pour un possédé. Les scribes se sont moqués de nous parce que nous
  n'avons pas pu le délivrer. Judas
  de Kériot a essayé encore, c'était pour
  lui un point d'honneur, mais inutilement. Alors nous leur avons dit :
  "Mettez-vous y vous". Ils ont répondu: "Nous ne sommes pas des
  exorcistes". Par hasard il est passé des gens qui venaient de
  Caslot-Thabor, parmi lesquels se trouvaient deux exorcistes. Mais aucun
  résultat. Voici le père qui vient te prier. Écoute-le."          
   
    349.11 - En
  effet un homme s'avance en suppliant et il s'agenouille devant Jésus qui est
  resté sur le pré en pente, de sorte qu'il est au-dessus du chemin au moins de
  trois mètres et qu'il est bien visible pour tous, par conséquent.           
   
    "Maître" Lui dit l'homme "je
  suis allé avec mon fils à Capharnaüm pour te chercher. Je t'amenais mon
  malheureux fils pour que tu le délivres, Toi qui chasses les démons et guéris
  toutes sortes de maladies. Il est pris souvent par un esprit muet. Quand il
  le prend, il ne peut que pousser des cris rauques comme une bête qui
  s'étrangle. L'esprit le jette à terre, et lui se roule en grinçant des dents,
  en écumant comme un cheval qui ronge le mors, et il se blesse ou risque de
  mourir noyé ou brûlé, ou bien écrasé, car l'esprit plus d'une fois l'a jeté
  dans l'eau, dans le feu ou en bas des escaliers. Tes disciples ont essayé,
  mais n'ont pas pu. Oh ! Seigneur plein de bonté ! Pitié pour moi et
  pour mon enfant !"  
   
  Jésus flamboie de puissance pendant qu'il crie : "O génération
  perverse, ô foule satanique, légion rebelle, peuple d'Enfer incrédule et
  cruel, jusqu'à quand devrai-je rester à ton contact ? Jusqu'à quand
  devrai-je te supporter ?" Il est imposant si bien qu'il se fait un
  silence absolu et que cessent les railleries des scribes.          
   
    349.12 - Jésus dit au père :
  "Lève-toi et amène-moi ton fils."       
   
  Haut
  de page.         
   
  394> L'homme s'en va et
  revient avec d'autres hommes, au milieu desquels se trouve un garçon
  d'environ douze-quatorze ans. Un bel enfant, mais au regard un peu hébété
  comme s'il était abasourdi. Sur le front rougit une longue blessure et plus
  bas se trouve la trace blanche d'une cicatrice ancienne. Dès qu'il voit Jésus
  qui le fixe de ses yeux magnétiques, il pousse un cri rauque et il est pris
  par des contorsions convulsives de tout le corps, alors qu'il tombe à terre
  en écumant et en roulant les yeux, de sorte que l'on voit seulement le blanc
  des yeux, alors qu'il se roule par terre dans la convulsion caractéristique
  de l'épilepsie.       
   
  Jésus s'avance de quelques pas pour être près de lui, et il dit :
  "Depuis quand cela arrive-t-il ? Parle fort pour que tout le monde
  entende."     
   
  L'homme, en criant, pendant que le cercle de la foule se resserre et que les
  scribes se placent plus haut que Jésus pour dominer la scène, dit :
  "Depuis son enfance, je te l'ai dit : souvent il tombe dans le feu,
  dans l'eau, en bas des escaliers et des arbres, parce que l'esprit l'assaille
  à l'improviste et le flanque ainsi pour en venir à bout. Il est tout couvert
  de cicatrices et de brûlures. C'est beaucoup s'il n'est pas resté aveugle par
  les flammes du foyer. Aucun médecin, aucun exorciste n'a pu le guérir, ni non
  plus tes disciples. Mais Toi, si comme je le crois fermement, tu peux quelque
  chose, aie pitié de nous et secours-nous."      
   
    "Si tu peux le croire, tout m'est possible,
  car tout est accordé à celui qui croit."          
   
  "Oh! Seigneur, si je crois! Mais si encore ma foi n'est pas suffisante,
  augmente ma foi, Toi, pour qu'elle soit complète et obtienne le miracle"
  dit l'homme en pleurant, agenouillé près de son fils plus que jamais en
  convulsions.          
   
    349.13 - Jésus se redresse, recule deux
  pas, et pendant que la foule resserre plus que jamais le cercle, il crie à
  haute voix :          
   
  "Esprit maudit qui rends l'enfant sourd et muet et le tourmentes, je te
  le commande : sors de lui, et n'y rentre jamais plus !"            
   
  L'enfant, tout en restant couché sur le sol, fait des sauts effrayants,
  s'arc-boutant et poussant des cris inhumains, puis, après un dernier sursaut
  par lequel il se retourne à plat ventre en se frappant le front et la bouche
  contre une pierre qui dépasse de l'herbe et qui se rougit de sang, il reste
  immobile.          
   
  "Il est mort !" crient plusieurs.             
   
  "Pauvre enfant !"  
   
  "Pauvre père !" disent, en les plaignant, les meilleurs.       
   
  Haut
  de page.         
   
  395> Et les scribes
  railleurs :    
   
  "Il t'a bien servi le Nazaréen !", ou bien :
  "Maître, comment se fait-il ? Cette fois Belzébuth te fait faire
  piètre figure..."     
   
  Et ils rient haineusement. Jésus ne répond à personne, pas même au père qui a
  retourné son fils et lui essuie le sang de son front et de ses lèvres
  blessés, en gémissant et en appelant Jésus. Mais le Maître se penche et il
  prend l'enfant par la main. Et celui-ci ouvre les yeux en poussant un soupir,
  comme s'il s'éveillait d'un rêve, il s'assied et sourit. Jésus l'attire à
  Lui, le fait mettre debout, et le remet au père, pendant que la foule crie
  enthousiasmée et que les scribes s'enfuient, poursuivis par les railleries de
  la foule...     
   
  "Et maintenant allons" dit Jésus à ses disciples. Et après avoir
  congédié la foule, il contourne la montagne en se dirigeant vers la route
  déjà faite le matin.         
   
    349.14 - Jésus dit :            
   
  "Maintenant, le p. M.
  peut placer ici le commentaire de la vision du 5 août 1944 (cahier A 930) en
  commençant par les mots  :
  "Je ne te choisis pas seulement pour connaître les tristesses de ton Maître
  et ses douleurs. Celui qui sait rester avec moi dans la douleur doit prendre
  part avec moi à ma gloire." Quant à toi, repose-toi, mon fidèle petit
  Jean, car tu l'as bien mérité. Que ma paix soit joie en toi." 
  Reprise de la vision du samedi 5 août
  1944 
    349.15 - Jésus dit : "Je t'ai
  préparé à méditer ma Gloire. Demain (fête de la Transfiguration) l'Église la
  célèbre. Mais je veux que mon petit Jean la voie dans sa vérité pour la mieux
  comprendre. Je ne te choisis pas seulement pour connaître les tristesses de
  ton Maître et ses douleurs. Celui qui sait rester avec Moi dans la douleur
  doit prendre part avec Moi à ma joie.          
   
  Je veux que toi, devant ton Jésus qui se montre à toi, tu aies les mêmes
  sentiments d'humilité et de repentir que mes apôtres.      
   
  Jamais d'orgueil. Tu serais
  punie en me perdant.    
   
  Haut
  de page.         
   
  396> Un continuel souvenir de ce que je suis Moi, et
  de ce que tu es, toi. Une continuelle pensée de tes manquements et de ma
  perfection pour avoir un cœur lavé par la contrition. Mais, en même temps, aussi une si grande confiance en Moi.
  J'ai dit : "Ne craignez pas. Levez-vous. Allons. Allons parmi les
  hommes car je suis venu pour rester avec eux. Soyez saints, forts et fidèles
  en souvenir de cette heure". Je le dis aussi à toi et à tous mes
  préférés parmi les hommes, à ceux
  qui me possèdent d'une manière spéciale.  
   
  Ne craignez rien de Moi. Je me
  montre pour vous élever non pour vous réduire en cendres. Levez-vous :
  que la joie du don vous donne la
  vigueur et ne vous engourdisse pas dans la jouissance du quiétisme en vous
  croyant déjà sauvés parce que je vous ai montré le Ciel. Allons
  ensemble parmi les hommes. Je vous
  ai invités à des œuvres surhumaines par des visions surhumaines et des
  instructions, pour que vous puissiez m'aider davantage. Je vous
  associe à mon œuvre. Mais moi, je n'ai pas connu et je ne connais pas de
  repos. Car le Mal ne se repose jamais
  et le Bien doit être toujours
  actif pour annuler le plus possible le travail de l'Ennemi. Nous nous
  reposerons quand le Temps sera accompli. Maintenant il faut marcher inlassablement, travailler
  continuellement, se consumer sans se lasser pour la moisson de Dieu. Que mon
  contact continuel vous sanctifie, que mes instructions continuelles vous
  fortifient, que mon amour de prédilection vous rende fidèles contre toute
  embûche.   Ne soyez pas comme les anciens rabbins
  qui enseignaient la Révélation et puis n'y croyaient pas, au point de ne pas
  reconnaître les signes des temps et les envoyés de Dieu. Reconnaissez les
  précurseurs du Christ dans son second avènement puisque les forces de l'Antéchrist sont en marche et, en
  faisant exception à la mesure que je me suis imposée, car je sais que vous
  buvez certaines vérités non par esprit surnaturel mais par soif de curiosités
  humaines, je vous dis en vérité que
  ce qu'un grand nombre
  croiront une victoire sur l'Antéchrist, une paix désormais prochaine, ce ne
  sera qu'une halte pour donner le temps à l'Ennemi du Christ de se retremper,
  de guérir ses blessures, de réunir son armée pour une lutte plus cruelle.   
   
  Haut
  de page.         
   
  397> Reconnaissez, vous qui
  êtes les "voix" de votre Jésus, du Roi des rois, du Fidèle et du
  Véridique qui juge et combat avec justice et sera le Vainqueur de la Bête et
  de ses serviteurs et prophètes, reconnaissez votre Bien et suivez-le
  toujours.          
   
  Que nulle apparence trompeuse ne vous séduise et que nulle persécution ne
  vous abatte, Que votre "voix" dise mes paroles, Que votre vie soit
  pour cette œuvre. Et si vous avez sur la terre le même sort que le Christ,
  que son Précurseur et qu'Élie, sort sanglant ou sort tourmenté par des
  tortures morales, souriez à votre sort à venir et assuré qui vous sera
  commun avec celui du Christ, de son Précurseur et de son prophète.  
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