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L'œuvre de Maria Valtorta
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Texte original



5
Catéchèses sur le "Je sous salue Marie" : cinquième méditation sur “Béni le fruit de tes entrailles".

Nativité

Maternité de Marie

Corédemption

 










 

Jésus dit :

280> "Béni soit le fruit de tes entrailles".   

La maternité divine et virginale fait que Marie n’est surpassée que par Dieu.        

 Mais ne vous arrêtez pas à contempler uniquement la gloire de Marie. Pensez à ce qu’il lui en a coûté pour obtenir cette gloire. Celui qui regarde le Christ dans la lumière de la résurrection et ne médite pas sur le Rédempteur mourant dans les ténèbres du Vendredi Saint n’est qu’un sot. De même, celui qui pense à la gloire de Marie et ne médite pas sur la façon dont elle parvint à la gloire n’est qu’un sot. Le fruit de son sein, moi, le Christ, Verbe de Dieu, a déchiré son sein
[1].  

Et n’allez pas comprendre mes paroles de travers
[2]. Je ne l’ai pas déchiré humainement[3]. Elle était au-dessus des misères humaines; sur elle ne pesait pas la condamnation d’Ève[4], mais elle n’était pas au-dessus de la douleur. Et la grande douleur, douleur insigne, souveraine, absolue, est entrée en elle, avec la violence d’un météore qui fond du ciel, à l’instant même où elle connut l’extase de l’étreinte avec l’Esprit créateur[5].       

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281>  La béatitude et la douleur ont serré le cœur de Marie en un seul nœud au moment de son ‘fiat’ suprême et de ses noces très chastes. La béatitude et la douleur se fondirent en une seule chose, tout comme Marie ne faisait plus qu’un avec Dieu. Elle était appelée à une mission de rédemptrice et, dès le premier instant, la douleur surpassa la béatitude. Celle-ci vint à son Assomption.          

Unie à l’Esprit de sagesse, son esprit eut la révélation de l’avenir qui était réservé à sa créature, et dès lors, il n’y eut plus, pour Marie, de joie au sens habituel de ce mot.        

À chaque heure qui passait, pendant que je me formais, puisant la vie à son sang de vierge-mère
[6] — et caché au fond de ses entrailles, j’avais d’inénarrables échanges d’amour avec ma Mère[7] — un amour et une douleur sans pareil se levaient, telles les vagues d’une mer orageuse, dans le cœur de Marie et la fouettaient de leur violence.   

 Le cœur de ma Mère connut la morsure des épées de la douleur
[8] du moment où la Lumière, quittant le centre du Feu Unique et Trin, pénétra en elle, amorçant l’Incarnation de Dieu et la Rédemption de l’humanité; et cette morsure s’accrut, d’heure en heure, pendant la sainte gestation au cours de laquelle le sang divin s’élaborait d’une source de sang humain, le cœur du Fils battait au rythme du cœur de la Maman, la chair éternelle se formait avec la chair immaculée de la vierge.         

 La douleur fut plus grande au moment où je naquis pour être Lumière dans un monde de ténèbres. La béatitude de la mère qui embrasse son enfant se transforma chez Marie en la certitude de la Martyre qui sait que le martyre approche.          

"Béni soit le fruit de tes entrailles".  

Oui. Mais à ces entrailles qui méritaient toute la joie destinée à un Adam sans faute, j’ai dû donner toute la douleur. Et pour vous. Pour vous la peine d’affliger Joseph
[9]. Pour vous l’accouchement dans une telle désolation. Pour vous la prophétie de Siméon qui lui tourna la lame dans la plaie, renforçant et aiguisant la morsure de l’épée. Pour vous la fuite en terre étrangère, pour vous les anxiétés de toute une vie, pour vous les soucis de savoir que j’évangélisais des castes ennemies qui me persécutaient, pour vous l’effroi de la capture, le tourment des multiples tortures, l’agonie de mon agonie, la mort de ma mort.      

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282>  J’ai été recueilli sur le sein qui m’avait porté avec une piété qui ne pouvait être plus grande; mais, en vérité, je vous dis que, entre mon cœur, privé de mouvement vital et lacéré par le coup de lance, et celui de la Mère très affligée qui me tenait sur ses genoux, il n’y avait aucune différence de vie et de mort[10]. Le cœur de Marie et son sein avaient été tués comme moi, l’Innocent, avais été tué.          

Aux miracles reliés à la Rédemption, connus ou inconnus, manifestes pour tous ou révélés à quelques privilégiés, ajoutez celui-ci : le fait que la vie a continué en Marie par œuvre de l’Éternel après que son cœur fut brisé par et pour le genre humain comme celui du Fils, son Jésus.    

Vous qui ne connaissez pas et ne voulez pas supporter la douleur, pouvez-vous imaginer quelle fut celle de la Bénie, de l’Immaculée, de la Sainte, de porter en elle un cœur lacéré, mort, abandonné, et de voir replié sur son sein un corps sans vie, martyrisé, ensanglanté, li­vide, lequel avait été le corps du Fils, la chair de sa chair, le sang de son sang, la vie de sa vie, l’amour de son esprit ? 

 Vous m’avez eu parce que, trente-trois ans avant moi, Marie a accepté de boire le calice de l’amertume. Sur le bord de la coupe que j’ai bue dans des sueurs de sang, j’ai trouvé la saveur des lèvres de ma Mère, et ses pleurs amers étaient mélangés au fiel de mon sacrifice. Et, croyez-moi, la chose qui m’a coûté le plus fut de la faire souffrir, elle qui ne méritait pas la douleur. L’abandon du Père, la souffrance de ma Mère, la trahison de l’ami qui contenait toutes les trahisons futures, voilà les choses les plus atroces de mon atroce supplice de Rédempteur. Le coup de lance de
Longin dans un organe désormais insensible à la douleur n’est rien en comparaison.  

 Je voudrais que, pour la douleur qui a déchiré ma Mère pour vous, vous lui donniez de l’amour. Un grand amour, très tendre, l’amour des enfants envers la plus parfaite de toutes les mères, la Mère qui n’a pas encore fini de souffrir, pleurant des larmes célestes sur les enfants de son amour, lesquels répudient la maison paternelle et se font les gardiens de bêtes immondes, les vices, au lieu de rester des enfants de roi, enfants de Dieu.



Et si l’on peut établir une norme, sachez que moi, Dieu, je n’estime pas me diminuer en aimant d’un amour infini, plein de vénération, ma Mère dont je vois la nature immaculée, œuvre du Père. Mais je me souviens aussi de sa vie martyrisée de Co-Rédemptrice sans laquelle -je n’aurais pas été Homme parmi les humains et votre Rédempteur éternel.

Voir la sixième méditation "Maintenant et à l’heure de notre mort" dans la dictée du 8 novembre 1943.

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Fiche mise à jour le 25/03/2020.

 



[1] On pourrait croire que l’enfantement de Jésus a déchiré le voile virginal ou, pour le moins, que l’enfantement fut douloureux. Il n’en est rien : la suite du texte le précise. Voir aussi, à ce sujet, l’article "Douleurs et joies de la maternité de Marie".

[2] Comme cela pourrait se produire pour la dictée du 23 juin.

[3] Cf. La constitution Lumen Gentium, § 57 : "La naissance de Jésus fut non pas la perte, mais la consécration de la virginité de Marie".

[4] Marie fut en effet préservée, par une grâce obtenue en acompte de la Rédemption, du péché originel. Cf. le Dogme de l’Immaculée conception. Elle fut donc dans l’état d’Ève avant la Faute.

[5] Cf. le récit de l’Annonciation et les dictées suivantes.

[6] Jésus a prix chair de la Vierge Marie : en ce sens, la maternité de Marie est conforme à toutes les autres maternités humaines.

[7] Zélie Martin, la mère de sainte Thérèse de Lisieux, confie à sa belle-sœur de tels échanges intra-utérins : "Elle (la petite Thérèse) sourit déjà (elle a quinze jours). Je m'en suis aperçue pour la première fois mardi. J'ai cru que je me trompais, mais hier, le doute n'était plus possible; elle m'a regardée bien attentivement, puis elle m'a fait un sourire délicieux. Pendant que je la portais, j'ai remarqué une chose qui n'est jamais arrivée pour mes autres enfants: lorsque je chantais, elle chantait avec moi... Je vous le confie à vous, personne ne pourrait y croire" (Lettre Zélie Martin à Céline Guérin, sa belle-sœur, 16 janvier 1873).

[8] Cf. La prophétie du vieillard Siméon au moment de la présentation de Jésus au Temple : Luc 2, 35.

[9] La Passion de Joseph qui pense que Marie, sa fiancée, est enceinte d’un autre homme, jusqu’à ce que l’ange vienne le rasséréner. Cf. Matthieu 1, 18-20. Voir aussi l’épisode correspondant dans Maria Valtorta.

[10] Cf. Les lamentations de Marie au Tombeau.