Maria Valtorta en 1943

Maria Valtorta
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Douleurs et joie de la maternité de Marie.


LES TEXTES COMMENTÉS















 

 Enfantement de Jésus : L’apparente contradiction.     

La conviction que Marie enfanta Jésus sans les douleurs habituelles, est largement répandue. La vision de la Nativité reçue par Maria Valtorta, la confirme : une lumière enveloppe Marie en extase. Quand cesse la lumière, l’enfant est né.    

C’est bien cet enfantement extatique, sans douleurs, que Jésus confirme à Maria Valtorta
[1] :

Ma naissance fut une très douce extase. Dans le silence de la nuit qui isolait du monde la très humble demeure solitaire, Marie s’était plongée dans ses ferventes contemplations de Dieu. La prière de Marie était toujours un ravissement en Dieu. En sortant de son ravissement, elle connut le Fils. Ce furent même ces premiers pleurs de l’Enfant-Dieu qui arrachèrent la Mère à sa contemplation spirituelle de Dieu et tournèrent son regard vers la contemplation du plus grand miracle de l’Univers : un Dieu incarné pour la rédemption de l’humanité.

Mais, dans une autre dictée[2], Jésus semble dire le contraire en affirmant que sa Mère connut les douleurs de la maternité :

L’on croit généralement que ma Mère n’a souffert que moralement. C’est faux. La Mère des mortels a connu tout genre de souffrance. Non parce qu’elle l’avait mérité — (elle était immaculée et elle ne portait pas en elle l’hérédité douloureuse d’Adam) — mais parce que, étant co-Rédemptrice et Mère de tout le genre humain, elle devait consommer le sacrifice jusqu’à la lie et sous toutes ses formes. C’est pourquoi elle subit, en tant que femme, les inévitables souffrances de la femme qui conçoit un enfant : elle souffrit les fatigues de la chair alourdie par mon poids, elle souffrit en me donnant le jour, elle souffrit pendant la fuite hâtive, elle souffrit du manque de nourriture, du froid, de la chaleur, de la soif, de la faim, de la fatigue, de la pauvreté. Pourquoi n’aurait-elle pas souffert si moi, Fils de Dieu, fus soumis aux souffrances propres à l’humanité ?

Voilà une apparente contradiction qu’a relevée justement une internaute : Marie a-t-elle, oui ou non, souffert en enfantant Jésus. Qu’en est-il de la maternité de Marie ?     

Effectivement, les douleurs de l’accouchement sont liées au péché originel qui fit déchoir nos parents. Depuis ce temps, l’accouchement, tant physique que moral, est lié à la douleur
[3]. La Vierge Marie est une fille d’Ève, elle est donc astreinte aux mêmes lois qui les frappent toutes : elle aurait dû souffrir de l’enfantement.        

Mais, dans le même temps, elle fut conçue sans la tache originelle
[4] par une grâce spéciale obtenue en acompte de la Rédemption : elle se trouve donc dans l’état originel de la grâce.

L’enfantement sans douleurs est celui qui aurait prévalu si nos premiers parents n’avaient pas déchus. Cela est donc conforme.     

Mais l’accouchement dans l’extase, n’exclut pas les douleurs de la maternité divine, l’épée qui lui transpercera le sein, selon la prophétie du vieillard Siméon. En effet, la maternité qui valut à Marie les grâces de l’Immaculée conception, fut aussi cause de sa fonction de corédemptrice. Les deux rôles insignes procèdent de la même logique et cohabitent dans une même vie maternelle.          

C’est bien ce qu’explique Jésus dans les deux textes que nous venons de citer. Nous allons examiner maintenant plus avant ce que cela recouvre.

 Marie co-Rédemptrice.   
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En commentant la Nativité, la Vierge Marie explique à Maria Valtorta comment sa maternité divine a racheté la femme. Pour cela, elle a dû couper en elle les "quatre branches du péché d’Ève avant de stériliser l’arbre jusqu’en ses racines : orgueil, cupidité, gourmandise, luxure".  

Dans le même passage, elle délivre à Maria Valtorta cette clé de compréhension de leur vie respective :

Tu le sais désormais : c'est dans la souffrance que l'on gagne la paix et toute grâce pour nous et pour le prochain.

Le qualificatif de corédemptrice peut inquiéter certains, car il n’y a qu’un seul Rédempteur : le Christ. Mais il faut entendre ce terme, souvent employé dans Maria Valtorta, dans le sens que lui donnait saint Paul :

Maintenant je trouve la joie dans les souffrances que je supporte pour vous ; ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l’accomplis pour son corps qui est l’Église[5].

Jean-Paul II a traité, dans une encyclique, ce sujet délicat "du sens chrétien de la souffrance humaine[6]"     

Peut-on équivaloir sa vie à celle du Christ ? L’Église catholique modère la confusion et précise ce qu’Elle nomme "notre participation au sacrifice du Christ
[7]". Cela s’accomplit suprêmement, dit-elle, pour la Vierge Marie, associée plus intimement que tout autre, au mystère de sa souffrance rédemptrice[8]. "Elle a participé avec son Fils Jésus à la Rédemption du genre humain" proclamait Léon XIII dans son encyclique Parta Humano Generi, (8 septembre 1901) sur le culte marial. Il insiste : "pas seulement assisté mais participé".   

Jésus explicite le rôle de Co-Rédemptrice de sa Mère
[9] :

Ne vous arrêtez pas à contempler uniquement la gloire de Marie. Pensez à ce qu’il lui en a coûté pour obtenir cette gloire. Celui qui regarde le Christ dans la lumière de la résurrection et ne médite pas sur le Rédempteur mourant dans les ténèbres du Vendredi Saint n’est qu’un sot. De même, celui qui pense à la gloire de Marie et ne médite pas sur la façon dont elle parvint à la gloire n’est qu’un sot. Le fruit de son sein, moi, le Christ, Verbe de Dieu, a déchiré son sein.           
N’allez pas comprendre mes paroles de travers
[10]. Je ne l’ai pas déchiré humainement[11]. Elle était au-dessus des misères humaines; sur elle ne pesait pas la condamnation d’Ève, mais elle n’était pas au-dessus de la douleur. Et la grande douleur, douleur insigne, souveraine, absolue, est entrée en elle, avec la violence d’un météore qui fond du ciel, à l’instant même où elle connut l’extase de l’étreinte avec l’Esprit créateur[12].    
La béatitude et la douleur ont serré le cœur de Marie en un seul nœud au moment de son ‘fiat’ suprême et de ses noces très chastes
[13]. La béatitude et la douleur se fondirent en une seule chose, tout comme Marie ne faisait plus qu’un avec Dieu. Elle était appelée à une mission de rédemptrice et, dès le premier instant, la douleur surpassa la béatitude. Celle-ci vint à son Assomption.  
Unie à l’Esprit de sagesse, son esprit eut la révélation de l’avenir qui était réservé à sa créature, et dès lors, il n’y eut plus, pour Marie, de joie au sens habituel de ce mot.

 Les souffrances de la maternité de Marie. 
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Les souffrances dont parle Jésus sont donc liées à la maternité divine de Marie, maternité humainement réelle cependant, comme celle de toutes les femmes. Il nous l’explique. Elles se manifestent avec le fiat de l’Annonciation et accompagnent Marie jusqu’au pied de la Croix où se révèle pleinement la Mater dolorosa. Maria Valtorta nous fait partager au plus intime cette immense douleur, cette épée qui transperce son cœur de Mère à ce moment.          

C’est un écho aux confidences que la Vierge Marie confie à Maria Valtorta dans une autre dictée
[14]. Le lecteur entre dans le cœur de Marie pour contempler sa vie avec son regard de Mère : de l’émerveillement du nourrisson dans ses bras, jusqu’aux cris de douleur que nous venons de rappeler. C’est une Mère qui aime et souffre comme toutes les mères, mais à la dimension infinie de la Rédemption.        

Le texte des catéchèses que nous venons de citer parle infiniment mieux que nous ne le ferions, et de façon plus précise et complète. Il est inutile d’en parler plus longuement ici.

 La joie de la maternité de Marie.        
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Mais cette "mission d’infinie douleur[15]" de la maternité divine de Marie à son verso de Gloire, de vie en Dieu et de Paix extatique. 

En effet, ne retenir que la face douloureuse des vies données à Jésus-Christ, serait gravement oublier l’infinie compensation qui permet de les accomplir, ce que Jésus exprimait par cette exultation au moment de vivre sa douloureuse Passion :

Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli[16] !

Maria Valtorta fut une hostie, une victime-offerte dans son corps, son esprit, son âme, sa vie. Sa gloire vit dans la joie et l’élévation spirituelle que nous procurent ses visions, mais sa vie eut les deux facettes : douloureuse et extatique. 

La Vierge  Marie eut cette vie à double-facette, mais elle connut deux ravissements particuliers : en enfantant Jésus et lors de son Assomption. Assomption qui s’enchaîne avec son couronnement au Ciel.     

Son ravissement en Dieu fut aussi au long de sa vie comme nous l’a dévoilé Jésus dans les textes que nous avons cités. Sur ce point, Marie se confie elle-même à Maria Valtorta
[17] :

La béatitude de l’extase que j’ai éprouvée à la naissance (de Jésus) m’a accompagnée … toute ma vie. Indescriptible joie. Humaine et surhumaine. Parfaite.        
Lorsque chaque soir qui tombait martelait dans mon cœur le douloureux ‘mémento’ (souviens-toi) : ‘Un jour de moins à attendre, un jour de plus qui rapproche du Calvaire’, mon âme en était recouverte de douleur comme si une vague de tourment l’avait balayée … (alors,) je me penchais en esprit sur le souvenir de cette béatitude, lequel était resté vif dans mon cœur, tout comme quelqu’un se penche au-dessus d’une gorge en haute montagne pour entendre de nouveau l’écho d’un chant d’amour et voir au loin la maison de sa joie. Cela a été ma force dans la vie.

En méditant le troisième mystère glorieux du Rosaire, la Pentecôte, Marie nous dévoile son âme à ce moment[18] : elle illustre la joie extatique de la vie offerte à Jésus-Christ, la vie de la plus grande des "Co-Rédemtrices".

Lorsque l’Esprit du Seigneur descendit pour investir de sa puissance les douze (apôtres) réunis au Cénacle, il se répandit sur moi aussi. Ce fut pour tous une connaissance qui les rendit conscients de l’existence de la Troisième Personne et de ses dons divins, mais ce ne fut pour moi que l’occasion de vives retrouvailles. Pour tous, ce fut une flamme; pour moi, ce fut un baiser.
L’éternel Paraclet était déjà mon Époux depuis trente-quatre ans et son Feu m’avait tellement possédée et pénétrée qu’il avait fait de ma blancheur immaculée un corps de Mère. Même après les noces divines, il m’avait laissée remplie de lui, et il ne pouvait ajouter perfection à la perfection puisque Dieu ne peut s’accroître lui-même, étant très parfait et insurpassable dans sa mesure, et s’étant donné à moi sans limites, afin de faire de ma chair de femme quelque chose de si saint qu’elle pourrait servir d’habitacle au Divin qui allait descendre et s’incarner en moi. 
Mais maintenant qu’était achevée l’œuvre par laquelle il s’était donné à moi et moi à lui, et que notre Fils était retourné au Ciel après avoir tout accompli, il revenait me donner son baiser de grâces.        
Oh ! que de choses vous enseigne Dieu sur la reconnaissance ! Lui, mon Seigneur, ne manquait pas d’être reconnaissant envers sa Servante qui avait été un instrument à son service et, pendant que moi, à chaque battement de mon cœur, je répétais : ‘Saint, saint, saint et béni es-tu, Seigneur Très-Haut’, il quittait le Ciel une deuxième fois pour renouveler son étreinte d’Époux et me promettre, entre l’ardeur et la voix de la Flamme partagée, la troisième union sans fin dans la demeure bienheureuse du Ciel.           
Et plus que jamais, le Ciel fut alors mon but, car lorsqu’on a goûté et regoûté l’Amour, le soleil et la terre, les créatures et les choses disparaissent à nos yeux, et il ne reste qu’une vision, une saveur, un seul désir : celui de Dieu. Celui d’avoir Dieu, non pour quelques instants, mais dans un éternel présent.

Ce fut un désir partagé ardemment par Maria Valtorta qui s’ouvrit au Ciel le jeudi 12 octobre 1961 à 10h35 au terme d’une vie donnée à Dieu en contrepartie de l’ineffable don qu’elle reçut.

François-Michel Debroise.

Mercredi 4 février 2015.
Mis à jour le 11 mars 2018.

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27/06/2021.

 



[1] Cahiers de 1943 : catéchèse du 15 septembre, page 298.

[2] Cahiers de 1943 : catéchèse du 23 juin, page 96.

[3] Cf. Genèse 3, 16.

[4]  Cf. le Dogme de l’Immaculée conception.

[5] Colossiens 1, 24.

[6] Cf. Encyclique Salvifici doloris (sur le sens chrétien de la souffrance humaine) du pape Jean-Paul II, 11 février 1984, fête de N.D. de Lourdes.

[7] CEC § 618.

[8] cf. Luc 2, 35.

[9] Cahiers de 1943 : catéchèse du 7 septembre 1943.

[10] Comme cela pourrait se produire pour la dictée du 23 juin à l’origine de la contradiction apparente que nous étudions.

[11] Cf. La constitution Lumen Gentium, § 57 : "La naissance de Jésus fut non pas la perte, mais la consécration de la virginité de Marie".

[12] Cf. le récit de l’Annonciation et les dictées suivantes.

[13] Cf. le récit de l’Annonciation et les dictées suivantes.

[14] Cahiers de 1943 : catéchèse du 8 décembre 1943.

[15] Cahiers de 1943 : catéchèse du 15 septembre, page 297.

[16] Cf. Luc 12, 49-50.

[17] Cahiers de 1943 : catéchèse du 25 décembre 1943.

[18] Cahiers de 1943 : catéchèse du 18 décembre 1943.