Compréhension et consolation de Jésus.
Valeur rédemptrice des œuvres unies aux mérites de Jésus.
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65> Jésus dit :
"Tu es trop abattue pour copier ce que je t’ai dit [1],
d’autant plus qu’il t’en coûte de transcrire ce sujet. Laisse donc faire pour
aujourd’hui et écoute-moi qui te parle.
Tu
as si peur, ma pauvre âme ! Mais je veux soulager ta peine : non pas te
l’enlever, mais la soulager [2]. La soulager
en te consolant et la soulager en t’aidant à la soulever bien haut pour
qu’elle soit très méritoire. Si tu m’écoutes, tu verras que la blessure fait
moins mal.
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66> Maria, ne
sois pas une personne qui ne sait pas faire fructifier les monnaies que je
lui donne. Chaque instant de votre journée d’êtres humains est une monnaie
que Dieu vous confie pour que vous la fassiez fructifier pour la vie
éternelle. Sers-toi de chaque nouvelle monnaie que je te donne de façon à en
tirer cent pour cent [3]. De
quelle façon ?
En premier lieu, par la résignation [4], en
acceptant de boire ce calice sans détourner la tête pour éviter d’approcher
les lèvres du bord très amer.
Par la reconnaissance toujours à mon égard qui te le présente avec la juste
conscience, comme moi seul puis avoir, de te faire du bien, c’est-à-dire
de faire envers toi un nouvel acte d’amour.
Par la confiance. Je
t’aiderai à porter la nouvelle croix et les autres qui en découleront. N’es-tu
pas contente de m’avoir pour cyrénéen [5],
moi, ton Jésus qui t’aime ?
Par une vision supérieure surtout. Oui, n’avilis pas l’or de cette
croix en le salissant d’arrière-pensées humaines. Et que t’importe que le
monde ne te comprenne pas, même pas dans tes pensées les plus élevées ? Et
alors ? Tu t’inquiètes parce qu’on te juge froide, égoïste, sans amour pour
ta mère ? Et alors ? Tu t’affliges d’un pauvre jugement humain ? Non, Maria. Ce
serait mal si j’avais à te juger coupable envers les commandements de la
Loi divine et humaine en ce qui concerne ta conduite à l’égard de ta mère. Mais
ne t’occupe pas des autres.
Et
regarde-moi une fois de plus. N’ai-je pas été vilipendé par l’insulte que
j’étais un blasphémateur [6], un
révolté contre le Dieu d’Abraham, un obsédé [7], un
fils sans cœur ? Aucun disciple ne vaut plus que son maître [8] ,
Maria, et chaque disciple doit donc être égal à moi dans les offenses qu’il
subit et dans les œuvres qu’il accomplit.
Pour ce qui est des offenses, les autres s’en occupent, lesquels "ne
savent pas ce qu’ils font et ce qu’ils disent" [9].
Par conséquent, pardonne-leur. Occupe-toi des œuvres, poursuivant ta route et
élevant ton esprit si haut que les pierres de la médisance, du manque de
perspicacité des humains, ne pourront l’atteindre. C’est moi qui vois et
juge et qui te récompense et te bénis. Les autres sont poussière qui
tombe.
Va
en paix, Maria. Voilà que je te touche pour soulever de ta tête la couronne
d’épines. Aujourd’hui je vais la porter pour toi. Et ne cherche jamais
d’autres cœurs que le mien pour te consoler dans ta souffrance. Même si tu
parcourais la Terre entière, tu ne trouverais personne qui te comprenne avec
vérité et justice comme peut le faire Jésus, ton Maître et Ami.
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67> Va en paix. Je te donne ma paix.
"Pour
comprendre les choses, vous, les humains, avez besoin de mettre méticuleusement
tout au clair. Des points, des virgules, des points d’exclamation et
d’interrogation, et souvent ils ne servent à rien. Mais Dieu n’a pas besoin
de tant ergoter [10] pour
comprendre. Il voit au plus profond et juge le profond de votre être. C’est
pourquoi je vous ai dit : "Lorsque vous priez, ne dites pas tant de
mots. Votre Père sait de quoi vous avez besoin" [11].
Votre Père comprend, Maria, il voit, il juge, avec une justice véritable et
une grande miséricorde. Il ne mesure pas avec vos centimètres, il
ne condamne pas selon votre code [12] et
ne regarde pas avec vos yeux myopes. Même s’il y a réellement faute, mais le
coupable en est si humilié qu’il se juge lui-même digne d’être condamné, moi,
qui suis miséricorde, je lui dis : "Va et ne pèche plus" [13],
comme j’ai dit à la femme adultère.
Que
le prochain ne comprenne jamais avec justice, tu en as constamment la
preuve. La dernière tu l’as eue hier soir. Ton cœur de fille et ta
susceptibilité de femme ont été blessés d’un seul coup. Et de la part de
quelqu’un qui aurait dû te connaître à fond. Que cela serve à te démontrer
une fois de plus qu’il n’y a que Dieu qui soit infiniment juste. Laisse tomber
tout ce qui n’est pas Dieu. Je veux que tu vives uniquement de Dieu.
Veux-tu un
exemple des limites de la perspicacité humaine ? En transcrivant une phrase,
tu as omis deux petits mots : ‘en Elle’, la pensée te semblant déjà
claire pendant que je te la dictais [14].
Mais après, ni toi ni les autres n’avez plus compris le vrai sens de la
phrase : ‘Même qu’en Elle (Marie) était la Grâce même’, c’est-à-dire
que Dieu, la Grâce même, était pleinement en Marie [15].
Une omission de rien du tout, mais qui a fait que vous ne saisissiez plus
correctement le sens de la phrase.
Il en est ainsi de toute chose. La vision intellectuelle limitée des humains
ne voit qu’en surface, et parfois voit mal même en surface. C’est pourquoi je
vous ai dit : ‘Ne jugez pas’[16].
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68> Afin de
persuader toi et les autres que ce que tu écris n’est pas de toi, je laisse
exprès des lacunes dans ton esprit, comme dans le cas des dix justes qui
auraient pu sauver l’antique cité [17]. Tu
as dû le demander au père [18]. Ou
bien je te laisse apporter une petite modification pour te montrer que toute
seule tu te trompes aussitôt et je t’enlève l’envie d’essayer de nouveau. De
cette façon, je te maintiens dans la modestie et la persuasion que rien n’est
de toi et tout est de moi.
Tout
le bien que vous faites, même s’il est immense, n’est qu’une quantité
négligeable comparée au bien infini qu’est Dieu, et même vos œuvres les plus
parfaites, d’une perfection humaine, sont pleines de défauts aux yeux de
Dieu. Mais si vous les offrez ensemble à mes mérites, elles prennent les
caractéristiques qui plaisent à Dieu, gagnant en portée et en perfection, et deviennent capables de
rédemption.
Il faut savoir tout faire en moi, en m’imitant, et en mon Nom [19].
Alors mon Père voit mon signe et ma ressemblance dans vos œuvres et il les
bénit et les fait fructifier. Tu ne dois jamais dire, par une humilité
erronée : ‘Je ne peux pas faire ça’. Je l’ai dit : ‘Vous ferez les mêmes
œuvres que je fais’ [20].
Justement parce qu’en restant en moi avec votre bonne volonté, vous devenez
des petits Christs capables de me suivre, moi, le vrai Christ, dans toutes
les contingences de la vie."
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