"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 9.571 - Arrivo a Sichem e accoglienze.

 5.569 - Arrival at Shechem.

 5.571 - Llegada a Siquem y recibimiento.

 10.626 -  In Sichem.



Mercredi 20 mars 30
(29 Adar I 3790)
Sichem.


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 Tuer et assassiner.


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Ancienne édition : Tome 8, chapitre 32.
Nouvelle édition : Tome 9, chapitre 571.

571
L’arrivée à Sichem et l’accueil qu’ils y rencontrent.

Le samedi 1er mars 1947.

182>  571.1 – Voilà Sichem, toute belle et ornée. Elle est pleine de gens de la Samarie qui se rendent au temple samaritain[1], pleine de pèlerins de toutes les régions qui vont au Temple de Jérusalem. Le soleil l'inonde toute entière, étendue comme elle l'est sur les pentes est du Garizim qui la domine à l'ouest, tout vert autant qu'elle est blanche. À son nord-est l'Ebal, encore plus sauvage à le voir, semble la protéger contre les vents du nord. L'endroit est fertile, enrichi par les eaux qui descendent des monts. Elles se partagent entre deux petits fleuves riants, nourris par cent rivières et qui descendent vers le Jourdain. La magnificence de la fertilité déborde hors des murs des jardins et des haies des cultures maraîchères. Chaque maison est enguirlandée de verdure, de fleurs, de branches où se gonflent les petits fruits. L'œil, en se tournant vers les alentours bien visibles à cause de la configuration du sol, ne voit que le vert des oliviers, des vignobles, des vergers et la couleur blonde des champs qui quittent chaque jour davantage le ton glauque du grain en herbe pour se donner un jaune délicat de paille, d'épis mûrs, que le soleil et le vent, en les enveloppant et les courbant, rendent presque de la couleur de l'or blanc.        

Vraiment les grains "blondissent" comme dit Jésus ; ils sont maintenant vraiment blonds, après avoir été "blanchissants" à leur naissance, puis d'un vert de joyau précieux pendant qu'ils grandissaient et épiaient. Maintenant le soleil les prépare à la mort après les avoir préparés à la vie. Et on ne sait pas quand il faut le bénir davantage maintenant qu'il les conduit au sacrifice, ou quand, paternel, il échauffait les sillons pour faire germer le grain et peignait la pâleur de la tige, qui venait de percer, d'un beau vert plein de vigueur et de promesses.

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183>  571.2 – Jésus, qui a parlé de cela en entrant dans la ville et en montrant l'endroit de la rencontre avec la Samaritaine et en faisant allusion à cette lointaine conversation[2], s'adresse à ses apôtres, à tous sauf Jean qui a déjà pris sa place de consolateur auprès de Marie, si affligée :   

"Est-ce que ne s'accomplit pas maintenant ce que j'ai dit alors ? Nous sommes entrés ici, inconnus et isolés. Nous avons semé. Maintenant : regardez ! Une moisson abondante est née de cette semence. Et elle grandira encore et vous la moissonnerez. Et d'autres moissonneront plus que vous..."      

"Et Toi, Seigneur ?" demande
Philippe.          

"Moi, j'ai moissonné où avait semé mon
Précurseur et puis j'ai semé pour que vous moissonniez et semiez la semence que je vous ai donnée. Mais comme Jean n'a pas moissonné ce qu'il avait semé, ainsi je ne ferai pas cette moisson. Nous sommes..." 

"Quoi, Seigneur ?" demande
Jude d'Alphée troublé.

"Les victimes, mon frère. Il faut de la sueur pour rendre les champs fertiles, maïs il faut le sacrifice pour rendre fertiles les cœurs. On se lève, on travaille, on meurt. Quelqu'un après nous, nous succède, se lève, travaille, meurt... Et il y a quelqu'un qui moissonne ce que nous avons abreuvé de notre mort."

"Oh ! non ! Ne le dis pas, mon Seigneur !" s'écrie
Jacques de Zébédée.   

"Et c'est toi, disciple de Jean avant d'être le mien, qui dis cela ? Tu ne te rappelles pas les paroles de ton premier maître ? "Il faut que Lui grandisse et que moi je diminue". Lui comprenait la beauté et la justice de mourir pour donner aux autres la justice. Je ne lui serai pas inférieur."

"Mais Toi, Maître, c'est Toi : Dieu ! Lui était un homme."  

"Je suis le Sauveur. En tant que Dieu, je dois être plus parfait que l'homme. Si Jean, qui était un homme, sut diminuer pour faire lever le vrai Soleil, Moi je ne dois pas offusquer la lumière de mon soleil par un nuage de lâcheté. Je dois vous laisser un limpide souvenir de Moi. Pour que vous, vous alliez de l'avant. Pour que le monde grandisse dans l'Idée chrétienne.         
 571.3 – Le Christ s'en ira, retournera là d'où il est venu, et c'est de là qu'il vous aimera en vous suivant dans votre travail, en vous préparant la place qui sera votre récompense. Mais le Christianisme reste.       

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184> Le Christianisme grandira par mon départ... et par celui de tous ceux qui, sans s'attacher au monde et à la vie terrestre, sauront comme Jean et comme Jésus, s'en aller... mourir pour faire vivre."   

"Alors tu trouves juste que l'on te donne la mort … ?" demande
l'Iscariote comme s'il était angoissé.         

"Je ne trouve pas juste qu'on me donne la mort. Je trouve juste de mourir pour ce qu'amènera mon sacrifice. L'homicide sera toujours homicide pour celui qui l'accomplît, même s'il a une valeur et un aspect différent pour celui que l'on tue."

"Que veux-tu dire ?"       

 "Je veux dire que celui qui est homicide parce qu'on le lui commande ou qu'on l'y force, comme un soldat dans la bataille, ou un bourreau qui doit obéir au magistrat, ou quelqu'un qui se défend contre un larron, n'a pas du tout de crime sur la conscience ou n'a que le crime relatif de tuer un de ses semblables, mais celui qui sans en avoir l'ordre et sans y être contraint tue un innocent, ou coopère à son meurtre, va devant Dieu avec le visage horrible de Caïn." 

"Mais ne pourrions-nous pas parler d'autre chose ? Le Maître en souffre, tu as les yeux de quelqu'un que l'on tourmente, il nous semble être à l'agonie, si la
Mère entend, elle pleure. Déjà elle pleure tant derrière son voile ! Il y a tant de choses dont on peut parler !...   
 571.4 – Ah ! voilà ! Les notables arrivent. Cela vous fera taire. Paix à vous ! Paix à vous !"    

Pierre, qui était un peu en avant et s'était retourné pour parler, s'incline pour saluer devant un groupe serré de Sichémites pompeux qui viennent vers Jésus.        

"Paix à Toi, Maître. Les maisons qui t'ont reçu l'autre fois sont toutes disposées à te recevoir et beaucoup d'autres avec elles, pour les femmes disciples et ceux qui sont avec Toi. Vont venir ceux qui ont reçu tes bienfaits récemment ou la première fois.
Une seule manquera, car elle s'est éloignée de l'endroit pour mener une vie d'expiation. C'est ce qu'elle a dit, et je le crois. En effet, quand une femme se dépouille de tout ce qu'elle aimait, et repousse le péché et donne ses biens aux pauvres, c'est signe que vraiment elle veut suivre une vie nouvelle. Mais je ne saurais te dire où elle est. Personne ne l'a plus vue depuis qu'elle a quitté Sichem. Quelqu'un de nous a cru la voir en qualité de servante dans un village près du Fialé[3]. Un autre jure l'avoir reconnue vêtue misérablement à Bersabée[4].    

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185> Mais leurs affirmations manquent de certitude. Appelée par son nom, elle n'a pas répondu, et la femme répondait au nom de Jeanne dans un endroit, et au nom de Agar dans l’autre[5]."        

"Il n'est pas nécessaire de savoir autre chose sinon qu'elle s'est rachetée. Toute autre connaissance est vaine et toute recherche est une curiosité indiscrète. Laissez votre compatriote dans sa paix secrète, satisfaits seulement qu'elle ne donne plus de scandale. Les anges du Seigneur savent où elle est pour lui donner l'unique secours dont elle a besoin, l'unique qui ne puisse pas lui faire du mal à l'âme...  
 571.5 – Aux femmes qui sont fatiguées, faites la charité de les conduire dans les maisons. Demain je vous parlerai. Aujourd'hui je vais tous vous écouter et j'accueillerai les malades."        

"Tu ne restes pas beaucoup avec nous ? Ne feras-tu pas le sabbat ici ?"   

"Non. Le sabbat, je le ferai ailleurs, en prière."         

"Nous espérions t'avoir longuement avec nous..."    

"J'ai à peine le temps de retourner en Judée pour les fêtes. Je vous laisserai les apôtres et les femmes, s'ils veulent rester jusqu'au soir du sabbat. Ne vous regardez pas ainsi. Vous le savez que je dois honorer le Seigneur notre Dieu plus que tout autre. En effet d'être ce que je suis ne m'exempt pas d'être fidèle à la Loi du Très-Haut."



Ils se dirigent vers les maisons, et dans chacune entrent deux femmes disciples et un apôtre : Marie d'Alphée et Suzanne avec Jacques d'Alphée, Marthe et Marie avec le Zélote, Élise et Nique avec Barthélemy, Salomé et Jeanne avec Jacques de Zébédée. Puis, en groupe, vont ensemble Thomas, Philippe, Judas de Kérioth et Matthieu dans une maison, Pierre et André dans une autre, et Jésus avec Jude d'Alphée et Jean entre avec Marie, sa Mère, dans celle de l'homme qui a toujours parlé au nom de ses concitoyens. Ceux qui suivent Jésus et ceux d'Éphraïm, Silo et Lébona, sans compter d'autres pèlerins qui étaient déjà en route pour Jérusalem, se sont mis à la suite de Jésus, en interrompant leur voyage, tous se dispersent dans la ville à la recherche d'un logement. 

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Fiche mise à jour le 09/03/2024.

 



[1] Le temple samaritain était situé sur le mont Garizim. 

[2] Rencontre et conversation rapportées en EMV 143.     

[3] Fialé : selon le catalogue de Cambridge, c’est un lac de la Gaulanitide, connu actuellement sous le nom de Birkat Rām (lac Ram) et le village proche est Mas'ada. Ce nom de Phialé vient de la forme de ce lac identique aux Phialés grecques, coupes destinées aux libations. Ce nom est attesté à l'époque de Jésus. F. Josèphe raconte que le Tétrarque Philippe voulant savoir d'où venait la source du Jourdain, fit jeter de la menue paille dans le lac Phiala. Elle réapparue à Banias, aux sources du Jourdain. Philippe y fit construire Césarée Panéas (Césarée de Philippe). Source : Introduction historique et critique aux livres de l'ancien et du nouveau testament, page 30.   

[4] Bersabée, nom grec et latin de Be'er Sheva.     

[5] Agar est le nom de la deuxième épouse d'Abraham et mère d'Ismaël (Genèse 16,15). Elle était égyptienne et servante de Sara qui, stérile, la poussa dans le lit d'Abraham. Plus tard elle fut chassée avec son fils et secourue au désert par un ange (Genèse 21,15-21).