"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta

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 3.198. - L'incontro con la Madre a Betania. Jabé cambia il suo nome in Marziam.

 2.198. - Jesus Meets His Mother at Bethany.

 3.198 - El encuentro con la Madre en Betania. Yabés cambia su nombre por el de Marziam.

 4.238 - Begegnung Jesu mit seiner Mutter in Bethanien.


Samedi 25 mars 28
(12 Nissan 3788)
Béthanie.


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 Le jeune Yabeç reçoit un nouveau nom : Marziam.



Route de Béthanie à Jérusalem, d'après David Roberts 1839.

 

Accueil >> Plan du Site >> Sommaire du Tome 3

Ancienne édition : Tome 3, chapitre 59.
Nouvelle édition : Tome 3, chapitre 198.

198
Jésus rencontre sa mère, à Béthanie. Yabeç (Jabé) change son nom en Marziam.

Le samedi 23 juin 1945.

294>  198.1 – Par la route ombragée qui unit le mont des Oliviers à Béthanie - et je pourrais dire que la montagne avec ses verts contreforts arrive jusqu'à la campagne de Béthanie - Jésus, avec les siens, marche rapidement jusqu'à la ville de Lazare. 

Il n'y est pas encore entré, qu'on le reconnaît et que des messagers volontaires se répandent dans tous les sens pour annoncer sa venue. Grâce à cela, voici qu'accourent Lazare et Maximin d'un côté,
Isaac avec Timon et Joseph de l'autre, et en troisième lieu arrive Marthe avec Marcelle qui relève son voile afin de se baisser pour baiser le vêtement de Jésus, et tout de suite après accourent Marie d'Alphée et Marie Salomé qui vénèrent le Maître et puis embrassent leurs fils. Pendant ce temps, le petit Yabeç que Jésus tient toujours par la main, ballotté par tous ces gens qui arrivent, regarde avec stupéfaction, et Jean d'En-Dor, de son côté, se sentant étranger, se retire à part au fond du groupe. Et voici que s'avance, sur le sentier qui mène à la maison de Simon, la Mère.      

Jésus laisse la main de Yabeç et repousse doucement les amis pour se hâter vers elle, Les paroles connues ébranlent l'air, se détachant comme un solo d'amour sur le bourdonnement de la foule : "Fils !" ; "Maman !" Ils se donnent un baiser et dans le baiser de Marie il y a l'angoisse de celle qui a craint pendant si longtemps et maintenant, dans la délivrance de la terreur qui l'a possédée, sent la fatigue de l'effort qu'elle a fait à la mesure du danger qu'il a couru...   

Jésus la caresse, Lui qui comprend, et il dit : 

"En plus de mon ange, j'avais le tien, Mère, pour veiller sur Moi. Il ne pouvait m'arriver rien de mal."  

"Que louange en soit donnée au Seigneur. Mais j'ai tant souffert !"         

"Je voulais venir plus rapidement, mais j'ai dû emprunter une autre route pour t'obéir. Et cela a été un bien, parce que ton ordre, ma Mère, comme toujours a donné de belles fleurs.
[1]"

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295> "Ton obéissance, Fils !"   

"Ton sage commandement, Mère..." Ils se sourient comme deux amoureux.     

Mais est-il possible que cette Femme soit la Mère de cet Homme ? Où sont les seize années de différence
[2] ? La fraîcheur et la grâce du visage et du corps virginal font de Marie la sœur de son Fils qui est dans la plénitude de son splendide développement humain. "Tu ne me demandes pas pourquoi cette belle floraison ?" demande Jésus toujours souriant.

"Je sais que mon Jésus ne me cache rien."    

"Chère Maman !"

Il lui donne encore un baiser... 

Les gens qui se sont tenus à quelques mètres paraissent ne pas observer la scène. Mais je parie qu'il n'y en a pas un de tous ces yeux, qui semblent regarder ailleurs, qui ne jette un coup d’œil sur cette douce scène.  

 198.2 – Celui qui regarde plus que tous, c'est Yabeç. Jésus l'a abandonné quand il a couru embrasser sa Mère et l'enfant est resté seul parce que dans l'empressement des questions et des réponses on n'a plus prêté attention au pauvre enfant... Il regarde, regarde, puis incline la tête, lutte contre le chagrin... mais à la fin il n'y tient pas et fond en larmes en disant : "Maman ! Maman !"  

Tous, Jésus et Marie les premiers, se retournent et tous cherchent à y remédier ou se demandent quel est cet enfant.  

Marie d'Alphée accourt, et Pierre accourt aussi - ils étaient ensemble - en disant tous deux :

"Pourquoi pleures-tu ?" 

Mais avant que dans son grand chagrin Yabeç puisse retrouver son souffle pour parler, Marie est accourue et l'a pris dans ses bras en disant :       

"Oui, mon petit enfant, la Maman ! Ne pleure plus et excuse- moi si je ne t'ai pas vu plus tôt. Voici, mes amis, mon petit enfant..."          

On se rend compte que Jésus, tout en faisant quelques mètres, lui a dit :

"C'est un petit orphelin que j'ai pris avec Moi."        

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296> Le reste, Marie l'a deviné. L'enfant pleure encore, mais moins désolé et comme Marie le tient dans ses bras et l'embrasse, il finit par sourire, avec son visage encore tout baigné de larmes.  

"Viens que je t'essuie toutes ces larmes. Tu ne dois plus pleurer ! Embrasse-moi..."        

Yabeç... ne demandait que cela et après tant de caresses d'hommes barbus, il est heureux de baiser la douce joue de Marie.     

 198.3 – Mais Jésus a cherché et trouvé Jean d'En-Dor et va le prendre dans son coin, à l'écart. Pendant que les apôtres saluent Marie, Jésus vient à elle tenant par la main Jean d'En-Dor, et il dit :   

"Mère, voici l'autre disciple. Ces deux fils c'est ton ordre qui les a obtenus."     

"Ton obéissance, Fils" répète Marie, et puis elle salue l'homme en disant : "La Paix est avec toi."

L'homme, l'homme rude, inquiet d'En-Dor qui avait déjà bien changé depuis ce matin où le caprice de l'Iscariote avait amené Jésus à En-Dor, finit de se dépouiller de son passé alors qu'il s'incline devant Marie. Je crois qu'il en est ainsi tant le visage qui se redresse après la profonde inclination paraît serein, réellement "pacifié".       

 198.4 – Tout le monde se dirige vers la maison de Simon[3] : Marie avec Yabeç dans ses bras, Jésus tenant par la main Jean d'En-Dor et puis, autour et derrière, Lazare et Marthe, les apôtres avec Maximin, Isaac, Joseph, Timon.    

Ils entrent dans la maison sur le seuil de laquelle le vieux serviteur de Simon vénère Jésus et son maître.      

"Paix à toi, Joseph, et à cette maison" dit Jésus en levant la main pour bénir après l'avoir posée sur la tête blanche du vieux serviteur.  

Lazare et Marthe, après la première impression joyeuse, sont un peu tristes, et Jésus demande :  

"Pourquoi, mes amis ?" 

"Parce que tu n'es pas avec nous, et parce que tout le monde vient à Toi excepté l'âme dont nous voudrions qu'elle soit tienne."        

"Affermissez votre patience, votre espérance, votre prière. Et puis, je suis avec vous. Cette maison !... Cette maison ce n'est que le nid d'où le Fils de l'homme volera chaque jour vers de chers amis, si voisins dans l'espace mais, à considérer les choses surnaturellement, infiniment plus voisins dans l'amour.        

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297> Vous êtes dans mon cœur et je suis dans le vôtre. Peut-on être plus voisins que cela ? Mais ce soir nous serons ensemble. Veuillez vous asseoir à ma table."        

"Oh ! pauvre de moi ! Et moi je suis à flâner ici ! Viens, Salomé, nous avons du travail !"    

Le cri de Marie d'Alphée fait sourire tout le monde alors que la bonne parente de Jésus se lève rapidement pour aller à ses occupations.  

Mais Marthe la rejoint : 

"Ne te préoccupe pas, Marie, pour la nourriture. Je vais donner des ordres. Toi prépare seulement les tables. Je t'enverrai les sièges qui seront nécessaires. Viens, Marcelle. Je reviens tout de suite, Maître."   

 198.5 – "J'ai vu Joseph d'Arimathie, Lazare. Il vient lundi ici avec des amis."    

"Oh ! alors, ce jour-là tu m'appartiens !"        

"Oui. Il vient pour qu'on soit ensemble et aussi pour régler une cérémonie qui concerne Yabeç. Jean, conduis l'enfant sur la terrasse. Il s'amusera."     

Jean de Zébédée, toujours obéissant, se lève immédiatement de
sa place et peu après on entend le babil de l'enfant et le bruit de ses petits pieds sur la terrasse qui entoure la maison.   

"L'enfant" explique Jésus à sa Mère, aux amis, aux femmes, parmi lesquelles se trouve Marthe qui s'est empressée pour ne pas perdre une minute de joie auprès du Maître, "c'est le petit-fils d'un paysan de
Doras. Je suis passé par
Esdrelon..."        

"Est-il vrai que les champs sont désolés et qu'il veut les vendre ?"

"Pour être désolés, ils le sont. Pour la vente, je ne sais pas. Un paysan de Yokhanan (Giocana)
m'en a parlé mais je ne sais pas si c'est sûr."

"S'il vendait, je les achèterais volontiers pour te procurer un asile même au milieu de ce nid de serpents."   

"Je ne crois pas que tu y réussisses. Yokhanan est décidé à les acquérir."

"Nous verrons... Mais continue ton récit. Qui sont les paysans ? Ceux qui y étaient, il les a tous dispersés." 

"Oui. Ceux-ci viennent de ses terres de Judée, au moins le vieillard qui est le parent de l'enfant. Il le gardait dans le bois comme un animal sauvage pour que Doras ne l'aperçoive pas... et il y était depuis l'hiver..."       

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298> "Oh ! pauvre enfant ! Mais pourquoi ?"

Les femmes sont toutes bouleversées.

"Parce que son père et sa mère sont restés ensevelis dans l'éboulement aux environs
d'Emmaüs. Tous : père, mère, frères. Lui a échappé à la mort parce qu'il n'était pas à la maison. On l'a conduit chez le vieux père. Mais que pouvait faire un paysan de Doras ? Toi, Isaac, tu as parlé de Moi comme d'un sauveur, même pour ce cas."         

"Ai-je mal fait, Seigneur ?" demande humblement Isaac.   

"Tu as bien fait. Dieu le voulait. Le vieillard m'a donné l'enfant qui doit aussi devenir majeur ces jours-ci."    

"Oh ! le pauvre ! Si petit à douze ans ! Mon Jude
mesurait le double à cet âge... Et Jésus ? Quelle fleur !" dit Marie d'Alphée.

Et Salomé :

"Même mes fils étaient bien plus forts !"        

Marthe murmure :          

"Vraiment, il est bien petit ! Je croyais qu'il n'avait pas encore dix ans." 

"Hé ! la faim c'est effroyable ! Et il a souffert la faim depuis qu'il est au monde. En maintenant... Que pouvait bien lui donner le vieil homme si là-bas tout le monde meurt de faim ?" dit Pierre.     

"Oui, il a beaucoup souffert. Mais il est très bon et intelligent. Je l'ai pris pour consoler le vieillard et le petit."

 198.6 – "Tu l'adoptes ?" demande Lazare.      

"Non. Je ne peux pas."    

"Alors je le prends, moi."

Pierre voit se dissiper son espoir et pousse un vrai gémissement et puis dit :     

"Seigneur ! Tout pour lui ?"      

Jésus sourit :        

"Lazare, tu as déjà tant fait et je t'en suis reconnaissant. Mais cet enfant, je ne peux te le confier. C'est "notre" enfant. À nous tous. La joie des apôtres et du Maître. De plus, ici il grandirait dans le faste. Je veux lui faire don de mon manteau royal : "l'honnête pauvreté". Celle que le Fils de l'homme veut pour Lui-même, pour pouvoir approcher les plus grandes misères sans mortifier personne. Tu as eu encore récemment un cadeau de Moi..."          

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299> "Ah ! oui ! Le vieux patriarche et sa fille. Très active la femme, et le vieil homme est très bon."[4]   

"Où sont-ils maintenant ? Je veux dire : en quel endroit ?"

"Mais ici, à Béthanie. Tu crois que j'aurais voulu éloigner la bénédiction que tu m'envoyais ? La femme travaille au lin. Ce travail demande des mains légères et expertes. Le vieillard, étant donné qu'il voulait absolument travailler, je l'ai mis aux ruches. Hier - n'est-ce pas, ma sœur ? - sa longue barbe était toute dorée. Les abeilles, en essaimant, s'y étaient toutes attachées, et il leur parlait comme à ses filles. Il est heureux."       

"Je le crois ! Que tu sois béni !" dit Jésus.      

"Merci, Maître.    
 198.7 – Mais cet enfant occasionnera des frais ! Me permettrais-tu au moins..."

"J'y pense moi à son vêtement de fête" s'écrie Pierre.         

Tout le monde rit de son impulsivité. 

"Très bien, mais il aura besoin d'autres vêtements. Simon, sois gentil. Moi aussi, je suis sans enfants. Permets que Marthe et moi nous nous consolions en lui faisant faire des petits habits." 

Pierre, ainsi sollicité, s'émeut tout de suite : 

"Les habits... oui... mais le vêtement de mercredi, c'est moi qui m'en charge. Le Maître me l'a promis, et il a dit que j'irai avec la Mère pour l'acheter demain." 

Pierre débite tout cela, craignant quelque changement à son détriment.

Jésus sourit et dit :         

"Oui, Mère. Je te prie d'aller demain avec Simon. Autrement cet homme meurt d'angoisse. Tu le conseilleras pour le choix."

"Moi, j'ai dit : vêtement rouge, ceinture verte. Cela ira très bien, Mieux que cette couleur qu'il a maintenant."     

"Le rouge ira très bien" dit doucement Marie. "Jésus aussi avait un vêtement rouge. Mais je dirais que sur le rouge il vaudrait mieux une ceinture rouge, ou du moins avec une broderie rouge."    

"Moi, je faisais cette proposition parce que je vois que Judas, qui est brun, est très bien avec ces bandes vertes sur l'habit rouge." 

"Mais elles ne sont pas vertes, ami !" dit en riant l'Iscariote.         

"Non ? Et quelle couleur est-ce alors ?"         

"On nomme cette couleur "veine d'agate".     

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300> "Et que veux-tu que j'en sache ?! Elle me paraissait verte. Je l'ai vue aussi sur les feuilles..." 

Marie Très Sainte intervient avec bienveillance :     

"Simon a raison. C'est exactement la couleur que prennent les feuilles aux premières pluies de Tisri..."
[5]    

"Voilà ! Comme les feuilles sont vertes, je disais que la ceinture était verte" conclut Pierre, satisfait. 

La Suave a mis la paix et la joie jusque dans ce petit détail.

 198.8 – "Appelez le petit ?" demande Marie.  

Et l'enfant arrive tout de suite avec Jean.       

"Comment t'appelles-tu ?" demande Marie en le caressant.          

"Je m'appelle... je m'appelais Yabeç. Mais maintenant j'attends un nom..."       

"Tu l'attends ?"    

"Oui, Yabeç veut un nom qui signifie que je l'ai sauvé. Tu le chercheras, Mère. Un nom d'amour et de salut."  

 Marie réfléchit... et puis elle dit :      

"Marjiam (Maarhgziam). Tu es la petite goutte dans la mer de ceux qui sont sauvés par Jésus. Il te plaît ? Ce nom, outre le Salut, rappelle aussi mon souvenir." 

"Il est très beau" dit l'enfant tout content.     

"Mais, n'est-ce pas un nom de femme ?" demande Barthélemy.   

"Avec un "l" au lieu d'un "m", quand cette petite goutte d'humanité sera adulte, vous pourrez changer son nom en nom d'homme. Maintenant il porte le nom que lui a donné la Mère. N'est-ce pas ?"
[6]       

L'enfant dit oui et Marie le caresse.     

Sa belle-sœur l'interpelle :        

"C'est de la belle laine" et elle touche le petit manteau de Yabeç. "Mais elle a une telle couleur ! Qu'en dis-tu ? Je le teindrai en rouge très foncé. Cela ira bien."  

"Demain soir, nous le ferons, car demain il aura son nouveau vêtement. Maintenant nous ne pouvons le lui enlever."

Marthe dit à l'enfant :     

"Viendrais-tu avec moi, petit ? Je t'amène tout près d'ici pour voir tant de choses, et puis on revient ici..."

Yabeç ne refuse pas. Il ne refuse jamais rien... mais il paraît un peu intimidé d'aller avec une femme presque inconnue. Il dit timidement et avec gentillesse :        

"Est-ce que Jean pourrait venir avec moi ?"  

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301> "Mais bien sûr !"   

Ils s'en vont.         

 198.9 – Et pendant leur absence, les conversations se poursuivent entre les différents groupes. Récits, commentaires, soupirs sur la dureté des hommes. Isaac raconte ce qu'il a pu savoir du Baptiste. Certains le disent à Machéronte, d'autres à Tibériade. Les disciples ne sont pas encore de retour...

"Mais ne l'avaient-ils pas suivi ?"         

"Si. Mais, près de
Docco, ceux qui l'avaient arrêté ont traversé le fleuve avec leur prisonnier, et on ne sait pas s'ils sont remontés vers le lac ou descendus à Machéronte. Jean, Mathias et Siméon se sont séparés pour s'informer et ne l'abandonneront sûrement pas."          

"Et toi, Isaac, tu n'abandonneras certainement pas ce nouveau disciple. Pour l'instant il est avec Moi. Je veux qu'il fasse la Pâque avec Moi."    

"Moi, je la ferai à Jérusalem, dans la maison de Jeanne. Elle m'a vu et m'a offert une pièce : pour moi et mes compagnons. Ils viennent tous, cette année. Et nous serons avec
Jonathas."   

"Même ceux du Liban ?"
[7]         

"Eux aussi. Mais les disciples de Jean ne pourront peut-être pas venir."

"Ceux de Yokhanan viennent, tu le sais ?"     

"Vraiment ? Je serai à la porte, près des prêtres qui immolent. Je les verrai et je les amènerai avec moi." 

"Attends-les pour la dernière heure. Ils n'ont qu'un temps limité. Mais ils ont l'agneau."

"Moi aussi. Magnifique. C'est Lazare qui me l'a donné. Nous immolerons celui-ci, et l'autre, il leur servira pour le retour."    

 198.10 – Marthe rentre avec Jean et l'enfant dans un petit vêtement de lin blanc avec un vêtement de dessus rouge. Sur le bras, il a aussi un petit manteau rouge.        

"Tu les reconnais, Lazare ? Tu vois que tout sert ?" Le frère et la sœur se sourient.   

Jésus dit :  

"Je te remercie, Marthe."          

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302> "Oh ! Mon Seigneur ! J'ai la manie de tout conserver. Je l'ai héritée de ma mère. J'ai encore beaucoup de vêtements de mon frère. Ils me sont chers parce que ma mère les a touchés. De temps en temps j'en enlève une pièce pour quelque enfant. Maintenant je vais les donner à Marziam. Ils sont un peu longs, mais on peut les raccourcir. Lazare, devenu majeur, n'en voulut plus... Un beau caprice, un vrai caprice d'enfant... et ma mère lui céda parce qu'elle adorait son Lazare."     

Marthe le caresse avec amour, et Lazare prend sa très belle main, la baise et dit :        

"Et toi, pas ?"       

Ils se sourient.     

"C'est providentiel cela" observent plusieurs.

"Oui, mon caprice a fait du bien. Peut-être il me sera pardonné pour ce motif."

Le souper est prêt et chacun gagne sa place…

 198.11 – La nuit est tombée quand Jésus peut parler en paix avec la Mère. Ils sont montés sur la terrasse et, assis sur un siège l’un près de l'autre, la main dans la main, ils se parlent et s'écoutent.       

D'abord c'est Jésus qui raconte ce qui est arrivé. Puis c'est Marie qui dit :          

"Fils, après ton départ, tout de suite après, est venue chez moi une femme... Elle te cherchait. Une grande misère. Et une grande rédemption. Mais cette créature a besoin de ton pardon pour bien garder sa résolution. Je l'ai confiée à Suzanne en lui disant que c'était une femme que tu avais guérie. C'est vrai. J'aurais pu la garder avec moi si notre maison n'était pas désormais une mer où tous font voile... et beaucoup avec des intentions malveillantes. Et la femme éprouve du dégoût pour le monde, désormais. Veux-tu savoir qui c'est ?"          

"Une âme. Mais dis-moi son nom pour que je puisse l'accueillir sans faire d'erreur."  

"C'est
Aglaé. La romaine, mime et pécheresse que tu as commencé à sauver à Hébron, qui t'a cherché et trouvé à "La Belle Eau", qui a déjà souffert de son honnêteté reconquise. Combien !... Elle m'a tout dit... Quelle horreur… !"[8]      

"Son péché ?"       

"Lui, et... je dirais plus encore : quelle horreur est le monde. Oh ! mon Fils ! Méfie-toi des pharisiens de Capharnaüm
[9] ! Ils ont voulu se servir de cette malheureuse pour te nuire. Même d'elle..."   

"Je le sais, Mère... Où est Aglaé ?"       

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303> "Elle arrivera avec Suzanne avant la Pâque."  

"C'est bien. Je lui parlerai. Je serai ici chaque soir, et sauf la soirée de Pâque que je consacrerai à la famille, je l'attendrai. Tu n'as qu'à la retenir, si elle vient. C'est une grande rédemption, tu l'as dit. Et si spontanée ! En vérité je te dis qu'en peu de cœurs ma semence prend racine avec la force qu'elle l'a fait sur ce terrain malheureux. Et depuis André en a aidé sa croissance jusqu'à sa complète formation."          

"Elle me l'a dit."   

"Mère, qu'as-tu éprouvé au voisinage de cette ruine ?"



"Du dégoût et de la joie. Il me semblait être sur le bord d'un abîme infernal, mais, en même temps, je me sentais transportée dans l'azur. Comme tu es Dieu, mon Jésus, quand tu accomplis ces miracles !"        

Ils restent muets sous l'éclatante lumière des étoiles et dans la blancheur d'un quartier de lune qui approche de sa plénitude. Silencieux, aimants et prenant leur repos l'un dans l'amour de l'autre.          

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Fiche mise à jour le
09/01/2024.

 



[1] Yabeç (Marziam) et Jean d’En-Dor (Félix).        

[2] Elle a donc 46 ou 47 ans.          

[3] Simon le zélote.   

[4] Ismaël et Sarah du Sermon sur la Montagne. Voir EMV 173.5.          

[5] Mi-septembre.     

[6] Remarques étonnantes de précisions. Seul un spécialiste de l'hébreu ancien et de ses différentes prononciations serait capable de déchiffrer la pertinence de ces propos. En tous cas, ce n'était certainement pas la science de Maria Valtorta qui donne pourtant ici des grandes précisions.  

[7] Daniel et Benjamin.        

[8] Cf. EMV 168.2/7.

[9] Éli, Simon, Joachim et Urie. Certains étaient venus admonester Jésus à la Belle-eau à cause de la présence d'Aglaé. Cf. EMV 130.1.