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  Dictée de l’Esprit Saint (Isaïe 45).
 
 Paroles de Marie.
 
 Vision du paradis avec l’Esprit Saint, le Père et le Fils, saint Joseph,
  saint Jean et les bienheureux de l’Église céleste.
 
 
 
 
 
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 et visage de Jésus.
 
 
  
 
  
 
 
   | Isaïe chapitre
  45, versets 11.16.18-21.23. 33> L’Esprit de Dieu dit :     
 
  "N’omets pas de te rappeler la parole
  de celui qui est Sagesse et Amour de Dieu, celui qui, d’éternité en éternité,
  se répand sur tout ce qui existe pour le sanctifier pour Dieu, celui qui a
  présidé avec puissance à toutes les œuvres de notre Trinité et n’est étranger
  à rien de ce qui est saint dans le temps et dans l’éternité; je suis en effet
  le Sanctificateur, celui qui vous sanctifie par son don septiforme,
  vous conduit à Dieu et vous le fait connaître en vous révélant ses volontés
  sur la terre et sa gloire dans le ciel. 
 Je suis la Sagesse de Dieu. Je suis celui que la seconde Personne de notre
  très sainte Trinité appelle "le Maître de toute vérité, celui qui ne
  vous parlera pas de son propre chef mais qui vous dira tout ce qu’il aura entendu
  et vous annoncera l’avenir"
 
 Vous qui cherchez à connaître même plus que le nécessaire, voici celui qui
  peut vous procurer cette connaissance que vous recherchez. Je suis. Moi, la
  Lumière de la Lumière, l’Esprit de l’Esprit, l’Intelligence de
  l’Intelligence, je suis le gardien, le dépositaire de toutes les vérités
  passées, présentes et à venir, celui qui connaît tous les décrets de Dieu,
  l’administrateur de ses lumières. De même que, par mon conseil, je ne suis
  pas absent des œuvres du Créateur, de même que je ne suis pas absent du
  décret de la rédemption, je ne suis pas non plus absent de vous pour vous
  conseiller et vous guider avec la douceur de l’amour pour transformer les volontés
  que le Père vous propose en fait accompli. Et je suis encore davantage. Je
  suis l’Amour qui vous inspire ce qui est capable de vous donner le baiser de
  Dieu et vous porter sur son sein par le chemin de la sainteté.
 
 Comme une nourrice compatissante, je saisis votre incapacité de nouveau-nés à
  la Vie, je vous éduque et je vous élève. Je vous tiens dans mes bras pour
  vous réchauffer et vous faire assimiler le doux lait de la Parole de Dieu
  afin qu’il devienne vie en vous. Je me fais bouclier contre tous les périls
  du monde et de Satan, car l’amour est une force qui sauve. Je vous guide, je
  vous soutiens et, tel un maître à la patience amoureuse, je vous instruis. De
  vous, qui êtes lourds et lents, pusillanimes et faibles, je fais des héros et
  des athlètes de Dieu. De vous, qui êtes pauvres spirituellement, je fais des
  rois de l’esprit, car je recouvre votre esprit de mes splendeurs divines, je
  le place sur le plus grand trône qui soit, puisqu’il s’agit de mon trône de
  sainteté éternelle.
 
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 34>
  Mais encore faut-il, pour me connaître, ne pas avoir d’idolâtrie au fond du
  cœur. Il faut croire à ce que j’ai sanctifié, croire à la vérité que j’ai illuminée.
  Il est indispensable d’abandonner l’erreur et de rechercher Dieu là où il
  est, et non pas là où se trouve l’Ennemi de Dieu et de
  l’homme.
 
 Voulez-vous connaître la Vérité ? Oh ! Venez à moi ! Moi seul peux vous la
  révéler. Et je vous la révèle de la façon dont ma bonté sait que c’est celle
  qui vous convient, pour ne pas troubler votre faiblesse d’hommes et votre
  relativité.
 
 Pourquoi donc aimez-vous ce qui est tordu, compliqué, ténébreux ? Aimez-moi,
  qui suis simple, clair, lumineux, moi qui suis joie de Dieu et de l’esprit.
 
 Voulez-vous connaître l’avenir de l’âme ? Je vous l’enseigne en vous parlant
  d’une éternité qui vous attend, dans un bonheur que vous ne pouvez concevoir.
  C’est dans un tel bonheur que, après ce séjour sur terre, cet unique
  séjour, vous vous reposerez en Dieu de toutes vos fatigues, de toutes vos
  peines; vous oublierez la souffrance car vous posséderez déjà la joie. Et
  même si l’amour, qui n’est jamais aussi vif qu’au ciel, vous fait frémir pour
  les souffrances des vivants, ce ne sera plus la pitié qui vous fera ainsi
  souffrir, mais seulement un amour actif qui sera lui aussi de la joie.
 
 
  Désirez-vous connaître les perfections du
  Créateur en toutes choses, les mystères de la création ? Je peux vous en
  parler, moi, la Sagesse, qui "suis issue de la bouche du Très haut,
  première-née de toutes les créatures" , moi qui suis en tout ce qui est, puisque tout porte le
  sceau de l’amour et que je suis l’Amour. Mon Être s’étend sur tout l’univers;
  ma Lumière baigne les astres, les planètes, les mers, les vallées, les
  plantes, les animaux; mon Intelligence court sur toute la terre, instruit les
  plus lointains, donne à tous un reflet du Très haut, enseigne comment
  rechercher Dieu; ma Charité pénètre comme le souffle et conquiert les cœurs. 
 J’attire à moi les justes de la terre et, même aux hommes droits qui ne
  connaissent pas le vrai Dieu, je donne des reflets de votre Dieu saint; c’est
  ainsi qu’il y a un filet de vérité dans toutes les religions révélées, déposé par moi, qui suis celui qui irrigue et
  féconde.
 
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 35> En outre, comme le jaillissement puissant d’une source
  éternelle, je déborde de tous côtés de l’Église catholique du Christ et, par
  le moyen de la grâce, des sept dons et des sept sacrements, je transforme les
  catholiques fidèles en serviteurs du Seigneur, en élus pour le Royaume, en
  fils de Dieu, en frères du Christ, en dieux dont le destin est si infiniment
  sublime qu’il mérite qu’on se sacrifie pour le posséder.
 
 Tournez-vous vers moi. Vous saurez, vous connaîtrez et vous serez sauvés
  parce que vous connaîtrez la Vérité. Séparez-vous de l’erreur, abandonnez-la,
  car elle ne vous procure ni joie ni paix. Pliez le genou devant le vrai Dieu,
  devant le Dieu qui a parlé au Sinaï  et annoncé l’Évangile en Palestine, devant le Dieu
  qui vous parle par l’Église, que
  moi, l’Esprit de Dieu, j’ai rendue Maîtresse.
 
 Il n’y a pas d’autre Dieu que nous : un et trine. Il n’y a pas d’autre religion que la nôtre, vieille
  de plusieurs siècles. Il n’y a pas d’autre avenir, sur la terre et au-delà,
  que ce qu’en disent les Livres sacrés. Tout le reste est mensonge destiné à être couvert de
  honte par celui qui est Justice et Vérité.
 
 Demandez-nous la lumière — à nous qui sommes la Puissance, la
  Parole et la Sagesse — afin que vous ne marchiez plus sur de tortueux
  sentiers de mort, mais pour que vous puissiez vous aussi, qui errez, prendre
  la voie par laquelle ceux qui ont eu une foi humble, sage et sainte
  trouvèrent le salut parce que cela avait plu à Dieu, qui en fit ses
  saints."
 
 
  Marie dit : 
 "Puisque je suis la Mère, je parle moi aussi en vous serrant sur mon
  sein pour vous conduire à la foi, vous, mes enfants que je vois mourir,
  nourris comme vous l’êtes, de poisons mortels.
 
 Je vous en prie, pour mon Fils que j'ai donné avec une joie douloureuse pour
  votre salut, revenez sur les sentiers du Christ. Vous avez inscrit son Nom
  très saint sur vos chemins. Mais c’est le profaner. Si ce n’était parce que
  l’Ennemi vous obscurcit l’esprit et vous tient la main pour vous forcer à
  écrire ce que le bon sens ne pourrait vous pousser à écrire, vous
  n'inscririez pas ce Nom béni sur les voies par lesquelles Satan vient à vous
  ni sur les portes de vos temples grotesques de sans-Dieu.
 
 Mais je dis au Père pour vous : "Père, pardonne leur parce qu’ils ne
  savent pas ce qu’ils font" 
  et je vous demande au Père saint, mes pauvres enfants trompés par Satan. J’ai
  vaincu Satan en moi et pour les hommes. Il est sous mon pied. Je le vaincrai
  aussi en vous, à condition que vous veniez vers moi.
 
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 36> Je suis la Mère, la Mère que
  l’Amour a rendue mère du bel amour. Je suis celle en qui repose, comme en une
  arche, la manne de la grâce. Je
  suis pleine de grâce et Dieu ne met pas de limites à mon
  pouvoir de répandre ce trésor divin. Je suis la Mère de la Vérité qui, par
  moi, a pris chair. Je suis celle qui porte l’espérance de l’homme. Par moi,
  l’espérance des patriarches et des prophètes est devenue réalité. Je suis le
  siège de la Sagesse qui a fait de moi sa Mère et la Mère du Fils de Dieu.
 
 Venez, que je vous porte au Christ en vous tenant par la main, par cette main
  qui a soutenu les premiers pas de Jésus-Sauveur sur les chemins de la terre
  et lui a appris à marcher afin qu’il puisse aisément monter au Golgotha pour
  vous sauver, vous, qui m’êtes les plus chers puisque les plus malheureux de
  tous les hommes, ces condamnés que je lutte pour les arracher au pouvoir
  qui vous entraîne vers l’abîme, afin de vous sauver pour le ciel.
 
 
  Voyez combien j’ai pleuré pour vous ! Car
  vous n’êtes pas de ceux qui tombent en étant emportés par tout un poids de
  chair, si impétueux et soudain qu’il vous terrasse sans même vous donner le
  temps et le moyen de réagir. Vous êtes de ceux qui, obstinément, sciemment,
  commettent la faute qui
  n’est pas pardonnée, comme mon Fils l’a
  dit. Vous niez la Vérité pour vous fabriquer des vérités à partir de
  mensonges infâmes. Vous devenez des lucifers.
  Alors que vous pourriez être des anges ! 
 Je n’exige pas grand-chose de vous : seulement que vous m’aimiez comme une
  Mère, seulement que vous m’invoquiez. Mon nom sera déjà du miel pour vos
  lèvres empoisonnées. Il sera également salut car, là où est Marie, là est
  aussi Jésus, et ceux qui l’aiment ne peuvent pas ne pas aimer la Vérité qui
  est le Fils de ma chair. Je ne fais pas de reproches, je ne condamne pas. J’aime.
  J’aime seulement.
 
 Il ne faut pas que je vous fasse peur, car je suis plus douce qu’une
  brebis et plus pacifique que l’olivier. Je suis si douce que, surpassant les
  brebis, j’ai accepté que ma créature soit arrachée de mon sein et sacrifiée
  sur un autel sanglant sans réagir, sans maudire. Je suis si supérieure à
  l’olivier que, de moi-même, je me suis faite olive dans le pressoir et me
  suis laissée presser par la douleur pour extraire de mon cœur immaculé,
  vierge et maternel, l’huile qui allait guérir vos plaies et vous consacrer au
  ciel.
 
 Posez votre tête malade sur mes genoux. Je la guérirai et vous transmettrai
  les paroles que la Sagesse me dit pour vous conduire vers la Lumière de
  Dieu."
 
 
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 37>
  Que c’est beau ! Que c’est beau ! Comme ce que je vois est beau
  ! 
 Je vais essayer d’être très précise et claire pour vous décrire ce que la
  communion m’a apporté.
 
 Vous savez déjà que je suis heureuse. Mais vous ne connaissez pas le bonheur
  et la vision joyeuse qui m’a été accordée à partir du moment de l’union
  eucharistique. Ce fut comme un tableau qui m’était dévoilé petit à petit.
  Mais ce n’était pas un tableau : c’était de la contemplation. Je me suis
  recueillie pendant une bonne heure sans autre prière que cette contemplation
  qui me transportait au-delà de la terre.
 
 Cela a commencé aussitôt après avoir reçu l’hostie sainte et je crois qu’il
  ne vous a pas échappé que j’étais lente à répondre et à saluer, j’étais déjà
  enveloppée. Malgré cela, j’ai rendu grâces à haute voix alors que la vision
  m’était de plus en plus vive. Ensuite, je suis restée tranquille, les yeux
  fermés comme si je dormais. Mais je n’ai jamais été aussi éveillée de tout
  mon être qu’à ce moment-là.
 
 Encore maintenant que j'écris, la vision perdure, bien qu’elle soit dans sa
  phase finale. J’écris sous le regard d’une foule d’êtres célestes qui voient
  comme je dis uniquement ce que je vois, sans ajouter de détails ou
  modifier quoi que ce soit. Voici la vision :
 
 À peine avais-je reçu Jésus que j’ai senti la Mère, Marie, du côté gauche de
  mon lit, qui m’enlaçait du bras droit et m’attirait à elle. Elle portait son
  vêtement et son voile blancs comme dans la vision de la grotte, en décembre.
  Je me suis sentie en même temps enveloppée d’une lumière dorée. Cette couleur
  dorée était d’une douceur impossible à décrire et les yeux de mon esprit en
  cherchaient la source, que je sentais couler sur moi d’en haut. J’avais l’impression
  que, tout en restant ma chambre avec son plancher, ses quatre murs et les
  objets qui s’y trouvent, celle-ci n’avait plus de plafond et que je voyais
  les cieux infinis de Dieu.
  Suspendue dans les cieux, la divine
  Colombe de feu se tenait perpendiculairement au-dessus de la tête de Marie,
  et par conséquent au-dessus de ma tête puisque j’étais joue contre joue
  contre Marie. L’Esprit Saint avait les ailes ouvertes et il se tenait debout,
  en position verticale. Il ne bougeait pas, mais il vibrait, et à chaque
  vibration il y avait des vagues, des éclairs et des étincelles de splendeur
  qui se dégageaient. Un cône de lumière dorée sortait de lui, dont le sommet
  partait de la poitrine de la Colombe et dont la base nous recouvrait, Marie
  et moi. Nous étions réunies dans ce cône, sous ce manteau, dans cette
  étreinte de lumière joyeuse. 
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  de page.
 
 38> Cette très vive lumière n'était
  pourtant pas éblouissante, car elle communiquait aux yeux une force nouvelle
  qui augmentait à chaque éclat qui se dégageait de la Colombe, accroissant
  sans cesse l’éclat qui existait déjà à chacune de ses vibrations. Je sentais
  mes yeux se dilater jusqu’à acquérir une puissance surhumaine, comme si
  n’étaient plus des yeux de créature mais d’esprit déjà glorifié.
 
 
  Quand j’atteignis la capacité de voir
  au-delà, grâce à l’Amour enflammé suspendu au-dessus de moi, mon âme fut
  appelée à regarder plus haut. Alors, contre l’azur plus pur du paradis, je
  vis le Père,
  distinctement, bien que les traits de sa figure soient d’une lumière immatérielle.
  Il était d’une beauté que je ne tenterai pas de décrire, car elle
  surpasse les capacités humaines. Il m’apparaissait comme s’il était sur un
  trône. Je parle de cette manière parce qu'il se présentait, assis, avec une
  infinie majesté. Toutefois, je ne voyais pas de trône, de fauteuil ou de
  dais. Rien qui ait la forme terrestre d’un siège. Il m’apparaissait de mon
  côté gauche (dans la direction de Jésus crucifié, juste pour donner une
  indication, et donc à droite de son Fils), mais à une hauteur incalculable.
  Je voyais cependant ses traits si lumineux dans leurs moindres détails. Il
  regardait en direction de la fenêtre (toujours pour donner une indication des
  différentes positions). Son regard exprimait un amour infini. 
 
  Je suivis son regard et je vis Jésus. Non pas le Jésus-Maître que je
  vois habituellement. Mais Jésus comme roi. Il était vêtu de blanc, mais son
  vêtement était lumineux et extrêmement blanc, comme celui de Marie. Cet habit
  semblait fait de lumière. Il était extraordinairement beau, vigoureux,
  imposant, parfait, resplendissant. De la main droite — il était debout —, il
  tenait son sceptre, qui est aussi son étendard.
  Il
  s’agissait d’une longue hampe, presque une crosse, mais encore plus haute que
  mon Jésus déjà très grand; elle ne se terminait pas par la boucle de la
  crosse, mais par une hampe transversale, formant ainsi une croix d’où pendait
  une bannière, soutenue par la plus courte des hampes.
  Cette
  bannière était en soie, une soie blanche très lumineuse, faite de cette façon,
  et marquée d’une croix pourpre sur les deux côtés ; sur la bannière, il est
  écrit "Jésus Christ" en mots de lumière, presque comme s’ils
  étaient écrits avec des diamants liquides.
 Je
  vois bien les plaies de ses mains puisque celle de droite tient la hampe en
  haut, vers la bannière, et la seconde montre la plaie du côté, dont je ne
  vois pourtant rien d’autre qu’un point très lumineux d’où sortent
  des rayons qui descendent vers la terre.   39> La plaie de la main droite se
  trouve du côté du poignet et ressemble à un rubis resplendissant de la
  largeur d’une pièce de dix centimes .
  Celle de la main gauche est plus centrale et plus grande, mais elle s’allonge
  un peu vers le pouce, comme ceci. Elles brillent comme des rubis éclatants.
  Je ne vois pas d’autre blessure. 
 Au contraire, le corps de mon Seigneur est très beau et totalement intact.
 
 Le Père regarde le Fils sur sa gauche. Le Fils regarde sa Mère et moi. Mais
  je vous assure que, s’il ne me regardait pas avec amour, je ne pourrais
  soutenir l’éclat de son regard et de son aspect. Il est véritablement le Roi
  de terrible majesté dont on parle .
 
 Plus la vision se prolonge et plus augmente ma faculté de percevoir les
  moindres détails et de voir toujours plus loin autour de moi.
 
 
  Effectivement, après quelque temps je vois saint Joseph (près de l’angle
  où se trouve la crèche). Il n’est pas bien grand, plus ou moins comme Marie.
  Robuste. Il a les cheveux grisonnants, bouclés et courts, et une barbe
  taillée au carré. Son nez est long et fin, aquilin. Ses joues sont creusées
  de deux rides qui partent des angles du nez et descendent se perdre du côté
  de la bouche, dans la barbe. Ses yeux sont noirs et semblent très bons. Je
  retrouve en lui le bon regard plein d’amour de mon père. C’est son visage
  tout entier qui est bon, pensif sans être mélancolique, digne, mais avec une
  telle expression de bonté ! Il est vêtu d’une tunique bleu violacé comme les
  pétales de certaines pervenches et il porte un manteau couleur poil de
  chameau. Jésus me le montre en me disant : "Voici le patron de tous les
  justes."
  Puis la Lumière appelle mon esprit de
  l’autre côté de la chambre, autrement dit vers le lit de Marta,
  et je vois mon ange gardien.
  Il est à genoux, tourné vers Marie qu’il semble vénérer. Il est vêtu de
  blanc. il a les bras croisés sur la poitrine et ses mains touchent ses
  épaules. Il courbe la tête, si bien que je vois peu de chose de son visage.
  Il a une attitude de profond respect. Je vois ses ailes, belles, longues,
  très blanches, pointues; ce sont de vraies ailes faites pour voler rapidement
  et sûrement de la terre au ciel, mais il les tient actuellement repliées
  derrière le dos. Par son attitude, il m’enseigne comment l’on doit dire :
  "Je vous salue, Marie." 
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  de page.
 
 40>
  Pendant que je le regarde, je sens quelqu’un
  près de moi à ma gauche; il me pose une main sur l’épaule droite. C’est mon saint Jean, le visage
  resplendissant d’amour joyeux. 
 Je me sens heureuse. Je me recueille au milieu de tant de bonheur en croyant en
  avoir atteint le summum. Mais un éclat plus vif de l’Esprit de Dieu et des
  plaies de mon Seigneur Jésus accroît encore ma capacité à voir. Je vois alors
  l’Eglise céleste, l’Eglise triomphante! Je vais essayer de la décrire.
 
 
  En haut, comme toujours, se trouvent le
  Père, le Fils et maintenant aussi l’Esprit, plus haut que les Deux, au centre
  des Deux, qu’il réunit dans ses splendeurs. 
 Plus bas, comme entre deux pentes bleues, d’un bleu qui n’avait rien de
  terrestre, se trouvait, rassemblée, dans une vallée
  bienheureuse, la multitude des bienheureux en Christ, l’armée de ceux qui
  sont marqués du sceau de l’Agneau ; cette multitude était lumière une
  lumière qui est chant, un chant qui est adoration, une adoration qui est
  béatitude.
 
 À gauche se trouvait la foule des confesseurs, à droite celle des vierges. Je
  n’ai pas vu la foule des martyrs, mais l’Esprit me fit comprendre que les
  martyrs étaient réunis aux vierges puisque le martyre rendait sa virginité à
  l’âme, comme si elle venait d’être créée. Tous paraissaient vêtus de blanc,
  les confesseurs comme les vierges, du même blanc lumineux que les vêtements
  de Jésus et de Marie.
 
 De la lumière se dégage du sol bleu et des parois bleues de la sainte vallée,
  comme s’ils étaient en saphir flamboyant. Les vêtements tissés de diamant
  émettent de la lumière. Surtout, les corps et les visages spiritualisés sont
  lumière. Je vais maintenant m’efforcer de vous décrire ce que j’ai remarqué
  dans les différents corps.
 
 Seuls les corps de Jésus et de Marie sont des corps de chair et d’esprit —
  vivants, palpitants, parfaits, sensibles au toucher et au contact: ce sont
  deux corps glorieux, mais réellement "corps" —. Le Père éternel,
  l’Esprit Saint et mon ange gardien sont de la lumière ayant la forme d’un
  corps, pour qu’ils puissent être perceptibles à la pauvre servante de Dieu
  que je suis. Saint Joseph et saint Jean sont formés de lumière déjà plus
  compacte, certainement parce que je dois en percevoir la présence et en
  entendre les paroles. Tous les bienheureux qui forment la multitude des cieux
  sont des flammes blanches, qui sont des corps
  spiritualisés.
 
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 41> Aucun confesseur ne se retourne. Ils regardent tous la
  très sainte Trinité. Quelques vierges se tournent. Je discerne les apôtres
  Pierre et Paul car, même s’ils sont lumineux et vêtus de blanc comme tous,
  leur visage est plus facile à distinguer que les autres: ce sont des visages
  typiquement hébraïques. Ils me regardent avec bienveillance (heureusement !).
 
 
  Puis trois esprits bienheureux qui me
  regardent, et que je devine être des femmes, me font signe en souriant. On
  dirait qu’elles m’invitent. Elles sont jeunes. Tous les bienheureux me
  semblent d’ailleurs avoir le même âge: ils sont jeunes, parfaits et d’une
  égale beauté. Ce sont des copies de Jésus et de Marie en plus petit. Je ne
  puis dire qui sont ces trois créatures célestes mais, comme deux d’entre
  elles portent des palmes et une seule des fleurs — les palmes sont l’unique
  signe qui distingue les martyrs des vierges, je pense ne pas me tromper si je
  dis qu’il s’agit d’Agnès, de Cécile
  et de Thérèse de Lisieux. 
 Ce que je ne saurais vous rapporter, malgré toute ma bonne volonté, c’est
  l’alléluia de cette multitude. C’est un alléluia puissant et pourtant doux
  comme une caresse. Tout rit et resplendit de manière encore plus vive à
  chaque hosanna de la foule à son Dieu.
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