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  Plaidoyer de saint Jean sur l’Amour et la Vérité. Dénonciation des doctrines
  contraires Christ, en qui est l’unique Vérité.
 
 La sainte Vierge commente son vœu de virginité et sa vie d’épouse. Éloge de
  la pureté angélique de saint Joseph.
 
 Saint Paul traite de la théorie de la réincarnation à laquelle s’oppose la
  résurrection finale et unique.
 
 
     | 42> À
  minuit 15.  
 Jean dit :
 
 
  "Instruit comme je l’étais, imprégné
  par le Maître et devenu un avec lui, la Parole vit dans mon évangile telle
  qu’elle fut dite : mon union avec lui était telle que j’ai pu la reproduire
  sans modifications. C’est le Christ qui parle. Jean n’est que l’instrument
  qui écrit, tout comme toi. 
 Notre destinée est grande: nous devons y rester fidèles jusque dans les
  moindres détails pour que la doctrine divine ne soit pas corrompue par nous,
  qui sommes des créatures; il nous incombe de mener une vie sans tache afin
  qu’il n’y ait rien d’impur là où la Parole descend, pas même l’ombre d’une
  pensée.
 
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 43>
  Accueillir
  la Parole de Dieu, c’est comme accueillir le Pain du Ciel. C’est le Pain du
  Ciel qui se fait Parole pour nous, pour devenir pain dans l’âme de nos
  frères. C’est l’eucharistie de la Parole, qui n’est pas moins sainte que
  l’eucharistie de l’autel: car, en venant en nous, le Christ eucharistique
  nous apporte sa Parole, que nous entendons plus ou moins selon notre degré de
  vie spirituelle; en venant en nous, le Christ-Maître nous apporte la
  nourriture qui nous rend capables de faire toujours plus de l’eucharistie un
  aliment de vie éternelle. 
 Mon Maître et le tien l’a dit : "Heureux ceux qui écoutent la
  Parole de Dieu et la gardent dans leur cœur" et aussi 
  "Celui qui écoute ma Parole possède la vie éternelle." Et encore: "Je suis le Pain vivant qui
  descend du ciel. Celui qui mangera de ce pain ne mourra pas et je le
  ressusciterai au dernier jour." Le Maître assure donc une destinée unique à
  ceux qui se nourrissent de lui, et comme Verbe du Père et comme Pain du ciel.
 
 Mais ce n’est pas tellement pour toi que je parle, disciple (toi) qui es
  (déjà) dans la lumière, en tant que lumière du Christ, du Christ qui est la
  Lumière du monde.
 
 Je m’adresse à ceux qui sont dans les ténèbres et qui tâtonnent dans
  l’obscurité, comme s’ils avaient des écailles sur les paupières, et ne savent
  pas — ou ne veulent pas — se mettre sur le chemin où passe le Maître
  pour crier: "Jésus, sauve-nous ! Donne-nous ta Lumière !"
 
 
  S’ils l’appelaient, il viendrait à
  eux ; il s’arrêterait chez eux et leur donnerait l’heureuse destinée de
  devenir enfants de Dieu, nés une seconde fois; c’est d’ailleurs la seule fois
  où l’on peut renaître : non pas renaître de la chair — qui une fois
  morte ne revêtira jamais plus l’âme qui l’habitait si ce n’est au
  dernier jour, pour aller avec elle à la gloire ou à la damnation —, mais
  renaître de l’esprit. Celui-ci est régénéré en se greffant sur le Christ car
  le Christ, en le possédant en lui comme une partie de son Être très saint,
  l’unit à l’Esprit de Dieu, qui est celui qui nous obtient de renaître, non
  plus en tant qu’hommes, mais en tant que fils de Dieu. Alors ces hommes qui
  étaient dans les ténèbres connaîtraient la Lumière, ils rompraient avec les
  ténèbres et le mensonge, puisque le Christ est Vérité, Lumière, et puisque le
  Paraclet que le Christ donne aux "siens" est Lumière et Vérité. Ainsi, qui a le Christ possède en
  lui la Vérité et la Lumière de la divine Trinité. 
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 44>
  Abandonnez
  donc l’Homicide éternel qui a péri et fait périr les autres, pour n’avoir pas
  persévéré dans la vérité qu’il avait possédée dès le premier instant de sa
  création en vertu de sa bienheureuse destinée angélique. Croyez dans le
  Christ qui ne peut mentir, car il est Dieu et il possède la perfection de
  Dieu. 
 
  Il vous dit à maintes reprises: "Moi,
  je vous ressusciterai." Pourrait-il employer un mot impropre, lui qui est
  parfait en science et en intelligence? Il dit bien : "Je vous ressusciterai
  ", et non pas: "Je vous réincarnerai." Il spécifie:
  "au dernier jour ", et encore: "Comme le Père, en
  effet, relève les morts et les fait vivre, le Fils lui aussi fait vivre qui
  il veut... Celui qui écoute ma parole et croit en celui qui m’a envoyé, a la
  vie éternelle ; il ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort
  à la vie... L’heure vient — et maintenant elle est là — où les
  morts entendront la voix du Fils de Dieu et ceux qui l’auront entendue vivront...
  L’heure vient où tous ceux qui gisent dans les tombeaux entendront sa
  voix. Alors ceux qui auront fait le bien en sortiront pour la résurrection
  qui mène à la vie, ceux qui auront pratiqué le mal, pour la
  résurrection qui mène au jugement." 
 
  C’est pourquoi celui qui est Vérité et
  Science dit, répète, insiste et jure qu’il n’y a qu’une seule et
  unique vie de la chair, et une seule et unique vie de l’esprit. Cette
  vie se passe pendant notre unique journée d’hommes; puis, au dernier
  jour, sur l'ordre de Jésus-Dieu, la chair ressuscite pour revêtir l’esprit qui
  l’habitait. Cette vie éternelle s’obtient par notre unique journée;
  si, au cours de celle-ci, nous avons tué l’âme ne serait-ce qu’une seule fois,
  elle ne pourra plus jamais se réincarner pour passer de la mort à la vie par
  des phases successives. 
 
  Non. La puissance de Dieu, Père, Fils
  Jésus et Esprit Paraclet, peut vous accorder la résurrection de l’esprit
  sur la terre en vertu d’un miracle de la grâce ou par l’intermédiaire de
  l’intercession d’un "saint" de la terre ou du ciel, ou encore de
  par votre propre désir de ressusciter. Mais cela se produit ici,
  sur la terre, au cours de votre unique journée. Le soir venu pour vous,
  quand vous serez entrés dans le sommeil de la nuit humaine, il n’y a plus
  de résurrection possible par de nouvelles périodes de vie. Si vous êtes morts
  spirituellement, il ne vous reste que la mort. 
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 45>
  Moi,
  qui suis disciple du Christ et qui ai vu, par-delà la vie terrestre, la vie
  future et la résurrection finale, je vous jure que c’est la vérité. Libérez-vous de ces
  chaînes. Ce sont les plus dangereuses que Satan vous lance. Faites le premier
  pas pour dire au Christ: "Je viens à toi", et à Satan:
  "Arrière, au nom de Jésus." Accueillez la vérité première. 
 Vous ne pouvez savoir combien le Seigneur, le bon Maître, le saint Pasteur, est
  doux pour ceux qui se tournent vers lui. Comme un père, il vous prend sur son
  cœur et vous instruit, vous soigne et vous nourrit. Ne prétendez pas que vous
  l’aimez. Vous ne l’aimez pas en vérité, par conséquent vous ne l’aimez pas.
 
 
  La vérité se trouve dans son Évangile.
  L’Évangile est celui qu’il a dit à ses apôtres et celui qu’il continue à
  confirmer et à expliquer, dans sa bienveillance de Sauveur. Après tant de
  siècles, il n’a pas changé. Il n’y en a pas d’autre. 
 S’il y avait eu une seconde vie, ou même plusieurs autres, il vous
  l’aurait dit. Vous n’êtes pas parsis ou shintoïstes, vous êtes "chrétiens".
  Laissez donc tomber les chimères, les erreurs, les mystifications que Satan
  suscite pour vous arracher à Dieu, et croyez à ce que Jésus a dit.
 
 
  Celui qui aime, croit. Celui qui aime peu,
  doute. Celui qui n’aime pas, accepte une doctrine opposée. La doctrine qu’il
  suit est contraire à celle de Jésus Christ, le Verbe de Dieu, notre Maître,
  la Lumière du monde. Vous n’aimez donc pas le Christ en vérité. » 
 
 Le même jour (11janvier), à 7h.
 
 
  Marie dit : 
 "L’ardent désir de mon âme était de rester vierge au Temple ma vie
  durant, pour louer le Seigneur et prier pour que l’Emmanuel soit accordé à
  ceux qui attendent depuis des siècles sa venue de grâce.
 
 Par conséquent, lorsque le grand-prêtre me fit part de sa volonté d’arranger
  mon mariage, ma vie intérieure fut troublée pour la première fois. La seconde
  fois, ce fut lors de l’annonce de l’ange. Je connus un moment de désarroi, d’accablement car,
  Maria, il me semblait que le Seigneur refusait mon offrande de vierge parce
  qu’il ne la trouvait pas digne de sa Perfection. Je m’examinai moi-même pour
  trouver ce en quoi j'avais déplu au Seigneur puisque, naturellement, jamais
  je n’aurais pu penser le moindre instant que la Justice divine puisse être
  injuste. Mais je trouvai la réponse et la paix dans cet humble examen de
  conscience.
 
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 46>
  L’Esprit
  me dit, avec sa lumineuse voix d’amour, que cette volonté du grand-prêtre,
  qui correspondait à la volonté de Dieu, n’était pas une régression aux yeux
  de Dieu, mais une avancée dans les degrés de l’esprit; il ajouta que, puisque
  c’était la volonté du Seigneur, le simple fait de l’accueillir avec une
  prompte obéissance me mériterait des bénédictions et des mérites ainsi qu’une
  union plus intense à mon saint Seigneur Dieu. 
 C’est alors avec une joyeuse obéissance que je dis à Dieu, par
  l’intermédiaire de son prêtre : "Me voici, Seigneur, pour faire ta
  volonté et non la mienne." Ces mots de mon Fils avaient fleuri, bien des années avant, sur les lèvres et
  dans le cœur de sa Mère.
 
 En échange de mon obéissance, je demandai seulement que Dieu accorde à sa
  servante un époux qui ne représente pas, pour ma virginité consacrée au
  Seigneur, une violence perturbatrice et un mépris ironique, mais qu’il soit
  un compagnon respectueux et saint pour qui la crainte et l’amour de Dieu
  soient lumière au cœur pour comprendre l’âme de sa femme. Je n’ai rien
  demandé d’autre. La beauté, la jeunesse, une position sociale, la richesse,
  tout cela était, à mes yeux, tellement négligeable que cela ne méritait pas
  la moindre pensée. J’ai demandé que mon futur époux soit "saint ".
  Et je ne me suis occupée de rien d’autre.
 
 
  La première condition, trop négligée dans
  vos mariages actuels, est de se tourner vers Dieu pour lui demander de vous
  accorder un compagnon conforme à votre caractère et à votre position et,
  surtout, un compagnon "juste à ses yeux". Vous ne demandez rien à
  Dieu en cette heure décisive de la vie de la femme, et vous ne tenez compte
  ni de votre âme ni de celle de votre compagnon. Il vous suffit qu’il soit
  beau, riche, jeune, influent dans le monde. Tout le reste n’est d’aucun poids
  au moment du choix. Malheureusement, c’est après les noces que cela prend de
  l’importance, et bien des mariages sont une désillusion; ils se bornent à
  n’être que cela si l’épouse est une femme aux sentiments chrétiens. Mais si
  même cela lui manque, le mariage tourne au désastre, dont des innocents sont
  les victimes expiatoires, et se termine bien souvent par un double adultère.
  Vous mettez votre âme en péril, et souvent vous l’amenez à la mort, parce que
  vous ne considérez dans le mariage que des buts humains au lieu de vous
  tourner vers le Père des cieux en cette heure solennelle. 
 À la vue de Joseph, toute mon anxiété naturelle disparut comme un nuage qui
  se dissout pour devenir arc-en-ciel. Il m’a suffi de le regarder dans les
  yeux pour y lire qu’il était un homme honnête, fidèle, pur, un juste. Son
  âge, qui était deux fois le mien, lui avait laissé le regard limpide d’un enfant, parce
  que le Mal avait eu beau s’agiter autour de lui, qui vivait dans le monde, il
  n’avait pu pénétrer dans son cœur rempli d’amour pour Dieu.
 
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 47>
  C’est
  avec une grande confiance que je mis ma main dans la sienne je sentais que
  j'avais trouvé en lui un père aimant, un époux fidèle, un compagnon chaste,
  qui allait être semblable à l’olivier et au figuier qui ombragent la petite
  maison et la défendent contre les vents et contre l’ardeur du soleil, tout en
  procurant délassement et réconfort de douceur et de nourriture ! 
 Mon doux époux qui ne m’a jamais déçue ! Comme il m’aimait réellement,
  il a cru en moi en dépit des apparences, il m’a caché ses larmes pour ne pas me troubler, il
  n’eut pour moi que sourires et secours; il m’a guidée comme sa fille
  putative, en me tenant par la main pour me faire sentir qu’il m’était tout
  proche par son amour, il écartait de moi tout obstacle, il prévenait mes
  besoins, il était patient, silencieux et chaste, chaste comme seul un ange
  peut l’être.
 
 Oh oui ! Que le Seigneur en soit béni ! Moi, que l’Éternel avait
  prédestinée à être Reine de ses anges, j’eus, sur terre déjà, deux anges pour
  sujets: mon ange gardien dont je sentais l’invisible présence voleter
  continuellement à mes côtés avec des éclairs de lumière et un parfum céleste,
  et mon angélique époux: sa chair n’étant pas obscurcie par un désir de sang,
  il vivait auprès de la mienne comme si nous étions deux lys épanouis dans un
  même parterre qui se parfument mutuellement et fleurissent pour le Seigneur,
  sont un exemple l’un pour l’autre pour s’élever plus haut, vers Dieu, et pour
  embaumer plus fort par amour de Dieu et de son compagnon, mais qui n’unissent
  jamais leur bouches fleuries en un baiser qui souille de pollen la soie
  angélique de leur habit de pureté.
 
 Mon Joseph saint et béni ! Mon cœur n’a jamais cessé de remercier Dieu
  de me l’avoir donné pour époux car, en Père saint, le Seigneur a pris soin de
  sa servante; il a créé cette vivante défense de ma virginité, tirée du
  Temple, et le souffle du monde se brisait contre Joseph sans que le fracas ou
  la puanteur de la méchanceté humaine pénètre là où la Vierge éternelle
  continuait à louer le Seigneur comme si elle était préposée au service de
  l’autel, au-delà du Saint des Saints, là où resplendissait la gloire du Dieu
  éternel".
 
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 48> Ce matin, mon réveil fut bienheureux. J’avais écrit de
  minuit à deux heures, en restant sans cesse sous la lumière de la Colombe
  d’or et dans l’étreinte de Marie. En effet, la vision, qui s’était obscurcie pendant la journée, avait repris
  toute sa magnificence hier soir avant que je ne m’assoupisse, puis elle était
  revenue à son niveau du début, comme elle l’était restée sans interruption de
  onze à dix-huit heures, avec l’Esprit Saint et Marie. Après avoir écrit, je
  m’étais couchée en priant et je me suis endormie au matin malgré les vives
  douleurs qui me réveillaient à tout moment.
 
 La dernière fois qu’elles m’ont réveillée, six heures sonnaient. Au moment
  même où la douleur me déchirait, je sentis un léger baiser sur mon front et
  j’entendis la voix suave de Marie, qu’il est impossible de confondre, me dire
  avec douceur : "Que la grâce du Seigneur soit toujours avec
  toi". Comme je ne pouvais me tromper, j’ai aussitôt répondu :
  "Tu es bénie entre toutes les femmes". Je me suis ensuite
  pelotonnée dans le silence et la chaleur, en sentant que j'étais veillée par
  la Mère qui m’avait dit le plus beau " bonjour" qu’on puisse dire.
 
 Je voulais vous écrire tout cela aussitôt. Mais, à sept heures et demie,
  Marie a commencé à parler de son mariage et je n’ai écrit qu’après. J’ajoute
  maintenant des feuilles, car il m’est dit qu’il y a une dictée à y joindre,
  qui appartient à la même série que les précédentes.
 
 
 Toujours le 11 janvier, à dix heures.
 
 
  L’Apôtre Paul dit: 
 "Les païens de l’Antiquité pour qui je rompais le pain de la foi,
  semblent être encore vivants, et même être revenus, selon votre croyance, se
  réincarner avec leurs anciennes théories sur la résurrection et la deuxième
  vie tant, de nos jours, — et plus que jamais, après vingt siècles de
  prédication évangélique ! — la théorie de la réincarnation est encore
  incarnée et enracinée dans vos esprits.
 
 L’unique chose qui se réincarne, c’est cette théorie qui refleurit comme de
  la moisissure à des époques régulières d’obscurcissement spirituel. Car,
  sachez-le, vous qui vous prenez pour les plus évolués en matière spirituelle,
  c’est là le signe d’un déclin et non pas d’une aube spirituelle.
 
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 49> Plus le soleil de Dieu est bas dans vos esprits, plus,
  dans l’ombre qui monte, des larves se forment, des fièvres stagnent, les
  porteurs de mort pullulent et les spores germent. Cela va ronger, corroder,
  absorber et détruire la vie de votre esprit, tout comme dans les forêts
  de l’extrême Nord où la nuit dure six mois et change les broussailles,
  pleines de vie végétale et animale, en régions mortes semblables à celles
  d’un monde sans vie.
 
 
  Hommes stupides ! Les morts ne
  reviennent pas. Dans aucun nouveau corps. Il n’existe qu’une résurrection: la
  finale. 
 Vous qui êtes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, vous n’êtes pas
  des graines qui poussent selon des cycles réguliers pour devenir des tiges,
  des fleurs, des fruits, des graines et, de là, de nouveau des tiges, des
  fleurs et des fruits. Vous êtes des hommes, et non de l’herbe des champs.
  Vous êtes destinés au ciel, et non à l’étable de la bête de somme. Vous
  possédez l’esprit de Dieu, cet esprit que Dieu infuse en vous par un
  engendrement spirituel continuel qui répond à l’engendrement humain d’une
  nouvelle chair.
 
 Que croyez-vous donc ? Que Dieu, notre Dieu tout-puissant, infini,
  éternel, est limité pour engendrer ? Qu’il a une limite qui lui impose
  de créer un certain nombre d’esprits et pas plus, de sorte que, pour que la
  vie des hommes sur la terre puisse continuer, il doive, tel un vendeur de
  grand magasin, aller chercher sur les rayons, parmi tous les esprits entassés
  là, celui qu’il va réutiliser pour cette marchandise spécifique ? Ou,
  mieux encore, pensez-vous qu’il est semblable à un scribe qui exhume un
  dossier donné et cherche un certain rouleau, car le moment est venu de
  l’utiliser pour faire mémoire d’un événement ?
 
 
  Hommes stupides, stupides, stupides !
  Vous n’êtes pas des marchandises, des parchemins ou des semences: vous êtes
  des hommes. 
 Comme la graine, le corps tombe en décomposition une fois son cycle achevé.
  L’âme revient à sa Source pour être jugée vivante ou corrompue comme la chair
  puis, selon son état, elle va vers sa destinée. Ensuite, elle n’en ressort
  plus si ce n’est pour appeler le corps qui fut le sien à une unique
  résurrection; par celle-ci, ceux qui ont été corrompus dans la vie deviennent
  parfaitement corrompus pour l’éternité, avec l’âme et la chair corrompues
  qu’ils ont eues pendant leur seule et unique vie, qui ne peut se répéter. De
  même, ceux qui ont été "justes" dans la vie ressuscitent
  glorieux, incorruptibles, et élèvent leur chair à la gloire de leur esprit
  glorieux, en la spiritualisant, en la divinisant; c’est en effet par elle et
  avec elle qu’ils ont remporté la victoire, et il est juste qu’ils triomphent
  avec elle.
 
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 50>
  Vous
  êtes ici-bas des animaux raisonnables de par l’esprit que vous possédez, et
  qui obtient la vie également pour la chair dont il est victorieux. Dans
  l’autre vie, vous serez des esprits qui vivifieront la chair qui a remporté
  la victoire en restant sujette à l’esprit. La nature animale vient toujours
  en premier. C’est l’évolution véritable. Mais elle est unique. Ensuite vient
  la nature spirituelle, à partir de la nature animale qui a su, par les trois
  vertus, se rendre elle-même légère. 
 En fonction de la manière dont vous menez cette vie-ci, vous serez tels dans la
  seconde. Si ce qui est céleste a prévalu en vous, vous connaîtrez la nature
  de Dieu en vous et vous la posséderez, puisque Dieu sera votre possession
  éternelle. Mais si c’est le terrestre qui a prédominé, vous connaîtrez après
  la mort l’opacité, la mort, le gel, l’horreur, les ténèbres, tout ce qui est
  commun au corps qui descend dans la fosse. À cette différence près cependant:
  la durée de cette seconde et véritable mort est éternelle.
 
 
  Vous, mes frères, qui êtes héritiers de Dieu
  par volonté de Dieu, ne perdez pas cet héritage pour suivre la chair et le
  sang, ainsi que l’erreur mentale. 
 Je me suis moi-même trompé et je me suis opposé à la Vérité, j’ai persécuté le
  Christ. Mon péché m’est toujours présent, même dans la gloire de ce Royaume
  dont les portes m’ont été ouvertes par mon repentir, ma foi et mon martyre
  pour confesser le Christ et la vie immortelle. Mais quand la Lumière m’a jeté
  à terre, en se faisant connaître, j’ai abandonné l’erreur pour suivre la
  Lumière.
 
 En ce qui vous concerne, la Lumière s’est fait connaître à vous à travers
  vingt siècles de prodiges, que même le plus féroce négateur et le plus
  obstiné ne sauraient nier. Pourquoi voulez-vous donc rester dans l’erreur,
  alors que vous avez la chance d’avoir le témoignage de vingt siècles de
  manifestations divines ?
 
 
  Moi, qui suis témoin du Christ, je vous le
  jure: ni la chair ni le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu, mais
  uniquement l’esprit. Et, comme il est dit dans l’Évangile de notre
  Seigneur Jésus Christ, ce ne sont pas les enfants de ce
  siècle — entendez par là, mes frères, ceux qui sont dans le monde,
  autrement dit les terrestres —qui sont destinés à ressusciter et à se reposer
  en ayant une seconde vie sur terre. Seuls ressusciteront ceux qui sont dignes
  du second siècle, l’éternel: en d’autres termes, il s’agit de ceux qui ne
  pourront plus mourir puisqu’ils auront déjà vécu, mais qui, parce qu’ils ont
  obtenu la vie spirituelle et qu’ils sont devenus semblables aux anges et aux
  enfants du Très haut, n’ont plus d’appétit pour le mariage humain : leur âme désire pour seules noces celles avec
  Dieu-Amour pour seule possession celle de Dieu, pour seule demeure celle du
  ciel, pour seule vie celle qui se déroule dans la Vie. 
 Amen, amen, amen !
 
 Je vous le dis : croyez pour l’obtenir".
 
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 51> Ainsi, saint Paul est également venu. Bonté divine !
  Quel ouragan ! Je ne suis pas surprise que, par la véhémence de ses
  paroles, il ait confondu les Athéniens eux-mêmes, pourtant habitués à leurs
  orateurs ! Si Jean est un soupir de vent parfumé du ciel, Paul est un
  cyclone chargé de tous les éléments capables de faire plier les génies les
  plus arrogants.
 
 Je pense que le cycle est achevé. Si tout ce concerto de notes ne pénètre pas
  en eux (...), je ne sais ce qui pourra le faire. J’avais désiré une
  dictée sur ce sujet depuis des mois. J’ai attendu. Mais j’en ai reçu sept
  et, si j’étais certaines personnes, j’aurais l’impression d’être comme une
  souris prise au piège ou un oiseau dans le filet. L’évidence m’enserrerait de
  tous côtés.
 
 Je ne m’attendais pas à ce que saint Paul me parle lui aussi.
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