RETOURS AUX FICHES.
EMV 206.8.
EMV 335.17.
PRIÈRE DONNÉE
À MARIA VALTORTA
Très Saint Sang qui jaillis pour nous des veines du Dieu fait homme, descends
comme une rosée rédemptrice sur la Terre contaminée et sur les âmes que le
péché rend semblables à des lépreux.
Voilà : je t’accueille, Sang de mon Jésus, et je te répands sur l’Église, sur
le monde, sur les pécheurs, sur le Purgatoire.
Aide, réconforte, purifie, allume, pénètre et féconde, Oh ! Très divin Suc de
Vie. Et que l’indifférence et le péché ne t’empêchent pas de couler.
Au contraire, pour le petit nombre de ceux qui t’aiment, pour le nombre
infini de ceux qui meurent sans toi, accélère et répands sur tous cette très
divine pluie afin qu’on vienne à toi confiant en la vie, que par toi on soit
pardonné dans la mort, qu’avec toi on entre dans la gloire de ton Royaume.
Ainsi soit-il.
|
108> Jésus dit :
"Soyez parfaits, vous tous que j’aime
d’un amour privilégié. Vivez en anges, vous qui constituez ma cour sur
terre".
Si l’invitation aimante à être parfaits comme mon Père
est faite à tous, elle devient un doux commandement pour ceux que j’ai
choisis pour mes amis et intimes. Être de mes disciples — non au sens général
qui s’applique à tous les chrétiens, mais au sens propre du nom dont
j’appelais mes douze disciples et amis — est un grand honneur mais qui
comporte un grand devoir.
La petite perfection
ne suffit plus, c’est-à-dire ne pas commettre de fautes graves et obéir à la
Loi dans ses règles les plus spécifiques. Il faut atteindre aux raffinements
de la perfection, observer la Loi dans ses plus délicates nuances, je dirais
même l’anticiper avec quelque chose en plus. Comme les enfants qui ne
se contentent pas d’aller vers la maison du père en marchant à côté de celui
qui les y amène, mais qui passent devant en courant, tout joyeux, surmontant
la fatigue et les obstacles d’un sentier plus ardu pour pouvoir arriver plus vite,
car leur amour les éperonne.
La maison de votre Père est au Ciel; l’amour est ce qui vous éperonne à
surmonter, en volant, toute difficulté pour atteindre rapidement le Ciel
où le Père vous attend, les bras déjà ouverts, prêts à vous étreindre. Donc,
non seulement mon disciple doit obéir à la Loi dans les choses importantes
que j’ai imposées à tous, mais il doit interpréter mon désir, même non
exprimé, que vous fassiez le maximum de bien que vous pouvez, désir que
l’amant comprend car l’amour est lumière et savoir.
Je vais maintenant t’expliquer deux points
de l’Évangile, l’un de Matthieu
et l’autre de Luc.
En réalité, il s’agit d’une seule parabole, mais exprimée avec quelques
différences. Il ne faut pas s’étonner qu’on trouve de telles différences chez
mes évangélistes.
Haut de page
109> Lorsqu’ils écrivaient ces pages,
c'étaient encore des hommes, déjà élus mais pas encore glorifiés. Ils
pouvaient donc commettre des bévues, faire des erreurs, de forme et non de
substance. Il n’y a que dans la gloire de Dieu qu’on ne se trompe plus. Mais
pour l’atteindre, ils devaient encore beaucoup lutter et souffrir.
Un seul des évangélistes rapporte ce que je dis avec une exactitude
phonographique. Mais c’était le pur et
l’amoureux. Réfléchis à cela. La pureté et
la charité sont si puissantes qu’elles permettent de comprendre, de se
rappeler, de transmettre ma parole sans erreur, pas même d’une virgule ou
d’une réflexion. Jean était une âme sur laquelle l’Amour écrivait ses
paroles, et il pouvait le faire car l’Amour ne se pose que sur les cœurs purs
et n’a de contact qu’avec eux, et Jean était une âme virginale, aussi pure
que celle d’un petit enfant. J’ai n’ai pas confié ma Mère à Pierre, mais à
Jean, car la Vierge devait rester avec le vierge. Souviens-toi de ceci : Dieu
ne communique pas les substances spirituelles qui rendent à l’âme cette
fraîcheur candide, laquelle attire mon regard et obtient ma parole, à qui n’a
pas la pureté du cœur, conservée depuis la naissance ou regagnée par un
travail assidu de pénitence et d’amour.
Donc, mes évangélistes
racontent qu’un personnage — l’un nous dit que c’est un roi, l’autre laisse
entendre qu’il s’agit d’un riche seigneur — donna un grand banquet,
probablement de noces, et y invita un grand nombre d’amis. Mais ceux-ci
alléguèrent des excuses, dit Luc, et s’en moquèrent, renchérit Matthieu.
Malheureusement, avec votre Dieu vous n’alléguez même pas d’excuses et vous
répondez souvent à ses invitations en vous en moquant.
Alors le seigneur du banquet, après avoir puni les mal élevés, pour ne pas
gaspiller les aliments déjà préparés, envoya ses serviteurs chercher tous les
pauvres, les boiteux, les estropiés, les aveugles qui étaient autour de la
maison, en attente des restes, ou qui accouraient de partout, partagés entre
la crainte et le besoin. Il ordonna de leur ouvrir la salle et de les faire
asseoir à table après les avoir lavés et vêtus comme il se doit. Mais la
salle n’était pas encore pleine. Alors le riche seigneur ordonne aux
serviteurs de sortir de nouveau et d’inviter n’importe qui, même en utilisant
une douce violence. Entrent ainsi, non seulement les pauvres qui errent dans
le voisinage des riches, mais aussi ceux qui n’y pensent pas, convaincus
de ne pas être connus du seigneur et de n’avoir besoin de rien.
Haut de page
110> Quand
la salle fut comble, le riche seigneur entra et il remarqua un invité - on ne
précise pas si c’était un pauvre ou un passant, mais c’est un détail sans
importance — qui avait enlevé son habit de noces, ce qui fait penser que c’était
un passant riche et orgueilleux et non un pauvre convaincu d’être un
nécessiteux. Alors le seigneur indigné, voyant qu’on méprisait son don et
qu’on piétinait le respect dû à la demeure de l’hôte, le fit chasser car
aucune contamination ne doit entrer dans la salle de noces.
Maintenant je vais t’expliquer la double parabole.
Les invités sont ceux que j’appelle par une
vocation spéciale, une grâce gratuite que j’accorde comme une invitation à
l’intimité avec moi-même dans mon palais, comme élection à ma Cour. Les
pauvres, les aveugles, les manchots, les difformes sont ceux qui n’ont pas
reçu d’appel spécial ou d’aide particulière, qui, par leurs seuls moyens,
n’ont pas pu conserver ou obtenir la santé et la richesse spirituelles, mais,
au contraire, ont aggravé leur malheur par de naturelles imprudences. Ce
sont, en d’autres termes, les pauvres pécheurs, les âmes faibles et difformes
qui n’osent se présenter à la porte, mais rôdent aux alentours du palais en
attendant une miséricorde qui leur redonne des forces. Les passants pressés,
qui ne se soucient pas de ce qui se passe dans la demeure du Seigneur, sont
ceux qui vivent dans les religions plus ou moins révélées ou dans leur
religion personnelle qui s’appelle argent, affaires, richesses. Ceux-ci
croient ne pas avoir besoin de me connaître.
Or, on constate que souvent ceux qui ont été appelés négligent mon appel, s’en
désintéressent, préfèrent s’occuper de choses humaines au lieu de se
consacrer aux choses surnaturelles. Alors je fais entrer les pauvres, les
aveugles, les boiteux, les difformes; je les revêts de l’habit de noces, je
les fais asseoir à ma table, je les déclare mes invités et je les traite en
amis. Et j’appelle aussi ceux qui sont en dehors de mon Église, je les attire
avec insistance et courtoisie, je les contrains même avec une douce violence.
Dans mon Royaume, il y a de la place pour tout le
monde, et ma joie consiste à vous faire entrer nombreux. Mais malheur à ceux que
j’ai élus par vocation et qui me négligent, préférant se consacrer à des
choses naturelles. Et malheur à ceux qui, accueillis avec bienveillance même
s’ils ne le méritaient pas, et revêtus par ma magnanimité de la grâce qui
recouvre et annule les laideurs, enlèvent leur habit de noces, manquant ainsi
de respect envers moi et ma demeure où rien d’indigne ne doit circuler. Ils
seront expulsés du Royaume car ils auront piétiné le don de Dieu.
Haut de page
111> Des
fois, parmi les pécheurs et les convertis, je vois des âmes si belles et si
reconnaissantes que je les choisis pour épouses à la place des autres que
j’avais appelées et qui m’ont repoussé.
Toi, Maria, tu étais une pauvresse, une
mendiante affamée, anxieuse, sans vêtements. Après avoir essayé par toi-même
de rassasier ta faim, de calmer ton anxiété, de recouvrir tes misères, sans y
réussir, tu t’es approchée de ma demeure ayant compris qu’en elle seule il
y a paix et réconfort véritable. Et moi, je t’ai accueillie, te mettant à
la place d’une autre qui, appelée par moi, a rejeté la grâce,
et te voyant reconnaissante et pleine de bonne volonté, je t’ai choisie pour
épouse. L’épouse ne reste pas dans la salle de banquet. Elle pénètre dans la
chambre de l’époux et en découvre les secrets. Mais malheur à toi si la bonne
volonté et la reconnaissance s’assoupissaient en toi. Tu dois continuer à
travailler pour me plaire toujours davantage. Travailler pour toi, pour me
remercier de t’avoir appelée; travailler pour l’autre âme, qui a repoussé les
noces mystiques, pour qu’elle se convertisse et revienne à moi. Qui c’est, tu
le sauras un jour.
Maintenant, nourris-toi à ma table, habille-toi de mes vêtements,
réchauffe-toi à mon feu, repose-toi sur mon cœur, console-moi des défections
des élus, aime-moi par reconnaissance, aime-moi pour réparer, aime-moi pour
obtenir, aime-moi pour augmenter tes mérites. Je donne la robe nuptiale à celle
que j’aime d’un amour de prédilection. Mais la bien-aimée doit, par une vie
d’une perfection angélique, l’orner toujours plus. Tu ne dois jamais dire
:’C’est assez’. Ton Époux et Roi est un tel Seigneur que la robe nuptiale de
la mariée doit être garnie de pierres précieuses afin d’être digne d’habiller
l’élue appelée à s’asseoir dans le palais de son Seigneur".
Jésus dit encore :
“Cette fois, je me montre à toi sous un autre aspect. L’Eucharistie est Chair, mais
elle est Sang aussi. Me voici sous l’aspect du Sang. Regarde comme il exsude
et ruisselle sur mon visage défiguré, comme il coule le long de mon cou, sur
ma poitrine, sur ma tunique, doublement rouge car trempée de mon Sang.
Regarde comme il mouille mes mains liées et descend jusqu’aux pieds, au sol.
Je suis vraiment celui qui presse le raisin dont parle le prophète, mais
c’est moi que mon amour a pressé. Bien peu nombreux sont ceux qui savent
évaluer le prix infini de ce Sang, que j’ai prodigué jusqu’à la dernière
goutte pour l’Humanité, et jouir de ses très puissants mérites.
Haut de page
112> Je demande maintenant à celui qui
sait le regarder et comprendre d’imiter Véronique
et d’essuyer avec son amour le visage ensanglanté de son Dieu. Je demande
maintenant à celui qui m’aime de panser avec son amour les blessures que les
humains ne cessent de me faire. Je demande maintenant surtout de ne
pas laisser ce Sang se perdre, de le recueillir avec une attention infinie,
jusqu’à la plus petite goutte, et de le répandre sur ceux qui ne se soucient
pas de mon sang.
Au cours du mois qui s’achève, je t’ai beaucoup parlé de mon Cœur et de mon
Corps dans le Sacrement. Maintenant, pendant le mois de mon Sang, je te ferai
prier à mon Sang. Dis donc ceci :
"Très Saint Sang qui jaillis pour nous
des veines du Dieu fait homme, descends comme une rosée rédemptrice sur la Terre
contaminée et sur les âmes que le péché rend semblables à des lépreux. Voilà
: je t’accueille, Sang de mon Jésus, et je te répands sur l’Église, sur le
monde, sur les pécheurs, sur le Purgatoire. Aide, réconforte, purifie,
allume, pénètre et féconde, Oh ! Très divin Suc de Vie. Et que l’indifférence
et le péché ne t’empêchent pas de couler. Au contraire, pour le petit nombre
de ceux qui t’aiment, pour le nombre infini de ceux qui meurent sans toi,
accélère et répands sur tous cette très divine pluie afin qu’on vienne à toi
confiant en la vie, que par toi on soit pardonné dans la mort, qu’avec toi on
entre dans la gloire de ton Royaume. Ainsi soit-il".
Ça suffit maintenant. À ta soif spirituelle je tends mes veines ouvertes.
Bois à cette source. Tu connaîtras le Paradis et la saveur de ton Dieu,
saveur qui ne te manquera jamais si tu sais toujours venir à moi les lèvres
et l’âme purifiées par l’amour.”
Mon Jésus avait commencé à parler à quatre
heures du matin, dans les pauses de mon demi-sommeil. La parole descendait
comme une goutte de lumière dans les réveils et s’abîmait dans les retours du
sommeil parce que je suis si fatiguée, si épuisée... C’était comme si Jésus
était penché sur mon lit et me disait un mot de temps en temps. Même quand
vint l’heure de m’asseoir et de bouger, secouant le sommeil, ces mots qui
avaient été répétés maintes fois, comme le refrain d’une berceuse
spirituelle, brillèrent vivement dans mon esprit. Ce sont les deux premières
phrases du premier passage du 28 : “Soyez parfaits... Vivez en anges”.
Derrière elles se déroulèrent les autres phrases. Il restait bien peu à dire
quand vous
êtes arrivé avec la Sainte Communion. Et tout était fini peu
après.
Haut de page
113> L’autre passage, comme vous pouvez
facilement comprendre, est une vue intérieure (est-ce que ça se dit ?) de mon
Jésus blessé et ruisselant de sang. Ce n’est pas le beau Jésus des autres
fois, vêtu de blanc, ordonné, majestueux, ni l’Enfant resplendissant de la
dernière fois, qui souriait du sein de sa Marie.
C’est un Jésus triste, très triste, dont les larmes se mêlent au sang,
un Jésus contusionné, dépeigné, sale, la tunique déchirée, les mains liées et
la couronne bien enfoncée sur la tête. Je vois distinctement la couronne de
grosses épines, pas longues mais serrées, qui pénètrent dans les chairs et
les écorchent. Chaque cheveu a sa goutte de sang et le sang ruisselle du
front sur les yeux, le long du nez, descend le long de la barbe et du cou,
sur la tunique, tombe goutte à goutte sur les mains et semble plus rouge tant
elles sont pâles, mouille la terre après avoir mouillé les pieds. Mais le
plus triste à voir est le regard... Il demande pitié et amour, et trahit sous
une mansuétude résignée, une douleur infinie.
|