"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 6.372 - Giorno di Parasceve. Uno scampato pericolo e il coraggio di Maria di Magdala.

 3.371 - Preparation Day. The Morning.

 4.372- El día de la Parasceve. Despertar en el palacio de Lázaro.

  7.419 - Während des Rüsttags (Erster Teil: Am Morgen).


Vendredi 16 mars 29 (14 Adar II 3789)
Jérusalem, palais de Lazare.


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 Descriptif du Palais de Lazare à Jérusalem qui peut loger 200 personnes.

 Jésus se prépare mentalement à sa Passion.

 Les dons (talents particuliers).



Le Palais de Lazare.

Dans "l'Énigme Valtorta", Jean-François Lavère a identifié le Palais de Lazare avec l'actuel Wohl Archaeological Museum de Jérusalem. Ce Palais a été mis à jour en 1983, soit quarante ans après ce descriptif de Maria Valtorta. Il correspond tout-à-fait à la réalité découverte. D'autre part, ce bâtiment princier se situe au point culminant de la colline de Sion : seul endroit d'où 'on peut voir le panorama décrit ici par Maria Valtorta


 Voir aussi l'infographie de Carlos Martinez.

Accueil >> Plan du Site >> Sommaire du Tome.

Ancienne édition : Tome 5, chapitre 62.
Nouvelle édition : Tome 6, chapitre 372.

372
Le jour de la Parascève. Un danger évité, et le courage de Marie de Magdala.

Le mercredi 30 janvier 1946.

99/100>  372.1 – Dans le palais de Lazare transformé en dortoir pour cette nuit, on voit des hommes qui dorment un peu partout. On ne voit pas de femmes. Peut-être les a-t-on conduites dans les pièces au-dessus. L'aube claire blanchit lentement la ville, pénètre dans les cours du palais, éveille les premiers pépiements timides dans les feuillages des arbres qui les ombragent, et les premiers roucoulements des pigeons qui dorment dans l'encadrement de la corniche. Mais les hommes ne s'éveillent pas. Fatigués et rassasiés de nourriture et d'émotions, ils dorment et rêvent...    

Jésus sort sans bruit dans le vestibule et passe de là dans la cour
d'honneur. Il se lave à une source claire qui chante en son milieu dans un carré de myrte au pied duquel il y a des petits lys très semblables à ce qu'on appelle des muguets français. Il met de l'ordre dans sa toilette et, toujours sans faire de bruit, il se dirige vers l'escalier qui mène aux étages supérieurs et à la terrasse au-dessus de la maison. Il monte là-haut pour prier, pour méditer... 

Il va et vient lentement, et il n'y a pour le voir que les pigeons
qui, en allongeant le cou et en s'inclinant, semblent se demander l'un à l'autre : "Qui est Celui-ci ?" Puis il s'appuie au muret et se tient recueilli en Lui-même, immobile. Enfin il lève la tête, peut-être surpris par le premier rayon du soleil qui se lève derrière les collines qui cachent Béthanie et la vallée du Jourdain, et il regarde le panorama qui s'étend à ses pieds.    

 372.2 – Le palais de Lazare est certainement sur une des si nombreuses élévations de terrain qui font des rues de Jérusalem une succession de montées et de descentes, spécialement dans les moins belles. Presque au centre de la ville, mais légèrement incliné vers le sud-ouest.         

Il est établi sur une belle route qui débouche sur le Siste, formant avec lui un T, et domine la ville basse. En face de lui, Bézéta,
le Moriah et Ophel, et derrière ceux-ci la chaîne de l'Oliveraie; en arrière et appartenant déjà à l'endroit où il s'élève, le mont Sion, alors que sur les deux côtés le regard s'étend au sud vers les collines du midi, alors qu'au nord Bézéta cache une grande partie du panorama. Mais au-delà de la vallée du Gihôn, la tête chauve du Golgotha émerge jaunâtre dans la lumière rosé de l'aurore, toujours lugubre même dans cette lumière joyeuse.    

 Jésus la regarde... Son regard, bien que plus viril et plus pensif, me rappelle celui de la lointaine vision de Jésus à douze ans, dans la vision de la discussion avec les docteurs. Mais maintenant, comme alors, ce n'est pas un regard effrayé. Non. C'est le digne regard d'un héros qui regarde le champ de sa dernière bataille. 

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101> Puis il se tourne pour regarder les collines au sud de la ville et il dit : "La maison de Caïphe !" et du regard, il trace tout un itinéraire de cet endroit au Gethsémani, et puis au Temple, et puis il regarde encore au-delà de l'enceinte de la ville vers le Calvaire... Le soleil, pendant ce temps, s'est levé et la ville est toute illuminée... 

 372.3 – Voilà qu'au portail du palais on frappe une série ininterrompue de coups vigoureux. Jésus se penche pour voir, mais la corniche fait fortement saillie, alors que le portail est très en retrait dans le mur épais, aussi il ne peut voir qui frappe. En revanche, il entend tout de suite les cris des dormeurs qui se réveillent pendant que le portail ouvert par Lévi se referme avec fracas. Et puis il entend son Nom prononcé par un nombre de voix d'hommes et de femmes... Il se hâte de descendre pour leur dire :    

"Me voici. Que voulez-vous ?"
  

Ceux qui l'appelaient, dès qu'ils l'entendent, prennent d'assaut l'escalier qu'ils gravissent en courant et en criant. Ce sont les apôtres et les plus anciens disciples et au milieu d'eux se trouve Jonas, qui habite le Gethsémani. Ils parlent tous à la fois, et on ne comprend rien.          

Jésus doit leur imposer fermement de s'arrêter et de se taire pour pouvoir les calmer. Il les rejoint pour leur dire tout de suite :    

"Qu'arrive-t-il ?" 

Un autre vacarme produit par l'émotion, inutile, car incompréhensible. Derrière ceux qui crient, apparaissent des visages tristes ou étonnés de femmes et de disciples...

"Ne parlez qu'un seul à la fois. Toi, Pierre, commence."     

"Jonas est venu... Il a dit qu'ils étaient si nombreux et ils t'ont cherché partout. Lui a été mal toute la nuit, et à l'ouverture des portes, il est allé chez Jeanne et il a su que tu étais ici. Mais comment allons-nous faire ? La Pâque nous devons pourtant la faire !"          

Jonas de Gethsémani corse la nouvelle en disant :  

"Oui, ils m'ont maltraité aussi. J'ai dit que je ne savais pas où tu étais, que peut-être tu n'allais pas revenir. Mais ils ont vu vos vêtements et ils ont compris que vous seriez revenus au Gethsémani. Ne me fais pas de mal, Maître ! Je t'ai toujours logé avec amour, et cette nuit j'ai souffert à cause de Toi. Mais... mais..."         

"N'aie pas peur ! Je ne te mettrai plus en danger dorénavant. Je ne séjournerai plus dans ta maison. Je me bornerai à venir en passant, pendant la nuit, pour prier... Tu ne peux pas me le défendre..."       

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102> Jésus est très doux envers Jonas de Gethsémani, tout apeuré.       

 372.4 – Mais la voix d'or de Marie de Magdala l'interrompt avec véhémence :        

"Depuis quand, ô homme, as-tu oublié que tu es serviteur et que c'est notre condescendance qui te permet de te donner des airs de maître ? À qui appartiennent la maison et l'oliveraie ? Il n'y a que nous qui puissions dire au Rabbi : "Ne viens pas faire du tort à nos biens". Mais nous ne le disons pas. Parce que ce serait un très grand bien si pour le chercher, Lui, les ennemis du Christ détruisaient les arbres, les murs et même faisaient crouler les corniches, car tout serait détruit pour avoir reçu à demeure l'Amour, et l'Amour donnerait son amour à nous ses fidèles amis. Mais qu'ils viennent ! Qu'ils détruisent ! Qu'ils piétinent ! Qu'est-ce que cela fait ? Il suffit qu'il nous aime et qu'il soit indemne !"

Jonas est pris entre la peur des ennemis et celle de sa fougueuse maîtresse, et il murmure :         

"Et s'ils font du mal à mon fils ?..."      

Jésus le réconforte :       

"Ne crains pas, te dis-je. Je ne séjournerai plus. Tu peux dire à ceux qui le demandent que le Maître n'habite plus au Gethsémani... Non, Marie ! C'est bien ainsi. Et laisse-moi faire ! Je te suis reconnaissant de ta générosité... Mais ce n'est pas mon heure, ce n'est pas encore mon heure ! Je suppose qu'il y avait des pharisiens..." 

"Et des sanhédristes, et des hérodiens, et des sadducéens... et des soldats d'Hérode... et... tous... tous... Je ne puis m'empêcher de trembler de peur... Pourtant, tu le vois, Seigneur ? Je suis accouru pour te prévenir... chez Jeanne... puis ici..."         

L'homme tient à faire remarquer que c'est en risquant sa tranquillité qu'il a fait son devoir envers le Maître.

Jésus sourit d'une bonté compatissante et il dit:      

"Je le vois ! Je le vois ! Que Dieu t'en récompense. Maintenant va en paix à ta maison. Je t'enverrai dire où envoyer les sacs, ou j'enverrai Moi-même quelqu'un pour les prendre."    

L'homme s'en va et, sauf Jésus et Marie très Sainte, personne ne lui épargne les reproches et les moqueries. Salés sont ceux de Pierre, très salés ceux de l'Iscariote, ironiques ceux de Barthélemy. Jude Thaddée ne parle pas, mais lui jette un de ces regards ! Les murmures et les regards de reproche l'accompagnent même dans les rangs des femmes, pour se terminer à la fusée finale de Marie de Magdala qui à l'inclination du serviteur paysan répond :        

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103> "Je ferai savoir à Lazare que pour le banquet... il aille se procurer des poulets bien engraissés sur les terres du Gethsémani."      

"Je n'ai pas de poulailler, maîtresse." 

"Toi, Marc et Marie : trois magnifiques chapons !"  

Tout le monde se met à rire pour cette sortie sans douceur et... expressive de Marie de Lazare qui est furieuse de voir apeurés des gens qui dépendent d'elle, et la privation du Maître, obligé de renoncer au doux nid du Gethsémani.        

"Ne te fâche pas, Marie ! Paix ! Paix ! Tout le monde n'a pas ton cœur !"

"Oh ! non, malheureusement ! Si tous avaient mon cœur, Rabbouni ! Les lances elles-mêmes et les flèches décochées contre moi ne me sépareraient pas de Toi !"     

Un murmure parmi les hommes... Marie le saisit et elle répond vivement :        

"Oui. Nous le verrons ! Et espérons que ce sera bientôt, si cela peut servir à vous apprendre le courage. Rien ne me fera peur, si je puis servir mon Rabbi ! Servir ! Oui ! Servir ! Et c'est aux heures du danger que l'on sert, frères ! Aux autres... Oh ! Aux autres, ce n'est pas servir ! C'est jouir !... Et ce n'est pas pour le plaisir que l'on doit suivre le Messie !"       

Les hommes baissent la tête, piqués par cette vérité.          

 372.5 – Marie traverse les rangs et vient en face de Jésus.  

"Que décides-tu, Maître ? C'est la Parascève
[1]. Où sera ta Pâque ? Commande... et, si j'ai trouvé grâce auprès de Toi, permets-moi de t'offrir un de mes cénacles, de penser à tout..."     

"Tu as trouvé grâce auprès du Père des Cieux, grâce donc auprès du Fils du Père, auquel est sacré tout mouvement du Père. Mais si j'accepte le cénacle, laisse-moi aller au Temple pour immoler l'agneau, en bon Israélite..."   

"Et s'ils t'arrêtent ?" disent plusieurs. 

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104> "Ils ne me prendront pas. La nuit, dans l'obscurité, comme font les scélérats, ils peuvent l'oser. Mais au milieu des foules qui me vénèrent, non. Ne devenez pas lâches !..."         

"Oh ! Puis maintenant il y a Claudia !" crie Judas. "Le Roi et le Royaume ne sont plus en péril !..."      

"Judas, je t'en prie ! Ne les fais pas crouler en toi ! Ne leur dresse pas d'embûches en toi. Mon Royaume n'est pas de ce monde. Je ne suis pas un roi comme ceux qui sont sur les trônes. Mon Royaume est spirituel. Si tu l'abaisses à la mesquinerie d'un royaume humain, tu lui dresses des embûches et tu le fais crouler en toi."         

"Mais Claudia !..."

"Claudia est une païenne. Elle ne peut donc connaître la valeur de l'esprit. C'est beaucoup si elle voit et appuie Celui qui, pour elle, est un Sage... Beaucoup en Israël ne me prennent même pas pour un sage !... Mais tu n'es pas païen, mon ami ! Ta rencontre providentielle avec Claudia, fais qu'elle ne devienne pas pour toi un dommage. De même qu'il ne faut pas te comporter de telle sorte qu'un don de Dieu destiné à raffermir ta foi et ta volonté de servir le Seigneur devienne pour toi un malheur spirituel."       

"Et comment cela serait-il possible, Seigneur ?"      

 "Facilement. Et pas en toi seulement. Si un don accordé pour secourir la faiblesse de l'homme, au lieu de le fortifier et de lui faire désirer toujours plus le bien surnaturel, ou même simplement le bien moral, sert à l'appesantir du poids des appétits humains et à l'écarter loin de la voie droite, sur des chemins qui le font descendre, alors le don devient dommageable. L'orgueil suffit pour rendre un don dommageable. Il suffit d'être désorienté par une chose qui vous exalte et vous fait perdre de vue la Fin suprême et bonne, pour rendre un don dommageable. En es-tu convaincu ? La venue de Claudia doit te donner seulement la force d'une considération. Celle-ci : si une païenne a senti la grandeur de ma doctrine et la nécessité de son triomphe, toi, et avec toi tous les disciples, c'est avec une plus grande force que vous devez sentir tout cela et, en conséquence, vous y donner tout entiers. Mais toujours spirituellement. Toujours...

 372.6 – Et maintenant, décidons. Où dites-vous qu'il serait bien de consommer la Pâque. Je veux que votre esprit soit en paix pour cette Cène rituelle, pour entendre Dieu qu'on n'entend pas dans le trouble.  

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105> Nous sommes nombreux, mais il me serait doux que nous soyons tous ensemble pour vous faire dire : "Nous avons consommés une Pâque avec Lui". Choisissez donc un endroit où, nous divisant selon les règles rituelles, de façon à former des groupes suffisants pour consommer chacun son propre agneau, on puisse pourtant dire : "Nous étions unis, et chacun pouvait entendre la voix de l'autre frère".  

On nomme tel et tel autre endroit. Mais les sœurs de Lazare l'emportent.        

"Oh ! Seigneur ! Ici ! Nous enverrons prendre notre frère. Ici ! Nombreuses sont les salles et les pièces. Nous serons ensemble, en suivant le rite. Accepte, Seigneur ! Le palais a des salles qui peuvent recevoir deux cent personnes réparties par groupes de vingt. Et nous ne sommes pas si nombreux. Fais-nous ce plaisir, Seigneur ! Pour notre Lazare si triste... si malade..." et les deux sœurs pleurent en terminant : "...Qu'on ne peut penser qu'il fasse une autre Pâque..."    

"Qu'en dites-vous ? Pensez-vous qu'il faut l'accorder aux sœurs si bonnes ?" dit Jésus en s'adressant à tout le monde.       

"Moi, je dirais oui" dit Pierre.   

"Moi aussi" dit l'Iscariote en même temps que beaucoup d'autres.          

Ceux qui ne disent rien consentent.



"Chargez-vous-en, alors. Et nous, allons au Temple pour montrer que celui qui est sûr d'obéir au Très-Haut n'a pas peur et n'est pas lâche. Allons, et ma paix à ceux qui restent."         

Jésus descend le reste de l'escalier, traverse le vestibule et sort
avec les disciples dans la rue pleine de monde.

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Fiche mise à jour le 04/03/2024.

 



[1] PARASCÈVE : C’était la préparation que l’on faisait la veille du sabbat pendant lequel toute activité était interdite, activité était interdite, y compris préparer le repas. L’œuvre de Maria Valtorta, en accord avec Marc 15, 42, donne le nom de parascève au jour qui précède le sabbat (par exemple en EMV 609.34). Mais il arrive souvent que, pour être mieux comprise, (comme nous le dirons dans la note d’EMV 591.6), elle l’appelle vendredi (comme en EMV 93.3, EMV 174.17 et à d’autres passages). Ça pouvait aussi être jour de marché, comme on le voit en EMV 83.3.