Le lundi 28 février 1944.
216> 34.1 - Mon conseiller intérieur
me dit :
«Ces contemplations que tu vas recevoir et que je vais te présenter, appelle-les “
les Évangiles de la foi ” car, pour toi comme pour les autres, ils viendront
mettre en lumière la puissance de la foi et de ses fruits, et vous confirmer
dans votre foi en Dieu.»
34.2 - Je vois la petite ville
de Bethléem, toute blanche et rassemblée comme une couvée de poussins sous la
lumière des é toiles. Deux rues principales s’y coupent à angle droit, l’une
venant de l’extérieur du bourg – c’est la grand-route qui continue plus loin,
– l’autre qui le traverse d’un bout à l’autre, mais pas au-delà. D’autres
ruelles sillonnent cette bourgade, sans la moindre trace d’un plan
d’urbanisme tel que nous le concevons ; elles s’adaptent plutôt aux
différences de niveaux du sol et aux maisons édifiées çà et là, au gré des
accidents du sol et des caprices des constructeurs. Tournées parfois vers la
droite, parfois vers la gauche, ou encore de biais par rapport à la rue qui
les borde, ces maisons l’obligent à ressembler à un ruban sinueux au lieu
d’être rectiligne entre un point et un autre.
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217> De temps en temps, on
rencontre une petite place, soit pour un marché, soit pour une fontaine, ou
encore – parce que les bâtiments sont construits au petit bonheur –, un
espace libre sur lequel on ne peut rien construire.
À l’endroit où, à ce qu’il me semble, je dois m’arrêter plus
particulièrement, se trouve précisément l’une de ces places irrégulières.
Elle devrait être carrée ou du moins rectangulaire. Elle se présente au
contraire sous la forme d’un trapèze si bizarre qu’on dirait un triangle
coupé au sommet. Du côté le plus long – la base du triangle – se dresse un
bâtiment large et bas. C’est le plus important du village. Du dehors, c’est
une muraille lisse et nue sur laquelle s’ouvrent deux portes cochères
actuellement bien fermées. À l’intérieur en revanche, de nombreuses fenêtres
au premier étage donnent sur la cour carrée, tandis que, au-dessous, des
portiques entourent des cours jonchées de paille et de détritus, avec des
vasques pour abreuver les chevaux et les autres animaux. Les colonnes
rustiques des portiques portent des anneaux pour attacher les bêtes et, sur
un côté, se trouve un vaste hangar pour abriter troupeaux et montures. Je
comprends qu’il s’agit de l’auberge de Bethléem.
Sur deux autres côtés de même longueur se trouvent des maisons et des
maisonnettes, les unes précédées d’un petit jardin et d’autres pas, car
certaines ont la façade tournée vers la place, et d’autres, vers l’arrière.
Sur le côté plus étroit, face au caravansérail, se dresse une unique
maisonnette avec, au milieu de la façade, un escalier extérieur qui donne
accès aux chambres de l’étage habité. Comme c’est la nuit, elles sont toutes
fermées et, vu l’heure, les rues sont désertes.
34.3 - Je vois s’intensifier la
clarté de la nuit qui descend d’un ciel semé d’étoiles, toujours si belles
dans le ciel d’Orient, si vives et grandes qu’elles en paraissent toutes
proches ; on a l’impression qu’on pourrait aisément les atteindre, les
toucher du doigt, ces fleurs qui brillent sur le velours du firmament… Je
lève les yeux pour comprendre quelle est la source de cette intensité de
lumière. Une étoile d’une taille insolite qui la fait ressembler à une petite
lune s’avance dans le ciel de Bethléem. Par là même, les autres paraissent
s’éclipser et lui céder le passage comme des servantes sur le parcours d’une
reine, tant son éclat les surpasse et les fait disparaître.
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218> Son noyau ressemble à un
énorme saphir, éclairé de l’intérieur par un soleil ; il en sort une traînée
lumineuse où prédomine un bleu céleste, mais où se fondent les blonds des
topazes, les verts des émeraudes, l’éclat irisé des opales, les clartés
sanguines des rubis et le doux scintillement des améthystes. On retrouve
toutes les pierres précieuses de la terre dans cette traînée qui balaye le
ciel d’un mouvement rapide et ondulant comme si elle était vivante. Mais la
couleur prédominante qui semble pleuvoir du globe de l’étoile, c’est la teinte
paradisiaque de saphir clair qui vient colorer d’un bleu argenté les maisons,
les rues et le sol de Bethléem, ce berceau du Sauveur. Elle n’a plus rien de
la pauvre bourgade qui, pour nous, est plus petite qu’un village rural. C’est
une cité fantastique de conte de fées où tout est d’argent. Même l’eau des
fontaines et des vasques ressemble à du diamant liquide.
C’est en rayonnant avec encore plus d’éclat que l’étoile s’arrête sur la
petite maison qui se trouve du côté le plus étroit de la place. Ni ses
occupants ni les villageois ne la voient, parce qu’ils dorment dans leurs
maisons bien closes. Cependant, les palpitations lumineuses de l’astre
s’accélèrent, son sillage ondule et tourbillonne plus fort en traçant presque
des demi-cercles dans le ciel, qui s’illumine tout entier sous l’effet de
cette poussière d’étoiles qu’elle entraîne, ce filet de pierres précieuses
qui resplendissent de mille couleurs sur les autres étoiles, comme pour leur
communiquer un message de joie.
La maison tout entière est baignée de ce feu liquide de joyaux. Le toit de la
petite terrasse, l’escalier de pierre grise, la petite porte, tout ne forme
qu’un bloc d’argent pur saupoudré d’une poussière de diamants et de perles.
Aucun palais royal sur terre n’a jamais eu et n’aura jamais d’escalier pareil
à celui-ci, fait pour recevoir le passage des anges et pour servir à la Mère,
qui est Mère de Dieu. Ses petits pieds de Vierge immaculée peuvent se poser
sur cette éclatante blancheur, ses petits pieds destinés à se poser sur les
marches du trône de Dieu. Mais la Vierge ignore tout. Elle veille à côté du
berceau de son Fils et prie. Son âme recèle des splendeurs qui surpassent
celles dont l’étoile embellit toutes choses.
34.4 - Un cortège s’avance dans
la rue principale : chevaux harnachés et d’autres guidés à la main,
dromadaires et chameaux, les uns montés, les autres chargés de bagages. Le
bruit des sabots ressemble à de l’eau qui clapote en heurtant les pierres
d’un torrent.
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219> Parvenus sur la place,
tous s’arrêtent. Sous le rayonnement de l’étoile, ce cortège est d’une
splendeur fantastique : les ornements des riches montures, les vêtements
des cavaliers, les visages, les bagages, tout resplendit en ravivant et en
unissant au scintillement de l’étoile l’éclat du métal, du cuir, de la soie,
des fourrures et des joyaux. Les yeux rayonnent, les bouches rient, car une
autre splendeur s’est allumée dans les cœurs, celle d’une joie surnaturelle.
Pendant que les serviteurs se dirigent vers le caravansérail avec les
animaux, trois personnages de la caravane descendent
de leur monture respective, qu’un serviteur emmène aussitôt, et marchent vers
la maison.
Ils se prosternent, face contre terre, et baisent le sol. Ce sont trois
personnages puissants, leurs riches vêtements le prouvent. À peine descendu
de son chameau, l’un d’eux, à la peau très foncée, se drape dans un superbe vêtement de soie blanche. Son front
est ceint d’un cercle d’or et de sa ceinture pend un poignard ou une épée
dont la garde s’orne de pierres précieuses. Les deux autres sont descendus de
leurs magnifiques chevaux. L’un d’eux est revêtu d’une tunique rayée, très belle, où domine le
jaune. Cet habit est comme un long domino garni d’une capuche et d’un cordon
qui semblent faits tout d’une pièce en filigrane d’or tant ils sont ornés de
brocart. Quant au troisième, il porte une chemise de soie bouffante qui sort d’un long et
large pantalon serré aux pieds. Il s’est enveloppé dans un châle très fin,
véritable jardin fleuri tant sont vives les fleurs qui le décorent
entièrement. Sur la tête, il porte un turban retenu par une chaînette faite
entièrement de chatons de diamants.
Ayant vénéré la maison où se trouve le Sauveur, ils se relèvent et vont au
caravansérail, que les serviteurs, après y avoir frappé, ont fait ouvrir.
Ici s’arrête ma vision.
34.5 - Elle reprend trois heures
plus tard par la scène de l’adoration des mages à Jésus.
Il fait jour, désormais. Un beau soleil brille dans le ciel de l’après-midi.
Un serviteur des mages traverse la place et gravit l’escalier de la petite
maison. Il entre, ressort, et retourne à l’auberge.
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220> Les trois sages sortent,
suivis chacun de son serviteur. Ils traversent la place. Les rares passants
se retournent pour regarder ces personnages majestueux qui marchent
lentement, avec solennité. Un bon quart d’heure est passé entre l’entrée du
serviteur et celle des Mages, ce qui a permis aux habitants de la petite
maison de se préparer à recevoir leurs hôtes.
Ces derniers sont habillés encore plus richement que la veille au soir. Les
soieries resplendissent, les pierres précieuses étincellent, un grand panache
de plumes de grand prix couvertes d’écailles encore plus précieuses oscille
sur la tête de celui qui a un turban.
L’un des serviteurs porte un coffre orné de marqueteries dont les fermetures
sont en or buriné ; le deuxième une coupe très travaillée, surmontée d’un
couvercle encore mieux ciselé ; le troisième, une espèce d’amphore large et
basse, en or elle aussi, bouchée par une fermeture en forme de pyramide
garnie d’un brillant au sommet. Ces objets doivent être lourds, car les
serviteurs les portent avec effort, surtout celui qui est chargé du coffre.
Les trois visiteurs montent l’escalier et entrent. Ils pénètrent dans une
pièce qui va de la rue à l’arrière de la maison. On aperçoit le petit jardin
qui se trouve derrière par une fenêtre ouverte au soleil. Des portes
s’ouvrent dans les deux autres murs, d’où les propriétaires observent : un
homme, une femme, et trois ou quatre enfants entre deux âges.
34.6 - Marie est assise,
l’enfant sur son sein, et Joseph se tient debout auprès d’elle. Mais elle se
lève elle aussi et s’incline quand elle voit entrer les trois mages. Elle est
entièrement vêtue de blanc. Elle est si belle dans le simple vêtement
immaculé qui la recouvre de la base du cou aux pieds, des épaules à ses fins
poignets, si belle avec sa tête couronnée de tresses blondes, son visage rosi
par l’émotion, ses yeux qui sourient avec douceur, sa bouche qui s’ouvre pour
saluer : «Que Dieu soit avec vous !», que les trois hommes en restent un
instant interdits. Puis ils s’avancent, se prosternent à ses pieds et la prient
de s’asseoir.
Eux non, ils ne s’asseyent pas, bien que Marie les en prie. Ils restent à
genoux, appuyés sur leurs talons. Les trois serviteurs se tiennent en
retrait, eux aussi à genoux, tout de suite derrière le seuil. Ils ont déposé
devant eux les objets qu’ils portaient, et attendent.
Les trois sages
contemplent l’Enfant, qui, à ce qu’il me semble, doit avoir de neuf mois à un
an, tant il est éveillé et robuste.
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221> Il se tient assis sur le
sein de sa Mère, sourit et gazouille avec une voix de petit oiseau.
Comme sa Mère, il est entièrement vêtu de blanc et porte des sandalettes à
ses pieds minuscules. Un petit vêtement tout simple : une tunique d’où
sortent de beaux petits petons remuants, de petites mains potelées qui
voudraient bien tout attraper, et surtout un très joli visage où
resplendissent des yeux bleu foncé ; sa bouche fait des fossettes des
deux côtés quand il rit, découvrant des dents minuscules. Les boucles de ses
cheveux font penser à une poussière d’or tant elles sont brillantes et vaporeuses.
34.7 - Le plus âgé des sages
parle au nom de tous.
Il explique à Marie que, une nuit du dernier mois de décembre, ils ont vu, dans
le ciel, apparaître une nouvelle étoile d’un éclat inhabituel. Jamais aucune
carte du ciel n’avait mentionné cet astre et nul n’en avait jamais parlé. On
ne connaissait pas son nom, parce qu’il n’en avait pas. Née du sein de Dieu,
cette étoile s’était épanouie pour apprendre aux hommes une vérité bénie, un
secret de Dieu. Mais les hommes ne s’en étaient guère souciés, parce que leur
âme était plongée dans la boue. Ils ne levaient pas les yeux vers Dieu et ne
savaient pas lire les paroles qu’il trace – qu’il en soit éternellement béni
– avec des astres de feu sur la voûte des cieux.
Eux, ils l’avaient vue et s’étaient efforcés d’en comprendre le sens. C’est
de bon cœur qu’ils avaient perdu le peu de sommeil qu’ils accordaient à leurs
membres et en oubliaient de manger pour se plonger dans l’étude du zodiaque.
Or les conjonctions des planètes, le temps, la saison, le calcul des heures
passées et des combinaisons astronomiques leur avaient appris le nom et le
secret de l’étoile. Son nom était “Messie”, et son secret : “Être le
Messie venu au monde.” Ils avaient donc pris la route pour l’adorer, à l’insu
les uns des autres. Par monts et par vaux, à travers déserts et fleuves,
voyageant de nuit, ils avaient marché en direction de la Palestine, vers où
l’étoile les guidait. Pour chacun, de trois points différents de la terre,
elle allait dans cette direction. Et puis ils s’étaient rencontrés, de
l’autre côté de la mer Morte. C’est là que la volonté de Dieu les avait
réunis, et ils avaient continué ensemble, en se comprenant, bien que chacun
parle sa propre langue, et en comprenant et pouvant parler la langue du pays
traversé, par quelque miracle de l’Éternel.
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222> Ensemble, ils étaient
allés à Jérusalem, puisque le Messie devait être le roi de Jérusalem, le roi
des Juifs. Mais l’étoile s’était cachée sur le ciel de cette ville ; ils
avaient senti leur cœur se briser de douleur et s’étaient examinés pour
savoir s’ils avaient démérité de Dieu. Mais, leur conscience les rassurant,
ils s’étaient adressés au roi Hérode pour lui demander dans
quel palais était né le roi des Juifs qu’ils étaient venus adorer. Ayant
convoqué les prêtres et les scribes, le roi leur avait demandé où devait
naître le Messie, et ils avaient répondu :
«À Bethléem de Judée.»
Les mages étaient donc venus à Bethléem et l’étoile était réapparue à leurs
yeux, une fois quittée la cité sainte. La veille au soir, son éclat s’était
accru – le ciel entier était embrasé – puis, unissant la lumière des autres
étoiles à son propre rayonnement, elle s’était arrêtée au-dessus de cette
maison. Ils avaient compris que c’était là que se trouvait le Nouveau-né
divin. Et maintenant ils l’adoraient et lui offraient leurs pauvres cadeaux
et, par-dessus tout, leur cœur qui ne cesserait jamais de bénir Dieu de la
grâce qu’il leur avait accordée et d’aimer son Nouveau-né, dont ils voyaient
la sainte humanité. Ils allaient ensuite en rendre compte au roi Hérode, car
lui aussi désirait l’adorer.
34.8 - «Voici à la fois l’or
qu’il convient à un roi de posséder, l’encens comme il convient à Dieu, et
voilà, Mère, voilà la myrrhe, puisque ton Nouveau-né n’est pas seulement Dieu
mais homme, et connaîtra donc l’amertume de la chair et de la vie humaine
ainsi que la loi inévitable de la mort. Notre amour aurait préféré ne pas te
dire ces mots et penser que sa chair est éternelle à l’instar de son Esprit.
Mais, Femme, si nos cartes ne se trompent pas, et plus encore nos âmes, ton
Fils est le Sauveur, le Christ de Dieu qui devra, pour sauver la terre,
prendre sur lui le mal du monde dont l’un des châtiments est la mort. Cette
résine est destinée à cette heure-là, pour que ses chairs – qui sont saintes
– ne connaissent pas la pourriture de la corruption et gardent leur intégrité
jusqu’à leur résurrection. Que par nos cadeaux il se souvienne de nous et
sauve ses serviteurs en leur donnant son Royaume.
Pour l’instant, et pour être sanctifiés par lui, que sa Mère offre son Enfant
à notre amour. Qu’en baisant ses pieds la bénédiction céleste descende sur
nous».
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223> Marie, qui a dominé
l’effroi provoqué par les paroles du savant et a dissimulé par un sourire la
tristesse de l’évocation funèbre, leur offre l’enfant. Elle le pose dans les
bras du plus âgé, qui l’embrasse et reçoit des caresses, puis il le passe aux
deux autres.
Jésus sourit et joue avec les chaînettes et les franges des trois hommes, et
il regarde avec curiosité l’écrin ouvert, rempli d’une matière jaune et
luisante. Il rit quand il voit que le soleil forme un arc-en-ciel en tombant
sur le couvercle de la myrrhe.
34.9 - Puis les trois
personnages rendent l’Enfant à Marie et se lèvent. Marie en fait de même. Le
plus jeune donne un ordre à son serviteur, qui sort, et les uns et les autres
s’inclinent. Les mages parlent encore un peu, comme s’ils ne pouvaient se
résoudre à quitter cette maison. Des larmes d’émotion brillent dans les yeux.
Finalement, ils se dirigent vers la sortie, accompagnés par Marie et Joseph.
L’Enfant a voulu descendre et donner la main au plus âgé des trois, et il
marche comme cela, une main dans la main de Marie, l’autre dans celle du
sage, qui se penche pour le retenir. Jésus a le pas encore incertain d’un
enfant et il rit en frappant du pied le rayon de lumière que le soleil
dessine par terre.
Parvenus sur le seuil – il ne faut pas oublier que cette pièce prenait toute
la longueur de la maison – les trois visiteurs prennent congé en
s’agenouillant encore une fois pour baiser les pieds de Jésus. Marie, penchée
sur son Fils, prend sa petite main et, en la guidant, lui fait faire un geste
de bénédiction sur la tête de chacun des mages. C’est déjà un signe de croix que tracent les petits doigts de Jésus guidés par Marie.
Après cela, les trois mages descendent l’escalier. La caravane est déjà
prête, elle les attend. Le harnachement des chevaux brille sous le soleil
couchant. Les gens se sont rassemblés sur la petite place pour observer ce
spectacle insolite.
Jésus bat des mains en riant. Sa Mère l’a soulevé et appuyé contre un large
parapet qui borde le palier. Elle le maintient par un bras sur sa poitrine
pour l’empêcher de tomber. Joseph est descendu avec les trois personnages et
tient l’étrier à chacun pendant qu’ils montent à cheval ou à chameau.
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