Le mardi 5 mars 1946.
273> 397.1 – En
une tranquille matinée, Jésus parle au peuple de Yutta. Oh ! on peut
vraiment dire que Yutta toute entière est à ses pieds. Même les bergers,
habituellement dispersés sur les mamelons des montagnes, sont là, en arrière
de la foule avec leurs brebis. Même ceux qui d'habitude vont ailleurs, aux
champs, aux bois, aux marchés, sont là. Et ils y sont les vieillards
croulants et, tout autour de Jésus, les enfants rieurs, et les fillettes et
les jeunes mariées et celles qui mettront bientôt au monde un enfant et
celles qui le portent sur leur sein. Yutta toute entière.
L'éperon de la montagne qui s'étend vers le sud est l'amphithéâtre qui
accueille ce paisible rassemblement. Assis sur l'herbe ou à cheval sur le muret de pierres sèches,
avec autour un vaste horizon, au-dessus le ciel sans limites, en bas le
torrent qui rit et scintille au soleil du matin, dans la beauté des monts
herbeux, boisés, eux, les gens de Yutta. écoutent le Maître qui parle,
debout, adossé à un noyer très élevé, la blancheur de son vêtement de lin se
détachant sur le fond sombre du tronc, le visage souriant, les yeux brillants
de la joie d'être aimé, les cheveux illuminés par la caresse des rayons
venant de l'orient. Dans un silence respectueux, attentif, rompu seulement
par les chants des oiseaux et le bruit du torrent qui coule en bas, ses
paroles descendent lentement dans les cœurs et sa voix parfaite emplit l'air
tranquille de son harmonie.
Pendant que j'écris, il est en train de répéter encore une fois la nécessité d'obéir au Décalogue,
perfectionné, dans son application aux cœurs, par sa doctrine d'amour
"pour édifier dans les esprits la demeure où le Seigneur habitera
jusqu'au jour où ceux qui ont vécu dans la fidélité à la Loi iront habiter en
Lui dans le Royaume des Cieux." Ce sont ses paroles. Et il
continue :
"Parce qu'il en est ainsi. La demeure de Dieu dans les hommes et des
hommes en Dieu se fait par l'obéissance à sa Loi, qui commence par un
commandement d'amour et qui est toute amour
du premier au dernier précepte du Décalogue. C'est la vraie maison que Dieu
veut, où Dieu habite, et la récompense du Ciel. possédée par l'obéissance à
la Loi, est la vraie Maison où vous habiterez avec Dieu, éternellement.
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274> Car - rappelez-vous Isaïe dans son chapitre 66 - Dieu n’a pas
de demeure sur la Terre, qui n'est qu'un
escabeau, un escabeau seulement pour son immensité, et Il a pour trône le
ciel. qui est toujours petit, un rien, pour contenir l'Infini, mais Il l'a
dans le cœur des hommes. Seule la très parfaite bonté du Père de tout amour
peut accorder à ses fils de l'accueillir, et c'est un mystère infini, qui se
perfectionne de plus en plus, que le Dieu Un et Trine, le très pur Esprit
Triniforme, puisse être dans le cœur des hommes. Oh ! quand, quand, ô
Père Saint, me permettras-Tu de faire de ceux qui t'aiment non plus seulement
un temple pour notre Esprit, mais grâce à ta perfection d'amour et de pardon,
un tabernacle, en faisant de tout cœur fidèle l'arche où se trouve le vrai Pain du
Ciel, comme il le fut dans le sein de celle qui est Bénie entre toutes les
femmes ?
397.2 – Oh !
très aimés disciples de Yutta qui m'a été préparée par un juste, ayez à l'esprit le Prophète et ce qu'il dit, et c'est
le Seigneur qui parle, en s'adressant à ceux qui construisent des vides
temples de pierre, où il n'y a pas de justice ni d'amour, et qui ne savent
pas construire en eux-mêmes le trône de leur Seigneur par l'obéissance à ses
commandements. Le Prophète dit : "Qu'est-ce que cette maison que
vous m'édifiez et qu'est-ce que ce lieu de mon repos ?" Et il veut
dire : "Croyez-vous me posséder parce que vous m'élevez de pauvres
murs ? Croyez-vous me rendre heureux par vos pratiques mensongères
auxquelles ne correspond pas la sainteté de la vie ?" Non. On ne
possède pas Dieu par des choses extérieures qui cachent des plaies et le
vide, comme un manteau d'or jeté sur un lépreux ou sur une statue d'argile
dont l'intérieur est creux, sans la vie de l'âme.
Et le Seigneur le dit, en reconnaissant. Lui, le Maître du monde, sa pauvreté de Roi qui a trop peu de
sujets, de Père qui a trop de fils qui ont fui de sa demeure :
"Vers qui tournerai-je mon regard sinon vers le pauvre, vers celui qui a
un cœur contrit qui tremble à mes paroles ?" Pourquoi tremble-t-il ?
Par la seule peur de Dieu ? Non. Par un profond respect, par un amour
véritable. Par humilité de sujet, de fils qui dit, qui reconnaît que le
Seigneur est le Tout et que lui n'est rien et qui tremble d'émotion en se
sentant aimé, pardonné, aidé par le Tout.
Oh ! Ne cherchez pas Dieu parmi les
orgueilleux ! Il n'est pas là. Ne le cherchez pas parmi les cœurs durs. Il n'est pas
là. Ne le cherchez pas parmi ceux qui sont endurcis. Il n'est pas là.
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275> Il est chez les simples, chez les purs, chez les
miséricordieux, chez ceux qui sont pauvres en esprit, chez les doux, chez
ceux qui pleurent sans faire d'imprécations, chez ceux qui recherchent la
justice, chez les persécutés, chez les pacifiques. C'est là qu'est Dieu. Il
est en ceux qui se repentent et qui veulent le pardon et qui cherchent
l'expiation. Et eux ne font pas le sacrifice d'un bœuf ou d'une brebis,
l'offrande de ceci ou de cela, pour être applaudis, par la superstitieuse
terreur d'un châtiment, par l'orgueil de paraître parfaits. Mais ils font le
sacrifice de leur cœur contrit et humilié, s'ils sont pécheurs; de leur cœur
obéissant jusqu'à l'héroïsme, s'ils sont justes. Voilà ce qui plaît au
Seigneur. Voilà pour quelles offrandes Il se donne avec ses ineffables
trésors d'amour et de délices surnaturels.
Aux autres, II ne se donne pas. Eux ont déjà leurs pauvres délices dans les
abominations, et il est inutile que Dieu les appelle sur ses chemins,
puisqu'ils ont déjà choisi le leur. A eux, II n'enverra que l'abandon,
l'épouvante et la punition, parce qu'ils n'ont pas répondu au Seigneur, ils
n'ont pas obéi, ils ont fait le mal sous les yeux de Dieu, avec le mépris et
la perversité qu'ils ont choisie.
397.3 – Mais
vous, vous mes aimés de Yutta, vous qui tremblez d'amour dans la connaissance de Dieu, vous qui, à
cause de Moi, êtes méprisés comme des sots par les
puissants, et qui continuez de m'aimer malgré les mépris, vous qui êtes
repoussés, et le serez de plus en plus à cause de mon Nom et de Moi, répudiés
comme des bâtards d'Israël, comme des bâtards de Dieu, alors que justement en
vous et en ceux qui sont comme vous est greffée la bouture de la Vie
éternelle, de Celui qui a sa racine dans le Père, et qui pour cela êtes une
partie de Dieu, qui êtes de Dieu, vous qui vivez de sa sève, vous à qui on
voudrait persuader que vous êtes dans l'erreur, vous dont les yeux sont
simples mais éclairés par la Grâce. Ils voudraient se justifier à vos yeux
pour ne pas paraître sacrilèges et malfaiteurs, à vous auxquels il est
dit : "Que le Seigneur montre sa gloire et nous le reconnaîtrons
par votre joie elle-même". Vous aurez la joie. Eux seront confondus.
Oh !
J'entends déjà, après la confusion qui les écrasera, mais ne les rendra pas
meilleurs, j'entends déjà les vipères qui ne cessent d'être nuisibles que
quand on a écrasé leurs têtes exécrables, et qui mordent et tuent même si
elles sont coupées en deux, même s'il n'émerge que leurs têtes d'une
manifestation écrasante de Dieu, déjà je les entends crier :
"Comment le Seigneur peut-Il avoir enfanté tout d'un coup son nouveau
peuple, si nous, portés depuis si longtemps dans son sein, nous ne sommes pas
encore nés à la Lumière ?
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276> Est-ce que quelqu'une peut enfanter sans que le cri des
douleurs emplisse la maison ? Le Seigneur a-t-Il pu enfanter avant le
temps ? La Terre peut-elle jamais enfanter en un seul jour et est-ce
qu'un peuple entier peut être enfanté en même temps ?"
Moi, je réponds et rappelez-vous-la cette réponse pour la donner à ceux qui vous persécuteront en vous méprisant :
"Ils n'auraient jamais pu naître à la Lumière ceux qui sont un fruit
mort dans le sein de Dieu, fruit qui s'est desséché parce qu'il s'est détaché
de la matrice et est resté inerte, comme un mal caché dans le sein au lieu
d'être un embryon qui se développe.
Et pour rejeter de son sein la semence morte et avoir des fils, pour que son
Nom ne meure pas sur la Terre, Dieu s'est rendu fécond de nouveaux fils,
marqués de son Tau et, dans le secret, dans le silence, pour que Satan et les
satans qui servent Lucifer ne puissent nuire, en devançant le temps par
l'ardeur de son amour, Il a enfanté son Fils et Il enfante en même temps son
nouveau peuple, car le Seigneur peut tout. Oh ! Lui le
dit par la bouche du prophète Isaïe : "Est-ce que peut-être Je ne
pourrai pas enfanter, Moi qui fais enfanter les autres ? Moi qui donne
aux autres la fécondité, Je serai stérile ?"
Réjouissez-vous avec la Jérusalem des Cieux, exultez avec elle, vous tous qui aimez le Seigneur ! Réjouissez-vous
avec elle d'une vraie joie, vous qui attendez, vous qui espérez, vous qui
souffrez !
397.4 – Oh !
revenez, revenez à Moi, paroles ! Paroles venues du Verbe de Dieu. Paroles dites par le porte-parole
de Dieu : Isaïe, son prophète. Venez, revenez à la Source, ô paroles
éternelles, pour être répandues sur ce parterre de Dieu, sur ce troupeau, sur
cette race !
Oh ! Venez ! C'est une des heures et des assemblées pour lesquelles
vous avez été données, ô paroles prophétiques, ô résonances d'amour, ô voix de vérité !
Voici qu'elles viennent ! Voici qu'elles reviennent à Celui qui les
a inspirées ! Voici que Moi, au nom du Père,
de mon Être, et de l'Esprit, je les dis à ceux qui sont aimés de Dieu,
choisis parmi le troupeau de Dieu, qui ne devait compter que des agneaux, et
s'est corrompu avec des béliers et des animaux encore plus immondes. Vous
boirez et serez rassasiés aux mamelles de la Consolation Divine et tirerez
d'abondantes délices de la gloire multiforme de Dieu.
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277> Voilà ! Le Seigneur vous dit : Je verserai
sur vous comme un fleuve de paix et comme
un torrent qui inonde, il y aura sur vous beaucoup plus que la gloire des nations.
La gloire du Ciel vous inondera. Vous la sucerez portés sur son sein, et sur
ses genoux vous recevrez ses caresses. Oui, comme une mère caresse son
enfant, comme Moi je caresse ce petit auquel j'ai donné mon nom (et Jésus
prend le petit Jésaï des bras de sa mère qui est presque à ses pieds, au
milieu de ses trois enfants) ainsi je vous consolerai vous qui m'aimez et
continuerez de m'aimer et bientôt vous serez consolés pour toujours dans mon
Royaume. Vous le verrez et votre cœur sera dans la joie, et vos os
reverdiront comme l'herbe, étant libérés de toute peur à cause de votre
fidélité, quand le Seigneur viendra dans le feu, sur un bige semblable à un
tourbillon, pour conduire dans le feu de l'amour et de la justice, et pour
punir ou exalter, en séparant les agneaux des loups, c'est-à-dire de ceux qui
croyaient se sanctifier et se rendre purs et qui, au contraire, se rendaient
idolâtres.
Le Seigneur, qui part maintenant, viendra, et bienheureux ceux qu'il trouvera
persévérants jusqu'à la fin.
Voici mon adieu et avec lui ma bénédiction. Agenouillez-vous pour que je vous fortifie par elle. Que le Seigneur vous
bénisse et vous garde. Que le Seigneur vous montre sa face et ait pitié de
vous. Que le Seigneur vous donne sa paix.
Allez ! Laissez-moi congédier les bons d'entre les bons de Yutta."
397.5 – Les
gens s'en vont à regret. Mais voilà qu'un enfant dit à Jésus :
"Seigneur, laisse-moi te baiser la main".
Comme Jésus y consent, tous veulent donner un baiser à la chair sainte de
l'Agneau de Dieu. Même ceux qui s'étaient éloignés vers le village reviennent
et c'est une pluie de baisers : baisers d'enfants sur le visage, baisers
des vieillards sur les mains, et baisers des femmes sur les pieds nus dans
l'herbe, avec des larmes et des paroles d'adieu et de bénédiction. Jésus les
accueille patiemment et il a pour tous un salut particulier.
Finalement il a satisfait tout le monde... Il reste la famille
hospitalière... Et elle se serre contre Jésus. Et Sarah dit :
"Tu ne viendras vraiment
plus ?"
"Non, femme, jamais plus. Mais nous ne serons pas séparés. Mon amour sera toujours avec toi, avec vous, et le vôtre
avec Moi. Vous ne m'oublierez pas, je le sais. Mais je vous dis : même
aux heures les plus terribles qui viendront, n'accueillez pas le Mensonge,
pas même comme hôte de passage ou comme envahisseur imprévu... Donne-moi le
petit, Sarah."
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278> La femme donne Jésaï, et Jésus s'assoit sur l'herbe
avec Jésaï sur son sein et il parle penché
sur les cheveux du bébé :
"Rappelez-vous toujours que je suis l'Agneau qu'Isaac vous a fait aimer
avant même que vous me connaissiez, et qu'un agneau est toujours innocent,
comme ce petit, même si on le couvre d'une peau de loup pour le faire passer
pour un malfaiteur. Rappelez-vous que je suis encore plus innocent que ce
tout petit... qui, lui bienheureux ! à cause de son innocence et de sa
jeunesse ne pourra comprendre les calomnies des hommes sur son Seigneur et
ainsi n'en sera pas troublé... et il continuera de m'aimer ainsi... comme
maintenant... Ayez son cœur, ayez-le pour l'Agneau, pour l'Ami, pour
l'Innocent, pour le Sauveur, qui vous aime et vous bénit d'une manière toute
spéciale. Adieu, Marie ! Viens me donner un
baiser... Adieu, Emmanuel ! Viens toi aussi... Adieu, Jésaï, agnelet de
l'Agneau... Soyez bons... Aimez-moi..."
"Tu pleures, Seigneur !?" demande la fillette étonnée, en
voyant briller une larme dans les cheveux
de Jésaï.
"Il pleure ?" demande le mari de Sarah.
"Tu pleures, ô Maître ! Pourquoi ?" demande la femme.
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