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Le Livre d'Azarias.
Dimanche de la Passion.

 Comme les apôtres à Gethsémani, Maria Valtorta s’est endormie.  Mais Jésus est présent, et veille, sur les âmes qui vivent leur passion.  Le dimanche de la Passion est la messe des âmes victimes.  L'homme coupable n'ose pas dire impudemment "Sois mon, juge, ô Dieu".  Les grands pécheurs et les athées fuient devant Dieu.  Seules les âmes honnêtes peuvent s'écrier "Sois mon juge, ô Dieu".  Ce que vous recevez doit être offert à celui qui vous le donne.  Ce qui a eu de la valeur aux yeux de Dieu, c’est ta souffrance.  On peut connaître la douleur quand on jouit de l'union avec Dieu.  Comme il doit vous être doux de pouvoir dire "Sois mon juge" à Dieu votre Père !  Les hommes bons se souviendront de toi comme d'une lumière.  Les âmes victimes sont les enfants privilégiés de Dieu.  À cause même de ce que tu lui coûtes, ne doutes pas de son amour.  Dans la nouvelle alliance, Dieu lui-même élit ses instruments qui reçoivent, par la promesse de Jésus-Christ, l'héritage éternel.  Conforme-toi à ton Maître.  Dieu t’a pris pour faire de toi l'instrument d'une œuvre de grande miséricorde.  Les "autres Christ" ont en commun la passion et la crucifixion, mais ils ont aussi en commun la résurrection.  La désobéissance aux ordres explicites de Jésus me cause une grande douleur.


TEXTES DE LA MESSE.
Missel de saint Pie X en usage à l’époque[1].

Introït : Psaume 42 (Hébreu 43), 1-3.

Collecte : Daigne, Dieu tout-puissant, considérer avec faveur ta famille, en sorte que par la largesse de ta grâce, les corps soient droitement gouvernés, et les âmes gardées par ta sollicitude. Par N.S.J.C.

Épître :
Hébreux 9, 11-15.

Graduel :
Psaume 142 (Hébreu 143), 9.10 ; Psaume 17 (Hébreu 18), 48-49.

Trait :
Psaume 128 (Hébreu 129), 1-4.

Évangile:
Jean 8,46-59.

Offertoire :
Psaume 118 (Hébreu 119), 17.107.

Secrète : Que ces offrandes, Seigneur, fassent tomber les liens de notre malignité et nous obtiennent les dons de ta miséricorde. Par N.S.J.C.

Communion :
1 Corinthiens 11,24.25.

Postcommunion : Viens à nous, Seigneur notre Dieu, et ceux que tu as renouvelés par tes mystères sacrés, défends-les par un constant secours. Par N.S.J.C.

 


















Dimanche 7 avril 1946.

46>  Il me réveille d'un doux sommeil dans lequel je rêvais que j'étais sur un pré d'herbe courte, nouvelle, d'un vert émeraude, borné par un mur déjà haut, et pour je ne sais quelle raison je disais : «Il le faut encore plus haut» et je spécifiais : «pour se défendre»; et en effet le mur s'élevait jusqu'à atteindre au moins cinq mètres. Vraiment infranchissable, si lisse et si haut... Je ne voyais que ce grand pré, vierge de toute empreinte humaine, ce très haut mur et, au-dessus, un ciel bondé de petites étoiles que l'aube approchante rendait toujours plus petites et pâles. Celui qui me réveille, c'est mon Seigneur qui m'appelle et me touche la tête. J'ouvre les yeux et je dis : «Me voici, mon Seigneur, je dormais...», et je suis un peu confuse à la pensée que j'ai fait comme Pierre, Jacques et Jean qui ont un peu trop dormi aux heures les plus solennelles de leur Maître : au Thabor[2] et à Gethsémani[3]. 

 Mais Jésus sourit et dit : «Je veillais sur toi, ma douce victime qui te consumes[4] par amour pour moi. Je suis venu te dire que je suis là où une créature souffre sa passion et que je lui parle par la bouche de tous les esprits célestes, par les figures de toute la liturgie, en plus de mon amour toujours plus fort et plus présent. Car je sais ce que c'est que la Passion, avec ses tenants et ses aboutissants. J'ai une compassion infinie pour qui la souffre pour mon amour et l'amour des âmes[5].    

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47> Vos angoisses, âmes victimes du monde et de l'amour, je les ai toutes éprouvées. Jour après jour je te dévoile ma Passion de Maître incompris, de "Voix" ridiculisée, de Sauveur persécuté, et toi tu t'y retrouves dans ta mesure de créature, comme tous ceux que j'ai choisis pour un service extraordinaire. Combien je fixais le regard sur le 'but', sur ce but lumineux, serein et glorieux de ma souffrance longue et multiforme ! Et je disais : "Je dois passer par cette étape douloureuse, pour atteindre l'autre, qui est glorieuse".        

Il en va de même pour vous : pour pouvoir avancer dans les ronces cruelles de votre chemin rempli de serpents et de pièges, pour avancer avec tout votre poids sur les épaules et atteindre le but : l'immolation, qui est aussi la réalisation de votre but, c'est-à-dire la
corédemption, vous devez toujours garder les yeux fixés sur ce "but", la charité parfaite pour les âmes, qui s'accomplit par le sacrifice total de soi-même.          

Il n'y a pas d'amour plus grand que celui de qui donne sa propre vie pour ses frères et ses amis. Je l'ai dit
[6] et je l'ai fait. Maria, ma chère, ma douce Maria, ma violette[7] qui te consumes pour moi, ton amour, et pour tes frères, et qui de moi seul, reçois un réel retour d'amour, ma consumée, viens, avance... Marchons ensemble. Le monde et Satan pourront te haïr, mais pas au-delà de la limite que j'ai fixée, élevée, insurmontable comme le mur que tu as vu en songe. Eux de l'autre côté, dans leur monde bruyant et chaotique, sale de toutes les concupiscences, semé des hérésies les plus toxiques... et toi de ce côté-ci dans le désert de ce pré qui n'est que sérénité et simple pauvreté, fleuri d'herbes exemptes de toute corruption. Nous avons fait ce pré, toi et moi ensemble. Moi par mes paroles, toi par tes obéissances. Vois-tu comme il est grand ? Quelle paix il exhale ! ... Et en haut, la sérénité du ciel et les innombrables étoiles qui t'attendent, ce sont tes amis du Ciel, ma douce épouse[8].    

Ma lumière les fait paraître plus petits et plus pâles. Mais quand je te quitte, ils me succèdent avec leur lumière paradisiaque et ils te réconfortent. Seule, mais jamais seule, tu avances, jusqu'à la fin. Puis, dans un rayon d'étoile, de ton Étoile du matin, tu seras absorbée, âme consacrée par la douleur, Maria consumée pour ton Dieu et pour les âmes; que cela soit écrit sur ta tombe, ô petite martyre
[9], cela et rien de plus parmi tout ce qui te rappellera aux hommes ; tu seras absorbée vers le lieu de l'éternelle Paix d'où tu rayonneras de lumière sur les hommes.  

Les pages que tu as écrites en toute obéissance pour fixer mes Paroles sur le papier seront une lumière d'amour et de vérité, les hommes bons se souviendront de toi comme d'une lumière. Les hommes bons !... Même en cela tu me ressembles, parce que rares furent les hommes de mon temps qui surent aimer et accueillir mon infinie lumière. Les autres, les ténèbres, ne voulurent pas m'accueillir et restèrent ténèbres
[10]. Pour ton réconfort je te bénis par tout mon amour de prédilection, pour ton réconfort, pour ton réconfort ! »   

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48> Je reste ainsi, émue et bienheureuse... jusqu'à ce que mon Azarias commence son explication.      

Azarias dit :          

 «Viens à notre sainte messe des voix, à ta sainte messe des passionnés[11]. Parle et prie avec le Christ, comme le Christ. Tourne-toi vers le Père avec les paroles du Fils que le Saint-Esprit m'accorde d'expliquer.   

"Sois mon juge, ô Dieu
[12]".        

Seuls ceux qui ont le cœur droit peuvent parler ainsi, dans l'intimité de leur conscience. Car, s'il est facile de flatter les hommes, en prenant Dieu à témoin - et nous ne comprenons pas, nous les anges, comment l'on peut faire une telle chose sans trembler de peur, ou plutôt nous ne le comprenons qu'en mesurant combien Satan fait déchoir l'homme et le rend satanique au point de lui donner la force d'oser invoquer Dieu sans craindre ses propres mauvaises actions
[13] -, si donc il est facile de tromper les hommes par cette invocation, qui est sacrilège dans certaines bouches, il n'est pas facile, il n'est pas possible de le faire quand le colloque est intime, avec pour seul témoin l'ange gardien.        

 Oh ! L'homme coupable et impénitent n'ose pas invoquer Dieu, à moins qu'il ne retire un certain réconfort de la présence d'autres qui lui sont semblables ! Même le plus rompu à tous les délits, au mensonge, au sacrilège, même un homme qui, si le Seigneur Jésus revenait sur terre, serait capable de le clouer de nouveau sur le bois, parce que Satan lui montrerait le Christ comme un simple homme et lui ferait considérer comme une bagatelle l'assassinat d'un homme, même celui-là n'ose pas, quand il est seul avec lui-même, devant sa propre conscience et devant l'infini mystère de Dieu, dire impudemment : "Sois mon, juge, ô Dieu".         

Les coupables, depuis Adam et Eve, ne savent que fuir, ou tenter de fuir la Face de Dieu
[14]. Même celui qui nie qu'il y a un Dieu : par une réflexion imprévue, s'il admet le temps d'un éclair que l'existence de Dieu est aussi possible, il ne fait que fuir... pour oublier cette existence. C'est ainsi qu'agissent l'assassin, le voleur, le corrupteur, tous les coupables, et ils le font d'autant plus que leur faute est grande, d'autant plus qu'elle est fréquente.           

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49>  Ils parviennent même à commettre de nouvelles fautes pour s'étourdir avec la pseudo-certitude que Dieu n'existe pas puisqu'il les laisse faire. Le fait de pouvoir tuer, exercer des sévices, voler, usurper, est pour eux la preuve qu'ils sont des "surhommes[15]", des "dieux", et que personne n'est au-dessus d'eux. Les péchés répétés et toujours plus graves des grands pécheurs s'expliquent justement par cette raison qu'ils veulent se dire qu'ils sont des "dieux", que Dieu n'existe pas, qu'il n'y a ni seconde vie ni jugement ni châtiment, que chacun est libre de faire ce qui lui est utile, quoi qu'il en coûte et par quelque moyen que ce soit.

Mais seuls face à l'Unique ils ne tiennent pas, ils fuient. Coupables devant le Juge, ils ne savent pas se dresser et s'écrier : "Sois mon juge, ô Dieu". Bien qu'ils nient Dieu et s'en moquent, ils en ont une peur instinctive comme le fauve à l'égard de l'homme, quand celui-ci avance courageusement contre la bête, avec audace et habileté à manier une arme ; ils ont cette peur instinctive et enragée des fauves envers le dompteur dont ils craignent la punition et ressentent la puissance. Ils cherchent à détruire l'idée de Dieu par un subtil coup de griffes, mais ils ne font que la contourner ; ils ne savent ni ne peuvent l'affronter de face. Elle est trop haute, cette idée, il est trop puissant, ce Dieu Il les foudroie, les écrase comme des pygmées sur lesquels tombe un rocher de marbre, comme des vermisseaux sous les pieds du géant. Alors ils fuient...

 Seules les âmes honnêtes peuvent s'écrier : "Sois mon juge, ô Dieu". L'honnêteté a de nombreuses figures. Il n'y a pas que l'honnêteté matérielle relative à l'argent, aux poids et mesures, au respect des fruits, des récoltes, des biens d'autrui ; il n'y a pas que l'honnêteté morale relative à la bonne réputation, à la sincérité, à l'amitié, au respect de la femme ou de la position de l'autre. Mais il y a aussi l'honnêteté spirituelle, c'est-à-dire paraître en vérité ce que l'on est spirituellement, et pas un atome de plus.       

Dans ton cas, dans votre cas, instruments extraordinaires, c'est vraiment et principalement de cette honnêteté qu'il est question.         

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50> Même ceux qui sont, en apparence seulement, chrétiens et catholiques sont spirituellement malhonnêtes. S'il leur était possible de revenir vingt siècles en arrière, ils seraient de parfaits exemples de pharisiens, c'est-à-dire qu'ils n'ont que l'apparence du respect dû à Dieu, à sa Loi et à la sainte Église romaine ca­tholique et apostolique, alors qu'en réalité, sortis de la scène et retournés à leur demeures, à leur commerces, à leurs devoirs ou à leurs occupations, ils sont tout à fait antichrétiens et méprisent tous les articles et préceptes du christianisme, en commençant par celui de l'amour de Dieu, des parents, des subordonnés, du prochain. Selon leurs actes mensongers, ils seront jugés et rétribués comme des malhonnêtes par le Juge qui est plein de pitié pour les fautes involontaires, mais inexorable pour les impénitents voués aux hypocrisies calculées[16].       

Mais vous, les "voix", les instruments extraordinaires, vous devez exercer l'honnêteté des honnêtetés : celle de ne rien ajouter au trésor, de ne rien dilapider du trésor, et de toujours reconnaître que ce n'est pas votre œuvre, mais que c'est l'œuvre de Dieu.

 Être à genoux, toujours, les bras tendus pour recevoir, pour soutenir le poids qui vous est donné et que vous devez tenir élevé dans une offrande continuelle au Très-Haut qui en est l'auteur. Souvenez-vous : ce que vous recevez doit être offert à celui qui vous le donne, tout comme dans la Loi antique on offrait en sacrifice ce que Dieu avait donné : les agneaux, les béliers, les rayons de miel, l'huile, les épis de blé, toutes choses qui existaient parce qu'il les avait créées. De même, dans la nouvelle Loi, on offre des sacrifices. Mais avec quoi ? Avec le Corps et le Sang de celui que le Père vous a donné: l'Agneau très saint qui enlève les péchés du monde. Il doit être offert avec les honneurs qui conviennent à une chose sacrée, c'est-à-dire avec des mains pures, des vêtements purs, sur un drap précieux, sur une précieuse patène.    

Quels sont-ils ? Votre vie purifiée, votre esprit qui doit se faire jour après jour plus précieux de vertus, votre cœur immolé avec l'Immolé.          

Oh ! Bénis ! Ne pleurez pas dans votre souffrance ! Ne pleure pas, Maria chérie du Seigneur, dans ta souffrance ! C'est cela qui te rend chère : ta souffrance
[17].

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51>  Écoute : qu'est-ce qui a eu de la valeur aux yeux de Dieu ? Ta naissance ? Ta culture ? Ta position sociale ? Rien de cela. Qu'étais-tu, tant que tu étais uniquement Maria, la fille de Giuseppe et d'Iside, éduquée comme une fille de famille aisée[18] ? Tu étais une âme commune comme il y en a des millions parmi les chrétiens fidèles. Sur ton autel il n'y avait qu'un seul ornement. Sais-tu lequel ? Ton amour pour Jésus souffrant. Le reste était ni plus ni moins celui de la grande masse des catholiques, le strict minimum pour ne pas être au nombre des grands pécheurs.      

Puis la souffrance t'a portée à l'amour de la souffrance. Tu as compris, grâce à ton amour relatif et à l'amour infini de Dieu Four toi, ce qu'est la douleur de Dieu et comment on la console... Tu t'es faite hostie, et Dieu t'a accueillie comme hostie
[19].   

La souffrance ! C'est ta gloire.  

Mon âme chérie, tu croyais peut-être que la chair seule était destinée à être consumée ? Tout au plus allais-tu jusqu'à envisager les possibilités de souffrir moralement ? Non, Maria. Quand un incendie envahit une maison, celle-ci brûle du sous-sol jusqu'en haut du toit, n'est-ce pas ? Le Feu du Ciel est descendu sur toi[20], non pour te punir mais pour t'absorber en lui-même[21]. Il a tout pris de toi. Tout s'est changé en douleur. Ton chrême. Vois : même cette joie béatifique d'entendre parler le Seigneur Jésus est une douleur.        

 Les superficiels diront : "On ne peut connaître la douleur quand on jouit de l'union avec Dieu !" Le Verbe incarné ne connut-il pas une continuelle douleur quand il était Jésus de Nazareth ? Pourtant, l'heure de la rigueur suprême et de l'immolation totale exceptée[22], il était uni au Père et à l'Esprit !  

Celle qui est pleine de grâce et sans tache ne connut-elle pas la souffrance comme fidèle compagne dans sa vie d'orpheline, d'épouse, de mère, de reine des apôtres? Pourtant, elle ne méritait pas la souffrance, étant sans faute et si parfaitement unie à Dieu, au point de l'avoir pour Époux, pour Fils et pour Père.
        

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52>  Mon âme chérie, ne pleure pas ! Réjouis-toi donc de ce que tout en toi porte le chrême de la douleur : cela conforme ta vie à celles du très saint Seigneur Jésus et de la très sainte Vierge Marie. Aie confiance dans le Seigneur. Tu peux l'appeler et dire : "Sois mon juge, ô Dieu !"

Comme il doit vous être doux, ô créatures de la terre, de pouvoir dire : "Sois mon juge" à Dieu votre Père ! Cette parole est vraiment pleine de confiance filiale, tout comme le fait de vous réfugier contre votre Dieu, que vous ne craignez pas parce que la bonne conscience vous assure de ne l'avoir pas offensé. Mettez-vous sous sa puissante protection qui vous défend "contre le monde profane" et vous libère de "l'homme inique et trompeur[23]" parce que Dieu est votre force. Combien d'humilité, d'amour, combien de sécurité et de paix dans ce filial recours qui témoigne que vous savez être un "rien" aimé et justifié par le Tout.      

 Mais oui ! Il ne faut pas pleurer ! Lui, ton Dieu, fera resplendir sa lumière et sa vérité. Pas seulement sur toi : cela, il le fait tellement qu'il te parle comme à sa disciple de prédilection. Mais aussi sur la vérité de ta mission. Tu l'as entendu dans les premières heures du jour, dans sa lumineuse promesse : "Les hommes bons se souviendront de toi comme d'une lumière." S'ils se souviennent de toi comme d'une lumière, c'est signe que tu es dans la Lumière. Ceux qui ne sont pas bons ne croiront pas.           

Cela servira à te rendre plus semblable au Verbe que les ténèbres n'ont pas voulu reconnaître[24].     

Pourquoi te préoccuper ? Souviens-toi de ces paroles de Jésus : "
Par leur incrédulité ils accumulent les pierres avec lesquelles ils seront lapidés[25]". Toi, avance sur ta voie. Va sans détour sur la montagne de Dieu, vers les tabernacles éternels dont parle le psaume de l'introït.     

 Prions : "Nous te supplions, Dieu tout-puissant, de regarder ta famille, afin qu'elle soit gouvernée par ta grâce dans son corps et protégée dans son âme[26]", et cela par les mérites de ton Verbe béni, incarné et mort pour les hommes.     

"Ta famille" ! Tous les fidèles sont la famille de Dieu. Mais, dans toute famille, il y a les préférés, les plus proches du chef de famille. Dans cette famille de fidèles, c'est vous qui êtes les préférées, âmes victimes et appelées à un destin extraordinaire. Dieu ne décevra pas cette prière ; comme Père il te protégera
parce que, Paul le dit, tu appartiens à la part élue que Jésus a rachetée par son sacrifice[27].

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53>  Lisons Paul et méditons-le. Comment Jésus Christ, venu comme grand-prêtre des biens futurs, entra-t-il une fois pour toutes dans le sanctuaire ?       

Les anciens israélites, dans leur grande majorité et – ce qui est doublement coupable, justement dans la majorité cultivée –n'ont pas compris comment le Christ était le grand-prêtre éternel, ni en quoi auraient consisté son règne et son sacerdoce. Ils le haïrent par leur peur non fondée, venue d'une foi dénaturée, avilie en matérialité: la peur d'être dépouillés de leurs prérogatives de puissance. 

Or Jésus n'avait pas de visées humaines. Il ne tendait pas les mains vers la tiare ni vers la couronne. Il ne tendait les mains que pour recueillir les fils de son Père, avilis, devenus misérables, bâtards, malades, blessés, dispersés... afin de les guérir, les instruire, les guider, les consacrer de nouveau dans leur dignité de fils du Père. Pour y parvenir, Jésus n'utilisa pas les moyens et lieux communs, "mais franchissant un tabernacle
[28] plus grand et plus parfait qui n'est pas fait par des mains humaines", c'est-à-dire : se servant de sa nature divine et toute-puissante pour racheter la faute, impossible à racheter d'une autre manière[29], il se réduit à la condition d'homme[30], restreignant dans la tente mortelle de la chair, le Saint des Saints qu'il était, pour s'immoler lui-même à la place des boucs et des veaux, et, par son sang versé pour la rédemption des hommes, pouvoir entrer à la tête des rachetés dans le sanctuaire éternel une fois pour toujours.   

Voici comment vous avez été rachetés par celui dont l'Église raconte en ces jours la très sainte épopée, qui s'est terminée par l'ultime cri du Golgotha
[31]. Voici ce par quoi ta conscience fut préparée à la pureté nécessaire pour recevoir ses Paroles, et ton esprit à accomplir les œuvres de vie que Dieu juge bonnes pour les hommes. Sans son Sang, sans son immolation accomplie par l'Esprit Saint, c'est-à-dire par l'Amour, tu n'aurais pu servir le Dieu vivant ni sur terre, ni au ciel.

À cause même de ce que tu lui coûtes, ne doutes pas de son amour. Par la puissance de cet amour, qui l'a poussé à mourir pour te rendre digne de l'écouter et de le comprendre, n'aie aucun doute sur sa miséricorde. Comme grand-prêtre éternel, il peut bien introduire dans le sanctuaire ceux qu'il élit.  

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54>  C'est cela, la nouvelle alliance. Ce n'est plus la volonté des hommes, l'argent, les conspirations, les amitiés entre castes sociales qui se haïssent et pourtant se soutiennent pour nuire aux élus solitaires, et usurpent, en prévaricateurs qu'ils sont, la place des désignés de Dieu ; mais c'est Dieu lui-même qui élit ses instruments, et ces appelés reçoivent, par la promesse de Jésus-Christ et par son immolation, l'héritage éternel.      

Courage ! Ne pleure pas, âme-hostie. Ou plutôt pleure avec le Christ qui prit de la nature humaine même la faiblesse et l'amertume des larmes, inconnues au ciel
[32].        

 Tu l'as vu verser des larmes et du sang... le premier masque sanglant de sa face bénie est bien venu par sa douleur. La couronne d'épines, les lacérations sanglantes de la flagellation ne firent que maintenir ce masque sur ce visage que désormais les hommes ne méritaient plus de voir dans la perfection de sa beauté pacifique. Conforme-toi, conforme-toi à ton Maître. Il est ton Maître en doctrine et ton Maître en immolation.   

Il a lui aussi répandu ses ultimes pleurs de créature humaine, écrasé qu'il était contre la pierre de Gethsémani, oppressé par toute la douleur du monde, par toute la rigueur du ciel. Sa chair a gémi alors sa dernière plainte contre les derniers spasmes imminents. "Seigneur, s'il est possible, que ce calice passe loin de moi !
[33]"           

À ceux qui ne parviennent pas à croire que Jésus était vraiment homme et avait de l'homme l'attachement à la vie et l'horreur de la mort, ce cri est la réponse qui dit: "Celui-ci avait une vraie chair".        

"
Non pas ma volonté, Père, mais que ta volonté soit faite". À ceux qui ne parviennent pas à croire que Jésus était vraiment Dieu, et que de Dieu il avait les perfections, ce cri est la réponse qui dit: "Celui-ci était vraiment Dieu."      

 À ceux qui ne parviennent pas à croire que tu puisses être le "porte-parole", la façon dont tu vis, dont tu souffres, dont tu meurs après avoir bu toutes les amertumes en disant "que ta volonté soit faite", est la réponse qui dit que tu es bien le "porte-parole", celui que Dieu a pris en raison d'un insondable mystère qui ne sera connu qu'au ciel, pour faire de toi l'instrument d'une œuvre de grande miséricorde.       

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15>  Pleure avec lui, avec ton Maître souffrant : "Libère-moi des peuples furieux !" et professe : "Toi seul, tu peux m'exalter et me sauver au-dessus des adversaires et des injustes qui ne te connaissent pas, et qui me haïssent à cause ton Nom qui brille sur mes actions".  

Pleure avec lui ton grand abandon : "Beaucoup m'ont tourmenté dès ma jeunesse". Oui. Tu es venue à lui à travers bien des luttes et des tourments, et tu as été martyre à cause de ta fidélité à son appel. Mais "ils n'ont pu te vaincre", parce que, pardessus toute autre voix, tu suivais celle de ton Jésus.        

Maintenant que tu es à ses pieds, que tu es son instrument, il est naturel que les ennemis de la vérité fabriquent sur ton dos un édifice de calomnies pour t'écraser. Les "autres Christ" ont en commun la passion et la crucifixion, mais ils ont aussi en commun la résurrection. Et si les hommes enferment la voix de Dieu dans les sépulcres, croyant ainsi l'enterrer pour toujours, les forces de la nature, obéissantes à Dieu, secouent les inutiles fermetures, et les pierres proclament Dieu triomphateur en lui-même et dans ses serviteurs en s'ouvrant, en laissant sortir des parfums et la lumière des viscères fermées où le juste ne se décompose pas, mais repose pour resurgir plus fort et plus beau.       

En attendant cette heure, à ceux qui veulent t'accuser ou te faire peur par des doutes, forte de la sincérité de tes œuvres, tu dois répondre avec ton Maître: "Qui de vous me convaincra de péché?"        

Et à qui voudrait t'exalter et ainsi te détruire par l'orgueil comme les premiers l'ont voulu par le découragement, réponds: "Je ne cherche pas ma gloire, car mon Père en prend soin. La gloire que je me donnerais à moi-même ou que vous voulez me donner ne vaut rien. En revanche celle que Dieu me donnera avec sa paix éternelle, pour l'honneur que je lui ai rendu, cette gloire existe." 

Sois en paix. Tu auras la Vie par sa Parole, par son sacrement d'amour, par son sacrifice de la croix et par le tien en "victime" Bénissons le Seigneur.»   

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56> « Grâces soient rendues à Dieu. »

« Gloire au Père, et au Fils, et au Saint Esprit. »

 Toutes mes souffrances proviennent de la constatation quotidienne que les Paroles que Dieu m'a dites sont aux mains de tout le monde, qu'elles sont propagées, modifiées, utilisées sans aucune approbation... Cette désobéissance aux ordres explicites de Jésus me cause une grande douleur!... Dieu seul connaît l'ampleur et la profondeur de la torture que les désobéissances d'autrui provoquent en moi[34].       

Mais ce temps est celui de la Passion...           

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Fiche mise à jour le 01/04/2023.

 



[1] Textes repris du MISSEL GRÉGORIEN 1933.   

[2] Cf. Luc 9,32. Selon les traductions, les disciples somnolent, puis se réveillent. Dans Maria Valtorta, ils sont dans un demi-sommeil (EMV 349.5). Dans AELF (en lien), ils résistent à la fatigue et restent éveillés.  

[3] Cf. Matthieu 23,36-46 | Marc 14,32-42 | Luc 22,39-46.        

[4] Ce terme fait référence aux holocaustes. Il trouve son origine dans les sacrifices du judaïsme au cours desquels les animaux étaient entièrement consumés par le feu dans le but d’expier les fautes d’un individu ou du peuple tout entier (Lévitique 4,3-35.). Par sa Passion, le Christ s’est offert lui-même en victime pour l’expiation définitive des péchés de toute l’humanité. Dans son acte d’offrande, sainte Thérèse de Lisieux s’offre "en victime d’holocauste à l’Amour Miséricordieux du Bon Dieu"        

[5] Vocation résumée des corédempteurs, dans les rangs desquels on compte Maria Valtorta aux côtés des grandes figures de la spiritualité.         

[6] Cf. Jean 15,13.    

[7] Voir Autobiographie, p. 7. Cela fait référence à la vision du 22 avril 1943 qui ouvre la série des visions et des dictées.        

[8] Terme usuel qui désigne l’union mystique du Christ et de l’âme victime. On parle même de Mariage mystique.  

[9] L’épitaphe, rédigée par le Père Berti, comporte trois titres de gloire, mais ils constituent une chronologie unie par des liens de causalité : 1 - Tertiaire de l’ordre des servites de Marie, 2 – Hostie agrée par Dieu, 3 – Écrivaine du divin ou Historienne de Dieu. 

[10] Cf. le prologue de Jean.

[11] Passion comprise dans tous les sens du terme : amour brûlant et chemin de souffrance pour autrui.        

[12] Psaume 42 (Hébreu 43), 1.      

[13] «Tu ne prononceras pas le nom de Yahvé ton Dieu en vain» (Exode 20,7 - Deutéronome 5,11). Jésus commente ce commandement en EMV 121.7. Il a notamment cette phrase : Vous le prononcez en vain lorsque vous savez – et vous n’êtes pas sots – que, à cause de l’état de votre âme, c’est inutilement que vous le prononcez. Ah ! Je vois le visage indigné de Dieu se détourner avec dégoût quand un hypocrite l’appelle, quand quelqu’un l’invoque sans se repentir ! Et j’en éprouve de la terreur, moi qui pourtant ne mérite pas ce courroux divin.        

[14] Genèse 3,8.       

[15] Cela renvoie notamment aux idéologies de l’époque : nazisme, fascisme, marxisme. En 1946, ce dernier entre en phase de conquête, alors que les deux autres ont déjà sombré dans le désastre total.        

[16] Cf. Matthieu 23 et Luc 11, 37-54.       

[17] À la mexicaine Conception de Armida, qui s’unit au Christ jusqu’à «l’incarnation mystique», Jésus explicite :     
Tu es à la fois autel et prêtre puisque tu possèdes la Victime très sainte du Calvaire et de l'Eucharistie et que tu as le pouvoir de L’offrir continuellement au Père éternel pour le salut du monde.        

[18] Voir la biographie de Maria Valtorta.  

[19] Voir la dictée du 10 février 1946 où Maria Valtorta détaille son calendrier mystique à la demande de Jésus et son acte d'offrande de Maria Valtorta comme victime expiatoire : «Bénie soit la souffrance qui me fait te ressembler !»      

[20] "O Feu consumant, Esprit d'amour, survenez en moi » afin qu'il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe : que je Lui sois une humanité de surcroît en laquelle Il renouvelle tout son Mystère" (acte d’offrande d’Élisabeth de la Trinité (1880-1906).          
"Ô amour, amour ! Ô feu brûlant ! Qu’est-ce que mille vies pour vous les sacrifier, qu’est-ce que mille cœurs pour vous les consacrer ? Ma fille, aimons Celui qui nous a tant aimées ! O Jésus, élargissez nos cœurs, étendez notre capacité d’amour, et pour cela élargissez notre capacité de souffrir, de nous sacrifier, de nous humilier, de descendre dans notre néant, de nous baigner dans vos douleurs, afin d’être unies un jour à votre triomphant amour au Ciel" (Lettres de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny (1841-1884), fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus. - Paris, P. Lethielleux, 1965. Lettre en date de novembre 1875).           

[21] Jésus à Dina Bélanger (1897-1929) : Tu ne me posséderas pas plus au ciel, car je t’ai absorbée en entier.

[22] L'heure de la rigueur suprême, car Jésus, en tant qu'Homme, fit l'expérience en l'abandon de Dieu.      

[23] Psaume 42 (Hébreu 43), 1.      

[24] Cf. Jean 1,4-5.  

[25] Référence non trouvée. 

[26] Cf. la collecte.    

[27] Hébreux 9, 11-15.         

[28] Tente et tabernacle sont synonymes. Le latin tabernaculum désigne la tente. Le premier tabernacle fut la tente de la rencontre.    

[29] L’Homme affaibli par le péché ne pouvait, par lui-même, retrouver la grâce initiale, c’est pourquoi Dieu vient à son secours en prenant sa place. Cela ne pouvait pas se faire au niveau divin, car Dieu est le bonheur parfait que rien ne peut ternir. Le Fils de Dieu s’est fait homme, créature, seul moyen de subir la Passion et ses douleurs, sans que son éternité bienheureuse soit en rien altérée : ce qui eut d’ailleurs été impossible.
En sa sagesse suprême et en sa compassion, incommensurable, pour tous les hommes entraînés dans la cascade du péché, il n’a pas vu d’autres moyens de les tirer du péché qu’en assumant l’Humanité, avec ses fautes, et les conséquences douloureuses du péché.       

[30] Cf. Philippiens 2,6-8.    

[31] Cf. Matthieu 27,50, et Marc 15,37.     

[32] Cf. par exemple, Luc 19,41 ou  Jean 11,33-35.          

[33] Matthieu 26,39 - Marc 14,36 - Luc 22,42.      

[34] L'auteur fait référence à la diffusion d'un certain nombre de fascicules valtortiens par le P. Migliorini.