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Texte original

Calendrier mystique de Maria Valtorta consigné à la demande de Jésus.

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Acte d'offrande de Maria Valtorta comme victime expiatoire.

«Bénie soit la souffrance qui me fait te ressembler !»

 













Les corédempteurs.


 

Ces notes sont de la même date qu’EMV 381.

180> Note[1].         

 Après avoir lu cette description du jeune servite inconnu élevé dans la gloire par Marie, le Père Migliorini m’apporte ce matin un livret dont la couverture représente un jeune servite dans lequel je reconnais tout de suite celui que j'ai vu
[2]. Comme seule différence, il ne portait pas de lunettes dans la vision, et son visage était légèrement plus maigre. Mais de bien peu.

J’ignorais qu’il ait jamais existé un frère Venanzio M. Quadri
[3], et qu’il était mort en odeur de sainteté. Il m’était totalement inconnu, à tel point que j’étais incertaine: est-ce que j’avais vu une extase du bienheureux Giovanni Angelo ? Ou est-ce que le Père Pennoni était mort, auquel cas la Vierge voulait-elle me faire comprendre que la miséricorde de son sacré Cœur maternel et mes prières avaient obtenu l’absolution de toutes ses fautes, si bien que sa mort signifiait son entrée au paradis? Voilà quelles étaient mes deux pensées à la suite de cette vision.         

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181> Je suis heureuse de savoir qui est ce bienheureux. Et je n’hésite pas à affirmer que, comme je l’ai reconnu dans le portrait de la couverture ainsi que dans le dessin de M. Barberis à la page 47, à la position de ses bras et de sa tête légèrement inclinée vers la droite, je suis persuadée qu’il est dans la gloire et qu’il jouit de la vision du Dieu un et trine et de celle de Marie, qui me l’a montré enveloppé d’un rayon plein d’amour et très pur qui jaillissait de son Cœur; et aspiré au ciel par elle, par cette Mère belle et toute pure...    


 
Notre Seigneur m’enjoint de mettre par écrit mon acte d’offrande, l’hymne à Jésus crucifié et d’autres choses spirituelles qui ont préparé mon état actuel. J’obéis en le faisant précéder de ces quelques brèves notes.          

J’avais fait solennellement l’acte de victime de l’Amour miséricordieux
[4] le jour de la sainte Trinité, en 1925[5]. Mais plus tard, sous l’effet d’une force qui m’y poussait et d’une prémonition - de juillet 1930 à mai 1931 - des événements mondiaux qui se sont réalisés par la suite, j'avais ressenti le besoin de préconiser, par le biais de la presse de l’Action catholique féminine, une véritable croisade d’âmes victimes pour sauver le monde[6]. Ma proposition (que je sentais inspirée par Dieu), fut rejetée durement le 17 mai 1931 sous prétexte que, en Italie comme dans les autres pays, tout se passait bien entre Église et État ainsi qu’entre nations.   

À peine quatorze jours plus tard, Dieu, par une douloureuse épreuve (la lutte contre l’Action Catholique) démentait ceux qui péchaient par excès d’optimisme
[7], si bien que j'ai pensé faire toute seule ce que les autres jugeaient inutile de faire. Je tremblais un peu à l’idée de m’offrir à la Justice, car je me souvenais des paroles de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus: "Si vous vous offriez à la Justice, vous devriez trembler, mais pas pour vous offrir à l’Amour miséricordieux. Il vous traitera avec miséricorde".     

 Pendant que j’hésitais entre le oui et le non arriva le jour du Sacré-Cœur de Jésus, en juin 1931. À la grand-messe chantée par les jeunes filles de l’Action Catholique, aussitôt après le Gloria, une vision mentale accompagnée de la connaissance mentale de toutes les catastrophes qui nous ont torturés au cours de ces dix dernières années se présente à moi. Une contemplation apocalyptique... Je suis saisie de larmes irrépressibles et d’une telle angoisse que je ne vois plus rien.          

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182> Plus rien, si ce n’est le gouffre où le monde se précipite et la nécessité de dresser des victimes en guise de contreforts pour empêcher, ou du moins ralentir, la course du monde vers le précipice. On est obligé de me porter, de me mener hors de l’église à la fin de la messe, car je ne vois rien tellement je pleure... Arrivée à la maison, j’écris mon acte d’offrande, que j’ai fait plus tard solennellement le jour de la fête du Très-Précieux Sang. Le voici :

 Acte d’offrande en victime à la Justice et à l’Amour      
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Oh mon Dieu, origine et fin de toute puissance, de toute sagesse et de tout bien, Amour éternel et incréé, Trinité sainte, sois bénie maintenant et toujours, aimée et adorée pour les siècles des siècles.   

Afin que cet amour pour toi s’étende et envahisse toute la terre et que le Royaume du Christ s’y instaure en apportant aux hommes la paix, cette paix qui vient de toi seul, afin que les âmes se tournent vers toi, la fontaine d’eau vive qui désaltère toutes les soifs et procure la vie éternelle, moi, malgré ma misère et mes péchés, j’ose, de l’abîme de mon néant, élever mon cœur et ma vie, tout mon être, vers toi, Trinité bienheureuse, et t’offrir ce néant en hostie d’expiation et d’amour pour l’avènement de ton règne, pour que fleurisse ta paix, pour la rédemption des âmes, de ceux que j’aime et que je connais, de celles qui me sont chères entre toutes en raison des liens qui m’unissent à elles, comme aussi de celles qui me sont inconnues ou ennemies.     

Puisse ce sacrifice que je t’offre te plaire, ô Dieu, par l’intercession de Marie et de saint Joseph, malgré sa petitesse. C’est tout ce que je peux te donner, mais je le fais avec joie pour la conversion des âmes, la paix du monde, la prospérité, tranquillité, paix et tout autre bien de ma patrie, pour le triomphe de l’Église sur ses ennemis, pour le retour à Dieu de ces nations qui sont devenues la proie de Satan et des schismes, pour la perfection du sacerdoce, mon salut éternel, celui de mes parents et de toutes les âmes que j’ai aimées, instruites dans ta Loi et dirigées vers toi.          

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183> Si je comparais la splendeur de ta puissance à ma misère, je serais anéantie devant une telle toute-puissance; si je confrontais ma nullité et ma faute à ta perfection, il me faudrait fuir comme un indigne loin de ta face; mais j’ai confiance en toi, comme cela te plaît, et je me donne à toi tout entière, avec mon passé, mon présent, mon avenir, mes fautes, mes efforts vers le bien, mes chutes, mes immenses désirs d’amour pour toi et pour les âmes. Je pense que tu es Amour; Miséricorde, Bonté; tu es le Père, le Frère, l’Epoux de nos âmes, tu es la Charité faite chair et tu ne repousses personne de ton sein débordant d’amour. Je suis donc sûre que tu te pencheras avec pitié sur ta petite esclave pour en accueillir l’offrande, en entendre la prière et consentir à ses désirs.    

Ah! Je resterai à tes pieds aussi longtemps qu’il te plaira, en attendant ton sourire qui me révélera que mon offrande est acceptée; l’attente ne m’effrayera pas, car je sais qu’elle est une épreuve que tu m’envoies pour éprouver ma foi, pas plus que ne m’effrayera ma nullité, puisque je la recouvre des mérites de mon Bien-Aimé qui vit en moi. Et je reprends les mots ineffables de mon Verbe adoré, de mon Maître et Rédempteur pour te présenter ma prière, à toi, l’Eternel:  "Père, pardonne aux hommes parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font, pardonne en raison des mérites du Christ, de Marie, des martyrs et des saints; et si, pour apaiser ta Justice offensée, de nouvelles hosties d’expiation sont nécessaires, me voici, ô Père, immole-moi pour la paix entre l’homme et Dieu, entre l’homme et l’homme, pour l’avènement de ton règne". 

Ô mon Bien-Aimé, ton Cœur saigne d’être sans cesse blessé par cette marée de fautes qui envahit la terre, et ta soif d’amour augmente chaque jour alors que l’humanité s’éloigne de toi. Oh ! Prends-moi comme hostie consolatrice de ton amour bafoué. Je voudrais renouveler cette offrande chaque fois qu’une faute te blesse et qu’une nouvelle offense est proférée contre la sainte Trinité, je voudrais être innocente et riche de mérites pour être plus à même de te consoler; je voudrais avoir à mes côtés des multitudes d’âmes prêtes à s’offrir à ton amour. Mais je suis pauvre et seule, coupable moi aussi. 

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184> Toutefois, mon incapacité, ma misère, ma solitude ne m’effraient pas; je suis comme cela te plaît, cela me suffit et m’encourage à m’offrir à toi. C’est toi qui as mis dans mon cœur cette soif toujours croissante d’amour et d’immolation, et cela m’apprend que tu me veux moi aussi, pauvre et faible comme je le suis, un vrai rien, perdu face à ton immensité.     

Consciente de cette petitesse qui est la mienne, je te prie de ne pas me traiter en épouse ou en sœur. Tu es le Maître du ciel et de la terre, je suis un grain de poussière... Tu es le Roi des rois, moi le dernier de tes Sujets. Mais de même que, dans un palais royal, il y a d’une part les intimes du souverain qui passent leurs journées avec lui, unis par l’affection, et d’autre part les serviteurs dont le seul devoir est d’obéir, je désire, mon Bien-Aimé, que tu me considères comme une servante — ou encore moins —. Je veux être l’esclave dont le seul but est de servir son Seigneur avec humilité et fidélité. Je veux être l’instrument aveugle utilisé pour le triomphe de l’Amour miséricordieux sur terre, l’humble servante qui se donne tout entière pour la cause de son roi, la créature qui se tient dans la poussière au pied de ton trône pour recouvrir de son pauvre chant les hurlements blasphématoires des pécheurs, pour consoler par son fidèle amour ton Cœur transpercé, pour te gagner une multitude d’âmes par son sacrifice ignoré. Tu l’as dit toi-même, mon Jésus bien-aimé: celui qui montre le plus grand amour est celui qui donne sa vie pour ses amis. Voici, je viens, je m’offre à toi, mon seul et parfait ami, afin que ton Règne s’établisse sur la terre comme dans les cœurs des hommes.

Tu as encore dit : "Quand je serai élevé de terre, j'attirerai tout à moi". Je désire moi aussi, à ton imitation, être élevée sur la croix de souffrance, sur ta croix de salut que la plupart fuient avec terreur; crucifiée avec toi, pour toi, je veux expier pour ceux qui pèchent, t’obéir pour ceux qui se rebellent, te bénir pour ceux qui te maudissent, t’aimer pour ceux qui te haïssent, te supplier pour ceux qui t’oublient, vivre, en un mot, dans un acte d’amour parfait, en rapportant tout à toi, en te reconnaissant en tout, en aimant tout par toi et en toi, enfin en acceptant tout de toi, mon Bien infini.          

Ô mon Bien-Aimé, par la croix que je te demande, par la vie que je t’offre, par l’amour auquel j’aspire, fais de moi une heureuse victime de ton Amour miséricordieux. Que je vive en lui et de lui, que j’agisse sous son impulsion, que chacun de mes actes, paroles, pensées et actions portent le sceau de cet amour.          

185> Qu’il soit mon bouclier et ma purification, ma joie et mon martyre, qu’il soit fusion toujours plus intime avec toi, jusqu’à cette fusion ultime dans laquelle l’âme, libérée, s’envole pour s’unir à toi afin de t’adorer et t’aimer parfaitement pour l’éternité bienheureuse.

 Mes deux petits chapelets aux cinq plaies.     
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Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons, parce que par ta sainte croix tu as sauvé le monde.         

J’adore, ô mon Jésus, la sainte plaie de ta main droite et je te prie, par sa douleur; de m’accorder l’esprit de charité. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.           

J’adore, etc... de ta main gauche et je te prie... de m’accorder l’esprit de contrition. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.     

J’adore, etc... de ton pied droit et je te prie... de m’accorder l’esprit d’apostolat. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.   

J’adore, etc... de ton pied gauche et je te prie... de m’accorder l’esprit de sacrifice. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.        

J’adore la sainte plaie de ton côté et je te prie, par amour pour elle, d’accepter mon offrande en victime de la Justice divine et de ton Amour miséricordieux. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.        

Ô mon Jésus, par la douleur de ta chair sainte et immaculée transpercée par amour, je te prie de m’accorder ce que je te demande. Fortifie-moi par le saint Sang de tes plaies que tu as versé, purifie-moi par l’eau qui a coulé de ton Cœur déchiré, enflamme mon âme par la splendeur de tes blessures divines, fais que les rayons d’amour qui en jaillissent s’enfoncent dans mon cœur comme autant de flèches de feu et y impriment l’empreinte de ton Corps transpercé, afin que je sois crucifiée d’amour. Accorde-moi, par amour pour tes saintes plaies, une soif toujours plus ardente de toi, une identification toujours plus profonde à toi, un amour toujours plus dévorant qui me purifie de mes fautes et me rende prête pour le ciel.

 Autre petit chapelet pour obtenir la résignation.    
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186> Nous t’adorons, etc.   

J’adore, ô mon Jésus, la sainte plaie de ta main droite et je te prie, par amour pour elle, de m’accorder le don de la résignation dans les souffrances physiques. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.     

J’adore, etc... de ta main gauche et je te prie, par amour pour elle, de m’accorder le don de la résignation dans les souffrances morales. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.

J’adore, etc... de ton pied droit et je te prie... de m’accorder le don de la résignation dans les souffrances spirituelles. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.           

J’adore, etc... de ton pied gauche et je te prie... de m’accorder le don de la résignation dans les souffrances, amertumes, découragements devant les maladies, les offenses, les trahisons, les abandons, les duretés des gens. Notre-Père, Je vous salue, Marie, Gloire à Dieu.

J’adore, etc... de ton côté et je te demande, par amour pour elle, de m’accorder la résignation devant la mort, et même davantage. Je te demande le calme, la paix, la joie au moment de mourir. Que j’expire, je t’en prie, dans un soupir d’amour pour toi.      

Ô mon Seigneur adoré, crucifié pour moi, divin Martyr par amour pour nous, je te prie de me donner une joyeuse volonté de souffrir. Intensifie en moi l’amour de toi à mesure que tu augmentes la souffrance. Si les flammes de la charité envahissent complètement mon âme, la souffrance et la mort pour l’amour de toi et des créatures me seront douces.         

Cœur de Jésus, sois toujours mon bien et mon amour. 

Ô Marie, ma Mère, lorsque la tempête rugit plus fort contre moi et que la croix pèse sur moi, accorde-moi la douceur de ton sourire; lorsque mon âme souffre la passion, accorde-moi le réconfort d’une caresse; lorsque la mort m’effraie, donne-moi ton sein pour m’y réfugier et ton cœur de Mère pour me consoler de mon affaiblissement. Ô ma Mère, je te confie ma vie et mon agonie, afin que je puisse mourir entre tes bras pour me réveiller au paradis.           

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187> Saint Joseph, toi le patriarche miséricordieux, quand je serai à la dernière extrémité, viens guider mon âme dans son dernier voyage vers le salut. Que ton regard mette en fuite le Tentateur infernal, que mon âme se réfugie entre tes bras qui servirent de berceau à mon Sauveur et que, de là, elle s’envole vers l’Amour éternel. Saint Joseph, sois mon bouclier dans la bataille finale afin que je meure dans le Christ.  

Mon saint ange gardien, toi que la miséricorde de Dieu m’a donné, pardonne-moi de t’avoir montré aussi peu d’amour jusque là, fais que, à partir d’aujourd’hui, je t’aime et t’honore toujours et tiens-toi continuellement à mes côtés, mais plus encore à l’heure de ma mort, afin que le Malin ne puisse troubler la sérénité de mon trépas et que j’expire en toute fidélité chrétienne et soumission à la Volonté éternelle. Mon ange gardien, accompagne-moi dans la mort vers mon Jésus.         

21-2-1934.

 À Saint François d’Assise.          
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Ô mon père saint François d’Assise, par cet amour dont Jésus Christ t’aima et dont tu l’aimas, obtiens-moi, je t’en prie, la souffrance et l’amour que tu as sollicités pour toi-même. Je ne te demande pas la gloire visible des stigmates, dont je ne suis pas digne, mais la participation intime aux souffrances et à l’amour de Jésus et de toi-même, afin que, à votre imitation, je meure d’amour pour Dieu et pour les âmes.         

11-3-1934.

 Mon calendrier mystique [8]       
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14 mars 1897 : Naissance via G. B. Vico, à Caserte.       

24 mars (?): Baptême à l’église S. Elena. 

2 octobre 1901 : Chez les ursulines à Milan, via Lanzone, et ma première rencontre avec Jésus vivant sa Passion.  

18 mars 1904 : Première confession chez les ursulines.

30 mai 1905 : Confirmation chez les sœurs marcellines, via Quadronno, à Milan.

5 octobre 1908 : Première communion à Casteggio chez les sœurs de Nevers, et consécration à la Vierge immaculée. 

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188> 4 mars 1909 : Je suis placée au collège Bianconi chez les sœurs de la Charité de sainte Marie-Enfant et de la Capitanio.         

1er juin 1910 : Fille de Marie.         

11 novembre 1912 : Exercices mémorables... Je propose: "Sacrifice et devoir en toute-chose et en tout temps", et il me vient la vocation de la souffrance par amour.    

11 juin 1916 : Songe d’avertissement: "Il ne suffit pas de ne pas faire le mal, il faut aussi ne pas désirer le faire", me dit Jésus. Cela met un frein aux désarrois suscités par de nombreuses souffrances morales.    

11 février 1922 : Saint François d’Assise parle à mon cœur...     

1er janvier 1923 : "J’ai soif ! Accorde-moi de sauver des âmes pour te les donner, et prends tout le reste..."  

1er janvier 1924 : Renonciation au monde et aux affections pour mon propre salut spirituel et celui d’un grand nombre. Vœu de chasteté.    

28 janvier 1925 : Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus...     

Fête de la Sainte-Trinité 1925 : Acte d’offrande à l’Amour miséricordieux.    

4 mai 1928 : Esclavage en Marie selon le bienheureux Grignon de Montfort.

21 mai 1929 : À Castelverde di Cremona. Le premier toucher de la mort et de la souffrance. Vive l’amour !     

25 juin 1929 : IIe jubilé. Vœu de chasteté, pauvreté et obéissance.      

6 novembre 1929 : Postulante au tiers-ordre franciscain.         

29 décembre 1929 : Action Catholique Féminine.          

Vendredi-saint 1930 : L’agonie à l’église durant trois heures. La première attaque d’angine de poitrine.         

29 juin 1930 : "Voici l’épouse du Christ ! Viens..." ; l’amour accélère les lésions cardiaques et me consume.          

23 novembre 1930 : Prise d’habit au tiers-ordre franciscain et renouvellement de mes vœux et offrandes.        

1er juillet 1931 : Acte d’offrande en victime à la Justice divine et à l’Amour. Mon acte d’offrande.           

4 janvier 1932 : L’ange gardien et la syncope...   

18 décembre 1932 : Début de la clôture, du fait de l’aggravation de ma maladie.        

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189> 7 avril 1933 : Vendredi de la Passion. Pour accélérer mon immolation, je répète mon acte d’offrande sous la protection de Notre-Dame des Douleurs.      

Vendredi-saint 1934 : Tandis que j’adore Jésus crucifié, que je brûle d’amour compatissant et de désir d’immolation, je chante mon psaume de la louange de la souffrance et de l’amour (voir plus bas).  

1er avril 1934 : Pâques de la Résurrection. Jésus est ressuscité. Je suis clouée au lit... Mon cœur a cédé après avoir ardemment battu vendredi.       

18 avril 1934 : Afin que le feu dévorant ne cesse d’augmenter; je renouvelle mon acte d’offrande en unissant à la protection de Marie celle de saint Joseph, de laquelle c’est aujourd’hui la fête.       

21 avril 1934 : Sanctifions notre souffrance et utilisons-la! Je deviens le défenseur zélé de la souffrance.    

30 juin 1935 : Mort de mon père... et Jésus me demande le sacrifice de ne pas l’assister ni lui faire mes adieux, ni le voir... alors que je vis dans la même maison...       

5 octobre 1938 : Sœur de la congrégation de Marie-Enfant, sous la protection de laquelle je renouvelle toutes mes offrandes.  

9 février 1939 : "Seigneur, pour que ce père ne perde pas la foi en toi et l’espérance, sauve sa petite fille et donne-moi sa maladie" ; j’attrape une pleurite tandis qu’Anna-Maria guérit miraculeusement, alors qu’elle était déjà en agonie et qu’on s’attendait à la voir mourir d’une minute à l’autre. Cela faisait trois mois qu’elle souffrait de gangrène pulmonaire après avoir eu des pneumonies et des abcès pulmonaires. Elle avait quinze mois...         

1er avril 1940 : Début de ma correspondance avec Giuseppe sur ses théories, etc.     

4 juin 1941 : Je vois la porte mystérieuse s’ouvrir et une lumière incandescente en sortir; à l’intérieur, une Voix me conseille de ne pas mépriser Giuseppe Belfanti, mais au contraire de faire preuve d’une profonde charité à son égard, car il peut avoir trouvé miséricorde auprès du Cœur de Dieu pour avoir recherché la vérité, même par des voies erronées. 

2 mars 1943 : La Voix, qui se fait reconnaître comme étant celle de Jésus — après s’être adressée à moi en inconnue quand j’étais éveillée ou sous forme de songe — me dit, en joignant aux mots le toucher des mains qui m’attirent contre sa poitrine : "Mais moi, je te reste..."        

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190> 23 avril 1943 : Vendredi-saint. La 1ère dictée[9].     

4 octobre 1943 : Mort de Maman... Comme pour mon père, il m’est refusé de l’assister, de lui faire mes adieux et de la voir... alors que nous étions à quelques mètres l’une de l’autre.  

Décembre 1943 : Les visions.        

25 — 31 mars 1944 : Prise d’habit et profession dans le tiers-ordre des servites de Marie.    

10 avril — 9 mai 1944 : L’heure de Gethsémani! L’heure entre sexte et none. La souffrance atroce dont le ciel ne me console pas. L’heure de l’enfer...       

9 mai 1944 : La Parole revient. Ma souffrance est terrible, mais je suis aidée par Jésus, mon Simon de Cyrène. 

4 juillet 1944 : La tentation. Satan essaie de mettre à profit l’offense subie de la part de ceux à qui j’ai fait du bien pour me tenter fortement et contrefaire la "Voix" pour les maudire. Dur combat, remporté par amour de Dieu.          

15 juillet 1944 : Effusion de paix pour me consoler de la cruauté des hommes et des violences tentatrices de Satan.  

11 août 1944 : La promesse  "Dans quelques jours, vous serez libérés", dit la Voix à l’encontre des paroles des hommes sans confiance. De fait, nous sommes libérés le 3 septembre, et j’ai l’occasion de mieux connaître les égoïsmes humains, et de m’attacher à Dieu pour pouvoir pardonner... pardonner... pardonner pour gagner une âme à Dieu.   

16 — 17 octobre 1944 : Giuseppe se convertit de l’hérésie et se libère du spiritisme après quatre ans et six mois de combat (voir plus loin).      

10 novembre 1944 : L’abandon absolu dans cet exil! Dieu seul. Et pardonner... pardonner pour finir de convertir... 

24 décembre 1944 : Je rentre chez moi. Je consacre la maison à la Vierge de Fatima, ainsi qu’au Sacré Cœur de Jésus et à saint Joseph.     

5 octobre 1945 : L’extrême onction. J’offre la pénitence de la mort pour la vie spirituelle de Giuseppe, dont l’âme n’a guère progressé en ces derniers mois, et qui s’est mal comporté en tant que parent. Mais j’ai toujours pardonné pour atteindre mon but, j’ai toujours offert les souffrances dues à sa conduite dans ce même but...        

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191> 21 novembre 1945 : Première confession et première communion de Giuseppe à soixante-cinq ans. Merci, Seigneur! 

Je pourrais aussi inscrire les dates — mystiques elles aussi — des coups de fouet (entre le 10 et le 20 novembre 1944), du calice du Sang divin (vers Pâques 1945) et du calice de Gethsémani (octobre ou novembre 1945), mais je n’ai ni l’envie ni la force d’en rechercher les dates précises. 

Voilà mon calendrier mystique jusqu’à ce jour.

Je joins à l’événement daté des 16 et 17 octobre la copie de ce que Giuseppe m’écrivit en bas de la "dictée″ qui lui fut adressée. J’ai remis cette dictée au Père Migliorini, accompagnée d’autres feuillets concernant Giuseppe et les pratiques médiumniques. Le 13 octobre 1944, Giuseppe a écrit :

 Je lis le message que, dans sa grande bonté, le Maître a bien voulu m’envoyer. Je suis ému et heureux d’un tel bienfait venu calmer la douleur que j'ai ressentie ces jours derniers en apprenant que toute mon affaire était anéantie, que tous mes biens terrestres étaient détruits et volés, et que je me voyais dans la misère après tant d’années de dur labeur pour parvenir à quelque bien-être. Mais un bien plus grand s’oppose aux biens terrestres: celui d’être pardonné par le Maître. Quant à ce que le Maître révèle dans son message, c’est la pure vérité. J’avais contacté un ami qui s’imaginait, en toute bonne foi, être un "porte-parole du Maître". Un autre de mes amis — et dans son cas, je l’avais compris moi aussi — était complètement possédé par la Bête, car il soutenait et croyait fermement pouvoir, un jour très proche, devenir  "un agent de Jésus sur la terre". À plusieurs reprises, j'avais exprimé à Marie mon grand désir de connaître la vérité sur le présumé "porte-parole" de Reggio Calabria, et je n’espérais pas recevoir une telle bonté du Maître, qui m’a éclairé sur ma bonne foi et m’a montré clairement que je marchais sur une mauvaise voie. Gloire à lui, grâces lui soient rendues, et que son Nom soit béni à jamais.       
Signé: “Giuseppe Belfanti".

 Hymne à l’amour et à la souffrance. 
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192> Vendredi-saint 1934. 

Il est l’Homme des douleurs, le Bien-aimé de mon cœur. Pour ressembler à Dieu, il me faut souffrir moi aussi.

Venez donc à moi, chères épines, doux clous! Prenez-vous-en à moi, prenez-vous-en à moi, parce que l’épouse veut se parer des joyaux de son Roi.    

Vois comme son regard s’affaiblit, comme sa bouche est desséchée tandis qu’il prie sur la croix pour l’humanité mauvaise.

Mon cœur, entends-tu la "Voix" murmurer des mots d’amour au milieu des sanglots?       

Comme sa douleur est grande ! Il meurt pour nous et pardonne, il nous promet le paradis; inclinant son doux visage, il dit: "J’ai soif!", et il attend notre pitié.    

"Que puis-je offrir à tes lèvres bénies, à ton cœur souffrant, pour apaiser ton agonie finale? Par quel baume soulager ta poitrine, ô Rédempteur?   

— Par ton affection fidèle et ta souffrance généreuse."  

Ah! Venez à moi, venez, douces épines et chers clous! Encerclez-moi, prenez-en-vous à moi, clouez-moi sur le bois dur! Que la tête de mon Roi repose sur ma poitrine et sur mon cœur! Je veux, par mon affection et mon amour, essuyer ses larmes, calmer sa fièvre, soulager son agonie.     

Bénie soit la souffrance qui me fait te ressembler!        

Bénie soit ta croix qui m’élève au ciel!     

Béni soit l’amour qui donne des ailes à ma douleur!     

Béni soit le jour où ton regard m’a fascinée, bienheureux soit l’instant où tu m’as consacrée à toi, mais séraphiques sont les tourments qui m’unissent, ô mon Rédempteur; à la croix, à la souffrance, pour ta gloire, ô Dieu!   

Ah, venez à moi, douces épines, chers clous! Ornez-moi, sculptez en moi l’aspect de mon Roi!

Viens, viens, dur bois de la croix couleur de pourpre, c’est toi seul que je désire chercher ici-bas pour me soutenir!

Le Rédempteur m’attend au ciel, dans la splendeur, non plus languissant et gémissant mais resplendissant pour l’éternité.   

Vers lui je m’envolerai un jour, parée de la croix, la tête ceinte de ses épines, consumée par l’amour de lui.        

193> Et parmi les anges en louange et les splendeurs séraphiques, il transformera tourments et souffrances en autant de joyaux.   

Bénie soit la souffrance, bénie soit la croix, béni soit l’amour qui se réalisera pleinement au ciel !

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Fiche mise à jour le 30/01/2020.

 



[1] Cette note a été rédigée sur un feuillet qui fut attaché par la suite au cahier. La date est déduite de ce qui précède et de ce qui suit, mais la note pourrait être aussi du 9 février 1946.

[2] Dans la vision de la veille, 9 février 1946.

[3] Venanzio Antonio Maria Quadri, clerc profès de l’ordre des servites de Marie (1916-1937). Note biographique sur Santi e beati. Sur le site des Servites de Marie.

[4] Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (Thérèse de Lisieux), à qui Maria Valtorta vouait une grande dévotion, fut la première à faire l’offrande d’elle-même à «l’Amour Miséricordieux», amorçant ainsi un tournant dans les actes d’offrande généralement tournés vers la «Justice Divine». Sainte Thérèse conclut son acte d’offrande en ces termes que reprend Maria Valtorta : "Afin de vivre dans un acte de parfait Amour, je m’offre comme victime d’holocauste à votre Amour miséricordieux, vous suppliant de me consumer sans cesse, laissant déborder en mon âme les flots de tendresse infinie qui sont renfermés en vous et qu’ainsi je devienne Martyre de votre Amour ô mon Dieu !".

[5] Maria Valtorta le fait le jour de la sainte Trinité 1925, soit exactement trente ans après celui prononcé par sainte Thérèse qui le fit le jour de la sainte Trinité 1895.

[6] C’est une époque particulière où Jésus appelle des âmes victimes : sœur Joséfa Menéndez (Un appel à l’Amour, 1921-1923), sœur Faustine (Petit journal, 1935-1936) ou Mère Amélie de Gibergues (1938-1939).

[7] Le 29 juin 1931, Pie XI condamne le fascisme italien dans son encyclique Non abiamo bisogno (en italien sur le site du Vatican, en français sur la Porte latine) sur l’Action catholique italienne. En réaction, les chemises noires s'en prennent à l’Action catholique italienne, une œuvre promue par le pape et qu’il qualifiait, dans son encyclique, de seule organisation non-fasciste d’Italie.

[8] Les événements rapportés en ordre chronologique sont traités dans l’ "Autobiographie″, écrite entre février et avril 1943.

[9] Cf. la vision. On trouvera presque tous les faits qui suivent dans "Les cahiers de 1943" et "Les cahiers de 1944", selon les dates.