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Texte original


Commentaires de :
Apocalypse 2, 24.


Les cahiers n° 121 et 122 comportent des commentaires de certains passages de l’Apocalypse et ferment la longue série des cahiers autographes de Maria Valtorta.

À la différence des cahiers précédents, les dates de rédaction ne sont indiquées que de façon sommaire sur le frontispice des deux cahiers.

En outre, le texte n’est pas introduit par l’habituel "Jésus dit″.

L’Auteur divin de ces commentaires n’est donc pas mentionné et ne parle pas à la première personne comme dans les "dictées″. Mais certains passages font penser aux Leçons sur l'épître de saint Paul aux romains dictées à la même époque par l'Esprit-saint. La forme et le contenu des commentaires ci-contre laissent penser qu’il s’agit, là aussi, de l’Esprit-saint.

 








 

Accueil >> Plan du site >> Index des "Cahiers" >> Sommaire des Cahiers de 1945 à 1950

Traduction automatique de cette fiche :
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Commentaires de l'Apocalypse.
Partie 4/6

extraits des "Cahiers de 1945 à 1950".

 Partie 1/6  Partie 2/6  Partie 3/6  Partie 4/6  Partie 5/6  Partie 6/6.

             

 

585> Dans d’autres Églises, certains croient davantage aux faux prophètes, ces voix impures que Satan excite à parler et que la loi de l’Église condamne; cette condamnation atteint tous ceux qui, bien que catholiques, prêtent l’oreille à ces voix sataniques qui parlent lorsqu’on fait tourner les tables ou par l’intermédiaire de médiums, et dont le but est de tromper, de séduire, de dévoyer, de détacher de l’Église.      

Seules les âmes de lumière sont véridiques et de bons guides. Mais elles ne viennent jamais, je dis bien jamais, par quelque imposition humaine et ne nécessitent pas de cérémonie pour se manifester. Dieu les envoie quand il le veut, à qui il veut. Or ce sont les seules qui disent la vérité. Les autres ne sont que des menteurs, dans toutes leurs manifestations. Car ce sont des manifestations de satanisme, et Satan est mensonge. Ces voix ont beau dire apparemment de bonnes paroles, elles sont toujours subtilement teintées d’erreur. Elles visent à détourner de l’Église en prétendant qu’elle n’est pas nécessaire pour communiquer avec Dieu. Elles insinuent des théories erronées sur la réincarnation, sur un système d’évolution des âmes par des vies successives, ce qui est absolument faux. Elles suggèrent des solutions scientifiques aux manifestations les plus lumineuses de la toute-puissance divine, qui crée tout à partir de rien.   

Pauvre science qui veut être uniquement "science" et repousse la Sagesse! La science peut confirmer la Sagesse, mais pas l’abolir. Là où elle l’abolit, elle éteint un océan de lumière appréciable pour les âmes et les intelligences humaines.

Malheur à qui éteint cette lumière! S’il est bien un geste qui tient de celui d’un tyran fou, poussé par la haine ou le délire, qui mine et pulvérise une ville ou un temple, c’est l’action des personnes qui, par amour excessif de la science — ils lui rendent presque un culte —, pulvérisent l’édifice de la foi simple et pure, ou du moins ses parties principales. Au lieu d’un tel culte, c’est la Sagesse qu’il faut aimer, écouter et croire puisqu’elle vient “du Père des lumières en qui il n’y a ni variation ni ombre de changement" (Jacques 1, 17); étant Esprit de vérité et d’amour, il veut que nous soyons nourris de vérité pour aimer toujours plus parfaitement, et que nous voyons pour mieux connaître, mieux servir et mieux aimer.     

Mais un édifice peut-il encore tenir debout si ses fondements sont sapés? Non.            

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586> Or que se passe-t-il lorsque, poussé par la soif humaine de paraître instruit et moderne, en avance sur son temps, on retire les pierres angulaires des bases de l’édifice de la foi, sous prétexte qu’elles ne sont plus adaptées à l’époque, qu’elles sont puériles, inadmissibles, telles des fables qu’on ne saurait plus accepter? De grandes parties s’écroulent en faisant des victimes, beaucoup d’autres restent en ruines et défigurées, d’autres encore, qui étaient lumineuses et belles, deviennent sombres et brumeuses, couvertes de pauvres lumières humaines dont les fumées obscurcissent les lumières célestes et suscitent dans les âmes stupéfaites des interrogations que la science ne satisfait pas et que la Sagesse n’arrive plus à détruire, de sorte que des vides sont créés que rien ne peut combler. Un monde de foi pure s’écroule. Et les ruines de leurs syllogismes, de leurs raisonnements et recherches ne satisfont pas le vide qui s’est formé.         

Attaquer la vérité connue est un péché contre l’Esprit Saint. Il est dit que  "l’Esprit Saint, l’éducateur, fuit la fourberie, il se retire devant des pensées sans intelligence, il s’offusque quand survient l’injustice" (Sg 1, 5). Or qu’y a-t-il de plus injuste que de prétendre que Dieu, le Tout-Puissant, a dû attendre l’évolution naturelle spontanée pour créer son chef-d’œuvre, l’homme? Qu’y a-t-il de plus insensé que de croire que Dieu a été impuissant à créer directement la plus belle œuvre de sa création?    

Le Livre contient la vérité sur toutes choses, car c’est une parole écrite sous l’inspiration de la Sagesse, c’est-à-dire de Dieu. Tout le reste n’est que mensonge, imagination ou déduction humaine. Dieu seul ne se trompe jamais. Le plus saint des hommes, ou le plus érudit en culture humaine peut toujours se tromper lorsqu’il parle ou agit "en homme", autrement dit quand il n’est pas mu par l’Esprit Saint, quand la Lumière (Jésus) ne l’éclaire pas, quand il détourne les yeux de Dieu le Père en ne le reconnaissant plus dans toutes ses œuvres.           

La science aussi peut être bonne et utile. Dieu a donné l’intelligence à l’homme dans une bonne intention et pour qu’il s’en serve. Mais 90% des hommes ne s’en servent pas toujours dans une bonne intention. Et les scientifiques, en nombre encore bien supérieur, ne le font pas davantage.          

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587> Pourquoi cela? Parce qu’ils perdent de vue Dieu et sa Loi pour suivre et poursuivre des voies et des chimères humaines. Oui, même si, en apparence, ils le servent, lui rendent un culte extérieur — si ce n’est même un certain culte intérieur — et sont persuadés qu’ils l’honorent, en vérité ils ne le voient plus clairement, pas plus que les préceptes d’amour éternels. Ils ne vivent plus la vie de Dieu, qui est vie d’amour. S’ils menaient cette vie, s’ils voyaient clairement Dieu et sa Loi, comment pourraient-ils utiliser leur intelligence pour détruire par leurs raisonnements scientifiques la foi simple des "petits" et par leurs découvertes scientifiques l’existence d’une foule de vies humaines, de villes entières, et jusqu’au globe terrestre en troublant l’équilibre, cet ordre des éléments et des lois cosmiques établi par Dieu qui fait que, depuis des millénaires, la terre vit et produit des vies végétales et animales sans sortir de son orbite, sans se détourner de son axe, évitant ainsi des cataclysmes apocalyptiques?      

Mais leur plus grand crime, c’est de détruire la foi simple des "petits", c’est de détruire dans la foule la conviction que Dieu est ce Père aimant qui prend soin même des oiseaux et des fleurs des champs, écoute et exauce les demandes que ses enfants lui font par une prière pleine de foi.   

Comment l’homme peut-il encore croire simplement si, au nom de la science et avec le secours de preuves scientifiques incertaines, vous sapez les fondements de la Révélation contenue dans le Livre? Comment l’homme peut-il encore croire que Dieu est puissant, qu’il est aimant, qu’il est un Père qui prend soin de ses enfants si, à cause de vos découvertes, l’homme est frappé par des châtiments — non, pas des châtiments, parce que toutes les lois humaines châtient les mauvais alors que vos moyens de destruction frappent d’innombrables personnes qui ne le sont pas —, si donc l’homme est torturé jusqu’à la folie, ou jusqu’à en mourir de terreur ou sous les blessures, réduit à ne même plus avoir la tanière que Dieu procure aux animaux fussent-ils féroces, ni l’alimentation et les vêtements accordés aux oiseaux et aux fleurs des champs?           

Le plus grand crime est bien de détruire la foi et la confiance! La foi en la vérité de la Révélation. La confiance en la bonté et la toute-puissance divines. La première de ces destructions fait crouler tout un monde de croyances qui constituaient un puissant encouragement à vivre en enfant de Dieu, elle supprime tout un poème lumineux qui célèbre les bontés infinies du Seigneur.    

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588> La seconde incite l’homme, découragé par les expériences traversées, à dire: "À quoi sert-il de prier, de se sacrifier, de vivre en juste, si c’est pour être ensuite frappé de la même manière?" Le doute apparaît, et par conséquent le relâchement de la foi et des mœurs! La prière est délaissée ! Parfois, le désespoir arrive! Voilà les fruits de la science coupée de la Sagesse...      

Ce sont là les fruits de l’arbre maudit de la science, que la greffe de la Sagesse n’a pas rendu bon. Vous voulez tout connaître, tout rechercher, tout expliquer. Mais l’intelligence de l’homme, et en particulier de l’homme déchu, cette intelligence blessée par le péché originel et par la concupiscence mentale ne peut pas tout connaître. Adam avait beau être constitué "roi" de toute la création, il avait lui aussi reçu cette interdiction: « De l’arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas, car le jour où tu en mangeras, tu deviendras passible de mort » (Genèse 2, 17). Il n’a pas obéi, il voulut tout connaître et il mourut d’abord à la grâce, puis physiquement. Placés devant les deux arbres — d’un côté celui qui donne la vie, autrement dit Jésus, le Rédempteur et Sauveur, la Parole qui donne la vie éternelle, de l’autre l’arbre de la science qui produit en général des fruits de mort —, un trop grand nombre d’hommes tendent la main vers le premier et pas vers le deuxième, goûtent du fruit du premier et non du deuxième, se donnent la mort à eux-mêmes et la donnent aux autres.    

La science est-elle coupable de tout? Non: de même que personne n’est totalement et perpétuellement mauvais, la science n’est pas toujours et totalement mauvaise et coupable. Certains scientifiques utilisent leurs connaissances pour faire le bien. D’autres, parvenus à la découverte de moyens homicides, les détruisent, préférant renoncer à la gloire humaine que cette découverte leur procurerait, afin d’épargner de nouveaux fléaux à l’humanité. Chez d’autres enfin, parce qu’ils sont de vrais chrétiens, les études scientifiques augmentent leur foi ainsi que leurs vertus surnaturelles et chrétiennes.            

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589> Ceux-là sont des bienfaiteurs de l’humanité et sont bénis de Dieu. Tous devraient les imiter. Or ce n’est pas le cas. Ce sont les autres scientifiques qui sont écoutés et dont les raisonnements sont approuvés, ceux qui examinent et expliquent tout en termes humains, qui portent sur toute chose un regard humain, maté riel, tourné vers le bas, vers la terre et ses secrets, comme le font les animaux — quand ils ne se comportent pas plus mal qu’eux —. On dirait effectivement que, bien mieux que les hommes, bon nombre d’animaux savent louer ce qu’il y a de beau et de bon dans la création, qu’ils sont reconnaissants au soleil qui les réchauffe, à l’eau qui les désaltère, aux fruits de la terre qui les nourrissent, à l’homme qui les aime.            

L’homme, cette créature raisonnable douée d’une âme et de vie surnaturelle, devrait savoir regarder vers le haut, vers le ciel, vers Dieu; purifier son regard et ses connaissances par la contemplation des œuvres divines et par la foi que Dieu en est l’auteur; enfin, voir le signe indélébile imprimé sur chacune d’elle, en témoignage qu’elles ont été faites par Dieu.     

La religion et la foi, la religion et l’amour rendent la recherche humaine bonne, et cela activement. Si cette recherche humaine est privée de ses forces spirituelles ou ne les possède que dans une mesure imparfaite, elle tombe dans l’erreur et y entraîne les autres, vers l’affaiblissement ou la mort de leur foi.         

Ne cherchez pas à paraître modernes, en adéquation avec votre époque — qui ne mérite d’ailleurs aucun éloge —, ne repoussez pas les lumières, toutes les lumières qui vous viennent directement de la Révélation, de la Sagesse, et indirectement de la sage recherche de savants chrétiens: ceux-ci se sont élevés vers Dieu pour pouvoir pénétrer les mystères du monde eux-mêmes, mais avec un bon esprit de façon à en connaître la vérité, vérité qui confirme l’œuvre de Dieu et lui en rend gloire. Pour expliquer ce qui existe et n’existe que par la toute-puissance et l’action divines, ne recherchez pas, pour paraître modernes, en adéquation avec votre époque, ces "profondeurs de Satan"  — comme l’Apocalypse les appelle en 2, 24—, et pas davantage celles "du monde  ", qui ne correspondent pas à la Révélation.       

[Dans d’autres Églises], on trouve tiédeur dans le service de Dieu et orgueil de soi. La triple concupiscence triomphe là où les vertus devraient régner, et elle rend les tièdes et les orgueilleux pauvres et sans lumière. Pauvres du nécessaire pour être justes et aider ses subordonnés à être justes.        

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590> Les tièdes ne peuvent réchauffer les froids. Celui qui n’a aucune lumière ne peut pas la communiquer. Et celui qui se montre avare des grands dons que Dieu lui a accordés ne peut enrichir des agneaux. Il garde le pâturage pour lui seul, il permet seulement que son troupeau se nourrisse de l’indispensable pour ne pas périr tout à fait, sans penser que certains membres de son troupeau sont faibles et ont besoin de recevoir davantage de nourriture, bien davantage par fois, pour ne pas mourir.

Pour être un bon pasteur, il ne suffit pas d’être saint individuellement ou de ne pas pécher soi-même. Il faut sanctifier veiller à ce que d’autres ne pèchent pas et, si l’on apprend qu’un agneau a péché et a blessé mortellement son âme, ne pas attendre qu’il vienne demander sa guérison, mais aller à lui, le soigner, le guérir. Et s’il refuse, y retourner une fois, deux, dix, cent fois, non seulement en tant que prédicateur qui le rappelle à son devoir par des réprimandes, mais en utilisant d’autres moyens, en ami, en médecin, en père. Et si l’on apprend qu’une personne est en train de faire fausse route, ne pas laisser aller les choses, mais intervenir, avec patience et douceur, pour la ramener sur le droit chemin.          

L’apostolat du prêtre ne se borne pas à la messe quotidienne, à la confession, à l’explication de l’Évangile et de la foi à l’église. Il y a beaucoup plus à faire hors de l’église: aller au-devant de ses fidèles; porter la parole de Dieu et de la morale chez ceux qui ne vont pas à l’église, ou alors rarement et mal; là où un membre de la famille, un seul membre, ne va pas à l’église ou bien manque à ses devoirs de père, de mère, d’époux, de fils, de citoyen ou de personne morale.        

Que de familles connaissent souffrances, situations pénibles, péchés! Quel domaine d’apostolat que ces premiers noyaux de la société humaine où deux personnes s’aiment et vivent dans l’unité, telles de petites églises dans lesquelles, comme des prêtres sans ordination, ils accomplissent une tâche bien spécifique, ou plutôt deux tâches bien spécifiques: continuer la création en procréant, collaborant ainsi avec Dieu qui crée une âme pour toute personne procréée par l’homme et la femme, et engendrer de nouveaux fils adoptifs à Dieu. Du moins devraient-ils le faire.        

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591> Mais il arrive qu’ils ne le fassent pas: ils manquent réciproquement à leurs devoirs de mari et de femme, à leurs devoirs envers leurs enfants en négligeant de faire d’eux de vrais chrétiens et en les laissant aller là où ils ne pourront guère s’ améliorer, en leur donnant le mauvais exemple, en ne s’occupant pas de leur formation religieuse, en permettant que de mauvais compagnons ou des membres de partis antichrétiens les abordent et les entraînent sur une mauvaise voie.

Les terres de mission ne se trouvent pas seulement en Afrique, dans les Amériques, en Asie ou dans divers archipels. L’Europe, l’Italie sont, elles aussi, des terres de mission pour qui a l’esprit missionnaire et un regard surnaturel. Chaque village, des plus petits aux grandes villes, chaque paroisse, chaque mai son peut être terre de mission, un lieu d’où extirper l’ivraie pour y semer le bon grain, un lieu de progrès spirituel, un lieu de re construction en Christ: reconstruction du Royaume de Dieu au sein de la famille et en chacun de ses membres.            

« Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde » (Matthieu 5, 13-14). Le Maître, sagesse infinie, a comblé ses élus de son sel et leur a donné la faculté de transmettre à leurs successeurs un sel qui doit saler. Le Maître, lumière véritable du monde, a comblé ses élus de sa lumière et leur a donné l’ordre d’illuminer tout homme et de transmettre ce pouvoir à leurs successeurs. En pontife éternel, il continue à répandre sel et lumière dans le Corps mystique pour qu’il n’y vienne jamais à manquer, même si la tiédeur de certains membres pouvait en créer une pénurie.    

L’Église est "Mère". Quelle mère en gestation pourrait ne pas s’alimenter et vivre de manière à donner la vie à un enfant en bonne santé? De même, l’Église doit fournir à ses enfants, par l’intermédiaire de ses pasteurs plus ou moins haut placés, le sel qui maintiendra en eux une vie spirituelle intacte et forte.     

L’Église est "l’Epouse du Christ"; or le Christ est Soleil, il est Orient, Etoile du matin, Lumière infinie. L’Epoux transmet à son Epouse ses richesses et ses biens, il les lui communique afin qu’elle les distribue à tous ses membres, en particulier à ceux qui sont destinés à illuminer; c’est pourquoi ses pasteurs plus ou moins haut placés se doivent d’être  "lumière" pour éclairer les agneaux.         

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592> Mais une lumière présuppose une flamme: une flamme, une ardeur. Un incendie flambe quand il brûle et se consume. Pareillement, l’apôtre flambe, donc éclaire, réchauffe et embrase les autres s’il brûle lui-même et se consume. Mais si, par peur de se consumer, par peur d’être pris comme point de mire par les ennemis de la lumière, par peur de trop se fatiguer, il reste tiède, devient insipide — or on rejette ce qui est insipide —, il devient paresseux, n’éclaire plus, s’éteint comme un astre qui a fini de resplendir dans les cieux, ne brille plus dans son propre ciel, le ciel spirituel.     

De plus, ce pasteur est mort si l’égoïsme s’unit à la perte de la lumière qui provient d’un incendie d’amour, perte causée par l’orgueil de soi. Car l’égoïsme est le contraire de l’altruisme, cette sève du chrétien: « Voici quel est mon commandement: vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés. Nul n’a plus grand amour que celui-ci: donner sa vie pour ses amis » ; « Si nous disons que nous sommes en communion avec lui alors que nous marchons dans les ténèbres, nous mentons, nous ne faisons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres... mais celui qui garde sa parole, c’est en lui vraiment que l’amour de Dieu est accompli... »;  « Si quelqu’un dit: "J’aime Dieu" et qu’il déteste son frère, c’est un menteur: celui qui n’aime pas son frère qu’il voit ne saurait aimer le Dieu qu’il ne voit pas ». Jean 15, 12-13  - 1 Jean 1, 6.7 - 1 Jean 2, 5 - 1 Jean 4, 20.  

Le christianisme est amour: amour des puissants pour les petits, des petits pour les puissants, amour des supérieurs pour les inférieurs, amour toujours. S’il manque l’amour, le christianisme s’éteint, l’égoïsme et la tiédeur prennent sa place, le sel perd sa saveur, la lampe à huile fume sans briller, ou alors elle est mise sous le boisseau pour ne pas être troublée. Et les âmes, les pauvres âmes des agneaux, restent abandonnées, elles ne trouvent plus ni chaleur, ni lumière, ni saveur, elles s’affaiblissent, se perdent. Pauvres âmes qui ont d’autant plus besoin d’aide qu’elles sont faibles!

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593> Ces déficiences, fortes et bien marquées dans les Églises qui ne sont plus alimentées par les eaux vives qui jaillissent au-dessous des côtés de l’autel du vrai Temple (Cf. Ezéchiel 47, 1-2), ne sont pas absentes de la véritable Église. Son Corps est saint, son Chef et son Ame sont saints. Mais tous ses membres ne sont pas saints pour autant, car l’appartenance plus ou moins intrinsèque au Corps ne change en rien la nature de l’homme. C’est à l’homme qu’il incombe de travailler sans relâche à se régénérer, à se recréer pour atteindre la perfection et ressembler le plus possible au Christ, Chef de l’Église, à l’Esprit Saint, Ame de l’Église: ressembler au Christ par une vie d’ "alter Christus″, ressembler à l’Esprit Saint au moyen de la charité, de la sainteté, de la pureté, de la force, de la piété et de tout autre attribut propre au Sanctificateur.        

Plus les membres s’efforcent d’être saints, plus l’Église triomphe. Car la sainteté des membres — je parle des plus élevés — se déverse sur les membres inférieurs, les élève, les embrase, les transforme en instruments de sanctification et de conversion pour les membres mourants ou déjà tout à fait morts.        

Si l’apostolat sacerdotal correspond bien à ce que Jésus a voulu et veut encore, il suscite la grande force de l’apostolat laïc. C’est une grande force parce qu’il pénètre plus aisément partout. Dans les familles, dans les usines, dans les différentes catégories professionnelles, l’apostolat laïc peut approcher les personnes perverties par des chefs de parti ou des perversions psychophysiques, démanteler les forteresses de mensonges, détruire les faux mirages suscités par les serviteurs de l’Antéchrist, — plus actifs aujourd’hui que jamais encore dans l’histoire du monde —. Par une charité en action et non simplement en parole, par la vérité des actes et non par les faux discours des fausses idéologies, il peut neutraliser le poison répandu secrètement par le subtil serpent d’aujourd’hui, qui se borne encore à être "serpent", en attendant de prendre son apparence finale d’Antéchrist victorieux pour un triomphe aussi bref qu’horrible.  

Mais si la vie spirituelle des membres supérieurs se relâche, si l’apostolat laïc n’est pas pleinement soutenu par le clergé, il arrivera inévitablement ce qui s’est produit en Israël lorsque, le Temple et la Synagogue ayant abandonné la justice, les élites purent devenir, humainement parlant, occasion de scandale, d’oppression, de ruine pour le peuple tout entier.

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594> Il était écrit que le Christ devait mourir par la main des prêtres, des scribes et des pharisiens. Pourtant, lorsque Dieu donna une âme à ces prêtres, à ces scribes et à ces pharisiens qui allaient s’opposer à son Verbe jusqu’à le faire mourir sur une croix, il n’avait pas créé des âmes particulières de déicides, d’êtres cruels, injustes, avides de pouvoir, de menteurs. Non, il leur avait créé une âme en tout point pareille à celle des autres hommes. Egales par création, puis égales par le partage de la même blessure du péché originel, tout aussi égales que l’étaient la Loi et la Révélation pour tout Israël, ou encore le libre-arbitre des plus grands comme des plus petits.     

Mais, au Temple comme à la Synagogue, la justice s’était trop affaiblie: le Temple sacré était devenu "un repaire de voleurs"  (Matthieu, Marc et Luc) et les descendants dégénérés des Assidéens étaient devenus hypocrites. Ces derniers avaient été en effet des hommes à la morale élevée et véritable, à la parfaite fidélité à la Loi et à l’enseignement de Moïse, aux nobles sentiments d’amour pour leur patrie, si bien qu’ils surent combattre et mourir pour sauver la nation des oppresseurs et des corrupteurs. En revanche, les pharisiens ne se montraient rigoristes qu’extérieurement alors que, intérieurement, dans l’ombre, c’étaient des "sépulcres blanchis remplis de pourriture" et, bien qu’ils se qualifient de "séparés" de la plupart des gens, ils n’étaient pas séparés du péché. Il en allait de même des scribes: ils avaient déformé la Loi et en avaient rendu la pratique impossible tant ils l’avaient chargée de traditions de leur crû. Après tout cela, leur âme put devenir déicide, et ils se servirent de leur liberté, cette liberté donnée par Dieu, pour tuer le Fils de Dieu.          

Tuer le Fils de Dieu! Le calomnier! Le présenter pour ce qu’il n’était pas!         

Mais est-ce un péché propre à cette époque ? Non. Il existe aujourd’hui encore. Et si on ne lève pas la main directement sur le Christ pour le fouetter, le torturer, le tuer, on la lève toujours sur lui, présent dans ses serviteurs. Car c’est encore Jésus qui souffre en ceux qui sont persécutés, quelle que soit cette persécution.    

Saul de Tarse ne tuait pas les chrétiens personnellement mais "il approuvait ce meurtre" (Ac 8, 1) et "ravageait l’Église; allant de maison en maison, il en arrachait hommes et femmes et les jetait en prison" (Actes 8, 3).          

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595> Il était lui aussi un antéchrist, alors qu’il allait devenir l’Apôtre et un vase d’élection, et lutter si efficacement contre l’Antéchrist qui allait apparaître aussitôt dans les différentes régions où les Églises de Jésus surgiraient.  

Mais que lui arriva-t-il alors qu’il faisait route vers Damas,  "respirant menaces et carnage à l’égard des disciples du Seigneur" (Actes 9, 1-2), muni de "lettres pour les synagogues de Damas afin que, s’il y trouvait quelques adeptes de la Voie, hommes ou femmes, il les amenât enchaînés à Jérusalem"? La rencontre du Christ dans les environs de Damas. Et que lui dit le Christ? Lui a-t-il demandé: « Pourquoi persécutes-tu mes serviteurs? » Non, il lui dit: « Pourquoi me persécutes-tu? » (Actes 9, 4).          

 Le persécuté, c’était Jésus. C’est Jésus qui subit la persécution en ses serviteurs. Parce qu’il est en eux. Sa Passion se poursuit en eux. En persécutant un serviteur de Dieu, un fils adoptif de Dieu et un frère de Jésus, on frappe encore la Parole du Père, le Fils unique du Père, Jésus qui, comme Dieu, est dans le Père et dans les vrais chrétiens.     

Mais est-ce un péché propre à nos jours? Non, il a toujours existé. Ceux qui persécutent les serviteurs de Dieu et les frères bien-aimés du Christ ne sont pas toujours les antichrétiens de tous noms. Non. Bien des fois, cette persécution provient de personnes qui devraient leur servir de soutien. Elle provient de ceux qui, par orgueil, refusent que d’autres, les "petits", s’élèvent là où eux-mêmes n’ont pas été élevés. Elle provient de ceux qui, du fait de leur tiédeur, ne peuvent comprendre que d’autres puissent être une flamme unie à la Flamme; une âme humaine devenue flamme d’amour du Christ et par lui, et qui ne fait qu’un avec l’Esprit du Christ, un seul feu. Elle provient de ceux qui ne se rappellent pas bien — et comprennent encore moins — l’une des plus belles hymnes de l’Évangile: « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux indigents et de l’avoir révélé aux tout petits » (Matthieu 11, 25). Elle provient enfin de ceux qui « par égard aux personnes ou par désir de présents » (Luc 10, 21) deviennent aveugles et manquent à la justice. (Deutéronome 16, 19).

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596> Ces erreurs s’unissent à la faiblesse de l’homme, qui reste un  "homme″ même après avoir pris l’habit sacré. Ces erreurs ont envoyé des serviteurs de Dieu au bûcher et en prison, et elles mettent encore des chaînes — même si celles-ci ne sont pas matérielles, elles n’en restent pas moins des chaînes — à la double liberté de l’homme choisi par le Seigneur pour être son serviteur: elles entravent d’une part sa liberté d’homme, qui est sacrée pourvu qu’il ne commette rien de condamnable par la loi contre l’Etat et contre ses semblables, d’autre part la liberté particulière du serviteur de Dieu de servir Dieu comme il le lui demande.      

Bien avant Jésus, la voix des prophètes avait prédit que les peuples qui ne connaissaient pas le Seigneur deviendraient "son peuple" à la place de celui qui aura refusé de le reconnaître. Des siècles plus tard, Jésus avertit son peuple que "les païens sur passeraient la justice d’un grand nombre de juifs." Et il donnait l’exemple de la manière dont il fallait traiter les païens et les pécheurs pour les amener à la Voie, à la Vérité et à la Vie.   

Cependant, cet orgueil toujours renaissant d’être "juifs" porta les apôtres eux-mêmes, alors qu’ils étaient directement instruits par la parole et par l’exemple du Maître, à entraver les relations avec les païens. L’exemple de Pierre envers le centurion Corneille devrait montrer à chacun comment l’orgueil peut ralentir la conquête des âmes ou les empêcher de venir la Vie (Actes 10). Il a fallu que Dieu intervienne par un miracle pour convaincre l’apôtre que “Dieu ne fait pas acception des personnes mais qu’en toute nation celui qui le craint et pratique la justice lui est agréable" (Actes 10, 34-35).

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Jésus, et les prophètes avant lui, avait donné un enseignement clair sur le sort du Christ. Néanmoins, le soir du jeudi-saint venu et bien que les apôtres soient fortifiés par la purification et l’eucharistie reçues du Grand-Prêtre éternel, la faiblesse de l’homme — que la consécration ne supprime pas — les pousse à s’enfuir, peureux et honteux, puis à renier. Et c’est justement Pierre qui le renie, lui, le successeur de Jésus dans le gouvernement de l’Église. Par la suite, il avait beau avoir reçu l’Esprit Saint en différentes occasions, il lui arriva de faire preuve d’incompréhension envers ses frères dans l’exercice de son sacerdoce, et il fut faible au point d’avoir deux modes de vie, par peur d’affronter critiques ou inimitiés (Galates 2,12).

 Partie 1/6  Partie 2/6  Partie 3/6  Partie 4/6  Partie 5/6  Partie 6/6.

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Fiche mise à jour le 27/04/2015