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429> Je reprends aujourd’hui, le 2 novembre, parce qu’hier, entre
les gens qui sont venus et... une visite peu agréable des anglais
, je n’ai pas pu continuer
à écrire.
En ce qui a trait aux impressions subies durant ce pénible quart d’heure, je
vous dirai qu’elles sont
nombreuses et variées.
La première est que c’est seulement
en priant que je me sentais suffisamment calme.
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430> Il me semblait impossible, pendant que je l’invoquais sur moi
et sur tous ceux qui étaient réunis autour de mon lit et, avec une charité
plus grande, sur tous ceux qui fuyaient dans les rues ou tremblaient dans les
maisons, que lui, dont le Nom est puissant, ne m’écoutât pas. J’avais la
sensation, et je l’ai remarquée trois ou quatre fois durant ma prière, qu’il
me serrait dans ses bras en me faisant comprendre de rester calme parce que
j’étais protégée par lui.
Dans mon état si grave, je mentirais si je disais que mon cœur ne s’en est
pas ressenti. Si un grand bruit, un cri, le choc de deux autos, la vue d’une
personne qui tombe, une altercation, une nouvelle, etc. me font une forte
impression, on peut bien imaginer ce que mon cœur a pu ressentir physiquement
à un tel fracas. Mais vous avez pu constater qu’avec le secours d’une
énergique piqûre, il n’était pas trop désaxé au moral.
La deuxième impression est que, depuis le matin, après cette
profession anticatholique , j’avais l’impression, en
fait la persuasion que, si les ennemis étaient venus ce jour-là, les
choses auraient pris une mauvaise tournure. Et en effet !
Troisième impression : quand ce fut fini, je fus soulagée en
pensant que le cauchemar d’un bombardement aérien, qui me tourmentait depuis
vingt jours, était passé. Je vous ai mentionné ce rêve auquel je voulais
relier la mort de ces cinq personnes dans la Place Mazzini il y a à peu près
quinze jours . Dans mon rêve, j’avais
vu des projectiles tomber des airs sur Viareggio et je comprenais qu’ils
venaient d’avions. Mais je voulais croire que la cause en était ce projectile
tombé avant d’atteindre sa cible.
Est-ce que tout est arrivé maintenant ? Que Dieu le veuille, parce que je
vous avoue que je n’aime pas beaucoup l’idée de mourir ensevelie vivante ou
dans de grandes souffrances dans un hôpital. J’accepte mes cinq maladies et
je suis prête à en accepter cinq autres, dix autres, avec tous les tourments,
mais je demande seulement qu’on me laisse dans ma maison où Jésus a opéré
tant de choses pour moi et qui m’est sacrée à cause de lui, parce qu’elle m’a
été donnée par lui et, qu’en elle, sont morts les
miens.
Quatrième et dernière impression : une impression de
reconnaissance à votre égard. J’étais sûre que vous seriez venu, mais en vous
voyant venir, j’ai été touchée et calmée. On n’est jamais assez absous et
béni à certains moments !
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