Le Purgatoire.
Vivre en juste.
Le décalogue.
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Jésus
dit :
391> "Je reprends le sujet
des âmes qui entrent au Purgatoire.
Si tu as déjà saisi le sens complet de mes
paroles, ça ne fait rien. Ces pages sont pour tous, car tous ont des êtres
chers au Purgatoire et presque tous, avec la vie qu’ils mènent, sont destinés
à faire un arrêt en cette demeure .
Je continue donc pour les uns et les autres.
J’ai dit que les âmes qui purgent leur peine ne souffrent que pour l’amour
et expient par l’amour Voilà ce qui explique ce système d’expiation.
Si vous, humains irréfléchis, réfléchissez attentivement à ma Loi dans ses
conseils et ses commandements, vous verrez qu’elle est entièrement axée
sur l’amour. Amour envers Dieu, amour envers son prochain .
Dans le premier commandement, moi, Dieu, je m’impose à votre amour
révérenciel avec toute la solennité qui est digne de ma Nature au regard de
votre nullité :’Je suis le Seigneur ton Dieu ’.
Trop de fois vous l’oubliez, ô humains qui vous croyez des dieux; si votre
esprit n’est pas vivifié par la grâce, vous n’êtes rien d’autre que poussière
et pourriture, des animaux qui joignez à l’animalité la ruse de
l’intelligence que possède la Bête, laquelle vous fait faire des œuvres de
bêtes, pire que des œuvres de bêtes, de démons.
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392> Dites-le-vous
matin et soir, dites-le-vous à midi et à minuit, dites-le-vous quand vous
mangez, quand vous buvez, quand vous allez vous coucher, quand vous vous
réveillez, quand vous travaillez, quand vous vous reposez; dites-le-vous
quand vous aimez, dites-le-vous quand vous contractez des amitiés,
dites-le-vous quand vous donnez des ordres et quand vous obéissez,
dites-le-vous toujours : "Je ne suis pas Dieu. La nourriture, la
boisson, le sommeil ne sont pas Dieu. Le travail, le repos, les occupations,
les œuvres du génie ne sont pas Dieu. La femme, ou pis, les femmes, ne sont
pas Dieu. Les amitiés ne sont pas Dieu. Les supérieurs ne sont pas Dieu. Il
n’y a qu’un Dieu : c’est mon Seigneur qui m’a donné cette vie afin qu’avec
elle je mérite la vie qui ne meurt pas, qui m’a donné vêtements, nourriture,
demeures, qui m’a donné le travail pour que je gagne ma vie, le génie pour
que je témoigne que je suis le roi de la terre, qui m’a donné la capacité
d’aimer et des créatures à aimer avec sainteté et non avec luxure, qui
m’a donné le pouvoir, l’autorité pour que j’en fasse un instrument de
sainteté et non de damnation. Je peux devenir semblable à lui puisqu’il l’a
dit : “Vous êtes des dieux ”,
mais seulement si je vis sa Vie, c’est-à-dire sa Loi, mais seulement si je
vis sa Vie, c’est-à-dire son Amour. Il n’y a qu’un Dieu : lui. Je suis
son enfant et sujet, l’héritier de son royaume. Mais si je déserte et trahis,
si je me crée un royaume à moi où je veux être roi et dieu humainement, alors
je perds le vrai royaume et mon sort d’enfant de Dieu se dégrade et déchoit à
celui d’enfant de Satan, puisqu’on ne peut simultanément servir l’égoïsme et
l’amour, et celui qui sert le premier sert l’Ennemi de Dieu et perd l’Amour,
c’est-à-dire qu’il perd Dieu ".
Enlevez de votre esprit et de votre cœur
tous les dieux mensongers que vous y avez placés, en commençant par le dieu
de fange que vous êtes quand vous ne vivez pas en moi. Souvenez-vous de
ce que vous me devez pour tout ce que je vous ai donné - et je vous aurais
donné encore plus si vous n’aviez pas lié les mains de votre Dieu par votre
mode de vie - pour ce que je vous ai donné pour la vie de tous les jours
et pour la vie éternelle. Pour celle-ci, Dieu vous a donné son Fils, afin
qu’il fût immolé comme agneau sans tache et qu’il lavât vos dettes de son
Sang, et qu’ainsi il ne fît point retomber, comme aux temps mosaïques, les
iniquités des pères sur les enfants jusqu’à la quatrième génération de
pécheurs ;
ce sont ‘ceux qui me haïssent ’ puisque le péché est une offense faite à
Dieu, et celui qui offense hait. — N’érigez pas d’autres autels à de
faux dieux. Ayez seulement, non tant sur les autels de pierre, mais sur
l’autel vivant de votre cœur, votre unique Seigneur Dieu. Servez-le et
offrez-lui un vrai culte d’amour, amour, amour, o enfants qui ne savez
point aimer, qui dites et dites des mots de prière, des mots seulement, mais
qui ne faites pas de l’amour votre prière, la seule que Dieu accepte avec
plaisir.
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393> Souvenez-vous
qu’une vraie palpitation d’amour, qui monte comme un nuage d’encens des
flammes de votre cœur amoureux de moi, a pour moi une valeur infiniment
plus grande que mille et mille prières faites avec un cœur tiède ou froid. Attirez
ma Miséricorde par votre amour. Si vous saviez combien grande et active est
ma Miséricorde envers ceux qui m’aiment ! C’est une vague qui passe et lave
ce qui, en vous, constitue une tache. Elle vous donne une étole d’une
blancheur éclatante pour entrer dans la Cité sainte du Ciel, où resplendit
comme un soleil la charité de l’Agneau qui s’est fait immoler pour vous.
N’utilisez pas le saint Nom par habitude ou pour donner force à votre colère,
pour donner libre cours à votre impatience, pour corroborer vos malédictions.
Et surtout, n’appliquez pas le terme ‘dieu’ a des créatures humaines que
vous aimez avec la faim des sens ou le culte de l’intellect. Ce Nom ne doit
s’adresser qu’à Un seul. À moi. Et à moi, il faut le dire avec amour,
avec foi, avec espérance. Ce Nom sera alors votre force et votre défense. Le
culte de ce Nom vous justifiera, car celui qui agit en apposant le sceau
de mon Nom à ses actions ne peut commettre de mauvaises actions. Je parle
de celui qui agit sincèrement, et non des menteurs qui cherchent à se couvrir
eux-mêmes et leurs œuvres de la splendeur de mon Nom trois fois saint. Mais
qui tentent-ils de tromper ? Je ne suis pas sujet à la tromperie, et les
humains eux-mêmes, à moins qu’ils ne soient des malades mentaux, comprennent,
en comparant les œuvres des menteurs à leurs dires, qu’ils sont faux et en
éprouvent du mépris et du dégoût.
Vous qui ne savez aimer que vous-mêmes et votre argent, et à qui semble
perdue chaque heure qui ne soit pas consacrée à satisfaire la chair ou à
remplir la bourse, sachez, au milieu de vos jouissances ou de votre travail
de brutes et d’avides, faire une pause qui vous donne le moyen de penser à
Dieu, à ses bontés, à sa patience, à son amour.
Vous devriez, je le répète, m’avoir toujours
présent à l’esprit quoi que vous fassiez; mais puisque vous êtes incapables
d’agir en gardant toujours l’esprit fixé en Dieu, cessez vos opérations une
fois par semaine pour penser uniquement à Dieu.
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394> Ceci, qui peut vous paraître une loi
servile, est au contraire la preuve de combien Dieu vous aime. Votre bon Père
le sait que vous êtes des machines fragiles qui s’usent par l’usage continu
et il a pourvu aux besoins de votre chair, même à elle puisque la chair
est aussi son œuvre, en vous donnant le commandement de la faire reposer
un jour sur sept pour lui redonner des forces comme il se doit. Dieu ne veut
pas que vous soyez malades.
Si vous étiez restés ses enfants, vraiment
à lui, à partir d’Adam, vous n’auriez pas connu les maladies. Elles
sont, avec la souffrance et la mort, le fruit de vos désobéissances à Dieu et,
tels des champignons, elles ont poussé et poussent sur les racines de la
première désobéissance, celle d’Adam; elles bourgeonnent les unes des autres,
chaîne tragique, du germe qui est resté dans votre cœur, du poison du Serpent
maudit, lequel provoque en vous des fièvres de luxure, d’avarice, de
gourmandise, de paresse, de coupables imprudences.
Et c’est une coupable imprudence que de vouloir forcer votre être à
travailler sans cesse pour le gain, tout comme de vouloir jouir à l’excès de
l’appétit ou de la sensualité, de ne pas vous contenter de la nourriture
nécessaire à la vie et de la compagnie nécessaire à la continuation de
l’espèce, mais de vous rassasier outre mesure comme les animaux d’un bourbier
et de vous épuiser et de vous avilir comme des brutes — ou plutôt, pire que
des brutes, lesquelles ne sont pas semblables, mais supérieures à vous dans
leurs accouplements auxquels elles se soumettent par obéissance aux lois
ordonnées — de vous avilir pire que des brutes, comme des démons qui désobéissent
aux lois saintes du droit instinct, de la raison et de Dieu.
Vous avez corrompu votre instinct et
celui-ci vous amène désormais à préférer des repas corrompus, faits de luxures
dans lesquelles vous profanez votre corps, mon œuvre, et votre âme, mon
chef-d’œuvre; et vous tuez des embryons de vie, leur niant la vie : vous les
supprimez avant leur terme, volontairement ou par vos lèpres qui sont un
poison mortel aux vies naissantes.
Combien d’âmes votre appétit sensuel appelle-t-il du Ciel, âmes auxquelles
vous fermez ensuite les portes de la vie ? Combien arrivent à peine à terme
et viennent au monde mourantes ou déjà mortes, âmes à qui vous interdisez le
Ciel ? Combien à qui vous imposez un poids de souffrance, qu’elles ne
peuvent pas toujours porter, avec une existence tarée, marquée par des
maladies douloureuses et honteuses ? Combien parmi elles ne peuvent résister
à cette sorte de martyre non voulu, mais que vous leur avez apposé comme une
marque au feu dans la chair, êtres que vous avez engendrés sans réfléchir
que, lorsqu’on est corrompu comme un sépulcre plein de pourriture, on n’a
plus le droit d’engendrer des enfants pour les condamner à la souffrance et
au mépris de la société ? Combien, ne pouvant supporter ce sort, se suicident
?
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395> Mais
qu’est-ce que vous croyez ? Que je vais les condamner pour leur crime contre
Dieu et contre elles-mêmes ? Non. Avant elles, qui pèchent contre deux, il y
a vous qui péchez contre trois : contre Dieu, contre vous-mêmes et contre les
innocents que vous engendrez pour les conduire au désespoir. Pensez-y.
Pensez-y bien. Dieu est juste, et s’il pèse la faute, il pèse aussi les
causes de la faute. Et dans ce cas, les causes allègent la condamnation du
suicide, mais grèvent votre condamnation, vous qui êtes les meurtriers de vos
enfants désespérés.
Dieu a mis dans la semaine ce jour de repos
et il vous a donné lui-même l’exemple du repos; pensez, lui, l’Agent infini,
celui qui engendre et qui s’engendre continuellement de lui-même, vous a
montré le besoin de repos; il l’a fait pour vous, pour être votre Maître dans
la vie. Et vous, négligeables puissances, vous voulez ne pas en tenir compte
comme si vous étiez plus puissants que Dieu ! En ce jour de repos pour votre
chair qui se brise sous la fatigue excessive, sachez
vous occuper des droits et des devoirs de l’âme. Ses droits
à la vraie Vie. L’âme meurt si elle est tenue à l’écart de Dieu. Donnez le
dimanche à votre âme — puisque vous êtes incapables de le faire tous les
jours et à toutes les heures — pour que le dimanche elle se nourrisse de la
parole de Dieu, elle se sature de Dieu, pour avoir de la vitalité durant les
autres jours de travail. Le repos dans la maison du Père est si doux à
l’enfant que le travail a tenu éloigné toute la semaine ! Pourquoi ne pas
faire cette douceur à votre âme ? Pourquoi salissez-vous ce jour en faisant
la noce et en vous adonnant à la luxure, au lieu d’en faire une lumière pure
pour votre béatitude maintenant et plus tard ?
Et après l’amour à celui qui vous a créés, donnez votre amour à ceux qui vous
ont engendrés et à ceux qui sont vos frères et sœurs. Si Dieu est charité,
comment pouvez-vous dire que vous êtes en Dieu si vous n’essayez pas de lui
ressembler dans la charité ? Et pouvez-vous dire que vous lui ressemblez si
vous n’aimez que lui et non les autres qu’il a créés ? Oui, Dieu doit être
aimé plus que tous, mais celui qui néglige d’aimer ceux que Dieu aime ne
peut dire qu’il aime Dieu .
Aimez donc en premier ceux qui, pour
vous avoir engendrés, sont les deuxièmes créateurs de votre être sur terre. Le
Créateur suprême est le Seigneur Dieu qui forme vos âmes et, en tant que
Maître de la vie et de la mort, permet que vous veniez à la vie. Mais les
deuxièmes créateurs sont ceux qui, de deux chairs et deux sangs, font une
chair nouvelle, un nouvel enfant de Dieu un nouvel habitant futur des Cieux.
Car c’est pour les cieux que vous êtes créés, car c’est pour les -Cieux que
vous devez vivre sur la terre.
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396> Oh ! sublime dignité du père et de
la mère ! Saint épiscopat — je dis là un mot hardi mais vrai
— qui consacre un nouveau serviteur à Dieu avec le chrême d’un amour
conjugal, le lave avec les pleurs de la mère, l’habille avec le travail du
père, fait de lui le porteur de la Lumière en inspirant la connaissance de
Dieu aux esprits des petits et -l’amour de Dieu aux cœurs innocents.
En vérité, je vous dis que les parents sont inférieurs à Dieu de bien peu
uniquement par le fait de créer un nouvel Adam. Mais si, de plus, les parents
savent faire du nouvel Adam un nouveau petit Christ, alors leur dignité est
inférieure à celle de l’Éternel d’à peine un degré .
Aimez donc votre père et votre mère d’un amour qui ne sera surpassé que par
celui que vous devez avoir pour votre Seigneur Dieu : ils sont la double
manifestation de Dieu que l’amour conjugal transforme en une ‘unité ’.
Aimez-la car sa dignité et ses œuvres sont celles qui ressemblent le plus à
celles de Dieu : vos parents sont vos créateurs terrestres et tout en vous
doit les vénérer comme tels.
Et vous, ô parents, aimez vos enfants.
Souvenez-vous qu’à chaque devoir correspond un droit et que, si les enfants ont
le devoir de voir en vous la plus grande dignité après Dieu et de vous donner
le plus grand amour après l’amour total qu’on doit à Dieu, vous avez le
devoir d’être parfaits pour ne pas diminuer l’opinion que vos enfants se font
de vous et leur amour à votre égard.
Souvenez-vous qu’engendrer la chair, c’est beaucoup, mais ce n’est rien en
même temps. Les animaux aussi engendrent la chair et bien des fois s’en
occupent mieux que vous. Mais vous engendrez un citoyen des Cieux. C’est de
cela que vous devez vous préoccuper. N’éteignez pas la lumière dans l’âme de
vos enfants, ne permettez pas que la perle de l’âme de vos enfants s’habitue
à la fange, pour que cette habitude ne la pousse pas à sombrer dans la fange.
Donnez de l’amour, de l’amour saint à vos enfants, et non pas de stupides
soins à leur beauté physique, à leur culture humaine. Non. Vous devez soigner
la beauté de leur âme et l’éducation de leur esprit.
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397> La
vie des parents est sacrifice comme celle des prêtres et des maîtres
convaincus de leur mission. Toutes trois sont des catégories de ‘formateurs’
de ce qui ne meurt pas, l’esprit ou la psyché, si vous préférez. Étant
donné que l’esprit se situe par rapport à la chair dans une proportion de
1000 contre 1, considérez à quelle perfection devraient parvenir les parents,
les maîtres et les prêtres pour être vraiment tels qu’ils devraient. Je dis
bien ‘perfection’ : ’formation’ ne suffit pas. Ils doivent former
les autres, mais afin de ne pas les rendre difformes, ils doivent les modeler
sur un modèle parfait. Et comment peuvent-ils y prétendre s’ils sont
eux-mêmes imparfaits ? Comment peuvent-ils devenir parfaits eux-mêmes s’ils
ne se modèlent pas sur la Perfection qu’est Dieu ? Et qu’est-ce qui peut
rendre l’être humain capable de se modeler sur Dieu ? L’amour. Toujours
l’amour. Vous êtes du fer brut et informe. L’amour est la fournaise qui
vous purifie et vous fait fondre et vous liquéfie pour que vous puissiez
couler dans les veines surnaturelles de la forme de Dieu. Vous serez alors
les ‘formateurs’ d’autrui, quand vous vous serez vous-mêmes modelés sur la
perfection de Dieu.
Souvent, les enfants représentent l’échec spirituel des parents. On voit à
travers les enfants ce que valaient les parents. S’il est vrai que
parfois des enfants dépravés naissent de parents saints, c’est l’exception.
En général, au moins un des parents n’est pas saint et, étant donné qu’il est
plus facile de copier le mal que le bien, l’enfant copie le pire des deux. Et
il est aussi vrai qu’un enfant saint naît parfois de parents dépravés. Mais
dans ce cas aussi, il est rare que les deux parents soient dépravés. Par la
loi de la compensation, le meilleur des deux est bon pour deux, et par des
prières, des larmes et des paroles, il accomplit l’œuvre de tous les deux,
formant l’enfant pour le Ciel .
En tous cas, ô enfants, quels que soient vos parents, je vous dis :
"Ne jugez pas, aimez seulement, pardonnez seulement, obéissez seulement,
excepté dans les choses qui sont contraires à ma Loi. À vous le mérite de
l’obéissance, de l’amour et du pardon, de votre pardon, vous les enfants, Maria ,
lequel accélère le pardon de Dieu aux parents, et qui l’accélère d’autant
plus que votre pardon est total; aux parents la responsabilité et le juste
jugement, soit en ce qui vous concerne, soit pour ce qui revient à Dieu, de
Dieu, le seul Juge".
Il est superflu d’expliquer que tuer, c’est
manquer à l’amour, à l’amour envers Dieu à qui vous enlevez le droit de vie
et de mort sur une de ses créatures et son droit de Juge. Seul Dieu est juge
et un saint juge et, s’il a accordé à l’être humain qu’il se crée des
assemblées judiciaires pour mettre un frein au crime aussi bien qu’au
châtiment, malheur à vous si, comme vous manquez à la justice de Dieu,
Vous manquez à la justice humaine, vous érigeant en juges d’un de Vos
semblables qui vous a fait un tort ou dont vous croyez qu’il vous a fait un
tort.
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398> Songez,
ô pauvres enfants, que l’offense, la douleur bouleversent l’esprit et le
cœur, et que la colère et la douleur elle-même couvrent d’un voile votre vue
intellectuelle, voile qui vous empêche de voir la vraie vérité et la charité
telle que Dieu vous la présente afin que vous puissiez régler sur elle votre
mépris, si juste soit-il, et non en faire, par une condamnation trop
impitoyable, une injustice. Soyez saints même lorsque l’offense vous brûle.
Souvenez-vous de Dieu surtout à ce moment-là.
Et vous aussi, juges de la terre, soyez
saints. Vous avez entre les mains les pires horreurs de l’humanité.
Scrutez-les, les yeux et l’esprit imprégnés de Dieu. Voyez le véritable ‘pourquoi’ de certaines ‘misères’. Songez que, même si ce
sont de vraies ‘misères’ de l’humanité qui se dégrade, de nombreuses causes
les produisent. Dans la main qui a tué, cherchez la force qui l’a poussée à
tuer et souvenez-vous que vous êtes humains vous aussi. Demandez-vous si,
trahis, abandonnés, aiguillonnés, vous auriez été meilleurs que celui ou
celle qui devant vous attend sa sentence. En faisant un sévère examen de
conscience, demandez-vous si aucune femme ne peut vous accuser d’être les
véritables meurtriers de l’enfant qu’elle a supprimé, parce qu’après les
moments de joie, vous vous êtes soustraits à votre devoir d’honneur. Et si vous pouvez le faire, vous pouvez
alors être sévères.
Mais si, après avoir péché contre l’enfant né de votre tromperie et de votre
luxure, vous voulez obtenir le pardon de Celui qu’on ne trompe pas et qui
n’oublie pas, même après que vous avez vécu des années de vie correcte, après
cette faute que vous n’avez pas voulu réparer, ou après ce crime que vous
avez provoqué, soyez au moins actifs dans la prévention du mal, surtout là
où la légèreté féminine et la misère du milieu prédisposent aux chutes dans
le vice et à l’infanticide.
Souvenez-vous,
hommes, que moi, le Pur, n’ai pas refusé de racheter les femmes sans honneur.
Et à la place de l’honneur qu’elles n’avaient plus, j’ai fait surgir dans
leur âme, telle une fleur d’un sol profané, la fleur vivante du repentir
qui rachète. J’ai donné mon amour compatissant à ces pauvres malheureuses
qu’un soi-disant ‘amour’ avait prostrées dans la fange. Mon amour véritable
les a sauvées de la luxure que le soi-disant amour avait inoculée en elles.
Si je les avais fuies et maudites, je les aurais perdues à jamais. Je les
ai aimées aussi pour le monde qui, après avoir joui d’elles, les recouvre de
railleries hypocrites et de mépris mensonger Au lieu des caresses du
péché, elles ont eu la caresse de mon regard pur; au lieu des paroles du
délire, j’ai eu pour elles des mots d’amour ; au lieu de l’argent, prix
honteux de leur baiser, j’ai donné les richesses de ma Vérité.
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399> C’est comme ça qu’on agit, hommes, pour
tirer de la fange celles qui sombrent dans la fange, et on ne s’agrippe pas à
leur cou au risque de périr à deux, et on ne jette pas de pierres pour les
faire sombrer davantage. C’est l’amour, toujours l’amour qui sauve.
J’ai déjà parlé
du fait que l’adultère est un péché contre l’amour, et je ne le répéterai
pas, pas pour l’instant du moins. Il y a tant à dire sur ce
débordement d’animalité — et beaucoup que vous ne comprendriez même pas,
car vous allez jusqu’à vous vanter de trahir vos foyers — que par pitié
pour ma petite disciple, je me tais. Je ne veux pas épuiser les forces de
cette créature si lasse et troubler son esprit par la crudité de ces réalités
humaines puisque, proche de son but, elle ne pense qu’au Ciel.
Il est évident que celui qui vole, manque à
l’amour. S’il se souvenait de ne pas faire aux autres ce qu’il ne souhaite
pas qu’on lui fasse ,
et s’il aimait les autres autant que lui-même ,
il n’enlèverait pas par fraude et violence ce qui appartient à son
prochain. Il ne manquerait donc pas à l’amour, alors qu’il y manque en
commettant des larcins qui peuvent être de marchandises, d’argent ou
d’occupation. Que de vols vous commettez en dérobant une place à un ami, une
invention à un camarade ! Vous êtes voleurs, trois fois voleurs en faisant
cela. Vous l’êtes plus que si vous voliez un portefeuille ou un bijou, car
sans ces derniers on peut encore vivre, mais sans un emploi rémunéré, on
meurt, et avec celui à qui on a volé la place, sa famille meurt de faim.
Je
vous ai donné la parole comme signe de votre élévation au-dessus des autres animaux
de la terre. Vous devriez donc m’aimer pour la parole, mon don. Mais est-ce
que je peux dire que vous m’aimez pour la parole, quand de ce don du Ciel
vous faites une arme pour ruiner votre prochain par le parjure ? Non, vous
n’aimez ni moi ni le prochain quand vous affirmez ce qui est faux, mais bien
au contraire, vous nous haïssez. Ne songez-vous pas que la parole tue, non
seulement la chair mais la réputation de quelqu’un ? Celui qui tue hait,
celui qui hait ne peut aimer.
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400> L’envie
n’est pas charité : c’est l’anti-charité. Celui qui désire immodérément
le bien d’autrui est un envieux et n’aime pas. Soyez contents de ce que vous
avez. Songez que, sous l’apparence de la joie, il y a souvent des souffrances
que Dieu voit et qui vous sont épargnées à vous qui, selon toute apparence,
êtes moins heureux que ceux que vous enviez. Et puis, si l’objet de votre
désir est la femme d’autrui ou le mari d’autrui, sachez alors qu’au péché
d’envie vous unissez celui de luxure et d’adultère. Vous commettez donc une
triple offense à la charité envers Dieu et le prochain.
Comme vous le voyez, si vous contrevenez
au décalogue, vous contrevenez à l’amour. Il en va de même pour les conseils
que je vous ai donnés, lesquels sont la fleur de la plante de charité. Or, si
en contrevenant à la Loi, vous contrevenez à l’amour, il est évident que
le péché est un manquement à l’amour Il faut donc l’expier par l’amour.
L’amour
que vous n’avez pas su me donner sur terre, vous devrez me le donner au Purgatoire.
Voilà pourquoi je dis que le Purgatoire n’est autre que souffrance d’amour.
Durant toute votre vie, vous avez peu aimé Dieu dans sa Loi. Vous avez jeté
par-dessus vos épaules la pensée de Dieu, vous avez vécu en aimant tous et en
l’aimant peu. Il est juste que, n’ayant pas mérité l’Enfer et par ailleurs
n’ayant pas mérité le Paradis, vous le méritiez maintenant en vous enflammant
de charité, en brûlant pour votre tiédeur sur terre. Il est juste que vous
désiriez pendant mille et mille heures d’expiation d’amour ce que mille et
mille fois vous avez manqué de désirer sur terre, Dieu, but suprême des
intelligences créées. À chaque fois que vous avez tourné le dos à
l’amour, correspondent des années et des siècles de nostalgie amoureuse. Des
années ou des siècles selon la gravité de votre faute.
Désormais sûrs de Dieu, pleinement conscients de la beauté supérieure de Dieu
grâce à la rencontre fugace du premier jugement, dont le souvenir vous
accompagne pour rendre plus vive l’envie d’amour, vous le désirez,
vous pleurez le fait d’être loin de lui, vous regrettez d’avoir été la cause
de cet éloignement et vous vous en repentez, et vous vous rendez de plus en
plus pénétrables à ce feu allumé par la Charité pour votre bien suprême.
Lors que les mérites du Christ sont jetés,
par les prières des vivants qui vous aiment, comme des essences ardentes dans
le saint feu du Purgatoire, l’incandescence de l’amour vous pénètre plus fort
et plus profondément et, au milieu des grandes flammes rutilantes, le
souvenir de Dieu, que vous avez vu en cet instant fugace du premier jugement,
se fait de plus en plus brillant en vous.
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401> Comme au cours de la vie terrestre,
plus l’amour grandit et plus s’amincit le voile qui cache la Divinité au
vivant, ainsi dans le second règne, plus la purification augmente, et par
conséquent l’amour, et plus le visage de Dieu se fait proche et visible. Déjà
il brille et sourit à travers le vacillement des saintes flammes. Il est tel
un soleil qui s’approche de plus en plus, et sa lumière et sa chaleur
annulent de plus en plus la lumière et la chaleur du feu purgatif, jusqu’au
moment où, passant du tourment du feu mérité et béni au soulagement conquis
et bienheureux de la possession, vous passez de la flamme à la Flamme, de la
lumière à la Lumière, vous vous élevez à être lumière et flamme en lui,
Soleil éternel, comme des étincelles absorbées par un bûcher et comme des
lampes jetées dans un incendie.
Oh ! joie des joies, lorsque vous serez élevés à ma Gloire, que vous serez
passés de ce règne de l’attente au Règne du triomphe. Oh ! connaissance
parfaite du parfait Amour !
Cette connaissance, ô Maria, est un mystère que l’esprit peut pénétrer par la
volonté de Dieu, mais qu’il ne peut décrire avec la parole humaine.
Crois-moi, cela vaut la peine de souffrir toute une vie pour la posséder
depuis l’heure de la mort. Crois-moi, il n’y a pas de plus grande charité que
de la procurer par la prière à ceux que vous avez aimés sur terre et qui
commencent maintenant leur purgation dans l’amour auquel tant et tant de fois
pendant leur vie ils fermèrent les portes du cœur.
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