Description
détaillée de la vision de Marie
La Vierge Marie, sculpture de Lorenzo
Ferri.
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308> Hier soir, 18 septembre, je souffrais
terriblement. J’avais souffert comme ça toute la journée et j’étais vraiment
épuisée. Chaque respiration, le moindre mouvement m’étaient très pénibles et
m’obligeaient à me lamenter, moi qui ne me lamente jamais. Et puis, tousser,
n’en parlons pas... J’aurais préféré un coup de fusil à une quinte de toux.
À l’heure du dîner,
c’est-à-dire entre 20h et 21h, alors que j’étais restée seule, ma vue mentale
fut comblée par la vision de la Très Sainte Vierge Marie. Je vais essayer de
vous
la décrire. Mais comment faire pour vous montrer sa beauté et ses couleurs ?
Elle est vêtue de blanc :
une robe fermée au ras du col, comme si elle était plissée : je vois que, sur
sa poitrine, l’étoffe forme des plis souples qui modèlent chastement les
formes de Marie. Les manches sont plutôt étroites et vont jusqu’au poignet.
La robe est ramassée à la taille par une ceinture. Mais elle n’est ni d’or ni
d’argent. On dirait un cordon de soie, de la même couleur et aussi brillant
que la robe. Il n’est pas noué et les bouts ne pendent pas sur la robe. Il
ceint la taille, et c’est tout.
Sur la tête, une mante de la même étoffe que la robe, légère
mais non transparente. Elle descend le long des joues de Marie, se resserre
au cou, comme si une boucle la retenait. Mais une boucle large, car je peux
voir la gorge très blanche de Marie. Bref, la mante repose sur ses épaules et
descend le long des bras et des hanches jusqu’au sol.
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309> Mais comment faire pour décrire la
splendeur de cette robe très simple d’une blancheur éclatante ? En
comparaison, la neige est grise et opaque, le lys moins beau. On dirait de
l’argent devenu étoffe tant le blanc resplendit. Oh ! Impuissance de la
parole à décrire la lumière ! Seulement au Ciel, et pour revêtir Marie,
peut-il y avoir une étoffe d’un tel blanc phosphorescent, tel du diamant,
perlé, opalescent, une pierre précieuse sans en être une et sans être le
résultat d’une alliance de pierres précieuses pour resplendir ainsi !
Je vois l’ovale plutôt
rond du visage de Marie. D’une teinte d’ivoire comme certains pétales de
magnolia; le teint est pareil à celui de son Fils, mais la forme est
différente, le visage de Jésus étant plus maigre et allongé. Sur le visage de
fleur, seules les lèvres et les cils minces, à peine foncés, mettent un peu
de couleur.
Les yeux, non grands
ouverts, mais à demi voilés par les paupières, ont le même regard que le Fils
et sont de la même couleur bleue, mais plus pâle. En faisant une comparaison
humaine comme d’habitude, on pourrait dire que Jésus a les yeux saphir et
Marie turquoise. On remarque chez Marie le même regard sérieux et triste que
chez Jésus, mais il est d’une tristesse qui s’unit au sourire : le bon
sourire de quelqu’un qui est affligé, mais qui veut consoler et encourager en
même temps.
Les cheveux ont la couleur des blés mûrs ou
de l’or pur, si vous préférez, tirant sur le blond roux, mais plus blonds que
roux, tandis que les cheveux de Jésus tirent davantage sur le blond cuivré.
Les mains longues et fines, aux doigts très
longs et fuselés, sortent des manches étroites, avec leurs poignets délicats
et très blancs. Ce sont deux pétales de magnolia joints en prière. Il me
semble qu’elles doivent sentir les fleurs, tant elles ressemblent à des boutons
de fleur.
Aucun bijou, absolument
aucun. C’est toute la personne de Marie qui est une pierre précieuse d’une
luminosité d’albâtre, ou mieux encore, d’opale illuminé de l’intérieur par
une flamme. Son corps glorifié dégage de la lumière, une très douce lumière
qui me fait vraiment penser à une lampe ardente devant le tabernacle : une
lampe d’albâtre blanc ou, je répète, d’opale.
Je ne vois pas les pieds parce que la robe est tellement longue
qu’elle les cache.
Et voilà que je vous ai décrit notre Maman.
Elle m’a tenu et me tient compagnie, et il
me semble que tout autour de moi devient lumineux et virginal; lumière et
pureté descendent dans mon cœur et avec elles, une joie qui me fait pleurer
de béatitude.
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310> Je crois que si Marie disait un
seul mot, mon âme s’évanouirait dans l’extase, parce qu’il n’y a qu’un fil
qui m’empêche d’y sombrer, et cela juste parce que j’ai vu la Bénie et que je
me suis senti embrassée par son sourire et son regard.
C’est maintenant le
soir, et je dis à Jésus : “Tu ne dis rien aujourd’hui, Seigneur ?”
Il répond que c’est Marie qui me donne ma leçon d’aujourd’hui,
et que la contempler n’exige aucune parole. En effet, la vision de Marie
enseigne à elle seule la beauté de la pureté, de la prière et du silence.
Trois grandes choses très peu et mal pratiquées.
Au milieu de mes souffrances physiques et morales, je me trouve
dans la joie, parce que la lumière de la plus belle Étoile, de Marie, brille
sur moi et qu’il m’est donné de la fixer.
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