Réconfort et enseignement de Jésus.
Plus j’ai de desseins particuliers sur une âme, plus je la travaille.
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157> Jésus dit :
" Me voici en train de te
soigner tout entière. Mais, ma pauvre Maria, certaines blessures sont
nécessaires et font partie du travail que doit subir une âme pour être
façonnée dans la forme que l’Artisan divin veut lui donner. Le bloc de marbre
déjà dégrossi se dit à lui-même : ‘Je pense que j’ai été suffisamment
martelé, rayé, ciselé. Je suis assez beau et je rends l’idée du sculpteur’.
Mais le sculpteur voit les choses autrement, et il continue de cogner et de
graver jusqu’à ce que l’œuvre soit parfaite. Je fais de même avec les âmes,
et plus j’ai de desseins particuliers sur une âme et plus je la travaille.
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158> Écoute-moi donc. Depuis quelques
mois, tu es plongée dans la paix et dans la joie mystique. Mais tu ne dois
pas oublier que beaucoup ne le sont pas et que tu y es uniquement par ma
grâce. La tourmente d’hier a justement servi à te rappeler ces deux choses.
La première est que tu es une pauvre, pauvre créature, pleine
d’imperfections et tu as grand besoin que tous t’aident pour ne pas mal
agir; tu as surtout besoin de l’amabilité de ton Jésus. S’il te pose par
terre un seul instant, comme un bébé de quelques mois, tu tombes aussitôt, tu
te salis, tu te fais mal.
La deuxième est que l’âme victime est sans cesse au service de
ses frères et sœurs. Regarde, Maria, le nombre incalculable de ceux qui sont amenés à la
désolation et au désespoir par un ensemble de circonstances. Vivre et surtout
vivre avec les autres sont autant de pièges qui enserrent les pauvres
créatures et les portent à douter d’elles-mêmes, des autres, de Dieu. Ce
n’est pas tout le monde, Maria, qui m’a avec soi comme toi tu m’as. Et si, tout
en m’ayant avec toi, tu souffres ainsi de la façon d’agir des autres, pense
un peu combien doivent souffrir ceux qui n’ont pas ma poitrine pour verser
leurs pleurs.
Tu m’as toujours eu, même quand tu te croyais seule et tu ne venais pas à
moi. Tu ne venais pas, mais moi, je venais à toi. Il a suffi que je sois
proche, même sans être vu, pour que s’apaisent les tempêtes de ton cœur.
L’apaisement était relatif, car alors tu ne m’aidais pas, mais suffisant pour
empêcher ton naufrage. Mais les autres !... Les autres qui me sont ennemis,
dont la foi s’est tellement attiédie que ce n’est plus de la foi !... Dans la
tempête, ils n’ont pas le Maître.
Si tu faisais attention quand je te parle ! Je t’ai parlé ces derniers jours
de la façon dont tu dois traiter ta mère [1] et de la nécessité,
pour les victimes, de boire le fiel et le vinaigre à ma place [2]. Reste donc calme. Tu les as
bus, sans trop de joie, il est vrai, mais tu les as bus. Et ça n’a pas été
sans raison. Offre ta douleur, ton abattement de ne pas avoir été meilleure.
Offre tout pour tes frères et sœurs.
Et ne doute pas de moi. Ton Maître comprend mieux que quiconque. Si tu avais
eu de la rancœur ou si tu avais invectivé contre moi, tu m’aurais blessé.
Mais ton humiliation par ta mère et le fait que tu t’es réfugiée en moi pour
de l’aide ont annulé ce qui provient du déséquilibre de ta maîtrise.
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159> Tu es une enfant qui a fait
des caprices. On pardonne aux enfants, surtout quand ils sont malades et
s’ils se repentent d’avoir été capricieux. Et Jésus te pardonne. Tu verras
que le Père (Migliorini), qui parle en mon Nom et par mon inspiration, te
dira la même chose. En veux-tu la preuve ? Ne lui remets pas ce cahier avant
de te confesser. Confesse-toi et tu verras.
Sois bonne et confiante. Aime-moi et souffre. Pense qu’il n’y a que moi qui
t’aime comme tu as besoin d’être aimée, qu’il n’y a que moi qui te comprenne
à la perfection, qu’il n’y a que moi qui puisse vraiment te consoler.
Souffre... Il y a un besoin infini que tu souffres en ces jours, pour tous et
spécialement pour vous italiens.
Je t’ai dit d’être une citerne
de charité [3] afin de donner à tous les douces
eaux de l’amour. Mais je te dis que tu dois aussi, par une opération très
douloureuse, purifier les eaux très amères de la haine dans le but de
désaltérer toujours davantage les frères et sœurs qui se meurent de tant de
soifs.
Les besoins augmentent, il faut que la citerne s’agrandisse. Étant donné que
ce serait sacrilège et bêtise que de vouloir unir l’amour et la haine et
corrompre la douceur de l’eau de l’amour avec l’amertume de l’eau de la
haine, tu dois te placer, au prix de ta douleur comme un filtre surnaturel
et absorber tout l’amer, laisser filtrer à travers toi l’eau épurée pour
qu’augmente la vague dans la citerne de la charité.
Celui qui a donné un verre d’eau en mon Nom sera béni [4]. Mais celui qui extrait ce
verre d’eau de son cœur, qu’aura-t-il ? Penses-y
toi-même et monte.”
Hier soir j’ai vraiment laissé
l’humain prendre le dessus. Je n’allègue ni l’excuse de la douleur, tellement
spasmodique que j’en suis à désirer la morphine, ni les soucis de ces
derniers jours, ni le manque de prudence et de charité d’autrui. Je n’invoque
rien à ma décharge. Je dis que j’ai laissé l’humain l’emporter sur moi et...
j’ai débordé.
Plus tard... pendant que je débordais encore, je me suis attachée à mon Jésus
parce que je sentais la folie dans ma tête et la tentation au cœur. Le
deuxième acte de retour à la raison, après l’invocation à Jésus, fut celui de
faire mes excuses à maman. Le troisième : un acte de contrition. J’avais une
peur terrible d’avoir démérité la parole de Jésus; j’ai fait plus d’actes de
contrition hier soir qu’en un an. Parce que je ne peux penser que j’ai
affligé Jésus. J’ai de la peine pour lui !
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160> Mais j’avais l’impression que Jésus me souriait en me pardonnant.
La peur a duré jusqu’à 8 heures ce matin, lorsque le très bon m’a parlé de sa
chère voix qui est un véritable baume sur un cœur chagriné. Maintenant j’ai
hâte d’entendre ce que vous [5] allez me dire pour avoir une
nouvelle preuve que ce que j’entends vient vraiment de Jésus."
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