Le mercredi 16
mai 1945.
(texte de l’ancienne édition).
36> 165.1 - L’aube
blanchit les montagnes et semble adoucir cette pente sauvage où l’on n’entend
que le bruit du petit torrent qui
bondit au fond, mugissement qui, répercuté par les monts truffés de cavernes,
résonne bien particulièrement. À l’endroit où ont fait halte les disciples,
on n’entend qu’un timide bruissement dans les frondaisons et les plantes :
celui des premiers oiseaux qui s’éveillent, ou des derniers animaux qui
regagnent leur tanière.
Une bande de lièvres
ou de lapins sauvages en train de ronger un mûrier bas
s’enfuient, effrayés par la chute d’une pierre. Puis ils reviennent
prudemment, en tendant l’oreille pour écouter le moindre bruit ; voyant que
tout est paisible, ils retournent à leur buisson. La rosée humecte feuillages
et pierres, et la forêt exhale une forte odeur de mousse, de menthe
et de marjolaine.
Un rouge-gorge
descend jusqu’au rebord d’une caverne à laquelle une pierre en saillie sert de
toit et, bien droit sur ses pattes soyeuses, prêt à s’enfuir, il bouge la
tête, regarde à l’intérieur, regarde par terre, lance quelques tchip tchip
interrogateurs et… gourmands à la vue de miettes de pain par terre. mais il
ne se décide à descendre que lorsqu’il se voit devancé par un gros merle qui s’avance en sautillant de biais
; avec son air de gamin et son profil de vieux notaire à qui il ne manque que
des lunettes pour faire vrai, il est amusant. Alors le rouge-gorge descend
lui aussi et se met derrière ce hardi monsieur qui, de temps à autre, plonge
son bec jaune dans la terre humide à la recherche… d’archéologie comestible,
puis s’en va sur un tchop
ou un bref sifflement tout à fait polisson. Le rouge-gorge se gave de miettes
et semble ébahi de voir le merle, qui est entré avec assurance dans la
caverne silencieuse, en ressortir avec une croûte de fromage, qu’il bat tant
et plus sur une pierre pour la fragmenter et s’en faire un copieux repas.
Puis il retourne à l’intérieur, jette un regard furtif et comme il ne trouve
rien, il fait un beau sifflement moqueur et s’envole finir son chant sur la
cime d’un rouvre dans l’azur du matin. À son tour, le rouge-gorge s’envole à
cause d’un bruit qu’il entend venir de l’intérieur de la caverne… et il reste
sur une petite branche qui pend au-dessus du vide.
165.2 - Jésus s’avance sur le seuil et
émiette du pain en appelant doucement les oiseaux par un sifflement modulé
qui imite bien le pépiement de plusieurs petits oiseaux. Puis il s’écarte,
monte plus haut et s’immobilise contre une paroi rocheuse pour ne pas
effrayer ses amis, qui descendent vivement : d’abord le rouge-gorge, puis
beaucoup d’autres de différentes espèces.
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37> J’aime à penser – et j’en ai fait
l’expérience – que les animaux les plus méfiants n’hésitent pas à s’approcher
de ceux que, d’instinct, ils reconnaissent, non pas comme des ennemis, mais
comme des protecteurs. L’immobilité de Jésus ou même son regard font que bien
vite les oiseaux sautillent à quelques centimètres de lui. Le rouge-gorge,
maintenant rassasié, vole au-dessus du rocher où s’appuie Jésus, s’agrippe à
un brin de clématite
et se balance au-dessus de Jésus avec le désir de descendre sur sa tête
blonde ou sur son épaule.
Le repas est fini. Le soleil dore le sommet des montagnes puis les plus
hautes branches des fourrés, tandis que la vallée est encore plongée dans la
pâle lueur de l’aube. Satisfaits et repus, les oiseaux s’envolent vers le
soleil et chantent à plein gosier.
165.3 - « Maintenant, allons réveiller mes
autres enfants » dit Jésus.
Comme sa grotte est la plus élevée, il descend et, passant d’une grotte à
l’autre, il appelle par leur nom les douze dormeurs. Simon,
Barthélemy,
Philippe,
Jacques,
André
répondent aussitôt. Matthieu,
Pierre
et Thomas
sont plus lents. Et alors que Jude
vient à la rencontre de Jésus dès qu’il le voit sur le seuil, déjà prêt et
bien éveillé, l'autre
cousin, Judas
et Jean
dorment à poings fermés,
à tel point que Jésus doit les secouer sur leur lit de feuillage pour les
réveiller.
Jean, appelé le dernier, dort si profondément qu’il ne reconnaît pas celui
qui l’appelle. Dans les brumes de son sommeil à demi interrompu, il marmonne
: «Oui, maman, j’arrive tout de suite…», puis il se retourne.
Jésus sourit, s’assied sur la couche de feuilles ramassées dans les bois, et
se penche pour déposer un baiser sur la joue de son Jean, qui ouvre les yeux
et reste un instant ébahi de voir Jésus. Il s’assied d’un seul coup et dit :
"Tu as besoin de moi ? Me voici.
–
Non, je t’ai réveillé comme tous les autres. Mais tu m’as pris pour ta mère,
alors je t’ai donné un baiser, comme une mère.»
Jean ne porte que ses sous-vêtements car il a mis son habit et son manteau
comme couvertures. Il saisit Jésus par le cou, se réfugie contre lui, la tête
entre l’épaule et la joue et s’exclame :
«Oh, pour moi tu es bien plus qu’elle ! Je l’ai quittée pour toi, mais toi,
je ne te quitterais pas pour elle ! Elle m’a enfanté sur la terre, mais toi
tu m’enfantes au Ciel. Ah ! je le sais bien !
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38> 165.4 -
Que sais-tu de plus que les autres ?
– Ce que le Seigneur m’a dit dans cette grotte. Tu vois, je ne suis jamais
venu te trouver et je suppose que mes compagnons t’auront dit que c’était par
indifférence et orgueil. Mais ce qu’ils pensent ne m’intéresse guère. Je sais
que tu connais la vérité. Je ne suis pas venu à Jésus
Christ, le Fils de Dieu incarné, mais à ce que tu es au sein du Feu qu’est
l’Amour éternel de la très sainte Trinité,
sa nature, son essence, sa véritable essence, je suis venu à ce que tu es,
toi la deuxième Personne de l’ineffable Mystère qui est Dieu et que je
pénètre, car il m’a aspiré à lui, je l’ai toujours eu avec moi… Ah ! je ne
saurais redire tout ce que j’ai compris dans cette grotte sombre, noire, qui
est devenue pour moi pleine de lumières, dans cette froide caverne où j’ai
été brûlé d’un feu invisible, mais qui est descendu au plus profond de mon
être et l’a enflammé d’un doux martyre, dans cet antre silencieux qui m’a
chanté des vérités célestes.
Tous mes désirs, toutes mes larmes, toutes mes
demandes, je les ai déversés sur ton sein divin, à toi le Verbe de Dieu.
De tout ce que j’ai pu entendre de ta part, jamais aucune parole n’a été
aussi vaste que celle que tu m’as dite ici, toi le Fils de Dieu, qui es Dieu
comme le Père et Dieu comme l’Esprit Saint, toi qui es le pivot de la
Trinité… Ah ! je blasphème peut-être, mais c’est ce qu’il me semble, car si
tu n’existais pas, toi, l’Amour venu du Père et qui retourne au Père, il
manquerait l’Amour, l’Amour divin, et la Divinité ne serait plus trine, il y
manquerait l’attribut le plus essentiel de Dieu : son amour !
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39> Ah, j’ai tant ici ! Mais c’est comme
de l’eau qui bouillonne contre une écluse et ne peut sortir… j’ai
l’impression de mourir tant est violent et sublime le tumulte qui m’est
descendu dans le cœur à partir du moment où je t’ai compris… mais pour rien
au monde je ne voudrais en être libéré… Fais-moi mourir
de cet amour, mon doux Dieu !»
Jean sourit et pleure, haletant, enflammé d’amour, et il s’abandonne sur la
poitrine de Jésus comme si cette flamme l’épuisait.
Jésus, brûlant d’amour à son tour, le caresse.
Jean se ressaisit sous un flot d’humilité qui le fait supplier :
"Ne répète pas aux autres ce que je t’ai dit. Eux aussi ont certainement
su vivre de Dieu comme je l’ai fait ces jours-ci. Mais pose sur mon secret la
pierre du silence.
– Sois tranquille, Jean, personne ne saura rien de tes noces avec l’Amour.
Habille-toi, et viens. Nous devons partir.»
165.5 - Jésus sort sur le sentier où les
autres se trouvent déjà. Leurs visages paraissent plus vénérables, plus
recueillis. Les plus âgés ressemblent à des patriarches ; les jeunes ont
quelque chose de plus mûr, de plus digne, ce qu’auparavant leur jeunesse
dissimulait.
Judas regarde Jésus avec un timide sourire sur un visage marqué par les
larmes. En passant, Jésus lui fait une caresse. Pierre… ne parle pas. c’est
si étrange chez lui que cela étonne plus que tout autre changement. Il
regarde attentivement Jésus, mais avec une dignité nouvelle qui paraît lui
agrandir le front aux tempes, un peu dégarnies, et rendre plus sévère son
regard où jusqu’alors brillait toujours une lueur de malice. Jésus l’appelle
à venir auprès de lui et le tient tout proche en attendant Jean, qui sort
finalement.
Je ne saurais dire si son visage est plus pâle ou plus rouge, mais toujours
est-il qu’il y brille une flamme qui n’en change pas la couleur, mais est
pourtant visible. Tous le regardent.
«Viens ici près de moi, mon Jean, et toi aussi, André, et toi, Jacques, fils
de Zébédée. Puis toi aussi, Simon, et Barthélemy, Philippe, et vous, mes
frères, et puis Matthieu. Judas, viens là, face à moi. Thomas, viens ici.
Asseyez-vous. J’ai à vous parler.»
Calmes comme des enfants, ils s’asseyent, tous un peu absorbés par leur monde
intérieur et pourtant attentifs à Jésus comme jamais ils ne l’ont été.
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40> 165.6 -
« Savez-vous ce que je vous ai fait ? Vous le savez tous. Votre âme l’a dit à
votre raison. Mais l’âme, la reine de ces derniers jours, a enseigné à la
raison deux grandes vertus : l'humilité et le silence, fils
de l’humilité et de la prudence, elles-mêmes filles de la charité. Il y a
huit jours seulement,
vous seriez venus, comme des enfants désireux d’épater et de surpasser leur
rival, proclamer vos prouesses, vos nouvelles connaissances. Maintenant, vous
vous taisez. D’enfants, vous êtes devenus des adolescents. Vous savez
désormais qu’en agissant ainsi vous pourriez humilier votre compagnon
peut-être moins favorisé par Dieu, donc vous gardez le silence.
Vous êtes en outre comme des jeunes filles qui ne sont plus impubères. Il est
né en vous une sainte pudeur sur les métamorphoses que vous a révélées le
mystère nuptial des âmes avec Dieu. Le premier jour,
ces grottes vous ont paru froides, hostiles, repoussantes… et vous les
regardez aujourd’hui comme des chambres nuptiales parfumées et lumineuses.
C’est là que
vous avez connu Dieu.
Auparavant, vous saviez quelque chose de lui, mais vous ne le connaissiez pas
dans cette intimité qui, de deux êtres, en fait un seul. Il y a parmi vous
des hommes qui sont mariés depuis des années, d’autres qui ont eu avec les
femmes des rapports fallacieux, d’autres encore qui, pour diverses raisons,
sont chastes. Mais les chastes savent ce qu’est l’amour parfait autant que
ceux qui sont mariés.
Je peux même dire que personne ne le sait mieux que celui qui ignore le désir
de la chair. Car Dieu se révèle aux vierges dans toute sa plénitude, en
raison de la joie qu’il trouve à se donner à une personne pure, car il
retrouve quelque chose de lui-même, le très Pur, dans la créature pure de
toute luxure, et pour compenser ce qu’elle se refuse par amour pour lui.
165.7 - En vérité, je vous dis qu’en raison
de l’amour que j’éprouve pour vous et de la sagesse que je possède, si je
n’avais pas le devoir d’accomplir l’œuvre du Père, je désirerais vous garder
ici et rester avec vous, isolés ; je serais alors certain de faire rapidement
de vous de grands saints, sans plus de défaillances, de défections, de
chutes, de ralentissements ou de retours en arrière. Mais je ne puis. Je dois
partir. Vous devez partir. Le monde nous attend, ce monde profané et
profanateur qui a besoin de maîtres et de rédempteurs.
J’ai voulu vous faire connaître Dieu pour que vous le préfériez de loin au
monde dont toutes les affections ne valent pas un seul sourire de Dieu. J’ai
voulu que vous puissiez méditer sur ce qu’est le monde et sur ce qu’est Dieu
pour vous faire désirer le meilleur. En ce moment, vous n’aspirez qu’à Dieu.
Ah ! si je pouvais vous garder à cette heure-ci, à ce désir !
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41> Mais le monde nous attend. Et nous
allons vers le monde qui nous attend, au nom de la sainte charité : de même
qu’elle m’a envoyé dans le monde, elle vous envoie elle aussi, par mon
commandement. Mais je vous en conjure ! Comme on garde une perle dans son
écrin, gardez bien le trésor de ces jours où vous vous êtes regardés,
soignés, relevés, revêtus, unis à Dieu. Telles les pierres du témoignage
élevées par les patriarches en souvenir des alliances avec Dieu, conservez
ces précieux souvenirs dans votre cœur.
165.8 - À compter de ce jour, vous n’êtes
plus mes disciples préférés, mais mes apôtres, les chefs de mon Église. Dans
les siècles des siècles, c’est de vous que proviendront ses hiérarchies, on
vous appellera maîtres, car vous avez pour Maître votre Dieu et sa triple
puissance, sagesse et charité.
Je ne vous ai pas choisis parce que vous êtes les plus méritants mais pour
tout un ensemble de raisons qu’il n’est pas nécessaire que vous connaissiez
aujourd’hui. Je vous ai choisis à la place des bergers qui sont mes disciples
depuis l’époque où j’étais un bébé vagissant. Pourquoi donc ? Parce qu’il
convenait de le faire. Il y a parmi vous des Galiléens et des Judéens, des
hommes instruits et des ignorants, des riches et des pauvres. Tout cela du
point de vue du monde. Afin que l’on ne puisse m’accuser d’avoir préféré une seule
catégorie de disciples. Mais vous ne suffirez pas pour tout le travail à
accomplir, ni maintenant ni plus tard.
Vous n’avez pas tous présent à la mémoire un passage du Livre. Je vous le
rappelle. Au deuxième livre des Paralipomènes,
au chapitre 29, il est raconté comment Ezéchias, roi de Juda, fit purifier le
Temple.
Après cette purification, il fit faire des sacrifices pour les péchés, pour
le royaume, pour le sanctuaire et pour Juda,
après quoi commença l’offrande individuelle.
Mais comme les prêtres ne suffisaient pas pour les immolations, on appela à
l’aide les lévites, consacrés par un rite plus court que les prêtres.
C’est ce que je ferai. Vous êtes les prêtres que moi, le Prêtre éternel, j’ai
longuement et soigneusement préparés. Mais vous ne suffisez pas à la tâche
toujours plus vaste des immolations individuelles à leur Seigneur Dieu.
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42> C’est pourquoi je vous associe ceux
qui restent disciples, ceux qui attendent au pied de la montagne, ceux qui
sont déjà un peu plus élevés, ceux qui sont répandus sur la terre d’Israël et
seront plus tard disséminés aux quatre coins du monde. Il leur sera attribué
des fonctions de même importance : car, si la mission est unique, leur
classement aux yeux du monde sera différent. Mais pas aux yeux de Dieu auprès
de qui réside la Justice. Ainsi, le disciple obscur, ignoré des apôtres et de
ses confrères, qui vivra saintement en conduisant des âmes à Dieu sera plus
grand que l’apôtre renommé connu qui n’aura d’apôtre que le nom et rabaissera
sa dignité apostolique en poursuivant des buts humains.
La tâche des apôtres et des disciples sera
toujours celle des prêtres et des lévites d’Ezéchias : pratiquer le culte,
abattre les idolâtries, purifier les cœurs et les lieux, annoncer le Seigneur
et sa Parole. Il n’est pas de tâche plus sainte sur la terre, ni de dignité
plus élevée que la vôtre. C’est bien pour cette raison que je vous ai dit :
“Écoutez-vous, examinez-vous.”
165.9 - Malheur à l’apôtre qui tombe ! Il
entraîne beaucoup de disciples, qui à leur tour entraînent un nombre encore
plus grand de fidèles. Cette ruine grossit sans cesse, comme une avalanche
qui tombe ou le cercle qui s’étend sur le lac si l’on lance des pierres au
même endroit.
Serez-vous tous parfaits ? Non. L’esprit qui vous anime actuellement
durera-t-il ? Non. Le monde lancera ses tentacules pour étrangler votre âme. Ce sera la
victoire du monde, fils de Satan pour les cinq
dixièmes, esclave de Satan pour encore trois dixièmes, indifférent à Dieu
pour les deux dixièmes qui restent.
Cette victoire éteindra la lumière dans le cœur des saints. Défendez-vous
tout seuls contre vous-mêmes, contre le monde, la chair, le démon. Mais
surtout défendez-vous de vous-mêmes. Soyez en garde, mes enfants, contre
l’orgueil, la sensualité, la duplicité, la tiédeur, l'assoupissement spirituel,
et encore contre l’avarice !
Quand votre “moi inférieur” élève la voix et pleurniche sous prétexte de
cruautés à son endroit, faites-le taire par ces mots : “pour un instant de
privation que je te cause, je te procure, et pour l’éternité, le banquet
extatique que tu as eu dans la caverne de la montagne à la fin de la lune de
Shebat.”
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43> 165.10 -
Partons. Allons à la rencontre des autres : ils sont nombreux à attendre ma
venue. Ensuite, j’irai pour quelques heures à Tibériade
et vous, vous parlerez de moi en allant m’attendre au pied de la montagne sur
la route directe de Tibériade à la mer.
J’y viendrai et je monterai pour prêcher. Prenez les sacs et les manteaux.
Notre séjour est terminé et votre élection est faite.»
Dictée du jeudi 17 mai 1945
165.11 - Jésus dit :
«Tu vas mal et je te laisse tranquille. Je te fais seulement remarquer
comment une seule phrase omise ou un mot mal retranscrit peut tout changer.
Et toi qui écris, tu es vive et tu peux réparer l’erreur aussitôt. Réfléchis
donc et comprends comment vingt siècles ont pu priver l’Évangile apostolique
de certaines parties ; certes, cela ne nuit pas à la doctrine, mais à la
facilité de comprendre l’Évangile apostolique. Cela explique bien des choses.
Si nous remontons aux origines, nous y découvrons encore une fois une
manœuvre du Désordre, et l’on en attribue aux fils du Désordre beaucoup
d’autres. Tu vois comme il est facile de faire des erreurs de transcription…
Petit Jean, sois bon aujourd’hui. Tu es une fleur brisée. Je passerai plus
tard moi-même redresser ta tige.
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