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"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

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           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\italiano.gif 1.4 - Anna con un cantico annunzia di esser madre. Nel suo seno è l'anima immacolata di Maria.

           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\English.gif 1.4 - With a Canticle, Anne Announces that She Is a Mother.

 1.3 -Ana, con una canción, anuncia que es madre. En su seno está el alma inmaculada de María.

 1.5 - Mit einem Lobgesang verkündet Anna die Mutterschaft.

 



D'après un dessin de James Tissot
(1836-1902)


 

DATE. [1]
Fin mars de l'an -21.
Calendrier juif :
Nisan 3740.

LIEU.
Nazareth.


                       Vers l'index des thématiques
           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Les signes annonciateurs de Marie.

 

La musique de ce cantique, et de deux autres chants, provient des visions de Maria Valtorta.      

Elle retranscrivit les paroles de ces trois cantiques, mais, n’étant pas capable d’écrire la musique, elle les chantait de sa belle voix.

La transcription musicale fut faite par le P. Pietro M. Pennoni o.s.m. qui confirmait “avoir retranscrit sans rien modifier les trois chants qu’il avait entendu.”

Les trois musiques restèrent inédites jusqu’en 1983. Sergio Calligaris, pianiste et compositeur, en fit alors un arrangement en respectant les thèmes d’origines. Ces enregistrements donnèrent lieu à un
45 tours aujourd’hui introuvable.

Ces trois morceaux sont :

 Le cantique de sainte Anne.
(EMV 4.1, cet épisode).

 Le cantique de Marie au Temple.
(=>
EMV 10.1).

  La berceuse de la Vierge.
(=>
EMV 33.2).

 

Accueil >> Plan du site >> Sommaire du Tome.

Ancienne édition : Tome 1, chapitre 5.
Nouvelle édition : Tome 1, chapitre4.

4
Anne annonce sa maternité par un cantique.
Son sein porte l’âme immaculée de Marie.

Vision du jeudi 24 août 1944.

25>    ;: I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 4.1 - Je revois la maison de Joachim et d’Anne. Rien n’a changé à l’intérieur, si ce n’est une multitude de branchages en fleurs[2] disposés çà et là dans des amphores et qui proviennent certainement de la taille des arbres du jardin, tout en fleurs. C’est une nuée de bouquets dont la couleur varie du blanc neige au rouge de certains coraux.  

Le travail d’Anne, lui aussi, est différent. Sur un métier plus petit que l’autre, elle tisse de belles toiles de lin et chante, en marquant de son pied le rythme du chant. Elle chante et sourit… À qui ? À elle-même, à quelque chose qu’elle voit à l’intérieur d’elle. Son cantique est lent et pourtant joyeux
[3]. Je l’ai écrit à part pour le suivre, car elle le répète plusieurs fois en y trouvant une sorte de béatitude. Elle le chante avec toujours plus de force et d’assurance, comme si elle en avait trouvé le rythme dans son cœur. Elle commence par le murmurer en sourdine puis, plus assurée, elle le chante sur un ton plus haut et plus rapidement. Je le retranscris parce qu’il est si doux dans sa simplicité…         

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26> «Gloire au Seigneur tout-puissant qui a aimé la descendance de David. Gloire au Seigneur !      
Du ciel, sa suprême grâce m’a visitée.           
Une nouvelle branche a jailli du vieil arbre, et j’en suis heureuse.       
Pour la fête des Lumières
[4], l’espérance a jeté sa semence ;        
L’air embaumé du mois de Nisan
[5] la voit germer.
Ma chair au printemps ressemble à l’amandier en fleurs.           
Au soir de sa vie, elle sent qu’elle porte son fruit.  
Cette branche porte une rose, un fruit des plus doux,      
Une étoile qui scintille, une jeune vie innocente.  
C’est la joie de la maison, de l’époux et de l’épouse.          
Louange à Dieu, à mon Seigneur, qui a eu pitié de moi.  
Sa lumière me l’a annoncé : "Une étoile viendra vers toi."         
Gloire, gloire ! C’est à toi qu’appartiendra le fruit de cette plante,         
Le premier et le dernier, saint et pur comme un don du Seigneur.       
C’est à toi qu’il appartiendra ; que la joie et la paix viennent sur terre par lui.  
Vole, ma navette. Ton fil tisse la toile de l’enfant. 
Il va naître ! C’est vers Dieu, qu’avec allégresse, s’élève le chant de mon cœur.»       


   ;: I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 4.2 - Joachim entre au moment où elle va répéter son chant pour la quatrième fois.    

«Tu es heureuse, Anne ? On dirait que tu es un oiseau qui annonce le printemps. Qu’est-ce donc que ce cantique ? Je ne l’ai jamais entendu de personne. D’où vient-il ?          

– De mon cœur, Joachim.»      

Anne s’est levée et se dirige vers son époux, tout sourire. Elle paraît plus jeune et plus belle.         

«Je ne te savais pas poète», dit son mari en la regardant avec une évidente admiration.          

On ne croirait pas deux vieux époux. On lit dans leur regard une tendresse de jeunes mariés.           

«Je viens du fond du jardin parce que je t’ai entendue chanter. Cela fait des années que je n’avais plus entendu ta voix de tourterelle amoureuse. Veux-tu me répéter ce cantique ?     

– Je te l’aurais répété même si tu ne me l’avais pas demandé. Les fils d’Israël ont toujours confié au chant les cris les plus vrais de leurs espérances, de leurs joies, de leurs peines. Moi, j’ai confié au chant le soin de me dire et de te dire une
grande joie. Oui, de me la redire à moi aussi, car c’est une si grande chose que, bien que j’en sois désormais certaine, cela me paraît encore irréel…»

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27> Elle reprend son cantique mais, arrivée à ce passage : “Cette branche porte une rose, un fruit des plus doux, une étoile…”, sa voix vibrante de contralto devient tremblante puis se brise. Avec un sanglot de joie, elle regarde Joachim et, levant les bras, elle s’écrie :    

«Je suis mère, mon bien-aimé !»       

Et elle se réfugie sur son cœur, entre les bras qu’il lui tend et qu’il resserre maintenant autour de son heureuse épouse. Ils s’embrassent de la façon la plus chaste et la plus heureuse que j’aie jamais vue depuis que je suis au monde. C’est une étreinte à la fois pudique et ardente dans sa chasteté.        

Puis vient ce doux reproche à travers les cheveux grisonnants d’Anne :        

«Et tu ne me le disais pas ?      

– C’est que je voulais en être sûre. À mon âge… me savoir mère… Je ne pouvais vraiment pas le croire… et je ne voulais pas te causer une déception plus amère que tout. C’est depuis la fin de décembre que je sens un renouveau à l’intérieur de moi et la poussée, comme je le dis, d’un nouveau rameau. Mais maintenant, c’est sûr, ce rameau porte un fruit… Tu vois ? Ce linge est déjà pour celui qui va arriver.    

– N’est-ce pas le lin que tu as acheté à Jérusalem en octobre ?  

– Si. Je l’ai filé dans l’attente et l’espoir.      

   ;: I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 4.3 - J’espérais : le dernier jour, pendant que je priais au Temple, le plus près possible de la maison de Dieu qu’il soit permis à une femme, il se faisait tard… tu te souviens que j’ai dit : “Encore, encore un peu.” Je ne pouvais m’arracher à ce lieu sans avoir obtenu cette grâce ! Eh bien, dans l’ombre qui descendait déjà de l’intérieur du lieu sacré, vers lequel mon âme se sentais fortement attirée pour y arracher un “oui” du Dieu qui y est présent, j’ai vu jaillir une lumière, une merveilleuse étincelle de lumière. Claire et douce comme la lumière de la lune, elle renfermait pourtant l’éclat de toutes les perles et joyaux de la terre. On aurait dit qu’une des étoiles précieuses du Voile, ces étoiles placées sous les pieds des chérubins[6], se détachait et prenait la splendeur d’une lumière surnaturelle… J’avais l’impression qu’un feu partait de derrière le Voile sacré, de la Gloire même, qu’il venait rapidement sur moi et que, en traversant l’air, il chantait d’une voix céleste : “Que t’arrive ce que tu as demandé ! [7]       

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28> C’est pour cela que je chante : “Une étoile viendra vers toi”. Quel enfant sera donc le nôtre, pour se manifester ainsi comme la lumière d’une étoile[8] dans le Temple et dire : “Je suis[9]” pendant la fête des Lumières ? Aurais-tu vu juste en voyant en moi une nouvelle Anne d’Elqana[10] ?         

   ;: I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 4.4 - Comment l’appellerons-nous, notre enfant que je sens doucement me parler en mon sein par les battements de son petit cœur, comme le murmure d’un ruisseau, comme une tourterelle que l’on tient au creux de la main ?   

– Si c’est un garçon, nous l’appellerons Samuel
[11]. Si c’est une fille, Étoile[12]. Notre étoile, le mot qui a terminé ton cantique pour me donner la joie de me savoir père, et la forme qu’elle a prise pour se manifester dans l’ombre sacré du Temple. 

– Étoile, notre étoile. Je ne sais pas, mais je pense, je pense que ce sera une fille. Il me semble que des caresses aussi douces ne peuvent venir que d’une très douce petite fille. Car je ne la porte pas, je n’en éprouve aucune souffrance. C’est elle qui me porte sur un sentier d’azur et de fleurs, comme si j’étais soutenue par les anges et que la terre était déjà loin… J’ai toujours entendu les femmes dire que concevoir et porter un enfant était douloureux. Mais moi, je ne souffre pas. Je me sens forte, jeune, fraîche plus que lorsque je t’ai donné ma virginité à l’époque lointaine de ma jeunesse. Fille de Dieu – car cet enfant éclos sur un tronc desséché appartient plus à Dieu qu’à nous –, elle ne cause aucune peine à sa maman. Elle ne lui apporte que paix et bénédiction, c’est-à-dire les fruits de Dieu, son véritable Père.         

– Alors nous l’appellerons Marie. Étoile de notre mer, perle, bonheur. C’est le nom de la première grande femme d’Israël
[13]. Mais celle-ci n’offensera jamais le Seigneur[14]. C’est à lui seul qu’elle adressera son cantique, car elle lui est offerte comme une hostie avant même de naître. 

– Elle lui est offerte, oui. Garçon ou fille, lorsque notre enfant aura fait notre joie pendant trois ans, nous l’offrirons au Seigneur. Ainsi serons nous, nous aussi, des hosties avec elle, pour la gloire de Dieu.»

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Je ne vois ni n'entends plus rien.

Suite du chapitre =>

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Fiche mise à jour le 11/01/2020.

 



[1] Travaux de Jean-François Lavère/Jean Aulagnier.

[2] Le printemps arrive. Cette année-là, le mois de Nissan commence officiellement le 3 mars. Chaque année, à l'arrivée du printemps, et en souvenir de l'Annonciation, Marie renouvellera ce geste : Cf. Chapitre 23, page 99, Tome 3, chapitre 16, page 61 et Tome 5, chapitre 36, page 245

[3] Marie d'Agreda, dans "La Cité Mystique de Dieu", Livre 1, chapitre 15, § 223 évoque longuement les cantiques d'allégresse de sainte Anne : "elle fut ravie en extase très sublime, où elle puisa de très hautes notions sur les mystères les plus cachés,  et célébra le Seigneur par de nouveaux cantiques d'allégresse."

[4] Selon J Aulagnier, la Fête des Lumières, ou Encénies, avait lieu, au temps de Jésus, durant la pleine lune suivant la fête de la Dédicace (Hanoukka) Celle-ci avait lieu le 25 Kislev (soit le 10 décembre -22 pour cette période). La conception de Marie a eu lieu à la pleine lune suivante, le 20 décembre -22. Cela correspond à l'évènement que l'Église fête le 8 décembre.   
Marie d'Agreda signale que cette conception eu lieu un dimanche (La Cité mystique de Dieu – Livre 1, Chapitre 15, § 218)

[5] Nissan : Mars -21 soit 3 mois pour annoncer avec certitude à Joachim l'attente d'un bébé.

[6] Les chérubins (Kéroubim) abondaient dans la décoration du Temple de Salomon (Par exemple : 1 Rois 6,23-35). Les étoiles sont sans doute les étoiles de David ou sceau de Salomon.

[7] C’est la voix du Rédempteur, cf. explication au chapitre suivant, page 27

[8] L’étoile fait partie de la prophétie de Balaam (Nombres 24,17-19).

[9] «Je suis» : le nom même de Dieu tel que défini à Moïse. Exode 3,14-15. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : «Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : JE-SUIS». Voir la fiche sur le Nom divin.

[10] 1 Samuel 1,1-20

[11] Samuel est le fils né d’Anne d’Elqana.

[12] Kokhav en hébreu.

[13] C’est le nom de la sœur d’Aaron et de Moïse. On en trouvera d’autres mentions en 131.2, 525.7 et 609.3.

[14] cf. Nombres 12,1-10.