Catéchèse du mercredi
23 août 1944
23> 3.5- Jésus dit :
«Les justes sont toujours des sages : amis de Dieu, ils vivent en sa
compagnie et il les instruit, lui qui est la Sagesse infinie.
Mes grands-parents étaient des justes et possédaient donc la sagesse. C’est
en toute vérité qu’ils pouvaient répéter ce que dit le Livre quand il chante les louanges de la Sagesse dans le livre du
même nom : “C’est elle que j’ai chérie et recherchée dès ma jeunesse ; j’ai
cherché à la prendre pour épouse.”
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24> Anne d'Aaron était la femme forte dont parle notre aïeul. Et Joachim, descendant du roi David, recherchait moins le
charme et la richesse que la vertu. Anne possédait une grande vertu. En elle, toutes les
vertus s’unissaient en un bouquet parfumé de fleurs pour former une réalité
unique, la plus belle de toutes : la Vertu. Une vertu réelle, digne de se tenir devant le trône de Dieu.
Joachim avait donc deux fois épousé la sagesse “en l’aimant plus qu’une autre
femme ” : la sagesse de Dieu contenue dans le cœur de la femme juste. Anne n’avait rien cherché d’autre qu’à unir sa vie à celle
d’un homme droit, avec la certitude que la droiture fait la joie de la
famille.
3.6- Et pour être l’emblème de
la “femme forte”, il ne lui manquait que d’être couronnée d’enfants, car
c’est la gloire d’une épouse, la justification du mariage, dont parle Salomon. Il ne manquait à son bonheur que ces enfants, ces fleurs de
l’arbre qui s’est uni à l’arbre voisin et porte de nouveaux fruits en abondance,
où les deux bontés se fondent en une, car son époux ne lui avait jamais causé
la moindre déception.
3.7- Devenue une vieille
femme, épouse de Joachim depuis des dizaines d’années, elle restait pour lui “l’épouse de sa jeunesse, sa joie, sa biche bien-aimée, sa gracieuse gazelle”, dont les caresses conservaient la fraîcheur et
l’enchantement de leur première soirée nuptiale et charmaient doucement son
amour ; celui-ci restait aussi frais qu’une fleur humide de rosée et ardent
comme un feu qu’une main ne cesse d’alimenter. C’est pourquoi, dans leur
tristesse d’être sans enfant, ils se disaient l’un à l’autre des “mots de
réconfort dans leurs soucis et leurs malheurs”.
3.8- Quand l’heure fut venue,
la Sagesse, après les avoir instruits tout au long de leur vie, les éclaira
par des songes nocturnes comme on sonne la diane du poème glorieux qui devait
naître d’eux et serait Marie, la toute sainte, ma Mère. Si, dans leur
humilité, ils n’imaginèrent pas cela, leur cœur pourtant trembla d’espoir à
la première annonce de la promesse de Dieu. Les paroles de Joachim révèlent
déjà cette certitude : “Espère, espère… Nous vaincrons Dieu par la fidélité
de notre amour.” Ils rêvaient d’un fils : ils eurent la Mère de Dieu.
3.9- Les paroles du livre de
la Sagesse paraissent avoir été écrites pour eux : “J’aurai à cause
d’elle gloire parmi les foules… J’aurai à cause d’elle l’immortalité et je laisserai un
souvenir éternel à ceux qui viendront après moi.”
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25> Mais,
pour obtenir tout cela, il leur fallait acquérir la royauté d’une vertu
véritable, durable, qu’aucun événement ne saurait atteindre. Vertu de foi,
vertu de charité, vertu d’espérance, vertu de chasteté. La
chasteté des époux ! Ils la possédèrent, car il n’est pas nécessaire
d’être vierge pour être chaste. Les ménages chastes sont gardés par les anges
et ils engendrent de bons enfants, qui font de la vertu de leurs parents la
norme de leur propre vie.
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