Le samedi 14 décembre 1946.
366/367> 539.1 - C'est
une sereine mais rigoureuse matinée d'hiver. Le givre a blanchi de la farine
cristalline de ses cristaux le sol et les herbes, et il a fait des brindilles
sèches qui gisent sur le sol, de précieux bijoux saupoudrés de perles.
Jean
sort de sa caverne. Il est très pâle dans son vêtement noisette foncé. Il
doit avoir aussi très froid ou bien il est souffrant. Je ne sais. Je sais
qu'il est d'une pâleur presque livide et il a la démarche mal assurée de
quelqu'un qui n'est pas bien. Il va vers le ruisseau, se demande s'il va ou
non y plonger les mains, puis il se décide et, après les avoir jointes, boit
une gorgée de cette eau limpide, mais certainement très froide. Il secoue ses
mains et il finit de les sécher avec un pan de son vêtement, puis il reste
indécis... Il regarde vers les ruines où se trouve Jésus et vers son abri. Il
revient vers lui lentement mais, arrivé à l'ouverture qui sert d'entrée, il a
une sorte d'étourdissement et chancelle. Il tomberait s'il ne s'appuyait au
mur à moitié ruiné. Il reste là, la tête contre son bras replié, en
s'appuyant au mur pendant quelque temps et puis il lève la tête et regarde
autour de lui... Il n'entre plus dans sa tanière. En rasant le mur, en
s'accrochant aux pierres branlantes et sans crépi, il fait les quelques pas
qui le séparent de l'étable où est Jésus, et arrivé presque sur le seuil, il
se jette à genoux et gémit :
"Jésus, mon Seigneur, aie pitié de moi !"
539.2 - Jésus apparaît bientôt :
"Jean ? Que fais-tu ? Qu'as-tu ?"
"Oh ! mon Seigneur ! J'ai faim ! Il y a presque deux jours que je ne
mange rien. J'ai faim et froid..."
Et il claque des dents, très pâle.
"Viens ! Viens à l'intérieur !" dit Jésus en l'aidant à se relever.
L'apôtre, soutenu par le bras de Jésus, pleure, la tête penchée sur son
épaule et soupire :
"Ne me punis pas, Seigneur, si je t'ai désobéi..."
Jésus lui répond en souriant :
"Tu es déjà puni. Tu es comme quelqu'un qui expire... Assieds-toi ici
sur cette pierre. Maintenant je vais faire du feu et te donner à
manger..."
Et Jésus allume des petites branches et fait une belle flambée dans le
rustique foyer près de la porte. L'odeur des branches brûlées et la gaieté
des flammes se répandent dans la misérable caverne.
Haut de page.
368> Jésus enfile sur une baguette les
morceaux de pain, les présente à la flamme et quand il voit qu'ils sont
chauds, les couvre du cœur gras des fromages laissés par les bergers, et le
fromage revient et file sur le pain que maintenant Jésus tient au-dessus de
la flamme comme si c'était un plat.
"Mange maintenant et ne pleure pas" dit-il en souriant toujours et
en passant le pain à Jean, qui pleure sans bruit comme un enfant épuisé, et
ne cesse pas de pleurer même en mangeant avec avidité cette nourriture
réconfortante.
Jésus se tourne vers la crèche et il en revient avec des pommes qu'il met
sous la cendre qui s'est échauffée sous la chaleur du bois qui brûle, soutenu
par deux pierres qui font office de chenets.
"Cela va mieux maintenant ?" dit-il en s'assoyant près de son
apôtre qui fait signe que oui de la tête sans cesser de pleurer.
Jésus lui passe un bras autour du cou et l'attire à Lui, ce qui augmente les
pleurs de Jean encore trop épuisé et trop troublé peut-être par la peur d'un
reproche, par l'émotion de se voir ainsi accueilli, pour savoir faire autre
chose que pleurer.
Jésus le tient étroitement serré contre Lui sans parler tant que l'autre
mange, puis il lui dit :
"Pour l'instant cela suffit. Les pommes, tu les auras plus tard. Je
voudrais te donner un peu de vin, mais je n'en ai pas. J'ai trouvé
avant-hier, à l'aube, du bois et de la nourriture en dehors de l'étable,
mais il n'y avait pas de vin et je ne puis donc t'en donner. S'il était plus
tard, je pourrais chercher du lait auprès des bergers que j'ai vu en train de
faire paître leurs troupeaux au-delà du ruisseau, mais les troupeaux ne
sortent pas tant que le givre n'a pas fondu..."
"Je suis mieux. Seigneur... Ne te fais pas de souci pour moi."
"Et toi alors de quoi t'affliges-tu pour ressembler justement à un arbre
que le soleil débarrasse du givre ?" dit Jésus en souriant encore plus
vivement et en embrassant Jean en haut du front.
"Parce que je suis bourrelé de remords, Seigneur...
et...
539.3 - Oui ! Laisse-moi aller ! Je dois te
parler à genoux, te demander pardon..."
"Pauvre Jean ! Vraiment un effort supérieur à ce que tu peux t'a
affaibli même l'intelligence. Et crois-tu que Moi j'ai besoin de tes paroles
pour te juger et t'absoudre ?"
"Oui, oui. Tu sais tout, je le sais. Mais je n'aurai pas de paix tant
que je ne t'aurai pas dit mon péché, ou plutôt mes péchés. Laisse-moi aller,
laisse-moi accuser mes fautes."
Haut de page.
369> "Eh bien, parle, si cela doit
te donner la paix."
Jean glisse à genoux et levant son visage en larmes, il dit :
"J'ai péché par désobéissance, par présomption et par... je ne sais pas
si je dis bien en le disant : par humanité. Mais certainement c'est ma faute
la plus récente, la plus grave, celle qui me donne la douleur la plus grande
et qui me dit quel serviteur inutile, et même plutôt égoïste, bas, je
suis."
Les larmes inondent vraiment son visage alors que pour Jésus le sourire se
fait toujours plus lumineux. Jésus reste un peu penché sur son apôtre en
pleurs et le divin sourire est toute une caresse sur la douleur de Jean. Mais
Jean est tellement affligé qu'il n'a même pas le réconfort de ce sourire, et
il continue :
"Je t'ai désobéi. Tu avais dit que nous ne devions pas nous séparer et
je me suis tout de suite séparé des compagnons et je les ai scandalisés. J'ai
répondu de travers à Judas de Kérioth qui me faisait observer que je péchais.
J'ai dit : "Tu l'as fait hier,
et je le fais aujourd'hui. Tu l'as fait pour avoir des nouvelles de ta mère,
je le fais pour être avec le Maître et veiller sur Lui, pour le
défendre"... J'ai présumé de moi, car je voulais le faire... Moi, pauvre
incapable, te défendre, Toi ! Et puis j'ai présumé parce que je voulais
t'imiter. J'ai dit : "Certainement Lui prie et jeûne. Je ferai ce qu'il
fait et dans la même intention que Lui". Et au contraire..."
Les pleurs font place aux sanglots alors que l'aveu de la misère de l'homme,
de la matière qui a triomphé de la volonté de l'esprit, sort des lèvres de
Jean :
"Et au contraire... j'ai dormi. Tout de suite j'ai dormi ! Et je ne me
suis réveillé qu'en plein jour et je t'ai vu aller au ruisseau, te laver,
revenir ici et j'ai compris qu'ils auraient pu même s'emparer de Toi sans que
je fusse prêt à te défendre. Et puis je voulais faire pénitence et jeûner,
mais je n'ai pas été capable de le faire. Par petits morceaux, presque pour
ne pas manger, j'ai fini par manger le premier jour mon peu de pain. Tu sais
que je n'avais rien d'autre. Et je n'étais pas encore rassasié que j'avais
tout fini. Et le lendemain j'ai eu encore plus faim, et cette nuit... Oh ! la
nuit dernière j'ai peu dormi à cause de la faim et du froid, et cette nuit je
n'ai pas dormi du tout... et je n'ai pas su résister davantage ce matin... et
je suis venu parce que j'ai eu peur de mourir d'épuisement... et c'est cela
qui me fait le plus de mal : de n'avoir pas su veiller pour prier et veiller
sur Toi, mais d'avoir su le faire à cause des tiraillements de la faim... Je
suis un serviteur imbécile et lâche. Punis-moi, Jésus !"
Haut de page.
370> 539.4 - "Pauvre enfant ! Je voudrais
que tout le monde eût à déplorer des fautes comme les tiennes ! Mais écoute,
lève-toi et écoute-moi, et la paix reviendra en ton cœur. As-tu désobéi aussi
à Simon de Jonas ?"
"Non, Maître. Je ne l'aurais jamais fait parce que tu as dit que nous
devions lui rester soumis comme à un frère aîné. Mais lui, quand je lui ai
dit : "Mon cœur n'est pas tranquille de le voir partir seul", il a répondu : "Tu as raison. Mais moi je ne puis aller
car j'ai l'obligation de vous conduire. Toi, vas-y, et que Dieu soit avec
toi". Les autres ont élevé la voix, et Judas plus que les autres. Ils
ont rappelé l'obéissance et ont même fait des reproches à Simon Pierre."
"Ils ont ? Sois sincère, Jean."
"C'est vrai, Maître. C'est Judas qui a fait des reproches à Simon et m'a
assez maltraité. Les autres ont seulement dit : "Le Maître a ordonné de
rester ensemble". Et c'était à moi qu'ils le disaient, pas à notre chef.
Mais Simon a répondu : "Dieu voit l'intention de l'acte et Il
pardonnera. Et le Maître pardonnera car c'est de l'amour" et il m'a béni
et donné un baiser et envoyé à ta suite, comme le jour que tu es allé avec
Kouza au-delà du lac."
"Et alors, Moi, je n'ai pas à t'absoudre de cette faute..."
"Parce qu'elle est trop grave ?"
"Non. Parce qu'elle n'existe pas.
Reviens ici, Jean, à côté de ton Maître et écoute sa leçon. Il faut savoir
appliquer les ordres avec justice et discernement,
en sachant comprendre l'esprit de l'ordre, non seulement les lettres qui
composent l'ordre. J'ai dit : "Ne vous séparez pas". Tu t'es séparé
et par conséquent tu aurais péché. Mais auparavant j'avais dit : "Soyez
unis de corps et d'esprit, soumis à Pierre". Par ces paroles, je l'ai
choisi comme mon légitime représentant parmi vous, avec pleine faculté de
juger et de vous commander. Par conséquent, ce que Pierre a fait ou fera en
mon absence sera bien fait. Parce que Moi, l'ayant investi du pouvoir de vous
conduire, l'Esprit du Seigneur qui est en Moi sera aussi avec lui, et le
guidera pour donner les ordres que les circonstances imposent et que la
Sagesse suggérera à l'Apôtre chef, pour le bien de tous.
Haut de page.
371> Si Pierre t'avait dit : "N'y
va pas" et si tu étais quand même venu, le bon mouvement de ton acte : la
volonté de me suivre par amour qui veut me défendre et être avec Moi dans les
dangers, n'aurait pas été suffisante pour annuler ta faute. Il aurait
vraiment fallu mon pardon. Mais Pierre, ton Chef, t'a dit : "Va".
L'obéissance envers lui te justifie complètement. En es-tu persuadé ?"
"Oui, Maître."
539.5 - "Dois-je t'absoudre de la faute
de présomption ? Dis-moi, sans te demander si je vois ton cœur. As-tu présumé
orgueilleusement de vouloir m'imiter pour pouvoir dire : "Par ma
volonté, j'ai aboli les nécessités de la chair, parce que je peux ce que je
veux" ? Réfléchis bien..."
Jean réfléchit, puis il dit :
"Non, Seigneur. En m'examinant bien, non, je ne l'ai pas fait pour cela.
J'espérais pouvoir le faire parce que j'ai
compris que la pénitence
est une souffrance pour la chair mais une lumière pour l'esprit. J'ai compris
que c'est un moyen pour fortifier notre faiblesse et obtenir tant de Dieu. Tu
le fais pour cela, et moi, c'est pour cela que je voulais le faire. Et je
crois ne pas me tromper en disant que si tu le fais, Toi qui es fort, qui es
puissant, saint, moi, nous, nous devrions le faire toujours, s'il était
toujours possible de le faire, pour être moins faibles et moins matériels.
Mais je n'ai pas pu le faire. J'ai toujours faim, moi, et grande envie de
dormir..."
Ses larmes recommencent à couler lentement, humblement, véritable aveu des
limites des capacités de l'homme.
"Eh bien, cette petite misère de la chair, crois-tu qu'elle a été inutile ? Oh ! comme tu t'en souviendras dans
l'avenir, quand tu seras tenté d'être sévère et exigeant avec tes disciples
et tes fidèles ! Elle te reviendra à la pensée pour te dire :
"Souviens-toi que toi aussi tu as cédé à la fatigue, à la faim. Ne
veuille pas que les autres soient plus forts que toi. Sois un père pour tes
fidèles comme ton Maître a été un Père pour toi, ce matin-là". Tu aurais
très bien pu veiller et ne pas sentir ensuite cette grande faim. Mais le Seigneur a permis que tu sois soumis à ces besoins de
la chair pour te rendre humble, toujours plus humble, et toujours
plus rempli de compassion pour tes semblables.
539.6 - Beaucoup ne savent pas distinguer
entre tentation et
faute consommée. La première est une épreuve qui donne du mérite et n'enlève
pas la grâce, la seconde est une chute qui enlève le mérite et la grâce.
Haut de page.
372> D'autres ne savent pas distinguer
entre événements naturels et fautes, et se font un scrupule d'avoir péché
alors que, et c'est ton cas, ils ont seulement obéi à des lois naturelles qui
sont bonnes. En disant "bonnes", je distingue les lois naturelles
des instincts
effrénés. Car tout ce qu'on appelle maintenant "lois naturelles"
n'est pas cela et n'est pas bon. Elles étaient bonnes toutes les lois
attachées à la nature humaine que Dieu avait données aux premiers parents :
le besoin de nourriture, de repos, de boisson. Puis, avec le péché, les
instincts animaux ont pénétré et se sont mêlés aux lois naturelles avec les
dérèglements, les sensualités de toutes espèces, souillant ce qui était bon,
par défaut de modération. Et Satan a entretenu le feu, fomenté les vices par
ses tentations. Maintenant tu vois que si ce n'est pas un péché de céder au
besoin de repos et de nourriture, c'est au contraire un péché de faire
bombance, de s'enivrer, de rester longtemps oisif. Même le besoin de
s'unir et de procréer n'est pas un péché, au contraire Dieu a donné l'ordre
de le faire pour peupler d'hommes la Terre, mais il n'est pas bon l'acte
d'union pour la seule satisfaction des sens. Es-tu persuadé aussi de cela
?"
"Oui, Maître. Mais alors dis-moi une chose : ceux qui ne veulent pas
procréer pèchent-ils contre Dieu ? Tu disais une fois que l'état de virginité
est bon."
"C'est le plus parfait. Comme il est plus parfait
l'état de celui qui, non content de faire bon usage des richesses, s'en
dépouille tout à fait. Ce sont des perfections auxquelles peuvent parvenir
les créatures, et elles en seront grandement récompensées. Il y a trois
choses qui sont les plus parfaites : la pauvreté volontaire, la chasteté
perpétuelle, l'obéissance absolue en tout ce qui n'est pas péché. Ces trois choses
rendent l'homme semblable aux anges. Et il en est une
tout à fait parfaite : donner sa propre vie par amour pour Dieu et ses
frères. Cette chose rend la créature semblable à Moi parce qu'elle la porte à
l'amour absolu. Et celui qui aime parfaitement est semblable à Dieu, il est
absorbé en Dieu et fondu avec Lui.
539.7 - Sois donc en paix, mon bien-aimé. Il
n'y a pas de faute en toi. Je te le dis. Pourquoi donc pleures-tu davantage
?"
"C'est qu'il y a toujours une faute : celle d'avoir su venir vers Toi
par besoin et d'avoir su veiller à cause de la faim, pas par amour. Je ne me
le pardonnerai jamais, cela ne m'arrivera plus. Je ne dormirai plus alors que
tu souffres. Je ne t'oublierai jamais en dormant alors que tu pleures."
Haut de page.
373/374> "N'engage pas l'avenir,
Jean. Ta volonté est prête, mais elle pourrait encore être vaincue par la chair,
et tu en aurais un profond et inutile avilissement si ensuite tu te souvenais
de cette promesse que tu te serais faite à toi-même, sans l'avoir gardée
ensuite par fragilité de la chair. Écoute. Moi je te dis ce que tu dois dire
pour être en paix, quoi qu'il t'arrive. Dis avec Moi : "Moi, avec l'aide
de Dieu, je me propose, autant qu'il me sera possible, de ne
plus céder aux lourdeurs de la chair". Et
sois ferme dans cette volonté. Si ensuite un jour, même sans le vouloir, la
chair lasse et affligée arrive à vaincre ta volonté, eh bien, alors, comme
maintenant tu diras : "Je reconnais que je suis un pauvre homme comme
tous mes frères, et que cela me serve pour rabaisser mon orgueil". Oh !
Jean ! Jean ! Ce n'est pas ton sommeil innocent qui peut me donner de la
douleur !
539.8 - Tiens. Cela va te réconforter tout à
fait. Nous allons les partager en bénissant ceux qui me les ont
offertes."
Il prend les pommes maintenant cuites et toutes chaudes et Il en donne trois
à Jean et en garde trois pour Lui.
"Qui te les a données, Seigneur ? Qui est venu te trouver ? Qui savait
que tu étais ici ? Je n'ai pas entendu des voix ni des pas. Et pourtant,
depuis la première nuit, je n'ai pas cessé de veiller..."
"Je suis sorti au point du jour. Il y avait du bois devant l'entrée et
par dessus du pain, du fromage et des pommes. Je n'ai vu personne. Mais il
n'y a que quelques-uns qui peuvent avoir eu le désir de répéter un pèlerinage
et un geste d'amour..." dit lentement Jésus.
"C'est vrai ! Les bergers
! Ils l'avaient dit : "Nous allons nous rendre dans la terre de David...
Ce sont des jours de souvenir..." Mais pourquoi ne se sont-ils pas
arrêtés ?"
"Pourquoi ! Ils ont adoré et..."
"Et ils ont eu pitié. Ils t'ont adoré Toi et ils ont eu pitié de moi...
Ils sont meilleurs que nous,
ces hommes."
"Oui. Ils ont conservé bonne, toujours meilleure leur volonté. Pour eux,
il a été sans dommage le don que Dieu leur a fait..."
Jésus ne sourit plus. Il réfléchit et
devient triste. Puis il se secoue. Il regarde Jean qui le regarde et il dit :
"Eh bien ! Allons-nous partir ? N'es-tu plus épuisé ?"
"Non, Maître. Je ne vais pas être très résistant, je crois, car j'ai les
membres endoloris, mais je crois que je puis marcher."
"Et alors partons. Va prendre ton sac, pendant que je recueille les
restes dans le mien et partons. Nous allons prendre le chemin qui va vers le
Jourdain pour éviter Jérusalem."
|