Le mercredi 2 mai
1945.
495> 152.1 – Jésus se trouve dans une
maison dont je comprends qu'elle est celle de Jacques
et de Jean
d'après les conversations de ceux qui s'y trouvent. Avec Jésus, en plus des
deux disciples, il y a Pierre et André, Simon le Zélote,
l'Iscariote
et Matthieu.
Les autres, je ne les vois pas.
Jacques et Jean sont heureux. Ils vont et viennent de leur mère
à Jésus et vice versa comme deux papillons qui ne savent quelle fleur
préférer entre deux également aimées. Et Marie Salomé caresse chaque fois ses
enfants, heureuse, pendant que Jésus sourit.
Ils doivent avoir terminé le repas, car je vois que la table est encombrée.
Mais ils veulent absolument faire manger à Jésus des grappes de raisin blanc
que leur mère a gardé en conserve et qui doit être doux comme du miel .
Que ne donneraient-ils pas à Jésus !
152.2 – Mais Salomé veut donner et recevoir
quelque chose de plus que du raisin et des caresses. Et, après être restée un
peu pensive en regardant Jésus; en regardant Zébédée, elle se décide. Elle va vers le
Maître qui est assis le dos appuyé à la table et elle s'agenouille devant
Lui.
"Que veux-tu, femme ?"
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"Maître, tu as décidé de faire venir avec Toi ta Mère
et la mère
de Jacques et Jude et aussi Suzanne, et certainement aussi la grande Jeanne de
Kouza viendra .
Toutes les femmes qui te vénèrent viendront, s'il en vient une seule. Je
voudrais en être moi aussi. Prends-moi, Jésus. Je te servirai avec
amour."
"Tu as Zébédée dont tu dois t'occuper.
Est-ce que tu ne l'aimes plus ?"
"Oh! si, je l'aime ! Mais je t'aime davantage, Toi. Oh ! je ne
veux pas dire que je t'aime en tant qu'homme. J'ai soixante ans, et depuis
quarante ans je suis épouse
et jamais je n'ai vu d'autre homme que le mien. Je ne deviens pas folle,
maintenant que je suis vieille. Et la vieillesse ne fait pas mourir l'amour
que j'ai pour mon Zébédée, Mais Toi... Je ne sais pas parler. Je suis une
pauvre femme. Je parle comme je sais. Voici : Zébédée, je l'aime avec
tout ce que j'étais jusqu'alors. Toi, je t'aime avec tout ce que tu as su
faire venir en moi par tes paroles et par celles que m'ont transmises Jacques
et Jean. C'est quelque chose de tout à fait différent... mais tellement
beau."
"Ce ne sera jamais aussi beau que l'amour d'un excellent époux."
"Oh ! non ! C'est quelque chose de bien plus !...
Oh ! ne le prends pas mal, Zébédée ! Je t'aime encore avec tout
moi-même. Mais Lui je l'aime avec quelque chose qui est encore Marie, mais
qui n'est plus Marie, la pauvre Marie, ton épouse, qui est bien plus... Oh !
je ne sais pas le dire !"
Jésus sourit à la femme qui ne veut pas blesser son mari mais qui ne peut
taire son grand, son nouvel amour, Même Zébédée sourit gravement en s'approchant de son épouse qui, toujours à genoux, fait
un tour sur elle-même pour se tourner alternativement vers son époux et vers
Jésus.
"Mais sais-tu, Marie, que tu devras quitter ta maison ? Tu y es
tellement attachée ! Tes colombes... tes fleurs... cette vigne qui donne
ce doux raisin dont tu es si fière... et tes ruches, les plus célèbres du
pays... et aussi ce métier sur lequel tu as tissé tant de lin et tant de
laine pour tes bien-aimés... Et tes petits-enfants ? Comment feras-tu
pour vivre sans ces petits ?"
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"Oh ! mais, mon Seigneur ! Que veux-tu que ce soit pour moi, les
murs, les colombes, les fleurs, la vigne, les ruches, le métier, toutes
choses bonnes et chères, mais si mesquines par rapport à Toi, à l’amour pour
Toi ?! Les petits...oh ! oui !ce sera une peine de ne plus
pouvoir les endormir sur mon sein et de ne plus les entendre m'appeler...
Mais Toi, tu es bien plus ! Oh ! si tu es bien plus que toutes les
choses que tu me nommes ! Et si toutes ces choses prises ensemble et à
cause de ma faiblesse m'étaient plus chères que de te servir et te suivre,
moi, en pleurant, je les jetterais de côté en pleurant comme une femme, pour
te suivre avec mon âme souriante.
152.3 – Prends-moi, Maître.
Dites-le-Lui, vous, Jean, Jacques... et toi, mon époux. Soyez bons. Venez à
mon aide, tous."
"C'est bien. Tu viendras aussi avec les autres. J'ai voulu te faire bien
réfléchir sur le passé et sur le présent, sur ce que tu laisses, sur ce que
tu prends, Mais viens, Salomé. Tu es mûre pour entrer dans ma famille."
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