Peut-on jurer sur quelquechose de sacré ?.
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"Quand Dieu fit la
promesse à Abraham, comme il ne pouvait prêter serment par quelqu’un de
plus grand que lui, il prêta serment par lui-même" (Hébreux 6, 13),
Pour l’homme, l’Écriture semble dire deux choses contradictoires concernant
le serment :
Dans le second commandement, elle interdit de prononcer le nom de Yahvé à
l’appui du mensonge (Cf. Deutéronome
5, 11).
Puis au chapitre suivant, elle demande de prêter serment par Son nom :
Tu craindras le Seigneur ton Dieu, tu le serviras, c’est par son nom que tu
prêteras serment. (Deutéronome
6, 13).
Dans son sermon sur la montagne, Jésus explique cette contradiction qui
n’en est pas une.
1. Celui qui sent le besoin de faire un serment, c'est
que déjà il n'est pas sûr de lui-même ni de l'opinion du prochain à son
égard.
Le serment n'est pas nécessaire entre
gens honnêtes, et Dieu, en ce qui le concerne, ne vous l'a pas enseigné, au
contraire Il vous a fait dire : "Ne dites pas de faux témoignages"
sans rien ajouter d'autre. Parce que l'homme devrait être franc sans qu'il
ait besoin d'autre chose que de la fidélité à sa parole. Quand dans le
Deutéronome on parle des vœux, même des vœux qui sont une chose venant d'un
cœur qui se croit lié à Dieu ou par sentiment de besoin ou par sentiment de
reconnaissance, il est dit : "Tu dois garder la parole une fois
sortie de tes lèvres, en faisant ce que tu as promis au Seigneur ton Dieu,
ce que tu as prononcé volontairement de ta bouche". On
parle toujours de parole donnée, sans autre chose que la parole. Celui qui
sent le besoin de faire un serment, c'est que déjà il n'est pas sûr de
lui-même ni de l'opinion du prochain à son égard. Et celui qui exige le
serment c'est qu'il se défie de la sincérité et de l'honnêteté de celui qui
le prononce.
2. Celui qui amène son prochain à se fier à lui par un
serment est un sacrilège, un voleur, un traître, un homicide.
Comme vous le voyez, cette habitude du serment est une conséquence de la
malhonnêteté de l'homme. Et c'est une honte pour l'homme. Double honte car
l'homme n'est même pas fidèle à cette chose honteuse qu'est le serment et,
se moquant de Dieu avec la même facilité qu'il se moque du prochain, il
arrive à se parjurer avec la plus grande facilité et la plus grande
tranquillité. Peut-il y avoir une créature plus abjecte que le
parjure ? Celui-ci use souvent d'une formule sacrée en demandant par
conséquent la complicité et la garantie de Dieu ou bien il invoque les
affections les plus chères : le père, la mère, l'épouse, les enfants,
ses morts, sa vie elle-même et ses organes les plus précieux, qu'il appelle
à l'appui de ses dires mensongers, il amène ainsi son prochain à se fier à
lui. Il le trompe donc. C'est un sacrilège, un voleur, un traître, un
homicide. De qui ? Mais de Dieu, puisqu'il mélange la Vérité à
l'infamie de ses mensonges et le bafoue en le bravant :
"Frappe-moi, démens-moi si Tu peux. Tu es là-bas, moi je suis ici et
je m'en ris". Oui !
C'est un voleur, car il s'approprie
une estime qu'il ne mérite pas. Le prochain frappé par son serment la lui
accorde et le serpent s'en fait un ornement en se montrant pour ce qu'il
n'est pas.
C'est un traître, car par son
serment il promet une chose qu'il ne veut pas tenir.
C'est un homicide parce que soit
il tue l'honneur de son semblable en lui enlevant par son faux serment
l'estime du prochain, soit il tue sa propre âme, car le parjure est un
abject pécheur aux yeux de Dieu qui voient même si personne d'autre ne la
voit, la vérité.
On ne trompe pas Dieu ni avec des paroles menteuses ni par une conduite
hypocrite. Lui voit. … Et Il ne vous
juge pas sur vos serments mais sur vos actions.
3. Ne faites jamais de serments.
Voilà pourquoi Moi, à l'ordre qui a été donné, … je substitue un autre
ordre. Je ne dis pas comme les anciens : "Ne vous parjurez pas,
mais soyez fidèles à vos serments",
mais je vous dis: "Ne faites jamais de serments". Ni au nom du
Ciel qui est le trône de Dieu, ni par la terre qui est l'escabeau de ses
pieds, ni par Jérusalem et son Temple qui sont la cité du grand Roi et la
maison du Seigneur notre Dieu.
[…] Ne jurez ni sur la tête de votre père, ni sur celle de votre mère, ni
sur celle de votre épouse ou de vos enfants innocents. Vous n'en avez pas
le droit. Sont-ils par hasard de l'argent ou une marchandise ?
Sont-ils une signature sur un papier ?
[…] Ne jurez pas non plus par votre tête, vos yeux, votre langue et vos
mains. Vous n'en avez pas le droit […] Il pourrait vous prendre au mot.
4. Que votre oui soit oui.
[…] Que votre parler soit : oui si c'est oui, non si c'est non.
Rien de plus. Ce que vous dites de plus, c'est le Malin qui vous le
suggère, pour rire ensuite de vous parce que ne pouvant tout retenir, vous
tombez dans le mensonge et on vous bafoue et vous vous faites une
réputation de menteurs. Sincérité, fils. Dans la parole et dans la prière.
Ne faites pas comme les hypocrites. Quand ils prient, ils aiment à rester
debout dans les synagogues ou aux coins des places pour que les hommes les
voient et les louent comme hommes pieux et justes, mais quand ils sont dans
leurs familles, ils offensent Dieu et le prochain. Ne voyez-vous pas, à la
réflexion, que c'est une sorte de parjure ?
Pourquoi vouloir soutenir ce qui n'est pas vrai dans le but de conquérir
une estime que vous ne méritez pas ? La prière hypocrite se propose de
dire : "En vérité moi, je suis un saint. Je le jure aux yeux de
ceux qui me voient prier et qui ne peuvent démentir de me voir prier".
C'est un voile dont on couvre une méchanceté réelle. La prière faite dans
cette Intention devient un blasphème.
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Dans "l'Évangile tel qu'il m'a
été révélé".
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Dans les autres ouvrages de Maria Valtorta.
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Dans les textes fondamentaux chrétiens.
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Dans
la Bible
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Genèse 22, 16-17 : Je
le jure par moi-même, oracle du Seigneur : parce que tu as fait cela, parce
que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique, je te comblerai de
bénédictions, je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les étoiles du
ciel et que le sable au bord de la mer, et ta descendance occupera les
places fortes de ses ennemis.
Siracide 23,11 :
L'homme qui fait beaucoup de serments multiplie l'iniquité, et le fouet ne
s'éloignera pas de sa maison. S'il s'est rendu coupable, son péché est sur
lui; s'il n'y fait pas attention, son péché est double. S'il a fait un faux
serment, il ne sera pas absous, car sa maison sera remplie de châtiments.
Luc 1, 54-55 : Il relève
Israël son serviteur, il se souvient de son amour, du serment faite à nos
pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais.
Hébreux
6, 13 : Quand Dieu fit la promesse à Abraham,
comme il ne pouvait prêter serment par quelqu’un de plus grand que lui, il
prêta serment par lui-même,
Jacques
5, 12 : Et avant tout, mes frères, ne faites pas
de serment : ne jurez ni par le ciel ni par la terre, ni d’aucune autre
manière ; que votre « oui » soit un « oui », que votre « non » soit un «
non » ; ainsi vous ne tomberez pas sous le jugement.
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Dans le catéchisme de l'Église catholique
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CEC § 2150
Le deuxième commandement
proscrit le faux serment. Faire serment ou jurer, c’est prendre Dieu à
témoin de ce que l’on affirme. C’est invoquer la véracité divine en gage de
sa propre véracité. Le serment engage le nom du Seigneur. "C’est ton
Dieu que tu craindras, lui que tu serviras ; c’est par son nom que tu
jureras"
§ 2151
La réprobation du faux serment est un devoir envers Dieu. Comme Créateur et
Seigneur, Dieu est la règle de toute vérité. La parole humaine est en
accord ou en opposition avec Dieu qui est la Vérité même. Lorsqu’il est
véridique et légitime, le serment met en lumière le rapport de la parole
humaine à la vérité de Dieu. Le faux serment appelle Dieu à témoigner d’un
mensonge.
§ 2152
Est parjure celui qui, sous serment, fait une promesse qu’il n’a pas
l’intention de tenir, ou qui, après avoir promis sous serment, ne s’y tient
pas. Le parjure constitue un grave manque de respect envers le Seigneur de
toute parole. S’engager par serment à faire une œuvre mauvaise est
contraire à la sainteté du Nom divin.
§ 2153
Jésus a exposé le deuxième commandement dans le sermon sur la montagne :
"Vous avez entendu qu’il a été dit aux ancêtres : ‘Tu ne parjureras
pas, mais tu t’acquitteras envers le Seigneur de tes serments’. Eh bien !
moi je vous dis de ne pas jurer du tout ... Que votre langage soit : ‘Oui ?
oui’, ‘Non ? non’ : ce qu’on dit de plus vient du Mauvais".
Jésus enseigne que tout serment implique une référence à Dieu et que la
présence de Dieu et de sa vérité doit être honorée en toute parole. La
discrétion du recours à Dieu dans le langage va de pair avec l’attention
respectueuse à sa présence, attestée ou bafouée, en chacune de nos
affirmations.
§ 2154
À la suite de Saint Paul, la
tradition de l’Église a compris la parole de Jésus comme ne s’opposant pas
au serment lorsqu’il est fait pour une cause grave et juste (par exemple
devant le tribunal). "Le serment, c’est-à-dire l’énonciation du Nom
divin comme témoin de la vérité, ne peut être porté qu’en vérité, avec
discernement et selon la justice".
§ 2155
La sainteté du nom divin exige de ne pas recourir à lui pour des choses
futiles, et de ne pas prêter serment dans des circonstances susceptibles de
le faire interpréter comme une approbation du pouvoir qui l’exigerait
injustement. Lorsque le serment est exigé par des autorités civiles
illégitimes, il peut être refusé. Il doit l’être quand il est demandé à des
fins contraires à la dignité des personnes ou à la communion de l’Église.
Article 8. Le huitième commandement.
Tu ne témoigneras pas faussement contre ton prochain (Exode 20, 16)
Il a été dit aux anciens : Tu ne parjureras pas, mais tu t’acquitteras
envers le Seigneur de tes serments (Matthieu 5, 33).
§ 2464
Le huitième commandement
interdit de travestir la vérité dans les relations avec autrui. Cette
prescription morale découle de la vocation du peuple saint à être témoin de
son Dieu qui est et qui veut la vérité. Les offenses à la vérité expriment,
par des paroles ou des actes, un refus de s’engager dans la rectitude
morale : elles sont des infidélités foncières à Dieu et, en ce sens, sapent
les bases de l’Alliance.
§ 2476
Faux témoignage et parjure. Quand il est émis publiquement, un propos
contraire à la vérité revêt une particulière gravité. Devant un tribunal,
il devient un faux témoignage.
Quand il est tenu sous serment, il s’agit d’un parjure. Ces manières d’agir
contribuent, soit à condamner un innocent, soit à disculper un coupable ou
à augmenter la sanction encourue par l’accusé.
Elles compromettent gravement l’exercice de la justice et l’équité de la
sentence prononcée par les juges.
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Dans d'autres sources.
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Fiche mise à jour le 14/02/2017.
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