La paix, signe de l’amour véritable.
Les qualités du disciple bien-aimé.
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151> Jésus dit :
"Celui qui tue l’amour
tue la paix. La paix est d’autant plus vive que l’amour est plus vif. Veux-tu
la mesure de l’amour chez un être ? Observe s’il a ou non la paix en lui.
Celui qui aime agit bien. S’il agit bien, il ne connaîtra point de trouble. Ceci est valable pour toutes
les formes d’amour.
Sous certains aspects, l’amour naturel ne diffère pas de l’amour spirituel.
Et on ne peut dire qu’il en diffère dans les réactions. Lorsqu'une créature
n’aime pas ou aime mal une autre créature, elle est inquiète, soupçonneuse,
portée à se méfier et à augmenter toujours plus ses torts et automatiquement
ses soupçons et ses inquiétudes. Et lorsqu’une créature n’aime pas ou aime
mal son Dieu, l’inquiétude augmente à l’infini et ne donne pas de répit.
Comme un vent de malheur, elle entraîne la pauvre âme toujours plus loin du
port et elle finit par mourir misérablement si un miracle de bonté divine
n’intervient pas pour la sauver. C’est logique qu’il en soit ainsi.
Dieu est sans reproche à votre
égard, d’où votre obligation absolue de l’aimer, puisqu’il vous donne
l’amour, et l’amour demande l’amour en retour. Lorsque vous refusez l’amour à
Dieu, vous tombez, par conséquence naturelle, sous l’empire du prince du Mal.
Vous quittez la Lumière et les ténèbres vous enveloppent. Commence alors le
tourment qui est la phase préparatoire des peines à venir. Mais l’âme
aimante, sûre d’être aimante, est dans la paix. Le prochain pourra bien
l’accuser des pires méchancetés, les circonstances pourront avoir l’apparence
d’une punition céleste : l’âme ne sortira pas de sa paix. Parce qu’elle
sait qu’elle aime, elle ne craint rien.
Regarde Jean. ‘L’un de vous me
trahira’ [2] dis-je. Et cette phrase eut l’effet
d’une étincelle jetée dans une ruche industrieuse. Tous en furent vexés. Le
coupable alla même jusqu’à se dénoncer en disant :
‘Est-ce moi peut-être ?’ [3] et obtint ma réponse affirmative
que seul l’esprit obtus des autres empêcha qu’elle ne fût comprise. La
culpabilité s’accompagne de ces imprudences : elle aveugle au point de mener
à l’auto-dénonciation.
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152> Mais Jean, l’amant fidèle, ne bougea pas la tête de ma poitrine. Sa
paix ne fut troublée d’aucun frémissement.
Il savait qu’il m’aimait et combien il m’aimait. Contre toute accusation et
tout reproche, il avait pour défense sa charité et sa pureté. Il est resté
là, avec sa tête incapable de trahir, sur le cœur incapable de trahir.
Je te donne Jean comme modèle.
Depuis des années, je te le donne comme intercesseur. Souviens-toi. Il
intercéda d’abord, maintenant il t’instruit sur les deux qualités qui font
d’un disciple le bien-aimé : la charité et la pureté. Plus tu grandiras en elles
et plus la paix grandira en toi. Et avec la paix, l’abandon total sur mon
cœur.
La mort des amants n’est pas
une mutation : c’est une perfection. Vous passez d’un repos entravé par la
matière au libre repos de l’esprit en Dieu. Ce n’est qu’une étreinte plus
serrée dans une lumière plus vive.
Voilà la mort que je réserve à celui qui m’aime. Une mort de paix après une
vie de paix. Et, dans mon Royaume, la paix éternelle."
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