| Vision du jeudi 22
  novembre 1945. 298>  338.1 – La
  route qui mène à Séphet
  quitte la plaine de Chorazeïn pour monter vers un groupe de
  montagnes assez important et très garni de végétation. Un cours d'eau descend
  de ces montagnes et se dirige certainement vers le lac de Tibériade. 
 Les pèlerins attendent au pont où doivent arriver les autres envoyés au lac
  de Méron. En effet ils n'attendent pas longtemps. Ponctuels au rendez-vous
  ils arrivent vivement et se joignent joyeusement au Maître et aux compagnons
  en rapportant comment s'est déroulé leur voyage, béni par certains miracles
  faits à tour de rôle par "tous les apôtres", disent-ils. Mais Judas de Kérioth
  rectifie :
 
 "Excepté par moi, qui n'ai réussi à rien".
 
 Et il lui est très pénible d'avouer cette chose qui le mortifie.
 
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 299> "Nous t'avons dit que c'était
  parce que nous étions en présence d'un grand pécheur" lui répond Jacques de Zébédée.
 
 Et il explique :
 
 "Tu sais, Maître ? C'était Jacob,
  très malade. Et c'est pour cela qu'il t'appelle, car il a peur de la mort et
  du jugement de Dieu : Mais il est plus avare que jamais, maintenant
  qu'il prévoit un vrai désastre pour ses récoltes, complètement abîmées par la
  gelée. Il a perdu tout le grain de semence, et il ne peut en semer d'autre
  car il est malade et sa servante est épuisée de fatigue et de faim. En effet
  il économise même la farine pour le pain, pris comme il l'est par la peur
  d'être un jour sans manger, et la servante n'arrive pas à cultiver le champ. Nous avons peut-être péché : en effet nous avons travaillé
  tout le vendredi et après le crépuscule, jusqu'à la dernière heure du jour,
  et même avec des flambeaux et des feux allumés pour y voir. Nous avons
  cultivé une grande surface de terrain. Philippe,
  Jean
  et André savent faire et moi aussi. Nous
  avons travaillé... Simon, Matthieu
  et Barthélemy
  venaient derrière nous ameublissant les sillons du grain
  né et mort, et Judas est allé demander en ton nom un peu de semence à
  Jude et Anne.,
  en leur promettant notre visite pour aujourd'hui. Il l'a eu, et du meilleur.
  Alors nous avons dit : "Demain nous sèmerons". C'est pour cela
  que nous avons tardé un peu. Nous avons commencé au début du crépuscule. Que
  l'Éternel nous pardonne à cause du motif pour lequel nous avons péché. Judas,
  pendant ce temps, restait près du lit de Jacob pour le convertir. Lui sait
  parler mieux que nous. Au moins c'est ce qu'ont voulu dire aussi Barthélemy
  et le Zélote. Mais Jacob était sourd à tout raisonnement. Il voulait la
  guérison parce que la maladie lui coûte et il insultait la servante comme une
  bonne à rien. Comme il disait : "Je me convertirai si je
  guéris", Judas, pour le calmer, lui a imposé les mains. Mais Jacob est
  resté malade comme auparavant. Judas découragé nous l'a dit. Nous avons
  essayé, nous, avant de nous coucher, mais nous n'avons pas eu le miracle.
  Maintenant Judas soutient que c'est parce qu'il est dans ta disgrâce, t'ayant
  déplu, et il en est humilié. Mais nous disons que c'est parce qu'il était en
  présence d'un pécheur obstiné, qui prétend obtenir tout ce qu'il veut en
  posant des conditions et en donnant des ordres même à Dieu. Qui a
  raison ?"
 
 "Vous sept. Vous avez dit la vérité.
 
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 300>
  333.2 – Et Jude et Anne ? Leurs
  champs ?" 
 "Un peu abîmés, mais eux ont des ressources et tout est déjà réparé.
  Mais ils sont bons, eux ! Tiens. Ils t'envoient cette offrande et ces
  vivres. Ils espèrent te voir quelquefois. Ce qui attriste, c'est l'état d'âme
  de Jacob. J'aurais voulu guérir son âme plutôt que le corps..." dit
  André.
 "Et
  aux autres endroits ?"          
 
  "Oh !
  sur la route de Déberet, près du pays, nous avons
  guéri quelqu’un. C'est Matthieu qui a opéré la guérison. C'était un malade
  fiévreux qui revenait de chez un médecin qui le donnait pour perdu. Nous
  sommes restés chez lui et la fièvre n'est pas revenue, du crépuscule à
  l'aurore. Lui affirmait qu'il se sentait bien et fort. Puis à Tibériade, ce
  fut André qui guérit un
  passeur qui s'était cassé l'épaule en
  tombant sur le pont. Il lui imposa les mains et son épaule guérit. Imagine-toi cet homme ! Il voulut nous amener sans payer à
  Magdala et à Capharnaüm, puis à Bethsaïde, et il est resté là
  parce que s'y trouvent les disciples Timon d'Aëra, Philippe d'Arbel,
  Hermastée
  et Marc de Josias,
  un de ceux qui ont été délivrés du démon près de Gamala. Le passeur Joseph veut aussi être
  disciple... Les enfants, chez Jeanne, se portent bien. Ils ne semblent plus
  les mêmes. Ils étaient dans le jardin et ils jouaient avec Jeanne
  et Kouza..." 
 "Je les ai vus. J'y suis passé Moi aussi. Continuez."
 
 "À Magdala, c'est Barthélemy
  qui a converti un cœur vicieux et qui a guéri un corps
  vicieux. Comme il a bien parlé ! Il a montré que le désordre de l'esprit
  produit le désordre corporel, et que toute concession à la malhonnêteté
  dégénère en perte de la tranquillité, de la santé et enfin de l'âme. Quand il
  l'a vu repenti et convaincu, il lui a imposé les mains, et l'homme a été
  guéri. Ils voulaient nous retenir à Magdala, mais nous n'avons pas obéi, et
  après la nuit nous avons continué notre chemin vers Capharnaüm. Il s'y trouvait
  cinq personnes qui demandaient une grâce de Toi. Et ils étaient sur le point
  de s'en retourner découragés. Nous les avons guéris. Nous n'avons vu personne
  car nous avons rembarqué tout de suite pour Bethsaïde, pour éviter des
  questions d'Éli, Urie et
  compagnie.
 
  333.3 – À Bethsaïde ! Mais à ton tour,
  André, raconte à ton frère..." dit pour finir Jacques de Zébédée qui a
  toujours parlé. 
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 301> "Oh ! Maître ! Oh! Simon ! Mais si vous voyiez Marziam ! On ne le reconnaît
  plus..."
 
 "Oh ! malheur ! il n'est tout de même pas devenu une
  femme ?" s'écrie et demande Pierre.
 
 "Non, pas du tout ! C'est un beau jeune homme, grand et mince à
  cause de la rapide croissance... Quelque chose de merveilleux ! Nous
  avons eu du mal à le reconnaître. Il est grand comme ta femme et comme
  moi..."
 
 "Oh ! bien ! Ni Porphyrée, ni toi, ni moi,
  nous ne sommes des palmiers ! Tout au plus on pourrait nous comparer à
  des pruniers..." dit Pierre, qui pourtant jubile en entendant dire que
  son fils adoptif s'est développé.
 
 "Oui, frère. Mais aux Encénies il n'était encore qu'un enfant qui avait
  du mal à nous arriver aux épaules. Maintenant c'est un vrai jeune homme pour
  la taille, la voix et le sérieux. Il a fait comme ces arbres dont la
  croissance s'arrête pendant des années et qui, au moment où on ne s'y attend
  pas, ont un développement stupéfiant. Ta femme a eu beaucoup à faire pour
  allonger ses habits et lui en faire des neufs. Et elle les
  fait avec de grands ourlets et des plis à la taille justement parce qu'elle
  prévoit que Marziam va encore grandir. Et puis il croît en sagesse.
  Maître : l'humilité sage de Nathanaël ne t'avait pas dit que pendant
  presque deux mois Barthélemy a servi de maître au plus petit et au plus
  héroïque des disciples, qui se lève avant le jour pour faire paître les
  brebis, casser le bois, puiser l'eau, allumer le feu, balayer, faire les
  commissions par amour pour sa mère adoptive, et puis l'après-midi, jusque
  tard dans la nuit, il étudie et écrit comme un petit docteur. Pense
  donc ! Il a réuni tous les enfants de Bethsaïde et, le sabbat, il leur
  fait des petites instructions évangéliques. Ainsi les petits, que l'on exclut
  de la synagogue pour que les réunions ne soient pas troublées, ont leur
  journée de prière comme les grands. Et les mères me disent qu'il est beau de
  l'entendre parler et que les enfants l'aiment et lui obéissent avec respect
  en devenant meilleurs. Quel disciple il fera !"
 
 "Mais regarde ! Regarde. Moi... je suis ému... Mon Marziam !
  Mais déjà à Nazareth, hein ! quel héroïsme pour... cette petite. Rachel,
  pas vrai ?"
 
 Pierre s'est arrêté à temps, rougissant par peur d'avoir trop parlé.
 
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 302> Heureusement Jésus vient à son
  secours et Judas est pensif et distrait, ou il feint de l'être. Jésus
  dit :
 
 "Oui, Rachel. Tu te rappelles bien. Elle est guérie, et les champs
  donneront beaucoup de grain. Nous y sommes passés, Jacques et Moi. Il peut
  tant le sacrifice d'un enfant juste."
 
 "À Bethsaïde, ce fut Jacques qui fit un miracle sur un pauvre estropié,
  et Matthieu, en route vers la maison de Jacob, a guéri un enfant. Mais
  justement aujourd'hui, sur la place de ce village près du pont, Philippe et
  Jean ont guéri, le premier quelqu'un qui avait les yeux malades, et le second
  un enfant possédé."
 
 
  333.4 – "Vous avez tous bien fait, très
  bien fait. Maintenant nous allons jusqu'à ce village sur les pentes, et nous
  allons nous arrêter dans quelque maison pour dormir." 
 "Et Toi, mon Maître, qu'as-tu fait ? Comment va Marie ? Et
  l'autre Marie ?" demande Jean.
 
 "Elles vont bien et vous saluent tous. Elles sont en train de préparer
  des vêtements et ce qu'il faut pour le pèlerinage de printemps. Et elles sont
  impatientes de le faire pour rester avec nous."
 
 "Suzanne et Jeanne aussi et notre mère ont la même anxiété" dit
  toujours Jean.
 
 Barthélemy dit :
 
 "Ma femme aussi, avec ses filles, veut venir cette année, après tant
  d'années, à Jérusalem. Elle dit que jamais plus ce ne sera beau comme cette
  année... Je ne sais pourquoi elle le dit, mais elle soutient qu'elle le sent
  dans son cœur."
 
 "Certainement alors la mienne aussi viendra. Elle ne me l'a pas dit...
  Mais ce que fait Anne, Marie le fait toujours" dit Philippe.
 
 "Et les sœurs de Lazare ? Vous qui les avez vues..." demande
  Simon le Zélote.
 
 "Elles obéissent en souffrant à l'ordre du Maître et à la nécessité...
  Lazare est très souffrant, n'est-ce pas, Judas ? Il est presque toujours
  couché. Mais elles attendent le Maître avec beaucoup d'anxiété" dit
  Thomas.
 
 "Mais Pâque va bientôt arriver et nous irons chez Lazare."
 
 "Mais qu'as-tu fait à Nazareth et à Chorazeïn ?"
 
 "À Nazareth j'ai salué les parents et les amis et les parents des deux
  disciples. À Chorazeïn j'ai parlé dans la synagogue et j'ai guéri une femme.
  Nous avons séjourné chez la veuve qui a perdu sa mère. Une douleur, et en
  même temps un soulagement à cause du peu de ressources et du temps que lui
  prenaient les soins donnés à l'infirme qui empêchaient la veuve de
  travailler.
 
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 303> Elle s'est mise à filer pour le
  compte des autres, mais elle n'est plus désespérée. Elle est assurée du
  nécessaire et elle en est satisfaite. Joseph va chaque matin chez un
  menuisier du "Puits de Jacob" pour apprendre le métier."
 
 
  333.5 – "Sont-ils meilleurs, ceux de
  Chorazeïn ?" demande Matthieu. 
 "Non, Matthieu. Ils sont de plus en plus mauvais, reconnaît franchement
  Jésus. Et ils nous ont maltraité. Les plus puissants, naturellement, pas le
  simple peuple."
 
 "C'est vraiment un mauvais endroit. Il ne faut plus y aller" dit
  Philippe.
 
 "Ce serait une souffrance pour le disciple Élie, et pour la veuve et
  pour la femme guérie aujourd'hui, et pour ceux qui sont bons."
 
 "Oui, mais ils sont si peu nombreux que... moi, je ne m'occuperais plus
  de cet endroit. Tu l'as dit : "Impossible de les travailler"
  dit Thomas.
 
 "La résine est une chose et autre chose sont les cœurs. Il en restera
  quelque chose comme une semence enfouie sous des mottes et des mottes très
  compactes. Il faudra beaucoup de temps pour que cela perce, mais finalement
  cela percera. Ainsi de Chorazeïn. Un jour naîtra ce que j'ai semé. Il ne faut
  pas se lasser aux premières défaites.
 
 
  333.6 – Écoutez cette parabole. On pourrait
  l'intituler : "La parabole du bon cultivateur". 
 Un riche avait une grande et
  belle vigne dans laquelle se trouvaient des figuiers de différentes qualités.
  À la vigne était préposé un de ses serviteurs, vigneron expérimenté et qui
  connaissait la taille des arbres à fruits. Il faisait son devoir par amour
  pour son maître et pour les arbres. Tous les ans, le riche, à la belle
  saison, venait à plusieurs reprises à sa vigne pour voir mûrir les raisins et
  les figues et les goûter, les cueillant sur les arbres de ses propres mains.
  Un jour donc, il se dirigea vers un figuier qui donnait des fruits
  d'excellente qualité, l'unique arbre de cette qualité qui existât dans la
  vigne. Mais ce jour aussi, comme les deux années précédentes, il le trouva
  tout en feuilles et sans aucun fruit. Il appela le vigneron et lui dit :
  "C'est la troisième année que je viens chercher des fruits sur ce
  figuier et je ne trouve que des feuilles.
 
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 304> On voit que cet arbre a fini de
  fructifier. Coupe-le donc. Il est inutile qu'il soit ici à occuper une place,
  et prendre ton temps, pour ne rien rapporter. Scie-le, brûle-le et nettoie le
  terrain de ses racines et mets à sa place une nouvelle plante. D'ici quelques
  années elle donnera des fruits". Le vigneron, qui était patient et
  aimant, répondit : "Tu as raison. Mais laisse-moi encore faire
  cette année. Je ne vais pas le scier, mais au contraire, avec encore plus de
  soin, je vais bêcher tout autour, y mettre du fumier, et l'émonder. Qui sait
  s'il ne va pas encore donner des fruits ? Si après ce dernier essai il ne
  donne pas de fruit, j'obéirai à ton désir et je le couperai".
 
 Chorazeïn c'est le figuier qui ne donne pas de fruit. Je suis le bon
  Cultivateur, et le riche impatient c'est vous. Laissez faire le bon
  Cultivateur."
 
 
  333.7 – "C'est bien. Mais ta parabole
  ne conclut pas. Le figuier, l'année suivante, a-t-il donné de
  fruit ?" demande le Zélote. 
 "Il n'a pas fait de fruit et on l'a coupé. Mais le cultivateur a été
  justifié d'avoir coupé une plante encore jeune et florissante parce qu'il
  avait fait tout son devoir. Moi aussi je veux être justifié pour ceux
  auxquels je dois appliquer la hache et que je dois enlever de ma vigne, où se
  trouvent des arbres stériles et empoisonnés, nids de serpents, qui absorbent
  les sucs nutritifs, parasites, plantes vénéneuses qui gâtent leurs
  condisciples ou leur nuisent, ou encore qui pénètrent par leurs racines nuisibles
  pour proliférer sans être appelés, dans ma vigne, rebelles à toute greffe,
  entrés seulement pour espionner, dénigrer, stériliser mon champ. Ceux- là, je
  les couperai quand tout aura été tenté pour les convertir. Et pour l'instant,
  avant d'employer la hache, j'essaie les cisailles et la serpette de
  l'émondeur, et j'élague et je greffe... Oh ! ce sera un
  travail dur, pour Moi qui le fais, pour ceux qui le subiront. Mais il faut le
  faire, pour que l'on puisse dire au Ciel : "Il a tout fait, mais
  eux sont devenus toujours plus stériles et plus mauvais, plus il les a
  émondés, greffés, déchaussés, fumés, suant à force de fatigues et pleurant
  des larmes de sang...
 
  333.8 – Nous voici au village, allez tous en
  avant chercher un logement. Toi, Judas de Kérioth, reste avec Moi." 
 Ils restent seuls, et dans la pénombre du soir ils avancent l'un près de
  l'autre dans le plus grand silence.
 
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 305> Enfin Jésus dit, comme s'il se
  parlait à Lui-même :
 
 "Et pourtant, même si on est tombé dans la disgrâce de Dieu en
  contrevenant à sa Loi, on peut toujours redevenir ce qu'on était, en
  renonçant au péché..."
 
 Judas ne répond rien.
 
 Jésus reprend :
 
 "Et si on a compris qu'on ne peut avoir le pouvoir de Dieu, parce que
  Dieu n'est pas là où se trouve Satan, on peut facilement y remédier en
  préférant ce que Dieu accorde à ce que veut notre orgueil."
 
 Judas se tait.
 
 Ils sont déjà à la première maison du village. Jésus, comme s'il se parlait
  toujours à Lui-même, dit :
 
 "Et penser que j'ai souffert une dure pénitence pour qu'il se repente et
  revienne à son Père..."
 
 Judas sursaute, lève la tête, le regarde... mais ne dit rien.
 
 Jésus aussi le regarde... et puis il demande :
 
 "Judas, à qui je parle ?"
 
 
  "À
  moi, Maître. C'est à cause de Toi que je n'ai plus de pouvoir. Car tu me l'as
  enlevé pour en donner davantage à Jean, à Simon, à Jacques, à tous, excepté à
  moi. Tu ne m'aimes pas, voilà ! Et je finirai par ne pas t'aimer et par
  maudire l'heure où je t'ai aimé, en me ruinant aux yeux du monde pour un roi
  qui ne sait pas combattre, qui se laisse dominer même par la plèbe. Ce n'est
  pas ce que j'attendais de Toi !" 
 "Ni Moi non plus de toi. Mais je ne t'ai jamais trompé, Moi. Et je ne
  t'ai jamais contraint. Pourquoi donc restes-tu à mes côtés ?"
 
 "Parce que je t'aime. Je ne peux plus me séparer de Toi. Tu m'attires et
  me dégoûtes. Je te désire comme l'air pour respirer et... tu me fais peur.
  Ah ! je suis maudit ! Je suis damné ! Pourquoi tu ne chasses
  pas le démon, Toi qui le peux ?" Le visage de Judas est livide et
  bouleversé, fou, apeuré, haineux. ...Il rappelle déjà, bien que faiblement,
  le masque satanique de Judas du Vendredi Saint.
 
 Et le visage de Jésus rappelle le Nazaréen flagellé qui,
  assis dans la cour du Prétoire sur un baquet renversé, regarde ceux qui se
  moquent de Lui avec toute sa pitié pleine d'amour. Il parle, et il semble
  qu'il y ait déjà un sanglot dans sa voix :
 
 "Pourquoi n'y a-t-il pas de repentir en toi, mais seulement de la haine
  contre Dieu, comme si c'était Lui qui était coupable de ton péché."
 
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 306> Judas dit entre ses dents une
  vilaine imprécation...
 
 
  333.9 – "Maître, nous avons trouvé.
  Cinq dans un endroit, trois dans un autre, deux dans un troisième et un
  seulement dans deux autres. Il n'a pas été possible de faire mieux"
  disent les disciples. 
 "C'est bien ! Moi, je vais avec Judas de Kérioth" dit Jésus.
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