Vision du samedi 21
juillet 1945
517> 225.1 – Jésus se trouve à Jérusalem et
précisément aux environs de l'Antonia, Avec Lui sont tous les apôtres sauf
l'Iscariote. Une grande foule se hâte vers le Temple. Tout le monde est en
habits de fête, tant les apôtres que les autres pèlerins, et je pense donc
que ce sont les jours de la Pentecôte.
De nombreux mendiants se mêlent à la foule. Ils racontent plaintivement
leurs misères en des refrains apitoyés et ils se dirigent vers les meilleurs
endroits, près des portes du Temple ou au croisement des chemins par lesquels
la foule arrive. Jésus passe en faisant l'aumône à ces malheureux qui
s'ingénient à exposer leurs misères tout en en faisant le récit. J'ai
l'impression que Jésus est déjà allé au Temple car j'entends les apôtres qui
parlent de Gamaliel
qui a fait semblant de ne pas les voir bien qu'Etienne,
un de ses auditeurs, lui ait signalé le passage de Jésus.
J'entends aussi Barthélemy
qui demande à ses compagnons :
"Qu'a-t-il voulu dire ce scribe par cette phrase : "Un groupe
de moutons de boucherie ?"
"Il parlait de quelque affaire qui le concernait" répond Thomas.
"Non, il nous montrait du doigt. Je l'ai bien vu. Et puis, la seconde
phrase confirmait la première : "D'ici peu, l'Agneau sera Lui aussi
tondu et puis mené à l'abattoir"
"Oui, j'ai entendu moi aussi" confirme André.
"Bon ! Mais je brûle d'envie de revenir en arrière et de demander
au compagnon du scribe ce qu'il sait de Judas de Simon"
dit Pierre.
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518> "Mais il ne sait
rien ! Cette fois Judas n'y est pas parce qu'il est réellement malade,
nous le savons, nous. Peut-être il a trop souffert du voyage que nous avons
fait. Nous nous, sommes plus résistants, lui a vécu ici, confortablement. Il
se fatigue facilement" répond Jacques d'Alphée.
"Oui, nous le savons. Mais ce scribe a dit : "Il manque le
caméléon au groupe". Le caméléon, n'est-ce pas cet animal qui à son gré
change de couleur ?" demande Pierre.
"Oui, Simon.
Mais il a sûrement voulu parler de ses habits toujours nouveaux. Il y tient,
il est jeune. Il faut l'excuser ... " dit d'un ton conciliant le Zélote.
"C'est vrai cela aussi. Pourtant !... Quelles phrases
curieuses !" conclut Pierre.
"Il semble que toujours ils nous menacent" dit Jacques de Zébédée.
"Le fait est que nous nous savons menacés et nous voyons des menaces
même où il n'y en a pas ..." observe Jude Thaddée.
"Et nous voyons des fautes même où il n'y en a pas" conclut Thomas.
"C'est bien vrai ! Le soupçon est une vilaine chose... Qui sait
comment va Judas, aujourd'hui ? En attendant, il jouit de ce paradis et
de la présence de ces anges... J'aurais plaisir à être malade moi aussi pour
posséder toutes ces délices !" dit Pierre, et Barthélemy lui
répond : "Espérons qu'il sera bientôt guéri. Il faut terminer le
voyage parce que la saison chaude nous presse."
"Oh ! les soins ne lui manquent pas, et puis... le Maître y pensera
si jamais" assure André.
"Il avait beaucoup de fièvre quand nous l'avons quitté. Je ne sais
comment elle lui est venue, ainsi ..." dit Jacques de Zébédée.
Matthieu
lui répond :
"Comment la fièvre arrive ! Parce qu'elle doit venir. Mais ce ne
sera rien. Le Maître ne s'en inquiète pas du tout. S'il avait vu du danger,
il n'aurait pas quitté le château de Jeanne"
225.2 – En effet Jésus n'est pas du
tout inquiet. Il parle avec Marziam et avec Jean et va devant en donnant des
aumônes. Il explique certainement à l'enfant beaucoup de choses car je vois
qu'il lui indique tel et tel détail. Il se dirige vers l'extrémité des murs
du Temple à l'angle nord-est. Là se trouve une foule nombreuse qui s'en va
vers un endroit où il y a des portiques qui précèdent une porte que j'entends
nommer "du Troupeau".
Dessin de Lorenzo Ferri d’après
les indications de Maria Valtorta © FMVC.
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519> "C'est la Probatique, la piscine de Béthesda .
Maintenant, regarde bien l'eau. Tu vois comme elle est calme en ce
moment ? D'ici peu tu verras qu'elle a une sorte de mouvement et qu'elle
se soulève en touchant ce signe humide. Le vois-tu ? Alors l'Ange du
Seigneur descend, l'eau sent sa présence et le vénère comme elle peut. L'Ange
porte à l'eau l'ordre de guérir l'homme qui s'y plongera rapidement. Vois-tu
quelle foule ? Mais un trop grand nombre sont distraits et ne voient pas
le premier mouvement de l'eau; ou bien, sans pitié, les plus forts repoussent
les plus faibles. On ne doit jamais se distraire en présence des signes de
Dieu. Il faut garder l'âme toujours éveillée parce qu'on ne sait jamais quand
Dieu se manifeste ou envoie son Ange. Et il ne faut jamais être égoïste, même
pour raison de santé. Bien des fois, parce qu'ils sont restés à discuter sur
celui qui touche le premier ou qui en a davantage besoin, ces malheureux
manquent le bienfait de la venue de l'ange." Jésus donne toutes ces
explications à Marziam qui le regarde, les yeux grands
ouverts, attentifs, et pendant ce temps surveille aussi l'eau.
"Peut-on voir l'Ange ? Cela me plairait."
"Lévi, un berger de ton âge, le vit.
Regarde bien toi aussi et sois prêt à le louer."
L'enfant ne se distrait plus. Ses yeux regardent alternativement l'eau et
au-dessus de l'eau, et il n'entend plus rien, ne voit rien d'autre. Jésus,
pendant ce temps, regarde ce petit peuple d'infirmes, d'aveugles,
d'estropiés, de paralytiques, qui attendent. Les apôtres aussi observent
attentivement. Le soleil produit des jeux de lumière sur l'eau et envahit
royalement les cinq rangées de portiques qui entourent les piscines.
"Voilà, voilà !" s'écrit Marziam. "L'eau se gonfle,
s'agite, resplendit ! Quelle lumière ! L'Ange !"... et l'enfant
s'agenouille.
En effet, pendant le mouvement du liquide dans le bassin, ce liquide semble
augmenter de volume par un flot subit et immense qui le gonfle et l'élève
vers le bord. L'eau resplendit comme un miroir au soleil. Une lueur
éblouissante pendant un instant. Un boiteux se plonge rapidement dans l'eau
pour en sortir peu après, avec sa jambe, déjà marquée d'une grande cicatrice,
parfaitement guérie.
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520> Les autres se
plaignent et se disputent avec l'homme guéri. Ils lui disent qu'enfin lui
pouvait encore travailler, mais pas eux. Et la dispute se prolonge.
225.3 – Jésus
regarde tout autour et voit sur un grabat un paralytique qui pleure
doucement. Il s'en approche, se penche et le caresse en lui demandant :
"Tu pleures ?"
"Oui. Personne ne pense jamais à moi. Je reste ici, je reste ici, tous
guérissent, moi, jamais. Cela fait trente-huit ans que je suis sur le dos.
J'ai tout dépensé, les miens sont morts, maintenant je suis à charge à un
parent éloigné qui me porte ici le matin et me reprend le soir... Mais comme
cela lui pèse de le faire ! Oh ! Je voudrais mourir !"
"Ne te désole pas. Tu as eu tant de patience et de foi ! Dieu
t'exaucera"
"Je l'espère... mais il me vient des moments de découragement. Toi, tu
es bon, mais les autres... Celui qui est guéri pourrait par reconnaissance
pour Dieu rester ici pour secourir les pauvres frères ..."
"Ils devraient le faire, en effet. Mais n'aie pas de rancœur. Ils n'y
pensent pas, ce n'est pas de la mauvaise volonté. C'est la joie de la
guérison qui les rend égoïstes. Pardonne-leur ..."
"Tu es bon, toi. Tu n'agirais pas ainsi. Moi, j'essaie de me traîner
avec les mains jusque-là, lorsque l'eau du bassin s'agite. Mais toujours un
autre me passe devant et je ne puis rester près du bord, on me piétinerait.
Et même si je restais là, qui m'aiderait à descendre ? Si je t'avais vu
plus tôt, je te l'aurais demandé ..."
"Veux-tu vraiment guérir ? Alors, lève-toi, prends ton lit et
marche !"
Jésus s'est redressé pour donner son ordre et il semble qu'en se relevant il
relève aussi le paralytique, qui-se met debout et puis fait un, deux, trois
pas, comme s'il n'y croyait pas, derrière Jésus qui s'en va, et comme il
marche vraiment, il pousse un cri qui fait retourner tout le monde.
"Mais, qui es-tu ? Au nom de Dieu, dis-le-moi ! L'Ange du
Seigneur, peut-être ?"
"Je suis plus qu'un ange, Mon nom est Pitié. Va en paix."
Tous se rassemblent. Ils veulent voir. Ils veulent parler. Ils veulent
guérir. Mais les gardes du Temple accourent. Je crois qu'ils surveillent
aussi la piscine et ils dispersent par des menaces cette assemblée bruyante.
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521> Le paralytique prend
son brancard - deux barres montées sur deux paires de roues et une toile usée
clouée sur les barres - et il s'en va heureux en criant à Jésus :
"Je te retrouverai. Je n'oublierai pas ton nom et ton visage."
225.4 – Jésus, en se mêlant à la
foule, s'en va d'un autre côté, vers les murs. Mais il n'a pas encore dépassé
le dernier portique qu'arrivent, comme s'ils étaient poussés par une rafale
de vent, un groupe de juifs des pires castes, tout enflammés par le désir de
dire des insolences à Jésus. Ils cherchent, regardent, scrutent. Mais ils
n'arrivent pas à bien comprendre de qui il s'agit, et Jésus s’en va alors que
ceux-ci, déçus, d'après les renseignements des gardiens, assaillent le pauvre
paralytique guéri et heureux et lui font des reproches :
"Pourquoi emportes-tu ce lit ? C'est le sabbat. Cela ne t'est pas
permis."
L'homme les regarde et dit :
"Moi, je ne sais rien. Je sais que celui qui m'a guéri m'a dit :
"Prends ton lit et marche". Voilà ce que je sais."
"C'est sûrement un démon car il t'a ordonné de violer le sabbat. Comment
était-il ? Qui était-ce ? Un juif ? Un galiléen ? Un
prosélyte ?"
"Je ne sais pas. Il était ici. Il m'a vu pleurer et s'est approché de
moi. Il m'a parlé. Il m'a guéri. Il s'en est allé en tenant un enfant par la
main. Je crois que c'est son fils, car il peut bien avoir un fils de cet
âge."
"Un enfant ? Alors ce n'est pas Lui !... Comment a-t-il dit
qu'il s'appelait ? Ne le lui as-tu pas demandé ? Ne mens
pas !"
"Il m'a dit qu'il s'appelait Pitié."
"Tu es un imbécile ! Ce n'est pas un nom, cela !" L'homme
hausse les épaules et s'en va.
Les autres disent : "C'était sûrement Lui. Les scribes Ania et
Zachée l'ont vu au Temple."
"Mais Lui n'a pas d'enfants !"
"Et pourtant c'est Lui. Il était avec ses disciples."
"Mais Judas n'y était pas. C'est celui que nous connaissons bien. Les
autres... peuvent être des gens quelconques."
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522> "Non, c'étaient
eux."
Et la discussion continue alors que les portiques se remplissent de
malades...
225.5 – Jésus
rentre dans le Temple par un autre côté, du côté ouest qui est celui qui est
davantage en face de la ville. Les apôtres le suivent. Jésus regarde tout
autour et finalement voit ce qu'il cherche : Jonathas qui, de son côté,
le cherche.
"Il va mieux, Maître. La fièvre tombe. Ta Mère dit aussi qu'elle espère
pouvoir venir d'ici le prochain sabbat."
"Merci, Jonathas, tu as été ponctuel."
"Pas très. J'ai été retenu par Maximin de Lazare. Il te cherche. Il est
allé au portique de Salomon."
"Je vais le rejoindre. La paix soit avec toi, et porte ma paix à ma Mère
et aux femmes disciples, en plus de Judas."
Et Jésus s'en va vivement vers le portique de Salomon où en effet il trouve
Maximin.
"Lazare a su que tu étais ici. Il veut te voir pour te dire une chose
importante. Viendras-tu?"
"Sans aucun doute et sans tarder. Tu peux lui dire qu'il m'attende dans
le courant de la semaine."
Maximin s'en va lui aussi après quelques autres paroles.
"Allons prier encore, puisque nous sommes revenus jusqu'ici" dit
Jésus et il va vers l'atrium des hébreux.
Mais, tout près de là, il rencontre le paralytique guéri qui est venu
remercier le Seigneur. Le miraculé le voit au milieu de la foule, il le salue
joyeusement et Lui raconte ce qui est arrivé à la piscine après son départ.
Et il termine :
"Quelqu'un qui s'est étonné de me voir ici en bonne santé m'a dit qui tu
es. Tu es le Messie. Est-ce vrai ?"
"Je le suis. Mais même si tu avais été guéri par l'eau ou par une autre
puissance, tu aurais toujours le même devoir envers Dieu, celui d'user de ta
santé pour bien agir. Tu es guéri. Va donc, avec de bonnes intentions,
reprendre les activités de la vie, et ne pèche jamais plus. Que Dieu n'ait
pas à te punir davantage encore. Adieu. Va en paix."
"Je suis âgé... je ne sais rien... Mais je voudrais te suivre pour te
servir et pour savoir. Veux-tu de moi ?"
"Je ne repousse personne. Réfléchis cependant avant de venir, et si tu
te décides, viens."
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523> "Où ? Je ne
sais pas où tu vas ..."
"À travers le monde. Partout tu trouveras des disciples qui te guideront
vers Moi. Que le Seigneur t'éclaire pour le mieux." Jésus maintenant va
à sa place et prie...
225.6 – Je
ne sais si le miraculé va spontanément trouver les juifs ou si ceux-ci, étant
aux aguets, l'arrêtent pour lui demander si celui qui lui a parlé est celui
qui l'a miraculeusement guéri. Je sais que l'homme parle avec les juifs et
puis s'en va, alors que ceux-ci vont près de l'escalier par lequel Jésus doit
descendre pour passer dans les autres cours et sortir du Temple. Quand Jésus
arrive, sans le saluer ils Lui disent :
"Tu continues donc à violer le sabbat malgré tous les reproches qui
t'ont été faits ? Et tu veux qu'on te respecte comme envoyé de
Dieu ?"
"Envoyé ? Davantage encore :
comme Fils, car Dieu est mon Père. Si vous ne voulez pas me respecter,
abstenez-vous-en. Mais Moi, je ne cesserai pas pour autant d'accomplir ma
mission. Il n'est pas un seul instant où Dieu cesse d’œuvrer. Maintenant
encore mon Père œuvre et Moi aussi j’œuvre, car un bon fils fait ce que fait
son Père et parce que c'est pour œuvrer que je suis venu sur la terre."
Des gens s'approchent pour écouter la discussion. Parmi eux il y en a qui
connaissent Jésus, d'autres à qui il a fait du bien, d'autres encore qui le
voient pour la première fois. Certains l'aiment, d'autres le haïssent,
beaucoup restent incertains. Les apôtres entourent le Maître. Marziam a
presque peur et son petit visage semble près des larmes.
Les juifs, un mélange de scribes, pharisiens et saducéens, crient bien haut
leur scandale:
"Tu oses ! Oh ! Il se dit le Fils de Dieu ! Sacrilège !
Dieu est Celui qui est et Il n'a pas de Fils ! Mais appelez Gamaliel !
Mais appelez Sadoq ! Rassemblez les rabbis pour
qu'ils l'entendent et le confondent."
"Ne vous agitez pas. Appelez-les et ils vous diront, s'il est vrai
qu'ils savent, que Dieu est Un et Trin : Père, Fils et Saint-Esprit et
que le Verbe, c'est-à-dire le Fils de la Pensée, est venu, comme on l'avait
prophétisé, pour sauver du Péché Israël et le monde. Je suis le Verbe.
Je suis le Messie annoncé. Pas de sacrilège donc si j'appelle mon Père Celui
qui est le Père.
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524> 225.7 – Vous
vous inquiétez parce que j'accomplis des miracles, parce que grâce à eux
j'attire à Moi les foules et les persuade. Vous m'accusez d'être un démon
parce que j'opère des prodiges. Mais Belzébuth est dans le monde depuis des
siècles et, en vérité, il ne manque pas d'adorateurs dévoués... Pourquoi
alors ne fait-il pas ce que je fais ?"
Les gens chuchotent :
"C'est vrai ! C'est vrai ! Personne ne fait ce qu'il fait,
Lui."
Jésus continue :
"Je vous le dis : c'est parce que je sais ce que lui ne sait pas,
et que je peux ce que lui ne peut pas. Si le fais les œuvres de Dieu, c'est
parce que je suis son Fils. De lui-même quelqu'un ne peut arriver à faire que
ce qu'il a vu faire. Moi, le Fils, je ne puis faire que ce que j'ai vu faire
du Père car je suis Un avec Lui dans les siècles des siècles, pas différent
de Lui en nature et en puissance. Toutes les choses que fait le Père, je les
fais Moi aussi qui suis son Fils. Ni Belzébuth ni d'autres ne peuvent faire
ce que je fais parce que Belzébuth et les autres ne savent pas ce que je
sais. Le Père m'aime, Moi, son Fils et Il m'aime sans mesure comme Moi aussi
je l'aime. Pour cela Il m'a montré et me montre tout ce qu'Il fait afin que
je fasse ce qu'Il fait, Moi, sur la terre en ce temps de grâce, Lui au Ciel,
avant que le Temps existât pour la Terre. Et Il me montrera des œuvres
toujours plus grandes afin que je les accomplisse et que vous en restiez
émerveillés.
Sa Pensée est inépuisable dans son action. Moi, je l'imite, étant également
inépuisable dans l'accomplissement de ce que pense le Père et veut par sa
pensée.
225.8 – Vous, vous ne savez pas encore
ce que crée sans jamais s'épuiser l'Amour. Nous sommes l'Amour. Il n'y a pas de
limites pour Nous, et il n'est rien qui ne puisse être appliqué aux trois
degrés de l'homme : l'inférieur, le supérieur, le spirituel. En effet,
de même que le Père ressuscite les morts et leur rend la vie, Moi également,
le Fils, je peux donner la vie à qui je veux et même, à cause de l'amour
infini que le Père a pour le Fils, il m'est accordé non seulement de rendre
la vie à la partie inférieure, mais bien aussi à la partie supérieure en
délivrant la pensée de l'homme et son cœur des erreurs de l'esprit et des
passions mauvaises, et à la partie spirituelle en rendant à l'esprit
l'indépendance à l'égard du péché.
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525> Le Père, en effet, ne
juge personne, car Il a remis tout jugement au Fils, car le Fils est Celui
qui par son propre sacrifice a acheté l'Humanité pour la racheter. Et cela,
le Père le fait par justice, car il est juste que l'on donne à Celui qui paie
avec sa propre monnaie, et pour que tous honorent le Fils, comme déjà ils
honorent le Père.
Sachez que, si vous séparez le Père du Fils, ou le Fils du Père, et ne vous
souvenez pas de l'Amour, vous n'aimez pas Dieu comme Il doit être aimé :
avec vérité et sagesse, mais vous commettez une hérésie parce que vous n'en
honorez qu'un seul alors qu'Eux sont une admirable Trinité. Aussi celui qui
n'honore pas le Fils, c'est comme s'il n’honorait pas le Père, car le Père,
Dieu, n'accepte pas qu'une seule partie de Lui-même soit adorée, mais Il veut
que soit adoré son Tout. Celui qui n'honore pas le Fils, n'honore pas le Père
qui l'a envoyé dans une pensée parfaite d'amour. Il refuse donc, de
reconnaître que Dieu sait faire des œuvres justes.
En vérité je vous dis que celui qui écoute ma parole et croit en Celui qui
m'a envoyé possède la vie éternelle et n'est pas frappé par la condamnation,
mais il passe de la mort à la vie parce que croire en Dieu et recevoir ma
parole signifie recevoir en soi-même la Vie qui ne meurt pas. L'heure arrive
- et même pour beaucoup elle est déjà venue - où les morts entendront la voix
du Fils de Dieu et où vivra celui qui l'aura entendue résonner vivifiante au
fond de son cœur.
225.9 – Que dis-tu,
scribe ?"
"Je dis que les morts n'entendent plus rien et que tu es fou."
"Le Ciel te persuadera qu'il n'en est pas ainsi et que ta science est
nulle comparée à celle de Dieu. Vous avez tellement humanisé les choses
surnaturelles que vous ne donnez plus aux mots qu'une signification immédiate
et terrestre. Vous avez enseigné l'Haggadah avec des formules figées, les
vôtres, sans vous efforcer de comprendre les allégories dans leur vérité, et
maintenant, en votre âme, épuisée d'être pressée par une humanité qui
triomphe de l'esprit, vous ne croyez même plus à ce que vous enseignez. Et
c'est la raison pour laquelle vous ne pouvez plus lutter contre les forces
occultes.
La mort, dont je parle, n'est pas celle de la chair mais celle de l'esprit.
Viendront ceux qui entendent de leurs oreilles ma parole et l'accueillent en
leur cœur et la mettent en pratique. Ceux-là, même s'ils sont morts en leur
esprit, recouvreront la vie parce que ma Parole est Vie qui se répand.
Et Moi, je peux la donner à qui je veux parce qu'en Moi existe la perfection
de la Vie, parce que, comme le Père a en Lui la Vie parfaite, le Fils a eu du
Père la Vie, en Lui-même, parfaite, complète, éternelle, inépuisable et
transmissible. Et avec la Vie, le Père m'a donné le pouvoir de juger, car le
Fils du Père est le Fils de l'Homme, et il peut et doit juger l'homme.
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526> Et ne vous étonnez
pas de cette première résurrection, la spirituelle, que Moi j'opère par ma
Parole. Vous en verrez des plus fortes encore, plus fortes pour vos sens
alourdis, car en vérité je vous dis qu'il n'y a rien de plus grand que
l'invisible mais réelle résurrection d'un esprit. Bientôt viendra l'heure où
la voix du Fils de Dieu pénétrera dans les tombeaux et tous ceux qui s'y
trouvent l'entendront. Et ceux qui auront fait le bien en sortiront pour
aller à la résurrection de la Vie éternelle, et ceux qui auront fait le mal à
la résurrection de la condamnation éternelle.
Je ne vous dis pas que cela je le fais et le ferai par Moi-même, par ma seule
volonté, mais par la volonté du Père unie à la mienne. Je parle et je juge
d'après ce que j'entends et mon jugement est droit parce que je ne cherche
pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m'a envoyé.
Je ne suis pas séparé du Père. Je suis en Lui, et Lui est en Moi, et je
connais sa Pensée et la traduis en paroles et en actes.
225.10 – Ce que je dis pour me rendre
témoignage à Moi-même ne peut être acceptable pour votre esprit incrédule qui
ne veut voir en Moi rien d'autre que l'homme semblable à vous tous. Il y en a
aussi un autre qui rend témoignage pour Moi et dont vous dites que vous le
vénérez comme un grand prophète. Je sais que son témoignage est vrai, mais
vous, vous qui dites que vous le vénérez, vous n'acceptez pas son témoignage
parce qu'il est différent de votre pensée qui m'est ennemie. Vous ne recevez
pas le témoignage de l'homme juste, du dernier Prophète d'Israël parce que,
quand cela ne vous convient pas, vous dites qu'il n'est qu'un homme et peut
se tromper.
Vous avez envoyé des gens pour interroger Jean espérant qu'il dirait de Moi
ce que vous désirez, ce que vous pensez de Moi, ce que vous voulez penser de
Moi. Mais Jean a rendu un témoignage de vérité, et vous n'avez pu l'accepter.
Puisque le Prophète dit que Jésus de Nazareth est le Fils de Dieu, dans le
secret de vos cœurs, parce que vous craignez les foules, vous dites que le
Prophète est un fou, comme l'est le Christ. Moi aussi, cependant, je ne
reçois pas le témoignage de l'homme, fût-il le plus saint d'Israël. Je vous
dis : il était la lampe allumée et lumineuse mais vous avez bien peu
voulu jouir de sa lumière.
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527> Quand cette lumière
s'est projetée sur Moi, pour vous faire connaître le Christ pour ce qu'Il
est, vous avez laissé mettre la lampe sous le boisseau et avant encore vous
avez dressé entre elle et vous un mur pour ne pas voir dans sa lumière le
Christ du Seigneur.
Je suis reconnaissant à Jean de son témoignage et le Père lui en est
reconnaissant. Et Jean aura une grande récompense pour le témoignage
qu'il a rendu, lumineux aussi pour ce motif au Ciel, le premier soleil qui y
resplendira de tous les hommes là-haut, lumineux comme le seront tous ceux
qui auront été fidèles à la Vérité et affamés de Justice. Mais Moi,
cependant, j'ai un témoignage plus grand que celui de Jean et ce témoignage
ce sont mes œuvres. Parce que les œuvres que le Père m'a donné d'accomplir, ces
œuvres je les fais et elles témoignent que le Père m'a envoyé en me donnant
tout pouvoir. Et ainsi c'est le Père Lui-même qui m'a envoyé, c'est Lui qui
témoigne en ma faveur.
Vous n'avez jamais entendu sa Voix ni vu son Visage, mais Moi je l'ai vu et
je le vois, je l'ai entendue et je l'entends. Vous n'avez pas,
demeurant en vous, sa Parole parce que vous ne croyez pas à Celui qu'Il a
envoyé.
Vous étudiez l'Écriture parce que vous croyez obtenir par sa connaissance la
Vie éternelle. Et ne vous rendez-vous pas compte alors que ce sont justement
les Écritures qui parlent de Moi? Et pourquoi alors continuez-vous à ne pas
vouloir venir à Moi pour avoir la Vie? Moi, je vous le dis: c'est parce que,
quand une chose est contraire à vos idées invétérées, vous la repoussez. Il
vous manque l'humilité. Vous ne pouvez pas arriver à dire: "Je me suis
trompé. Celui-ci, ou ce livre, dit ce qui est et moi je suis dans
l'erreur". C'est ainsi que vous avez agi avec Jean, avec les Écritures,
avec le, Verbe qui vous parle. Vous ne pouvez plus voir ni comprendre parce
que vous êtes prisonniers de l'orgueil et étourdis par vos voix.
225.11 – Croyez-vous que je parle ainsi
parce que je veux être glorifié par vous ? Non, sachez-le, je ne cherche
ni n'accepte la gloire qui vient des hommes. Ce que je cherche et veux, c'est
votre salut éternel. Voilà la gloire que je cherche. Ma gloire de Sauveur,
qui ne peut exister si je ne possède pas des sauvés, qui augmente avec le
nombre de ceux que je sauve, qui doit m'être donnée par les esprits que j'ai
sauvés et par le Père, Esprit très pur.
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528> Mais vous, vous ne
serez pas sauvés. Je vous connais pour ce que vous êtes. Vous n'avez pas en
vous l'amour de Dieu, vous êtes sans amour. C'est pour cela que vous ne venez
pas à l'Amour qui vous parle et vous n'entrerez pas dans le Royaume de
l'Amour. Là vous êtes des inconnus. Le Père ne vous connaît pas parce que
vous ne me connaissez pas Moi qui suis dans le Père. Vous ne voulez pas me
connaître.
Je suis venu au nom de mon Père et vous ne me recevez pas, alors que vous
êtes disposés à recevoir quiconque viendrait en son propre nom, pourvu qu'il
vous dise ce qui vous plaît. Vous dites que vous êtes des esprits de foi?
Non, vous ne l'êtes pas. Comment pouvez-vous croire, vous qui mendiez la
gloire les uns aux autres et ne cherchez pas la gloire des Cieux qui vient de
Dieu seul ? La gloire qui est Vérité ne se complaît pas aux intérêts qui
s'arrêtent à la terre et caressent seulement l'humanité vicieuse des fils
dégradés d'Adam.
Moi, je ne vous accuserai pas auprès du Père. Ne le pensez pas. Il y a déjà
quelqu'un qui vous accuse. Ce Moïse en qui vous espérez. Lui vous reprochera
de ne pas croire en lui puisque vous ne croyez pas en Moi, car lui a écrit
sur Moi et vous ne me reconnaissez pas d'après ce qu'il a laissé écrit de
Moi. Vous ne croyez pas aux paroles de Moïse qui est le grand sur lequel vous
jurez. Comment pouvez-vous alors croire aux miennes, à celles du Fils de
l'Homme en qui vous n'avez pas foi? Humainement parlant, c'est logique. Mais
ici, nous sommes dans le domaine de l'esprit et vos âmes y sont confrontées.
Dieu les observe à la lumière de mes œuvres et confronte les actions que vous
faites avec ce que je suis venu enseigner. Et Dieu vous juge.
Quant à Moi, je m'en vais. Pendant longtemps vous ne me trouverez pas. Et
croyez aussi que ce n'est pas pour vous un triomphe, mais un châtiment.
Partons,"
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