Vision du mardi 31 octobre 1944
384> 57.1 – Jésus arrive avec le cousin et les six disciples à proximité de Nazareth. Du haut
du coteau où ils se trouvent, on voit la petite cité, blanche parmi la
verdure, qui monte et descend suivant les pentes sur lesquelles elle est
construite. Le terrain ondule doucement, Ici c'est à peine visible, là plus
accentué.
"Nous sommes arrivés, amis. Voici ma maison. Ma Mère est à l'intérieur car je vois la fumée qui s'élève de
la maison. Peut-être Elle fait le pain. Je ne vous dis pas :
"Restez", parce que je pense que vous avez hâte de regagner votre
demeure, mais si vous voulez rompre le pain avec Moi et connaître Celle que
Jean connaît déjà, je
vous dis : "Venez".
Les six qui étaient déjà tout tristes à cause de l'imminente séparation
redeviennent tout joyeux et acceptent de bon cœur.
"Eh bien, allons."
Ils descendent vivement la petite colline et prennent la grande route. C'est
vers le soir. Il fait encore chaud, mais déjà l'obscurité s'étend sur la
campagne où les blés commencent à mûrir. Ils entrent dans le pays. Des femmes
qui vont à la fontaine ou en reviennent, des hommes, sur le seuil des
ateliers, ou dans les jardins, saluent Jésus et Jude .
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385> Les enfants ensuite se pressent en
foule autour de Jésus.
"Tu es revenu ?"
"Tu restes ici maintenant ?"
"J'ai de nouveau cassé la roue de mon charreton."
"Sais-tu, Jésus. J'ai une petite sœur, et on l'a appelée Marie."
"Le maître m'a dit que je sais tout et que je suis un
vrai fils de la Loi."
"Sarah n'est pas là, car sa maman est très malade. Elle pleure
car elle a peur ."
"Mon frère Isaac a pris femme, il y a eu une grande fête"
Jésus écoute, caresse, félicite, promet de l'aide.
57.2 –
Ils arrivent ainsi a là maison. Marie est déjà sur le seuil, avertie par un
petit garçon empressé.
"Mon Fils !"
"Maman !"
Les deux sont dans les bras l'un de l’autre. Marie beaucoup moins grande que
Jésus a la tête appuyée en haut de la poitrine de son Fils ,
blottie dans le cercle de ses bras. Embrasse ses cheveux blonds. Ils entrent
dans la maison.
Les disciples, y compris Jude, restent dehors pour leur laisser la liberté de
leurs premiers épanchements.
"Jésus, mon Fils !" La voix de Marie tremble, comme si Elle
allait pleurer.
"Pourquoi, Maman, cette émotion ?"
"O mon Fils ! On m'a dit... Au
Temple, il y avait des gens de Galilée,
de Nazareth, ce jour-là… Ils sont revenus... et ils ont raconté... O
Fils !... "
"Mais, tu le vois, Maman, je vais bien. Aucun mal ne m'est arrivé, et la
gloire de Dieu est venue dans sa Maison."
"Oui, je le sais, Fils de mon cœur. Je sais que cela a été comme la
cloche qui éveille les gens qui dorment. Et, pour la gloire de Dieu, j'en
suis heureuse... heureuse que ce peuple qui est mon peuple s'éveille à
Dieu... Je ne te ferai pas de reproche... je ne t'empêcherai pas... je te
comprends... et… et je suis heureuse. Mais je t'ai donné la vie, moi, mon
Fils !..."
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386> Marie est encore entourée par les
bras de Jésus. Elle a parlé en tenant ses petites mains ouvertes et appuyées sur
la poitrine du Fils, la tête levée vers Lui, l’œil plus brillant à cause
d'une larme qui est sur le point de descendre. Maintenant, Elle se tait
appuyant de nouveau sa tête sur la poitrine de Jésus. On dirait une
tourterelle grise ainsi vêtue de toile bise; à l'abri de deux grandes ailes
blanche car Jésus a encore son habit et son manteau blancs.
"Maman, pauvre Maman, Maman chérie !..."
Jésus l'embrasse encore.
57.3 – Puis il rajoute :
"Eh bien, tu vois, je suis ici, et pas tout seul J'ai avec Moi mes
premiers disciples. J'en ai d'autres en Judée. Et le cousin Jude aussi, est
avec Moi et me suit..."
"Jude ?"
"Oui, Jude. Je sais pourquoi tu es étonnée. Sûrement, parmi ceux qui ont
parlé du fait, il y avait Alphée et ses
fils... et je ne me trompe pas en
disant qu'ils m'ont critiqué. Mais n'aie pas peur. Aujourd'hui, c'est ainsi,
demain autrement. L'homme c'est comme la terre, là où il y avait des épines
s'épanouissent des roses. Jude, que tu aimes bien est déjà avec Moi."
"Où est-il, à présent ?"
"Là dehors, avec les autres. As-tu du pain pour tous ? "
"Oui, Fils. Marie d'Alphée
est au four, en train de défourner. Elle est très bonne, Marie avec moi.
Maintenant particulièrement."
" Dieu lui donnera la gloire. Il va à la porte et dit : Jude, ta mère
est ici. Amis, venez !"
Ils entrent et saluent. Mais Jude embrasse Marie et court chercher sa mère.
Jésus nomme les cinq : Pierre,
André,
Jacques, Nathanaël, Philippe.
Pour Jean, Marie le connaît déjà.
Il l'a saluée tout de suite après Jude, s'est incliné et a reçu sa
bénédiction .
57.4 –
Marie les salue et les invite à s'asseoir. C'est la maîtresse de maison et
Elle s'occupe des hôtes. Pourtant Elle a aussi pour son Jésus un regard
d'adoration. Son âme semble avec ses yeux continuer avec son Fils un muet
entretien. Elle voudrait apporter l'eau pour les rafraîchir, mais Pierre
s’emporte :
"Non, Femme, je ne puis te le permettre. Toi, reste près de ton Fils,
Mère sainte. Moi, j'irai, nous irons au jardin pour nous
rafraîchir. "
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387> Voici qu'accourt Marie d'Alphée,
rouge et enfarinée. Elle salue Jésus qui la bénit et puis conduit les six au
jardin vers la vasque. Elle revient heureuse. "Oh !
Marie !" dit-elle à la Vierge. "Jude m'a dit. Comme je suis
contente ! Pour Jude, et pour Toi, ma belle-sœur. Je sais que les autres
me gronderont. Mais n'importe. Je serai heureuse le jour où ils seront tous à
Jésus. Nous, mamans, nous savons… nous sentons ce qui est bien pour nos
créatures. Et moi, je sens que le bien de mes créatures, c'est Toi,
Jésus."
Jésus lui caresse la tête en souriant.
Les disciples reviennent, et Marie d'Alphée sert le pain tout chaud, les
olives, le fromage, Elle apporte une amphore de piquette rouge que Jésus
verse à ses amis. C'est toujours Jésus qui offre et puis distribue.
57.5 – Un peu embarrassés, au début, les
disciples prennent ensuite de l'assurance. Ils parlent de leurs maisons, du
voyage à Jérusalem, des miracles que Jésus a faits. Ils sont zélés et
affectueux et Pierre essaye de se faire une alliée de Marie pour obtenir d'être
tout de suite près de Jésus, sans attendre d'être à Bethsaïde.
"Faites ce qu'il vous dit, lui conseille Marie avec un doux sourire.
Cette attente vous sera plus utile qu'une union immédiate. Mon Jésus fait
bien tout ce qu'il fait."
L'espoir de Pierre meurt, mais lui se résigne de bonne grâce Il demande
seulement : "Est-ce que l'attente durera longtemps ?"
Jésus regarde avec un sourire, mais ne dit rien d'autre. Marie interprète ce
sourire comme un signe de bienveillance : "Simon de Jean, Lui
sourit... aussi, je te dis : rapide comme le vol de l'hirondelle sur le lac
sera le temps de ton attente obéissante."
"Merci, Femme."
57.6 –
"Tu ne parles pas, Jude ? ...et toi, Jean ?"
"Je te regarde, Marie."
"Et moi aussi."
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388> "Moi aussi, je vous regarde...
et, savez-vous ? Il me revient à l'esprit une heure lointaine. Alors,
aussi, j'avais trois paires d'yeux
qui s'attachaient à mon visage avec amour. Tu te rappelles Marie mes trois
écoliers ? "
"Oh ! si je me rappelle ! C'est vrai ! Maintenant aussi,
ils sont trois, d'âge sensiblement égal. Ils te regardent avec tout leur
amour. Et celui-ci, Jean, je crois, me paraît le Jésus d'alors, cheveux
blonds et joues roses, et le plus jeune de tous."
Les autres veulent savoir. On raconte des souvenirs et des anecdotes. Le
temps passe et le soir arrive.
"Amis, je n'ai pas de pièces meublées. Mais là se trouve l’atelier où je
travaillais, Vous pourrez, si vous voulez y trouver un refuge... mais il n'y
a que des bancs."
"Lit commode pour des pêcheurs habitués à dormir sur des planches
étroites. Merci, Maître. Dormir sous ton toit est honneur et
sanctification."
Ils se retirent après maintes salutations. Jude aussi s'éloigne avec sa mère.
Ils vont à leur maison.
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