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L'œuvre
de Maria Valtorta
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1ère
journée nationale des amis de Maria Valtorta.
Samedi 28
mai 2016, Paris.
Intervention de François-Michel Debroise.
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Traduction automatique de
cette fiche.
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Dans un message à Pie XII, l’œuvre
de Maria Valtorta fut qualifiée de « don extraordinaire » pour
notre époque.
Cette époque voit triompher les idéologies idolâtres ou athées. Elles
promettaient le bonheur à une humanité libérée de Dieu, mais elles
provoquèrent les plus grands charniers de l’histoire, pendant que
l’anticléricalisme entraînait l’apostasie généralisée des peuples.
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Dans une vision de 1884,
Léon XIII assiste au dialogue entre Dieu et Satan qui réclame plus de pouvoir
et de temps pour détruire l’Église. Cela lui fut accordé pour une centaine
d’années. Le pape voit alors le siècle « enveloppé dans les ténèbres et
l’abîme ». Une légion de démons se disperse à travers le monde jusqu’à
ce que saint Michel archange les chasse dans l’abîme. Le pape compose alors
une prière à l’archange dite à chaque messe. Elle tomba en désuétude mais
Jean-Paul II invita à la restaurer.
90 ans après la vision de Léon XIII, Paul VI dénonce, dans une homélie,
la « fumée de Satan » qui est entrée dans le peuple de Dieu,
compris comme l’ensemble des chrétiens.
Jean-Paul II voit dans ce XXe siècle, un siècle de martyrs dépassant même les
premiers temps du christianisme.
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C’est au cœur le plus sombre de
cette sombre période que Maria Valtorta reçoit, sept ans durant, visions et
dictées quotidiennes. Un « don extraordinaire » pour notre époque.
À l’usage, ce qualificatif ambitieux se justifie, pour deux raisons
essentielles :
Parce que ces visions populaires
confirment scientifiquement l’Évangile éternel en une époque qui le conteste
ou le défigure : Olivier vient de l’expliquer.
Parce que ces dictées rendent
accessible au plus grand nombre une théologie sûre en une époque où on tente
de la disqualifier. Le Père Yannik Bonnet le démontrera. Quant à moi, je
vais tenter d’éclairer comment tout cela a pu arriver.
Le pape a donc lu personnellement la vie de Jésus de Maria Valtorta et
encouragé sa publication par ces mots :
« Publiez l’œuvre telle quelle. Il n’y a pas lieu de donner une opinion
quant à son origine, qu’elle soit extraordinaire ou non. Ceux qui liront,
comprendront. »
Cet avis du pape vaut imprimatur car le pape est juridiquement, dans
l’Église, l’autorité suprême en cette matière.
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Dix mois après cette audience Maria Valtorta transmet un
message du Ciel à Pie XII.
Le ton est grave. Le recul nous permet de mieux d’en comprendre la
portée :
« L’Enfer avance, dit Dieu à Pie XII. Dans l’Église de mon Christ
(l’ensemble des catholiques, précise Maria Valtorta), il n’y a plus la sainteté qui pousserait le Dieu des Victoires
à envoyer ses anges pour vaincre les démons. […] l’Église n’a jamais connu un
tel moment de léthargie - même là
où il n’y a pas la triple corruption – et un tel assaut de l’enfer. »
La triple corruption fait référence à la convoitise de la chair, de la
richesse et du pouvoir dénoncée par saint Jean dans une de ses lettres.
Le message invite Pie XII à défendre l’œuvre de Maria Valtorta, objet
d’attaques, et la qualifie de « Bonne
Nouvelle ré-évangélisée afin de confirmer
l’Évangile qui a traversé les âges, dans le but d’aider la chrétienté tout
entière contre laquelle s’avance le Dragon maudit. »
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Cette vision eschatologique
est expliquée par Jésus :
« Après cette période de douloureux travail au cours de laquelle,
persécutée par des forces infernales, l’Église, comme la Femme mystique dont
parle Jean (référence à l’Apocalypse 12),
après avoir fui pour se sauver, se réfugiant chez les meilleurs et perdant
ses membres indignes dans sa fuite mystique (Je dis bien mystique, précise
Jésus), accouchera des saints destinés
à être à sa tête à l’heure qui précède les temps derniers. »
Marie et les apôtres des derniers temps sont une prophétie de Grignion de
Montfort. Nous y reviendrons en fin d’intervention.
L’œuvre de Maria Valtorta ne fut aucunement attaquée pendant le reste du
pontificat de Pie XII, à l’exception d’une chausse-trappe de couloir comme
nous le verrons.
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Que veut dire
« La Bonne Nouvelle
ré-évangélisée » dont parle le message à Pie XII ?
Jésus lui-même y répond :
« L’ouvrage donné aux hommes par l’intermédiaire (de Maria Valtorta)
n’est pas un livre canonique
(c’est-à-dire inclus dans la Révélation publique) : c’est un livre inspiré que Je vous accorde pour
vous aider à comprendre certains passages des livres canoniques. »
C’est donc une révélation privée et non un nouvel Évangile comme nous l’avons
vu.
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Dans ses « adieux à
l’œuvre », le Christ précise les objectifs qu’il
poursuit :
Ôter les corruptions de l’exégèse
moderne pour confirmer l’Évangile, et l’Église, dans leur authenticité.
Pie X s’en était déjà pris avec une grande vigueur à cette exégèse qui
sous couvert de démarche scientifique créait des vides dans la Tradition pour
les combler souvent d’imaginaire et de supputations d’un quelconque Da Vinci
Code.
Dans Maria Valtorta, Jésus cautionne la gravité des dérives mais Il leur
apporte une toute autre réponse : non en excommuniant leurs tenants,
mais en leur ouvrant un champ d’investigation scientifique : L’œuvre de Maria Valtorta.
Il est certain que les travaux de Jean Aulagnier, de Jean-François Lavère,
ici présent et que je salue chaleureusement, ou de Jean-Marcel Gaudreault que
je salue dans son Canada lointain et pourtant si proche, et d’autres, ouvrent
la voie à une nouvelle exégèse scientifique. Je n’en soulignerais que trois
exemples :
1) Le « sabbat second
premier » de Luc 6,1. Une précision liturgique que les Bibles
catholiques passent sous silence tellement on en ignorait le sens dès le IVe
siècle, au moment où St Jérôme traduit la Vulgate. Les travaux de
Jean-François Lavère éclaircissent cette datation liturgique qui se réfère à
la seconde Pâque ou Pâque supplémentaire. Fête tombée en désuétude après la
chute du Temple (an 70).
2) Les agrapha :
saint Jean dit, en clôture des Évangiles, que tout n’a pas été dit sur Jésus,
seulement l’essentiel pour croire. Mais le reste des actes et paroles de
Jésus ne sont pas inutiles : saint Paul cite une sentence de Jésus
inconnue des Évangiles.
Ces phrases isolées ou agraphon,
se retrouvent dans différents écrits. Jean-François Lavère en a démontré la
pertinence dans l’œuvre de Maria Valtorta.
3) C’est lui encore qui a reconstitué le
visage de Jésus, décrit dans l’œuvre de Maria Valtorta, à partir de la
Sainte-Face
et du Linceul de Turin. Trente points de superposition sont normalement
nécessaires pour cela, mais trois lui suffirent.
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Il est conforme au visage reconstitué par Lorenzo Ferri sous les
indications de Maria Valtorta.
Ces exemples ne sont pas exhaustifs, on s’en doute. C’est pourquoi la mise en
regard de l’évangile du dimanche avec le passage parallèle de Maria Valtorta
s’avère une excellente initiative de l’association Maria Valtorta :
elle permet de mieux pénétrer la richesse de la Parole de Dieu.
L’œuvre de Maria Valtorta fut la nourriture de papes et de saints qui en
recommandèrent la lecture. Leur invitation n’est pas une obligation car, en
cette matière la conscience de chacun est libre. Pie XII lui-même laissait
l’entière liberté de décision à chacun. Il ne donnait que son éclairage
personnel favorable à sa publication.
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Mais début 1960 les écrits de Maria
Valtorta sont mis à l’Index des livres prohibés pour défaut
d’imprimatur : une raison disciplinaire mais non pas doctrinale. Cette
décision provoqua une onde de choc dont les effets durent encore, tant cela
parle à l’inconscient des fidèles. Même si cette censure est désormais
obsolète, en droit et en fait, il faut s’arrêter un instant sur cet épisode.
Un double évènement en est à l’origine :
- D’une part l’encouragement
explicite et public de Pie XII en 1948 : « publiez l’œuvre telle
quelle ». Approbation privée qui s’impose à tous.
- D’autre part, l’initiative de
deux commissaires du Saint-Office qui convoquèrent le Père Berti, principal
promoteur de l’œuvre de Maria Valtorta, peu de temps après l’audience du
pape, en 1949. Ils exigèrent que le Père Berti remettre tous les originaux en
sa possession. Ils devaient demeurer là « comme dans une tombe ».
Le Père n’eut pas le droit de parler, seulement de signer le décret. Mais les
originaux étaient chez Maria Valtorta, à Viareggio en Toscane : Il ne
remit que les copies en sa possession.
Le procédé des censeurs choque, c’est le moins qu’on puisse dire. Il est, de
plus juridiquement incompréhensible car
le P. Berti n’est ni l’auteur, ni l’éditeur, et les censeurs ne sont pas
l’ordinaire (c’est-à-dire l’évêque) du lieu de résidence comme le requiert le
droit canonique.
Aucun motif n’est connu, aucune lettre ne fut envoyée à l’auteure.
On s’interroge sur un tel dysfonctionnement à ce niveau de la Curie. Mais la
suite l’éclaire : l’auteur principal de cette censure brutale, Mgr
Giovanni Pepe, ne tarde pas à récidiver : en aout 1952, il met à
l’Index, sans l’aval du Pape, des
ouvrages parlant du Padre Pio, alors sous les feux du Saint-Office. Ce
qu’apprenant, Pie XII fit publier une atténuation, interdit que la condamnation
figure dans les Actes du Saint-Siège et exigea la démission de Mgr Pepe.
Il y a des plats qui se mangent froids : celui-ci attendit quelques
années.
Non pas en 1956 où le premier tome de Maria Valtorta est publié, car Pie XII
est vivant. Mais trois ans plus tard, fin 1959, après la mort du pape.
L’œuvre de Maria Valtorta est brusquement mise à l’Index.
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Dans l’article de l’Osservatore romano
commentant cette décision, on peut lire cet aveu étonnant des censeurs :
« … Ces mots évoquent des
souvenirs d’il y a environ une dizaine d’années, alors que circulaient
certains textes dactylographiés volumineux […]. On sait qu’alors l’autorité
ecclésiastique compétente […] avait ordonné qu’ils soient retirés de la
circulation ».
Malheureusement pour les censeurs, les souvenirs, vagues et approximativement
datés, n’existent pas au Saint-Office : quand il y a décision
d’interdire, il y a un acte écrit, daté, signé, motivé, approuvé, archivé.
Ici rien de tel. Si nous savons qu’il s’agit de l’épisode de 1949, c’est par l’attestation sous serment du P. Berti.
C’est lui aussi qui confirme l’imprimatur de fait de Pie XII : l’un ne
va pas sans l’autre. Et les deux ensembles sont incompatibles, car un censeur
ne peut censurer le pape.
Les ouvrages spécialisés et sites internet parlent abondamment des péripéties
de la mise à l’Index. Je me concentrerais donc sur deux autres points
principaux :
1) D’abord l’étrange paradoxe des
censeurs. À coup de « si » et de « mais », les
censeurs cherchent l’hérésie dans « un grand étalage de connaissances
théologiques ». Ce sont eux qui l’écrivent ! Ils en sortent
bredouilles malgré six tentatives, mais ce faisant, ils délivrent à l’humble
Maria Valtorta, sans aucune
culture théologique, un magnifique brevet de conformité.
Ils poursuivent en saluant « des exposés de théologie (faits par Jésus)
dans les termes mêmes qu’emploierait un professeur de nos jours. »
( !). En quoi est-ce bizarre que les théologiens d’aujourd’hui parlent
comme Jésus ?
Ils pointent enfin « des leçons d’une théologie mariale mise à jour
selon les plus récentes études des spécialistes actuels en la matière ».
Voilà donc Maria Valtorta prête pour enseigner au Latran une œuvre que les
censeurs voulaient réduire au silence d’un tombeau !
Cet article comporte aussi des propos franchement irrévérencieux. On peut y
lire : « […] malgré les
personnalités illustres (dont l'incontestable bonne foi a été surprise)
qui ont apporté leur appui à la publication, le Saint-Office a cru nécessaire
de la mettre dans l'Index des Livres prohibés. Les motifs sont évidents pour qui aura une patience de Chartreux, de
lire ces presque quatre mille pages. »
On admire l’ironie qui invite à se convaincre en lisant une œuvre qu’on
interdit de lire. Mais il est surtout outrecuidant d’accuser de naïveté des
personnalités de la Curie, parmi lesquelles on trouve, non seulement un
souverain pontife défunt, mais encore le Préfet de la congrégation pour la
cause des saints, deux recteurs d’universités pontificales de théologie, le
directeur de l'Institut biblique pontifical et confesseur de Pie XII et
quelques autres personnes.
Il n’est pas étonnant, dans ces conditions, qu’un an après cet étrange
article, le Père Berti fut de nouveau appelé au Saint-Office, dans un climat
plus ouvert au dialogue. Le Père Marco Giraudo, qui
le reçut, prit connaissance de l’approbation de Pie XII et du soutien écrit
des personnalités de la Curie, ce
qu’il ignorait. Après avoir consulté sa hiérarchie, il accorda une
autorisation modérée et verbale à la seconde publication. Diplomatie vaticane
oblige.
2) Enfin le deuxième point est la
surprenante prémonition de Jésus concernant l’œuvre. Quatorze ans avant
la mise à l’Index, il avait recommandé :
« Cherchez d’abord à obtenir une approbation qui défende l’Œuvre et lui
serve de garantie. Cherchez-la immédiatement et ne renoncez pas avant de
l’avoir trouvée[16] »
Les promoteurs de l’œuvre crurent sincèrement avoir satisfait au vœu
d’approbation après l’entretien de Pie XII, mais à la même époque Jésus
avertit :
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« Je ne puis permettre que l’on
traite cet ouvrage [la vie monumentale de Jésus] comme une plaisanterie et
qu’elle reste à l’état de manuscrit. Nous avons affaire à un monde obtus qui
ne se soucie guère de relire ces écrits pour pouvoir y reconnaître ma
présence et les approuver, mais qui porte toute son attention à éplucher
l’ouvrage dans le seul dessein d’y trouver un mot qui puisse passer pour une
erreur théologique ou simplement historique. J’agis donc en sorte que leur animosité soit déçue »[17].
Ce fut en effet le Ciel qui intervint dans la défense de l’œuvre :
En 1965, Paul VI réforme le Saint-Office[18] : Il devient la Congrégation
pour la Doctrine de la foi. Il n’est plus question de l’Index des livres
prohibés. Certains s’en émeuvent.
Le 14 juin 1966, le cardinal Ottaviani interroge le Souverain Pontife sur le
sens à donner à cette omission. Le pape répond « qu'il n'a plus force de
loi ecclésiastique avec la censure qui y est liée ».
L’Index des livres prohibés, procédure disciplinaire, vieille de quatre
siècles, est donc supprimé purement et simplement.
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La censure frappant Maria Valtorta est donc aujourd’hui périmée pour trois raisons :
- Elle est invalide dès lors que
le Pape a explicitement encouragé la publication.
- Elle obsolète dès lors que
l’Index a été aboli en droit et en conséquences.
- Elle est sans objet dès lors que
l’imprimatur qui avait motivée la censure n’est plus requis depuis 1975 pour
ce type de livre.
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Seul demeure l’avertissement moral à la conscience mature
des fidèles :
« après avoir interrogé le Saint Père, (le Saint-Office) a annoncé que
l'Index reste moralement engageant, en tant qu'avertissement à la conscience des chrétiens de se garder, […]
des écrits qui peuvent mettre en danger la foi et la morale, mais en même
temps, avertissant qu'il n'a plus force de loi ecclésiastique avec la censure
qui y est liée. Ainsi, l'Église est confiante dans la conscience mature des fidèles. »
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En 1992, la conférence des évêques d’Italie accorde son
imprimatur sous condition de clarté :
« Qu’il soit clairement dit, dans les premières pages, que les
"visions" et "dictées" qu'ils relatent ne peuvent pas être considérées comme
d'origine surnaturelle, mais doivent
être considérées simplement comme les formes littéraires dont s'est servi
l'auteure pour raconter, à sa manière, la vie de Jésus.
Certains interprètent cela comme une condamnation, mais il nous semble qu’il
y a une grande différence entre l’expression « ne peuvent pas être considérées comme » qu’emploie
la conférence des évêques et l’expression « ne sont pas d’origine surnaturelle » qu’elle aurait employée en
cas de condamnation.
Cet avertissement est usuel au regard des révélations privées que l’Église
tient pour crédibles « de foi purement humaine ». Il en est ainsi
d’Urbain VIII qui prescrivit ces avertissements,
jusqu’à Pie X qui les rappela ;
en passant par Benoît XIV (cardinal Prospero
Lambertini) qui les codifia.
Mais c’est la liberté de chacun d’interpréter à sa façon.
Cependant, condamner l’œuvre serait condamner ceux
qui l’ont soutenu directement ou indirectement. Je
vous les rappelle.
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À noter dans ces soutiens :
- La traduction de l’œuvre de Maria Valtorta en langue locale, saluée
unanimement par les évêques du Kerala au sud de l’Inde. L’évangélisation du
Kerala remonte à l’apôtre Thomas.
- Et récemment, le vœu des évêques chinois de voir poursuivre la traduction
dans leur langue de l’œuvre de Maria Valtorta dont les premiers volumes
venaient de paraître en 2006[23].
C’était à l’occasion du synode des évêques sur « La Parole de Dieu dans
la vie et la mission de l’Église ». Tout un symbole.
La valeur exégétique de l’œuvre de Maria Valtorta fut reconnue par des
biblistes de renom dont le cardinal Bea, Directeur de l'Institut Biblique
Pontifical.
Le Père G.M. Roschini, un théologien fondateur de l’université pontificale
Marianum, avoue[24]
qu’il ne fut pas un admirateur spontané de Maria Valtorta, mais qu’après
l’avoir lue aucun autre écrit marial, n'avait été en mesure de lui donner sur
Marie, une idée « aussi claire, aussi vive, aussi complète, aussi
lumineuse et aussi fascinante, que les écrits de Maria Valtorta ».
Mgr Alfonso Carinci remercie « le Seigneur de nous avoir donné […] une
œuvre doctrinalement et spirituellement
si élevée[25] ».
En tant que responsable, au Vatican, de la cause des saints, il parlait
d’autorité.
Pourtant Maria Valtorta n'a possédé sa première Bible qu’à 47 ans au début
des visions. Elle démontre d’emblée une grande connaissance des références de
la LXX (Septante) une Bible en usage au temps de Jésus. Il n'y a pas
d'anachronismes. David Amos (ici présent), qui a fait des recherches sur ce
point, a relevé plus de 3 000 références pertinentes de l'Ancien
Testament.
Dans un appendice à son Autobiographie Maria Valtorta atteste « devant
Dieu » son incapacité à posséder par elle-même toutes ces connaissances[26].
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L’Évangile tel qu’il m’a été révélé n’est pas la seule œuvre de
Maria Valtorta.
Un chercheur canadien, Emmanuel Gaudreault, s’est penché sur la spiritualité
de ces écrits. Il les compare[27]
aux étapes de la vie en Dieu décrites par le Père Réginald Garrigou-Lagrange.
L'Évangile tel qu'il m'a été révélé,
s'applique parfaitement bien au premier niveau de la vie en Dieu. Il s’agit,
dans ce pèlerinage à la suite de Jésus, d’acquérir une vie spirituelle
authentique purifiée.
Les trois Cahiers font entrer le
lecteur dans les plans de Dieu et sont un appel à la sainteté. Ils comportent
en final, des commentaires de l’Apocalypse qui ne font pas l’objet d’une
édition séparée.
Enfin Les leçons sur l'épître de saint
Paul aux romains et le Livre
d’Azarias, constituent un sommet. « Dieu y dicte des enseignements
théologiques, dit Emmanuel Gaudreault, mais de la manière dont Dieu seul peut
le faire : par des leçons solides, sans pour autant être difficiles
d'approche. »
Dans une dictée à Maria Valtorta Jésus explique[28] : « Cette Œuvre est celle de
l’Esprit de l’Esprit de Dieu, […] qui vient la révéler aux hommes pris dans
le tourbillon actuel, afin qu’ils
puissent se défendre contre les doctrines infernales ».
Maria Valtorta rajoute : « Cette dictée vient à la suite d’un écrit du
Père Cordovani[29] (un théologien du Saint-Office)
sur la nécessité pour les laïcs de connaître eux aussi la théologie et sur
leur demande d’obtenir une vraie et bonne théologie ».
Dans un commentaire
liturgique, l’ange Azarias qualifie les lecteurs de l’œuvre de Maria Valtorta
: « d’experts des voix des ténèbres et des voix de lumière »
Mère Maria Inès du Très Saint Sacrement[31] (1904-1981) béatifiée par Benoît
XVI se disait « friande » de la lecture de l’œuvre de Maria
Valtorta qui était « devenue l'une des plus belles sources de lecture
spirituelle »[32].
Cette religieuse mexicaine fut la fondatrice de congrégations religieuses,
regroupant pas moins de six
instituts. Elle avait fait distribuer l’œuvre de Maria Valtorta
dans chacune des 35 maisons qu’elle avait fondé.
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On le
comprend : toute cette richesse ne vient pas de la science de Maria
Valtorta, même éclairée, mais de l’Esprit de Jésus qui l’a conduite à cela.
On aurait tort de croire que le rôle de Maria Valtorta fut passif et qu’elle
n’aurait eu pour seule fonction d’écrire ce qu’elle voyait ou entendait. Elle
termine son Autobiographie par cette phrase qui résume bien sa vocation d’âme
victime (corédemptrice) :
« À cause de mon sacrifice caché de chaque instant, Ô Père, donne-moi
des foules d'âmes à t'offrir. Fais-les avancer, et moi aussi, dans la
lumière. »
C’est au moment où elle clôture cette autobiographie écrite en moins de deux
mois, que commencent les visions et dictées.
Pour suivre la via dolorosa qui conduisit Maria Valtorta à la Passion et à la
gloire, à l’imitation et à la suite du Christ, le mieux est de lire son
« calendrier mystique » qu’elle détaille à la date du 10 février
1946[33]. Le texte est long, mais il
convient de s’arrêter à chaque « station ».
Qu’on n’imagine pas des souffrances anesthésiées : elles étaient
réelles. « On ne peut souffrir sans souffrir » dit, à la même
époque, Jésus à Mère Amélie de Gibergues.
À la fin de sa vie, elle compte 10 maladies en plus des souffrances morales.
Elle aurait dû hurler de douleurs selon son médecin, mais s’endormit
tranquillement dans la mort selon la promesse de Jésus.
C’est parce que Maria Valtorta fut une âme victime qu’elle obtint le
« don extraordinaire » qu’elle nous lègue.
Ces âmes victimes, autrement appelées hosties ou victimes
d’holocauste ou corédemptrices, font don de leur vie humaine à Dieu :
elles ne veulent que ce que Dieu veut d’elles.
La première et la plus importante des « corédemptrices » fut la
Vierge Marie. À sa suite, il y en eut d’autres. Toutes se sont reconnues dans
la phrase de saint Paul :
« Maintenant je trouve la joie
dans les souffrances que je supporte pour vous ; ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre
chair, je l’accomplis pour son corps qui est l’Église[35] ».
Saint Paul parle de joie non d’un plaisir masochiste pour la douleur. Le
Christ lui-même exultait à l’idée de sa Passion : débordement d’amour
pour l’humanité.
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Il est difficile de comprendre le mystère des âmes
victimes et la puissance qu’elles obtiennent car, dépouillées d’elles-mêmes,
elles laissent Dieu agir pleinement en elles selon ce que révèle saint
Paul :
« Avec le Christ, je suis
crucifié. Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi[36]. »
Là où notre humanité ne voit dans la Passion que l’horreur des souffrances,
les yeux de leur cœur y voient l’immense amour du Christ qu’elles veulent partager. Elles pénètrent, plus que toutes
autres, la phrase de saint Jean :
« Dieu a tant aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique[37]. »
Pour approcher le mystère d’un amour souffrant, le sens commun trouve une
première réponse dans la compassion : vertu que l’on exalte à l’occasion
des épreuves et des catastrophes.
Maria Valtorta porta les stigmates, mais invisibles,
comme sœur Faustine, Luisa Piccarreta et quelques autres.
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On s’étonne qu’une laïque si humble, ait pu nous
transmettre de telles paroles du Ciel, mais ce n’est aucunement une exception
dans ce siècle d’âmes victimes : la plus âgée, Fortunata
Evolo, dite Natuzza,
mourut à 85 ans. C’était une mère de famille calabraise sans instructions.
La plus jeune, Antonietta Méo, surnommée Nennolina,
mourut à six ans et demi.
Maria Valtorta, ne cherche pas à lire d’autres mystiques. Elle s’en remet au
Christ pour cela. Elle admire certaines vies sans songer à les imiter. Mais
d’autres rencontres convergent avec sa propre mission : telle la “Vie”
de la Bienheureuse Maria Gabriella Sagheddu, connue comme sœur Gabrielle de
l’Unité (1914-1939). Sa vie eut la fulgurance de celle de sainte Thérèse de
Lisieux : elle s’éteignit à 25 ans après trois ans de vie religieuse.
Elle s’était offerte en victime d’holocauste pour l’unité des chrétiens.
Maria Valtorta prend alors elle-même en charge cette cause, sur ordre du Ciel
.
De même, Jésus lui donne à lire,
mais seulement à la fin du cycle des visions de l’Évangile, l’œuvre de sœur
Josefa Menendez, « l’Appel de l’Amour »,
et les visions d’Anne-Catherine Emmerich.
Elle reconnaît immédiatement l’Auteur divin dans le premier livre, ce que
confirme Jésus, mais elle ne le reconnaît pas dans le second. Elle en est
troublée.
Bien sûr, ce n’est pas l’authenticité des révélations qui est en cause, mais
la façon dont elles nous sont transmises. Dans le cas de Josefa Menendez, comme dans celui de Maria Valtorta, il y a
effacement complet de « l’instrument » qui laisse entièrement place
à l’Auteur divin.
Dans l’autre il y a intervention humaine en cascade : pas moins de cinq
niveaux avant de lire les visions rapportées par le Père Edmond de Cazalès.
Chaque niveau voulant « perfectionner la perfection », selon le mot
de Jésus à Maria Valtorta.
Et Il rajoute : « Mon style est unique »
Les derniers temps seront les temps de l’Esprit, confirme Jésus à Maria
Valtorta. Les lumières de l’Esprit-Saint, ses voix, pulluleront alors pour servir de guide aux cœurs droits
qui marcheront à tâtons dans les brumes des matérialismes, des rationalismes,
des sectarismes.
Face à cette multiplicité des révélations privées, le Cardinal Joseph
Ratzinger (Benoît XVI) a rappelé les repères de jugement : leur orientation vers le Christ lui-même.
L’erreur commune est d’y chercher non pas ce qui est bien pour le garder,
comme le demande saint Paul, mais ce qui est mal pour le condamner.
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Maria Valtorta eut aussi le
charisme prophétique.
Une compilation de ses écrits prophétiques a été éditée sous le titre À l’aube d’une ère nouvelle, mais elle
demande à être commentée.
L’évocation des « derniers temps » est en effet éminemment
anxiogène et tétanisante.
On prête à Padre Pio cette maxime sur les prophéties :
« Quand elles viennent des hommes, elles ne parlent que de châtiments.
Mais quand une prophétie vient de Dieu, elle ne parle que d’amour et de
miséricorde ».
C’est dans cette optique qu’il faut se mettre à l’écoute des prophéties de
Maria Valtorta.
Ces prophéties sont disséminées dans les différents ouvrages de Maria
Valtorta. Il n’y a pas d’enseignements séquentiels comme le ferait un
professeur d’université. Jésus est un maître qui éduque ses disciples :
il les enseigne selon leurs capacités du moment.
Parmi toutes les prophéties, l’une retient l’attention, car elle rejoint une
prophétie de Grignion de Montfort (1673-1716) sur la « Vierge des
derniers temps » et sur les « apôtres des derniers temps ».
Elle se résume ainsi :
La Vierge Marie produira les plus grandes choses qui seront dans les derniers
temps. La formation et l'éducation des grands saints qui seront sur la fin du
monde lui est réservée.
Montfort annonce cet avènement « Plutôt qu’on ne le pense ! ».
Ce temps verra la généralisation de la consécration à Dieu par Marie dont il
fut l’auteur.
C’est une étape jubilatoire
et non pas anxiogène. Elle est le prélude au dernier avènement du Christ.
Cette période verra le renouvellement de la face de la terre et de l’Église.
Si Grignion de Montfort prophétise l’avènement d’un siècle de Marie « plus tôt qu’on ne le pense », trois
textes de Maria Valtorta affirment que ce temps a commencé.
Un texte se fait affirmatif :
« C’est maintenant l’heure de Marie ! dit l’Esprit-Saint. Une heure
qui commence en ce moment et devra s'écouler en toute sa longueur, toujours plus
noire de nuages. »
Et Il explicite ce temps :
Ce n’est pas par une seconde évangélisation que viendra le Verbe du Père. Il
ne viendra pas personnellement.
Pourtant, il évangélisera. Il suscitera de nouveaux évangélisateurs qui
évangéliseront en son nom. Ils le feront sous une forme nouvelle, appropriée
à l’époque.
Et il rajoute :
Ces nouveaux évangélisateurs existent
déjà. »
Toutes les prophéties sont données dans l’éternel présent de Dieu : il
est donc vain de tenter une datation de telles annonces.
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Ces prophéties de Grignion de Montfort et de Maria
Valtorta rejoignent l’annonce de la « nouvelle Pentecôte » que
firent diversement les papes du XXe siècle. Parmi eux, Pie XII qui
affirme après l’une des apparitions qu’il eut du Christ :
Dans un délai peut-être moindre qu’il ne serait humainement prévisible, le
mal pourra être arrêté dans sa marche… Nous prions que Jésus hâte le jour qui
doit venir où une nouvelle effusion mystérieuse du Saint-Esprit enveloppera
tous les soldats du Christ et les enverra porter le salut parmi les misères
de la terre. Et ce seront des jours meilleurs pour l’Église et, à travers
l’Église, pour le monde entier.
Ces annonces rejoignent celles d’autres mystiques en notre époque. Comme les
rayons du soleil, au travers d’une loupe, convergent en une même
incandescence.
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Maria Valtorta a franchi pour nous
la porte étroite. Elle a acquis le « don extraordinaire » par
lequel Jésus nous invite à le rejoindre, car il n’y a pas d’autres buts dans
les cadeaux du Ciel.
Cet appel individuel, se double d’une démonstration : Dieu est le Maître
de l’Histoire.
Dans ce terrible siècle où l’Église, si elle n’était qu’humaine, aurait dû
sombrer, Dieu démontre qu’Il est avec nous « tous les jours, jusqu’à la
consommation des siècles ».
En effet, Jésus est avec nous de multiples façons, y compris par les âmes
corédemptrices qu’Il suscite. Leur rayonnement, de Thérèse de Lisieux à Maria
Valtorta, n’a rien à voir avec l’humilité de leur vie humaine.
Pour conclure cet exposé sur le « don extraordinaire », nous ne
pouvons donc qu’écouter Jésus le faire lui-même :
« Prenez, prenez cette œuvre et "ne la scellez pas", dit-Il en
référence au dernier chapitre de l’Apocalypse, mais lisez-la et faites-la
lire "car le temps est proche"
et "que celui qui est saint se
rende encore plus saint".
Et plus loin, Il délivre cette bénédiction :
« Que la Grâce de votre Seigneur Jésus-Christ soit avec tous ceux qui,
dans cette œuvre, voient une approche de Moi et demandent qu’elle
s’accomplisse, pour les défendre, avec le cri de l’Amour : "Viens, Seigneur Jésus ! »
Nous terminerons donc sur une seule image : celle d’un souverain pontife
refermant un livre, qu’il venait de lire, par ces mots :
Ceux qui liront, comprendront.
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Fiche mise à jour le 24/06/21
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