Les terrifiantes promesses de Satan.
C’est le temps de la Passion et l’écrivain subit sa passion cachée.
L’écrivain sent qu’elle traverse une grande tempête.
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Satan
Tentation
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32> Je vous ai raconté la visite peu
agréable et la prophétie que j’ai eues hier. Vous avez vu que j’avais l’air
"épouvantée″, c’est le mot que vous avez employé en
entrant. Je ne savais pas quel air j’avais. Mais il est certain que j’étais
impressionnée, et cela ne passe pas avec les heures.
33> Vous le savez, ce n’est pas la première fois
que Satan m’importune en me tentant dans un sens ou dans l’autre. Et
maintenant qu’il ne tente plus la chair, il s’en prend à l’esprit. Voici un
an qu’il me tourmente, par périodes.
La première fois, ce fut lorsqu’il m’a tentée, en ces jours terribles pour
moi d’avril 1944 ,
en me promettant de m’aider si je l’adorais.
La seconde fut la tentation intense, violente et longue du 4 juillet 1944, quand il essaya
de singer la manière de parler du Maître pour terrasser ceux qui m’avaient
offensée.
Par la troisième, il me suggérait de faire des dictées mon ouvrage personnel
et de les publier pour en retirer éloges et argent.
La quatrième tentation fut, en février dernier (du moins je crois que c’était
déjà février) ,
lorsqu’il m’est apparu; c’était la première fois que je le voyais, car
d’habitude je l’entendais seulement, et son aspect et sa haine m’ont
terrorisée.
Enfin, la cinquième fut hier.
Ce sont là les grandes
manifestations de Satan. Mais je lui dois également toutes les plus petites
choses qui viennent des autres, qui veulent me pousser à l’orgueil, à la
complaisance en moi-même, ou encore à la fausseté des apparences, à me
persuader que je ne suis rien d’autre qu’une malade et que tout est la conséquence de troubles psychiques. Je
vais jusqu’à attribuer à Satan les obstacles mis par ma parenté ou par les
autorités, et même par les camionneurs .
Il fait ce qu’il peut, du mieux qu’il peut, pour s’en prendre à moi et
me pousser à l’inquiétude et à la révolte, ou encore pour me convaincre que
prier est inutile et que tout n’est que mensonge.
J’avoue néanmoins que, hier, il m’a fortement troublée. Ce n’est pas la
première fois qu’il suscite en moi la peur d’être trompée et de devoir un
jour rendre raison à Dieu, et même aux hommes. Vous savez que c’est là ma
terreur... toujours apaisée par Jésus et par vous, mon Père, et toujours
renaissante. Et c’étaient hier "mes" pensées, excitées par Satan
mais conçues par moi. Hier soir, c’était une menace explicite, directe.
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34> Il m’a dit: « Allez, allez ! Je
t’attends au bon moment, au moment ultime. Alors, je te persuaderai tellement
[habilement] que tu as toujours menti à Dieu, aux hommes et à toi-même et que
tu es une mystificatrice, que tu seras prise d’une véritable terreur et que
tu seras désespérée d’être damnée. En outre, tu le diras avec des mots tels
que celui qui t’assistera croira que c’est une rétractation finale pour
pouvoir aller à Dieu avec un péché moindre. La personne qui t’assistera et
toi-même resterez dans cette conviction. Tu mourras comme cela...
et les autres en seront ébranlés... Je t’attends, oui... Et tu m’attends. Je
ne promets jamais rien sans tenir ma parole. Tu me causes maintenant des
tracas sans mesure. Mais à ce moment-là, c’est moi qui t’en causerai. Je me
vengerai de tout ce que tu me fais... Je me vengerai comme moi seul sais me
venger ». Puis il est parti, me laissant bien mal...
Ensuite, la douce Mère est venue,
bienveillante et pleine d’amour, en vêtement blanc, pour me sourire et me
caresser. Jésus m’a fait son plus heureux sourire. Mais à peine m’avait-il
laissée seule que je suis retombée dans mon chaos... Et il dure. Lorsque
cette pensée me vient avec une telle force, je me sens tentée de dire:
« Je n’écris plus un mot, malgré toutes les pressions ». Puis je
réfléchis et je me dis: « Voilà justement ce que Satan veut » et je
ne fais pas attention à cette suggestion.
C’est le temps de la Passion, n’est-ce pas?
Il y a d’un côté ceux qui, sous l’influence de l’idolâtrie inscrite dans
l’homme fût-il bon, adorent le porte-parole, l’idole, en oubliant qu’il n’est
qu’un instrument et que l’adorable, c’est Dieu; et de l’autre ceux qui me
raillent; mais leur attente est identique même si les intentions sont
différentes, celle de faits merveilleux en moi, tout particulièrement en ce
temps de Passion. Peut-être vous-même les attendez-vous comme une chose
naturelle dans mon cas. En ce qui vous concerne, cette attente est juste,
mais les autres agissent par dérision ou par idolâtrie. Et je vous assure que
je préfère encore la dérision à Maria Valtorta, à l’auto-idolâtrie.
Cela me contrarie incroyablement. J’ai l’impression qu’on me déshabille au
milieu d’une place, qu’on me dévalise mon précieux secret... que
sais-je ? J’en souffre, voilà tout. La dérision me fait moins mal si elle
s’adresse à Maria Valtorta. Il suffit qu’elle ne s’en prenne pas aux
"dictées” et ne les fasse pas considérer comme une plaisanterie ou une
folie...
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35> Mais, au-dessus du désir plus ou moins saint
et honnête de beaucoup, il y a la bonté de Dieu qui écoute sa pauvre
Maria, elle qui a toujours prié - et continue de le faire - en disant :
« Voilà ta victime. Tout ce que tu veux, mais sans signes
extérieurs ». Personnellement,
je n’aurais pas même voulu cette manifestation de Dieu en moi... C’est lui
qui a voulu que je sois son phonographe... alors, patience ! Mais autre
chose, non, non et non. [J’accepte] toutes les maladies
susceptibles ou non d’être diagnostiquées puisqu’elles n’ont pas de
caractéristiques connues, toutes les souffrances d’endurer en moi ce que lui
a souffert, toute l’agonie de me tenir penchée sur son agonie. Mais que cela
soit connu de lui seul, de vous qui êtes mon père, et de moi. Voilà tout.
Cependant, si en ce temps de passion je
déçois les idolâtres et les railleurs puisque je ne suis pas matériellement
"la victime de la Passion", je vous assure que je
vis ma passion. Et, plus augmente la souffrance physique du corps qui
se sent harassé et brisé par les coups et la fatigue du Golgotha, la
souffrance de la tête sous le cercle cruel, la souffrance encore de l’étirement
et des crampes, de l’angoisse et de la congestion de cette torture, de la
soif et de la fièvre, de la faiblesse et de l’excitation du supplice, ce qui
est une "passion" est toujours pour moi ce que j’appelle "mon
Gethsémani" : l’obscurité qui monte, pleine de chimères et de
peurs... la crainte, même la terreur de l’avenir et de Dieu... et la
proximité de la Haine pendant l’absence de l’Amour. Cela, oui, produit soif,
fièvre, larmes de sang, gémissements, épuisement. Je vous assure que, par sa puissance,
cela vaut bien l’heure que j'ai vécue l’an dernier lorsque Dieu m’a laissée
seule.
Mieux, je peux dire que c’est plus fort, car cela fait souffrir bien
que Dieu soit avec moi.
J’espère m’être bien fait comprendre. Mais
il est très difficile d’expliquer certaines tortures. Elles sont d’ailleurs
encore plus mal comprises, tant par le père spirituel que par l’idolâtre, le
curieux, ou encore celui qui étudie ou raille le... phénomène. Il faudrait
que ces trois derniers endurent ne serait-ce qu’une heure ce que nous
vivons... Les idolâtres, eux aussi, qui peut-être [nous] envient, devraient
essayer. Mais non ! Il vaut mieux que cela n’arrive pas. Les idolâtres
se sauveraient je ne sais où par peur d’une autre heure semblable, et les
curieux, les observateurs et les railleurs en viendraient à maudire Dieu...
Par conséquent... courbons nos épaules sous le joug, retirons le poison... et
en avant !
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36> Seigneur, non pas ma volonté mais la
tienne. Voici ta servante et ta victime. Qu’il m’advienne ce que toi,
tu veux. Seulement, par bonté, donne-moi la force de pouvoir souffrir, et ne
me laisse pas seule. « Reste avec nous car le soir vient et la journée
est déjà avancée... »
(Suit le chapitre
134 de l’Évangile tel
qu’il m’a été révélé).
Je traverse une grande tempête. Précisément
l’une de ces tempêtes de mars, avec une alternance de soleil lumineux et de
sombres nuages orageux. J’ai l’impression d’être une barque sur des vagues en
furie, à certains moments en haut, en haut de la vague et en plein soleil, à
d’autres tout au fond entre deux montagnes d’eau qui paraissent vouloir me
submerger dans un abîme de ténèbres. J’ai l’impression de passer
alternativement d’un océan en tempête au plus paisible des ports et d’être,
toujours alternativement, plongée dans le fiel puis dans le miel. Quelle
souffrance depuis hier soir!
Il y a des moments où je suis au ciel grâce aux brèves et douces paroles, aux
bienheureux sourires que m’accordent Jésus et Marie, et grâce à la force qui
me vient d’eux. Je dis alors: « Oh, je suis bien certaine de ne pas être
trompée et de ne pas pécher » (à propos des dictées et des visions).
Mais ensuite je replonge dans le noir gouffre où gronde le fracas terrifiant
des paroles de menace d’hier soir. Après le paradis, je goûte à l’enfer. Puis
la bonté de Jésus et de Marie reviennent me secourir, et ma pauvre âme est
soulevée vers le soleil, vers le ciel, dans une béatitude qui me comble de
douceur. Et de nouveau au fond, dans l’amertume, dans l’obscurité, dans
l’épouvante. J’ai peur... Aidez-moi à surmonter cette bataille.
Aujourd’hui, une femme qui m’a vue toute
petite et qui m’est restée une amie maternelle pendant bien des années, que
j'ai dû ensuite quitter de par la volonté d’autrui et dont j'ai finalement pu
me rapprocher, m’a parlé de Marina ...
et de mes dictées, dont elle a lu certains cahiers. En faisant comme si je ne
savais rien, je lui ai demandé quelle différence elle a trouvé entre ces deux
personnes, dont l’une est connue, et l’autre presque inconnue, parce qu’on
pense que c’est une servite, ou une femme malade,
etc.
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37> Elle m’a répondu que, à son avis,
ceux de M... sont écrits en transe alors que les autres sont: « sublimes
mais ils font peur parce que, au lieu de faire sentir la miséricorde de Dieu,
ils font sentir sa justice. Mais elle a des paroles qui font preuve d’une
lumière spéciale, d’une élévation spirituelle qui vous remue. Il s’y trouve
une merveilleuse prière de Marie ». Elle a terminé par ces mots:
« Faites-les donner à lire. Moi, je n’ai pas pu les obtenir. Mais je dis
la vérité, je les désire ».
Qu’elle croie ou non qu’il ne s’agit pas de moi et
que je ne les connais même pas, je ne puis l’affirmer. Mais cela fut une
goutte de miel; c’est en effet une personne pieuse, cultivée et que j’ai
toujours trouvée très équilibrée. C’est pourquoi son jugement et son désir
m’ont confirmé que les âmes entendent Dieu dans les dictées.
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