L'œuvre de Maria Valtorta
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Catéchèse du lundi 31 mai 1943.


La purification par l’amour et l’union sacramentelle avec Dieu.

Celui qui vit dans la charité et la pureté est déjà sur un Calvaire et il me plaît.

L’amour est le microscope de l’âme.


 

 










35> Immédiatement après la Sainte Communion.

Jésus dit : 

 "Sais-tu pourquoi tu te laisses troubler par un rien que tu ne voudrais pas commettre ? Parce que je suis en toi. Là où je suis ne peut subsister rien qui puisse avoir le moindre lien avec l’impureté. Telle est la sensibilité d’une âme qui s’est donnée à moi que la toile de mal la plus ténue lui semble pesante, insupportable, plus répugnante qu’une mer de fange à quiconque n’est pas avec moi.         

 Mais non par le mérite de l’âme. Uniquement parce que je suis là. Le mérite de l’âme, si mérite il y a, est seulement celui de sa bonne volonté de me garder et de se garder en moi. Souviens-t’en et ne te glorifie pas de ce qui n’est pas de toi mais de moi. Humilité toujours si je dois agir.        

 Aux yeux du monde, tu es d’une blancheur éclatante comme neige des cimes. Mais à mes yeux, tu es encore grise à cause de la poussière qui te recouvre. De quoi cette poussière est-elle formée ? De particules si minuscules qu’elles sont invisibles à l’œil nu. Mais ensemble elles forment une couche grise qui salit et ternit toute chose. Il n’est pas nécessaire d’être sous des rochers pour suffoquer ou paraître laid. Un tas de poussière suffit à nous tuer par asphyxie et nous enlaidit toujours.  

Les rochers sont les
péchés mortels, la poussière les péchés véniels. Même les imperfections sont de la poussière, plus fine mais poussière néanmoins. Et il faut l’enlever, car si elle s’accumule, quelque insignifiante et impalpable que soit chacune de ses molécules, elle finit par salir l’esprit et l’asphyxier. Le monde ne la voit pas. Moi si.         

Il y a des choses très blanches en apparence, mais qui ne le sont pas. Il y a des choses
pures en apparence, mais qui ne le sont pas.   

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36>  Non par leur propre volonté, mais parce que d’autres volontés les ont tachées et corrompues. Tant qu’il y a de la vie, il y a du danger. C’est la vie même qui est le danger.

Regarde la neige. Comme elle est blanche ! Elle s’est formée dans les hauteurs, dans mon ciel. Regarde le lys. Comme il est nacré ! C’est moi qui en ai créé la soie. Mais si tu regardes la neige ou le lys sous un microscope, tu verras combien de germes impurs se sont mêlés au plus éclatant flocon de neige pendant sa chute à travers l’espace, avant qu’il ne se pose sur terre; tu verras combien de microscopiques grains de poussière souillent la soie angélique du lys à peine éclos. Et pour la neige et le lys, en tant que choses inanimées, il n’y a pas de faute si cela arrive.          

 Mais pour l’âme rationnelle, il y en a. Car elle peut veiller et prendre des mesures. Comment ? En utilisant l’amour. L’amour est le microscope de l’âme. Plus une personne m’aime et voit les choses à travers moi et plus elle voit les petites taches de sa conscience. Celles-ci ne m’éloignent pas de vous car je sais comment vous êtes faits. Cependant, elles ne m’éloignent pas si l’âme les subit comme choses inévitables, mais qu’elle ne les provoque pas et que, bien au contraire, elle tente immédiatement de s’en purifier. Souviens-toi de cela toujours.       

 Je demeure. En fait, tu dois essayer de me recevoir le plus souvent possible, de façon sacramentelle aussi. Il n’y a que mon Sang qui lave le gris de ton âme et la rende digne du Roi, de moi. Tu as vu ce qui est arrivé quand je ne t’étais pas apporté... seule ma puissance, en opérant un miracle continu, a pu te faire avancer quand même, maintenir la vie de l’esprit sous la poussière qui s’accumulait et qui n’était pas lavée par mon Sang.         

 Mais il ne faut pas prétendre et oser trop ! Je t’ai sauvée à mes propres fins qui n’ont pas à être jugées ni même scrutées. Maintenant tout rentre dans l’ordre, car le miracle est l’exception. Et tu dois te repaître de moi afin d’être toujours plus digne de moi, en y mettant du tien : un amour infini, tout l’amour que tu peux extraire de tout ton être jusqu’à en être épuisée; une infinie volonté de bien, une attention infinie, une humilité infinie, en reconnaissant ta nullité et mon tout, et une infinie volonté de pureté. À propos de cette dernière, cela me suffit pour l’instant, et je la distingue de la volonté générale de propos, comme volonté suprême.     

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37>  Nous vivons en temps d’alertes [1]  et si vous n’êtes pas vigilant, l’ennemi vous frappe. Mais que sont les bombes et les attaques ennemies, qui ne tuent que le corps, par rapport aux embûches de l’Ennemi qui veut tuer votre âme [2]? Cette âme que j’ai rachetée au prix d’une douleur et d’un sang qui n’ont pas de prix ! Gravis ma montagne, accroche-toi à ma croix et veille pour toi, sur toi et sur les autres. Et prie.     

 Je t’aime et la gaieté que tu ressens est la preuve de mon amour et du fait que tu me contentes assez. Quand je suis en paix avec un cœur, je donne la joie et la paix. C’est ça le signe.

 En ce qui a trait à l’avenir... Que veux-tu savoir, pauvre âme ? ! Tu n’es pas loin de la vérité, et ce matin tu l’as effleurée... Mais aurais-tu le courage de la reconnaître pleinement ? Remercie ma miséricorde qui, pour l’instant, te la cache en grande partie. Prie. La Pentecôte est proche. 

 En ce qui concerne le Père [3], dis-lui ceci : "Celui qui vit dans la charité et la pureté est déjà sur un Calvaire et il me plaît. C’est à moi de donner à chacun, de la façon que je veux, la croix qui lui revient." 

Va. Je te donne ma paix".         


 Maintenant, c’est moi qui parle.     

Ce matin, ouvrant l’Évangile au hasard, je suis d’abord tombée sur "Les enseignements de Jésus",
chapitre 5 de Saint Matthieu; puis il s’est ouvert au 1er chapitre de Saint Luc; enfin, au chapitre 21 de Saint Luc, du 8e au 24e verset précisément. En arrivant au 20e verset [4], j’ai eu un choc et un autre encore plus fort au 24e verset [5]. Je vous en ai touché un mot ce matin.         

Comme à travers des voiles ou dans le lointain, j’ai compris qu’il y avait là une allusion à nous tous. Mais je ne l’ai pas vue clairement. Je suis cependant restée sous une pénible impression qui persiste telle une goutte d’amertume au milieu de la douceur qui me submerge. 

Je vous prie de garder pour vous tout ce que je vous dis et écris. Croyez qu’il m’en coûte beaucoup d’avoir à dire et à faire connaître certaines choses. Il me semble impossible qu’elles m’arrivent ! Et dire que c’est une volonté si impérieuse qu’elle n’a de cesse qu’on ne l’écoute. 

Ce matin j’ai dû m’arrêter au milieu de mon action de grâces après la Communion parce que je ne comprenais plus rien, tant les autres paroles résonnaient fort en moi, exigeant que je les écrive.          

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38> Ce n’est qu’après que j’ai pu enfin prier, mais pas avant d’avoir interrompu mon action de grâces. Et plus tard, l’écho de ces paroles est resté dans mon cœur, et je continue de les méditer. Je n’aurais pu rien ajouter de moi si ce n'est cette clarification.

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Fiche mise à jour le 08/03/2018.

 



[1] Les sirènes pour alerter la population des incursions aériennes pendant la guerre.

[2] Dans l'Évangile il est écrit "Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l'âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne" , Cf. Matthieu 10, 28

[3] Le père Migliorini

[4] "Quand vous verrez Jérusalem encerclée par des armées, alors sachez que sa dévastation approche." Cf. Luc 21, 20

[5] "Ils tomberont sous le tranchant de l’épée, ils seront emmenés en captivité dans toutes les nations ; Jérusalem sera foulée aux pieds par des païens, jusqu’à ce que leur temps soit accompli." Cf. Luc 21, 24