Le jeudi 14 février
1946.
184> 383.1 – Les rives du Jourdain près du gué ressemblent tout à fait
à un campement de nomades, en ces jours où les caravanes reviennent vers
leurs pays de résidence. Des tentes, ou même simplement des couvertures,
étendues d'un tronc d'arbre à un autre, appuyées sur des bâtons plantés dans
le sol, liées à la haute selle d'un chameau, fixées en somme de quelque façon
pour permettre de s'abriter dessous, à l'abri de la rosée qui doit être une
vraie pluie, dans ces endroits au-dessous du niveau de la mer, sont disséminées
partout le long des bosquets qui font une bordure verte autour du fleuve.
Quand Jésus arrive avec les siens près de la rive, au nord du gué, tous les
campeurs sont en train de s'éveiller tout doucement. Jésus doit être parti de
la maison de Nikê dès la
première lueur, car maintenant ce n'est pas tout à fait l'aurore et l'aspect
des lieux n'est que beauté, fraîcheur, sérénité. Les plus empressés, éveillés
par les hennissements des chevaux, le braiment des ânes, les cris des
chameaux et par les rixes ou les chants de centaines de passereaux et autres
oiseaux dans les feuillages des saules, des roseaux et des grands arbres qui
forment une galerie verte au-dessus des rives fleuries, commencent à se
glisser hors des tentes de toutes les couleurs et à descendre au fleuve pour
s'y laver.
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185> Quelques pleurs de bébés et des voix douées de mères qui
parlent à leurs enfants. D'une minute à l'autre, la vie commence à se
manifester sous toutes ses formes.
De Jéricho qui est proche arrivent des marchands de toutes sortes
et des nouveaux pèlerins, des gardes et des soldats préposés à la
surveillance et au maintien de l'ordre en ces jours où se rencontrent des
tribus de toutes régions, qui ne s'épargnent pas les insultes et les
reproches, et dans lesquels il doit y avoir des vols nombreux commis par des
voleurs qui, en habits de pèlerins, se mêlent aux foules, en réalité pour
commettre des larcins, et il y a aussi les prostituées qui cherchent à faire
leur pèlerinage pascal, en soutirant aux pèlerins les plus riches et les plus
luxurieux argent et cadeaux pour payer une heure de plaisir dans laquelle
s'anéantissent toutes les purifications pascales... Les femmes honnêtes qui
sont parmi les pèlerins, avec leurs maris ou leurs fils adultes, sifflent
comme des pies fâchées pour rappeler à elles leurs hommes qui prennent
plaisir, ou c'est ce qui semble aux épouses et aux mères, à regarder les
courtisanes. Celles-ci rient effrontément et répondent aux... qualificatifs
que les femmes honnêtes leur adressent. Les hommes, et surtout les soldats,
rient et ne refusent pas de plaisanter avec ces femmes. Quelque Israélite
vraiment rigide en matière de morale, ou seulement hypocritement rigide,
s'éloigne avec dédain et d'autres... anticipent l'alphabet des sourds-muets
car ils se comprennent vraiment bien par signes avec les prostituées.
383.2 – Jésus ne suit pas le chemin direct qui l'amènerait au
milieu du campement, mais il descend sur la grève du fleuve, se déchausse et
il marche là où déjà l'eau frôle les herbes, et les apôtres le suivent.
Les plus âgés, qui sont les plus intransigeants, murmurent :
"Et dire qu'ici le Baptiste a prêché la pénitence !"
"Oui ! Et ce lieu est devenu pire qu'un portique de thermes
romains !"
"Et ils ne dédaignent pas de s'y divertir ceux qui se disent
saints !"
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"Tu as vu, toi aussi ?"
"J'ai des yeux dans la tête, moi aussi. J'ai vu ! J'ai
vu !..."
Les plus jeunes ou les moins sévères - c'est-à-dire Judas de Kérioth qui rit et regarde
avec beaucoup d'attention ce qui se passe dans les campements et ne dédaigne
pas de contempler les belles effrontées venues en quête de clients; et Thomas qui rit à la vue des colères des épouses et du dédain des
pharisiens; et Matthieu qui, pécheur
autrefois, ne peut parler sévèrement contre le vice et les vicieux, et qui se
borne à soupirer et à secouer la tête; et Jacques de Zébédée qui observe sans prêter intérêt et sans critiquer, avec
indifférence - sont en queue de la petite troupe qui a Jésus en tête entre André, Jean, Jude et Jacques d'Alphée.
Le visage de Jésus est fermé, de marbre. Et il se ferme toujours plus,
d'autant plus que du haut de la rive arrivent à Lui des phrases admiratives
ou des conversations provocantes entre un homme peu honnête et une femme de
plaisir. Il regarde toujours devant Lui fixement. Il ne veut pas voir.
Et son intention est manifeste en tout son aspect.
383.3 – Mais un jeune homme très richement vêtu, qui avec
d'autres du même genre est en train de parler avec deux mondaines, dit à
haute voix à l'une d'elles :
"Va, va ! Nous voulons rire un peu. Offre-toi ! Console-le. Il
est triste car, pauvre comme il l'est, il ne peut se payer des femmes."
Une onde de rougeur parcourt le visage de Jésus qui ensuite pâlit. Mais il ne
tourne pas son regard. L'altération est l'unique signe qu'il a senti.
L'effrontée, tout un carillon de colliers, dans un léger vol de vêtements,
saute avec un cri maniéré de la rive basse sur la grève, et trouve moyen en
le faisant de faire briller plusieurs secrètes beautés. Elle tombe aux pieds
de Jésus et, avec tout un trille de rire sur la belle bouche, une invite des
yeux et des formes, elle crie :
"Oh ! beau parmi les enfants de la femme ! Pour un baiser de
ta bouche, toute moi-même gratuitement !"
Jean, André, Jude, Jacques d'Alphée sont scandalisés et paralysés par la
stupeur et ne savent pas faire un geste. Mais Pierre ! Il fait un bond
de panthère et de son groupe tombe sur la malheureuse qui est à genoux, à
moitié renversée en arrière, il la secoue, la relève, la jette, avec une
épithète terrible, contre la rive et la charge sur lui pour lui donner le
reste.
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Jésus dit :
"Simon !"
Un cri où il y a plus qu'un discours.
Et Simon revient, rouge de colère, vers son Seigneur.
"Pourquoi ne me laisses-tu pas la punir ?"
"Simon, on ne punit pas le vêtement qui s'est souillé, mais on le lave.
Celle-là a pour vêtement sa chair souillée, et son âme est profanée. Prions
pour la purifier dans son âme et dans sa chair." Il le dit doucement, à
voix basse, pas si bas pourtant que la femme ne puisse entendre. Il se remet
en route. Il tourne, oui, maintenant il tourne un instant, le regard de ses
doux yeux vers la malheureuse. Un regard, un seul ! Un instant, un
seul ! Mais il s'y trouve toute la puissance de son amour miséricordieux !
La femme baisse la tête, elle relève son voile et s'en enveloppe... Jésus
continue son chemin.
383.4 – Voilà le gué. Les eaux basses permettent aux adultes de
le passer à pied. Il suffit de relever les vêtements au-dessus des genoux et
de chercher les larges pierres submergées qui blanchissent sous les eaux
cristallines pour servir de trottoir à ceux qui passent. Plus en aval, au
contraire, passent ceux qui sont à cheval.
Les apôtres heureux pataugent jusqu'à mi-cuisses et cela ne semble à Pierre
trop beau de le faire. Il promet et il se promet que, pendant le séjour dans
la maison de Salomon, il ne manquera pas de se payer un bain
"rafraîchissant" dit-il pour compenser le "rôtissage" de
la veille.
Les voilà de l'autre côté. Là aussi il y a une foule qui se met en marche
après la nuit ou qui s'essuie après avoir passé le gué.
Jésus commande :
"Répandez-vous pour dire que le Rabbi est là. Je vais près de ce tronc
abattu et je vous attends."
Une foule nombreuse est vite prévenue et elle accourt.
Jésus commence à parler et il prend occasion du passage d'un cortège en
larmes qui suit une litière où se trouve quelqu'un qui est tombé malade à
Jérusalem et, condamné par les médecins, est ramené en hâte à sa maison pour
y mourir. Tout le monde en parle car il est riche et jeune encore.
Plusieurs disent :
"Pourtant ce doit être une grande douleur de mourir quand on a tant de
richesses et si peu d'années !"
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Et il y en a qui disent - peut-être ce sont des personnes qui croient déjà en
Jésus - :
"C'est bien fait pour lui ! Il ne sait pas avoir foi. Les disciples
sont allés dire aux parents : "Le Sauveur est là. Si vous avez foi
et Lui le demandez, le malade guérira". Mais lui le premier, a refusé
d'aller vers le Rabbi."
Les critiques succèdent aux marques de sympathie et Jésus se sert de tout
cela pour commencer à parler.
383.5 – "La
paix à vous tous !
Certainement la mort déplaît à ceux qui sont riches et jeunes, riches
seulement d'argent et jeune d'années. Mais pour ceux qui sont riches de
vertus et jeunes grâce à la pureté de leurs mœurs, la mort n'est pas
douloureuse. Le véritable sage, dès qu'il a l'usage de la raison, règle sa
conduite de façon à se ménager une mort tranquille. La vie est la
préparation de la mort, comme la mort est la préparation à la plus grande Vie.
Le vrai sage, du moment où il comprend la vérité de la vie et de la mort, de
la mort pour ressusciter, s'efforce de toutes manières à se dépouiller de
tout ce qui est inutile et à s'enrichir de ce qui est utile, à savoir des
vertus et des actes de bonté pour avoir un bagage de biens devant Celui qui
le rappelle à Lui pour le juger, pour le récompenser ou le punir avec une
justice parfaite. Le vrai sage mène une vie qui le rend plus adulte qu'un
vieillard en sagesse, et jeune plus qu'un adolescent, car en vivant dans la
vertu et la justice, il conserve à son cœur une fraîcheur de sentiments que
parfois les tout jeunes ne possèdent pas. Comme alors il est doux de
mourir ! D'incliner sur le sein du Père sa tête fatiguée, de se
recueillir dans son embrassement, dire au travers des nuages de la vie qui
fuit : "Je t'aime, j'espère en Toi, c'est en Toi que je
crois", le dire pour la dernière fois sur la terre pour le dire ensuite,
le joyeux "Je t'aime !", pendant toute l'éternité au milieu
des splendeurs du Paradis.
Dure pensée, la mort ? Non. Juste décret pour
tous les mortels. Elle n'est lourde d'angoisse que pour ceux qui ne croient
pas et sont chargés de fautes. C'est inutilement que l'homme, pour expliquer
les angoisses sans nom de quelqu'un qui meurt et qui pendant sa vie ne fut
pas bon, dit : "C'est qu'il ne voudrait pas mourir encore, parce
qu'il n'a accompli aucun bien, ou en a fait bien peu, et qu'il voudrait vivre
encore pour réparer".
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189> En vain il dit : "S'il avait vécu davantage,
il aurait pu avoir une plus grande récompense car il aurait fait
davantage". L'âme sait, au
moins confusément, combien de temps lui est donné. Un rien de temps comparé à l'éternité. Et l'âme
pousse le moi tout entier à agir. Mais, pauvre âme ! Combien de
fois elle est écrasée, piétinée, bâillonnée pour qu'on n'entende pas ses
paroles ! Cela arrive chez ceux qui manquent de bonne volonté. Au
contraire ceux qui sont justes, dès leur jeune âge sont à l'écoute de l'âme,
obéissants à ses conseils et en état de continuelle activité. Et c'est jeune
d'années, mais riche de mérites que meurt le saint, parfois dès l'aurore de
la vie. Et avec cent ou mille années de plus, il ne pourrait être plus saint
qu'il ne l'est déjà, car l'amour de Dieu et du prochain pratiqués sous toutes
les formes et avec une entière générosité, le rendent parfait. Au Ciel on ne
regarde pas au nombre d'années, mais à la façon dont on a vécu.
On mène le deuil sur les cadavres ; on pleure sur eux. Mais le cadavre
ne pleure pas. On tremble de devoir mourir, mais on ne se soucie pas de vivre
de manière à ne pas trembler à l'heure de la mort. Et pourquoi ne
pleure-t-on pas et ne mène-t-on pas le deuil sur des cadavres vivants, les
cadavres les plus réels, ceux qui, comme dans un tombeau, portent dans le
corps une âme morte ? Et pourquoi ceux qui pleurent en pensant que leur
chair doit mourir, ne pleurent-ils pas sur le cadavre qu'ils ont en leur
intérieur ? Combien de cadavres je vois, et qui rient et plaisantent et
ne pleurent pas sur eux-mêmes ! Combien de pères, de mères, d'époux, de
frères, de fils, d'amis, de prêtres, de maîtres, je vois qui pleurent
sottement pour un fils, un époux, un frère, un père, un ami, un fidèle, un
disciple, qui sont morts dans une évidente amitié avec Dieu, après une vie
qui est une guirlande de perfections, et qui ne pleurent pas sur les cadavres
des âmes d'un fils, d'un époux, d'un frère, d'un père, d'un ami, d'un fidèle,
d'un disciple, qui est mort par le vice, par le péché, et qui est mort pour
toujours, perdu pour toujours, s'il ne se ravise pas ! Pourquoi ne pas
chercher à les ressusciter ? Cela est l'amour, vous savez ? Et le
plus grand amour. Oh ! sottes larmes sur une poussière redevenue
poussière ! Idolâtrie des affections !
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Hypocrisie des affections ! Pleurez, mais sur les âmes mortes de ceux
qui vous sont les plus chers. Cherchez à les ramener à la Vie. Et je parle
spécialement à vous, femmes qui pouvez tant sur ceux que vous aimez.
383.6 – Maintenant regardons ensemble ce que la Sagesse indique
comme causes de mort et de honte.
N'insultez pas Dieu en faisant un mauvais usage de
la vie que Dieu vous a donnée, en la souillant par des actions mauvaises qui
déshonorent l'homme. N'insultez pas vos parents par une conduite qui jette de
la boue sur leurs cheveux blancs et des brandons enflammés sur leurs derniers
jours. N'offensez pas ceux qui vous font du bien pour n'être
pas maudits par l'amour que vous piétinez. Ne vous dressez pas contre ceux
qui gouvernent. Ce n'est pas par la révolte contre ceux qui gouvernent que
les nations se rendent grandes et libres, mais c'est par la conduite sainte
des citoyens que l'on obtient l'aide du Seigneur. Lui peut toucher le cœur
des gouvernants, leur enlever leur situation ou même la vie, comme il est
arrivé à plusieurs reprises dans notre histoire d'Israël, quand ils dépassent
la mesure et spécialement lorsque le peuple, en se sanctifiant, mérite le
pardon de Dieu qui, pour cette raison, fait disparaître l'oppression qui
accablait ceux qui étaient punis. N'offensez pas l'épouse en lui faisant
l'affront d'amours adultères, et ne blessez pas l'innocence des enfants par
la connaissance d'amours illicites.
Soyez saints devant ceux qui voient en vous, par affection et par devoir,
celui qui doit être l'exemple de leur vie. Vous ne pouvez pas séparer la
sainteté envers le prochain le plus proche de la sainteté envers Dieu, parce
que l'une est le germe de l'autre de même que les deux amours : celui de
Dieu et celui du prochain, sont le germe l'un de l'autre. Soyez justes auprès
de vos amis. L'amitié est une parenté des âmes. Il est dit : "Comme il est beau pour des amis
de marcher ensemble". Mais c'est beau si on marche sur le bon chemin.
Malheur à celui qui corrompt ou trahit l'amitié en en faisant un égoïsme ou
une trahison, ou un vice ou une injustice. Trop nombreux sont ceux qui
disent : "Je t'aime" pour connaître les affaires de l'ami et
en tirer profit ! Trop nombreux ceux qui s'approprient les droits de
l'ami !
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Soyez honnêtes auprès des juges. De tous les juges. Depuis le juge très haut qu'est Dieu
que l'on ne trompe pas par des pratiques hypocrites, jusqu'au juge intime
qu'est la conscience, et jusqu'à ceux affectueux et souffrants et attentifs
dans leur amour vigilant, que sont les yeux des membres de la famille et ceux
sévères des juges du peuple. Ne mentez pas en prenant Dieu à témoin pour
confirmer le mensonge.
Soyez honnêtes dans les ventes et les achats. Dans les ventes, la concupiscence vous dit :
"Vole pour gagner davantage", alors que la conscience vous
dit : "Sois honnête parce que tu aurais horreur d'être volé",
écoutez cette dernière voix, en vous souvenant qu'on ne doit pas faire aux
autres ce que l'on ne voudrait pas qu'il nous fût fait à nous-mêmes.
L'argent, qui vous est donné en échange de la marchandise, est souvent baigné
de la sueur et des larmes du pauvre. Il coûte de la fatigue. Vous ne savez
pas combien de souffrance il coûte, quelle souffrance se cache derrière cet
argent qui, pour vous vendeurs, paraît toujours trop peu pour ce que vous
donnez. Créatures malades, enfants sans pères, vieillards aux ressources
modiques... Oh ! douleur sainte et sainte dignité du pauvre, que le
riche ne comprend pas, pourquoi ne pense-t-on pas à toi ? Pourquoi
est-on honnête quand on vend à celui qui est fort et puissant par peur de ses
représailles, alors que l'on abuse du frère sans défense, inconnu ? Cela
est un crime plutôt contre l'amour que contre l'honnêteté elle-même. Et Dieu
le maudit car les larmes, arrachées au pauvre qui n'a qu'elles pour réagir
contre l'injustice, crient vers le Seigneur comme le sang enlevé aux veines
d'un homme par un homicide, par un Caïn de son propre semblable.
Soyez honnêtes dans les regards comme dans la parole et les actions. Un regard, donné à celui qui ne le mérite pas, ou
refusé à celui qui le mérite, ressemble à un lacet et à un poignard. Le
regard qui s'enlace à la pupille effrontée de la courtisane et lui dit :
"Tu es belle !" et répond à son regard d'invite par son regard
d'assentiment est pire que le nœud coulant pour le pendu. Le regard refusé au
parent pauvre ou à l'ami tombé dans la misère est semblable à un poignard
planté dans le cœur de ces malheureux. Et ainsi pour le regard de haine à l'ennemi
et celui de mépris au mendiant. L'ennemi doit être pardonné et aimé par
l'esprit si la chair se refuse à l'aimer. Le pardon est amour de l'esprit, le refus
de la vengeance est amour de l'esprit.
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Le mendiant doit être aimé parce que personne ne le réconforte. Il ne suffit
pas de jeter une obole et de passer méprisant. L'obole sert pour la chair
affamée, nue, sans abri. Mais la pitié qui sourit en donnant, qui s'intéresse
aux pleurs du malheureux, c'est le pain du cœur.
Aimez ! Aimez ! Aimez !
Soyez honnêtes pour les dîmes et les coutumes, honnêtes à l'intérieur des maisons, en n'abusant pas
outre mesure du serviteur et en respectant la servante qui dort sous votre
toit. Même si le monde ignore le péché commis dans le secret de votre maison,
l'infidélité à l'épouse ignorante et l'outrage à la servante, Dieu connaît
votre péché.
Soyez honnêtes en paroles. Honnêtes dans l'éducation des fils et des filles. Il est dit : "Agis de façon que ta fille ne
te fait pas la risée de la cité". Moi, je dis : "Faites en
sorte que l'esprit de votre fille ne meure pas".
383.7 – Et maintenant, allez. Moi aussi je m'en vais après vous
avoir donné un viatique de sagesse. Que le Seigneur soit avec ceux qui
s'efforcent de l'aimer."
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