Le mardi 20 février
1945.
246>
113.1 – Je ne sais comment arriver à
écrire tellement, parce que je sens que Jésus veut se présenter avec son
Évangile vécu et j'ai souffert toute la nuit pour me rappeler de la vision
suivante. J'ai fait un brouillon des paroles entendue comme je pouvais, pour
ne pas les oublier.
[…]
113.2 – Puis, maintenant - il est 11
heures - je vois ce qui suit.
Jésus est de nouveau chez Lazare. D'après ce que j'entends, je comprends que les Tabernacles sont déjà passés, et que Jésus est revenu à Béthanie
sur l'insistance de son ami qui ne voudrait jamais se séparer de Jésus. Je
comprends aussi que Jésus est chez Lazare avec seulement Simon et Jean. Les
autres sont disséminés dans la région. Et je comprends enfin qu'il s'agit
d'une réunion d'amis, encore fidèles à Lazare, qui les a invités pour leur
faire connaître Jésus.
Je comprends tout cela, car Lazare met encore mieux en lumière le caractère
de chacun.
113.3 – C'est ainsi qu'il parle de Joseph
d'Arimathie, en le présentant comme
"un homme juste et un véritable Israélite". Il dit :
"Il n'ose le dire, car il craint le Sanhédrin
dont il fait partie et qui déjà te hait. Mais il espère que ce soit Toi le prédit
des Prophètes. Il m'a, de lui-même, demandé de venir pour te connaître et te
juger par lui-même, car ce que disaient de Toi tes ennemis, ne lui paraît pas
juste...
C'est depuis la Galilée que des pharisiens sont venus pour t'accuser de
péché. Mais Joseph en a jugé ainsi : "Celui qui fait des miracles,
a Dieu avec lui. Qui a Dieu avec lui ne peut être dans le péché. Mais, au
contraire, il ne peut être que quelqu'un que Dieu aime". Il voudrait
bien que tu ailles à Arimathie, dans sa maison. Il m'a dit de te le dire. Et moi, je
t'en prie : exauce en même temps sa prière et la mienne."
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247> "Je suis venu pour les pauvres et pour ceux qui
souffrent dans leur âme et leur corps plus que pour les puissants qui ne
voient en Moi qu'un objet qui les intéresse. Mais j'irai chez Joseph. Il n'y
a pas en Moi de parti-pris contre les puissants. Sur ce point un de mes
disciples pourrait apporter un témoignage. C'est celui qui, par curiosité et
pour se donner de l'importance, est venu chez toi, sans mon ordre... mais il
est jeune, il faut l'excuser... Il pourrait témoigner de mon respect pour les
castes puissantes qui se proclament d'elles-mêmes "les tutrices de la Loi"
et... et font comprendre : les soutiens du Très-Haut. Oh !
l'Éternel de Lui seul se soutient ! Aucun des docteurs n'a jamais eu
pareil respect pour les officiers du Temple."
"Je le sais et il y en a beaucoup qui le savent, beaucoup... Mais il n'y
a que les meilleurs qui donnent à cette attitude son nom exact. Les autres...
l'appellent "hypocrisie".
"Chacun donne ce qu'il a en lui, Lazare."
"C'est vrai. Mais va chez Joseph. Il te voudrait pour le prochain
sabbat."
"Et j’irai. Tu peux le lui faire savoir."
113.4 – "Nicodème aussi est bon. Mais il... il m'a dit... Puis-je te dire
une critique à propos de l'un de tes disciples ?"
"Dis-la. S'il est juste, son jugement sera juste. S'il est injuste, il
critiquera une conversion, car l'Esprit donne la lumière à l'esprit de
l'homme, si c'est un homme droit; et l'esprit de l’homme, conduit par
l'Esprit de Dieu, possède une sagesse surhumaine et lit ce qu'il y a dans les
cœurs."
"Il m'a dit : "Je ne critique pas la présence d'ignorants ni
de publicains parmi les disciples du Christ, mais je ne trouve pas convenable
qu'il y ait parmi les siens quelqu'un qui
ne sait pas s'il est pour Lui ou contre, et qui est comme un caméléon qui
prend la couleur et l'aspect de ce qui l'entoure".
"Il s'agit de l'Iscariote. Je le sais. Mais
croyez-le tous : la jeunesse est un vin qui fermente et puis s'éclaircit. Pendant la
fermentation, il se gonfle et écume et déborde de tous côtés par exubérance
de vie. Le vent du printemps secoue les arbres dans tous les sens, il
semble ébouriffer follement les frondaisons. Mais c'est lui que nous devons
remercier pour la fécondation des fleurs. Judas est vin et vent. Mais il
n'est pas mauvais.
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248> Ses agissements bouleversent et troublent, heurtent
même, et font souffrir. Mais il n'est pas foncièrement mauvais... c'est un
poulain au sang ardent."
"Tu le dis... Moi, je ne suis pas compétent pour le juger.
113.5 – De lui m'est resté l'amer
souvenir de m'avoir dit que tu l'avais vue..."
"Mais cette amertume est maintenant adoucie par le miel que t'apporte ma
promesse..."
"Oui, mais moi je garde le souvenir de ce moment. On n'oublie pas la
souffrance, même quand elle appartient, au passé."
"Lazare, Lazare tu t'inquiètes de trop de choses… et si peu
importantes ! Laisse faire le temps : ce sont des bulles d'air qui
crèvent et disparaissent avec leurs reflets gais ou tristes. Regarde vers le
Ciel. Lui ne s'évanouit pas : il demeure pour les justes."
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