"L'Évangile tel qu'il m'a été
révélé" |
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Plan du Site >> Sommaire des dossiers Tome 3 – Chapitre 7 Retour au
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Gaule" |
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416> Peu après l'ascension de
Jésus-Christ, Madeleine s'était retirée dans le désert, un peu au-delà de
l'endroit où avait résidé Jean-Baptiste. Elle avait des vêtements qui
l'enveloppaient tout entière. Plus tard, elle s'enfonça plus avant dans une
contrée sauvage, hérissée de rochers et vécut loin des hommes, dans une
grotte où Élisabeth s'était retirée avec Jean-Baptiste, lors du massacre des Innocents. Lazare se tenait le plus souvent caché et ne
se montrait que la nuit. Trois ou quatre ans après l'Ascension, les apôtres
se trouvèrent réunis ensemble à Jérusalem. Dès les premiers temps, ils
avaient réglé tout ce qui a rapport au corps de l'Église. Alors éclata à
Jérusalem une persécution contre Lazare et ses sœurs. Marthe et lui furent jetés en prison par les
Juifs. Madeleine, ayant voulu les visiter pendant la nuit fut
également arrêtée. Avec Lazare et ses deux sœurs furent aussi emmenés un
jeune homme nommé Maximin, Marcelle, servante de Madeleine, et la servante de Marthe [1]. Ils étaient sept : trois hommes et quatre femmes. Après les
avoir accablés de mauvais traitements, les Juifs les firent monter dans une
méchante barque faisant eau de toutes parts, et n'ayant ni voiles ni gouvernail.
Elle fut amarrée à un grand vaisseau, qui l'abandonna après l'avoir remorquée
en pleine mer : Tandis que Lazare et ses compagnons priaient et chantaient
des cantiques, je vis la barque aborder sur le rivage de la Gaule, dans un
lieu où les vagues venaient baigner doucement la plage. Ils descendirent à
terre, et abandonnèrent leur esquif à la merci des flots. Leur voyage s'était
fait avec une vitesse miraculeuse. Je les vis arriver dans la grande ville de Massilia [2]. On les laissa passer, et l'on se contenta de les regarder,
sans leur faire aucun mal. On célébrait alors la fête d'une idole, et je vis
les sept étrangers s'asseoir sur la place publique, sous le péristyle d'un
temple. 417> Ils demeurèrent là longtemps ; enfin Marthe la première
adressa la parole au peuple qui s'était rassemblé autour d'eux. Elle raconta
les circonstances de leur voyage, et parla de Jésus avec beaucoup de vivacité
et d'émotion. Bientôt la foule voulut les forcer à se retirer, et leur jeta
des pierres, mais qui ne les atteignirent pas, et ils restèrent là
tranquillement assis à la même place jusqu'au lendemain matin. Les autres
aussi s'étaient mis à haranguer la multitudes et plusieurs leur témoignaient
de la sympathie. Le lendemain, je vis
sortir d'un grand édifice qui me fit l'effet d'une maison de ville, des gens
qui vinrent leur adresser diverses questions. Le troisième jour, on les
conduisit à cette maison devant le magistrat. Je vis alors qu'on les sépara :
les hommes restèrent près du magistrat et les femmes se rendirent dans une
maison de la ville. On leur fit un bon accueil et on leur donna à manger. Je
vis qu'ils prêchèrent l'évangile là où ils allèrent et que le magistrat fit
défendre par toute la ville de les molester en quoi que ce fût. Je vis aussi
que bientôt beaucoup de personnes se firent baptiser par Lazare, dans un
grand bassin qui se trouvait en face du temple, sur la place publique. Le
premier magistrat, si je ne me trompe, fut du nombre des néophytes. Lazare,
en sa qualité d'évêque, continua à prêcher l'Évangile dans cette ville ; mais
les autres la quittèrent bientôt.
418> Elle mourut peu de temps avant Marthe, et je la vis étendue
sur sa couche, couverte d'un vêtement de feuilles ; elle tenait une croix
entre ses bras croisés sur la poitrine. Elle n'était pas maigre, et avait
plutôt de l'embonpoint. Sa peau seulement s'était brunie et durcie par les
intempéries de l'air. Je vis arriver deux ermites portant des bâtons entre
lesquels une grande couverture était assujettie avec des cordes. Ils
enveloppèrent décemment le saint corps et le portèrent assez loin de là au
couvent de Marthe. J'ai vu une église bâtie par saint Maximin au-dessus de la
grotte. On y conservait des reliques de Madeleine : sa tête, à laquelle il
manquait une mâchoire, mais où il restait encore un peu de chair d'un côté,
un de ses bras, des cheveux, et une fiole avec de la terre. Marthe s'était rendue avec Marcelle et l'autre servante dans
une contrée sauvage, au milieu de rochers, où plusieurs femmes s'étaient
construit de petites cabanes. C'étaient des captives que les habitants du
pays avaient enlevées dans une guerre et qu'ils avaient établies là, en les
soumettant à une surveillance particulière. Marthe et ses compagnes
s'établirent dans leur voisinage et se construisirent d'abord de petites
cabanes près des leurs. Plus tard, elles bâtirent un couvent et une église,
composée seulement de quatre murs avec une toiture en branches tressées
recouvertes de gazon. Elles convertirent d'abord les captives, dont plusieurs
s'adjoignirent à elles. D'autres, au contraire, leur donnèrent beaucoup à
souffrir, et par des dénonciations perfides attirèrent sur elles des
persécutions de toute espèce de la part des habitants du pays . Il y avait dans le
voisinage une ville appelée Aquae [4] . Il devait y avoir là des sources d'eau chaude, car il s'en
élevait continuellement des masses de vapeur.
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[1] Maria Valtorta donne Marcelle comme servante de
Marthe et Sara de Béthanie comme servante de Maria Madeleine.
[2] C'est le nom latin de
Marseille. Tout ce récit du reste est confirmé par l'histoire et la tradition
sur les saints lieux de Provence, tradition
que les récents travaux de M. Faillon Sulpicien viennent de raviver en France,
et qui ne pouvait certainement être connue de la soeur morte en 1824.
[3] Correspond à la
tradition de l'exil de Marie Madeleine à la Sainte-Baume en Provence. Dans
cette grotte, un oratoire est actuellement tenu par les dominicains. Ils
célèbrent aussi, chaque 22 juillet, l'ostentation des reliques de Marie
Madeleine dans la Basilique proche de Saint-Maximin (Var).
[4] Aquœ Sextae, aujourd'hui
Aix, ancienne ville de bains d'eaux thermales.
[5] La scène correspond à
légende de la Tarasque chassée de Tarascon en Provence. Jean-François Lavère, un
des spécialistes de l'œuvre de Maria Valtorta, postule qu'il s'agissait d'un
crocodile échappé d'un cirque romain où il avait été amené pour les jeux.