TEXTES DELA MESSE.
Introït: Psaume 80
(Hébreu 81), 17.2.
Collecte: «Dieu qui, sous un sacrement
admirable, nous as laissé le mémorial de ta Passion, accorde-nous une telle
vénération pour les mystères sacrés de ton Corps et de ton Sang que nous
ressentions sans cesse en nous les effets de ta rédemption. Par N.S.J.C. »
Épître: 1
Corinthiens 11, 23-29.
Graduel: Psaume
144 (Hébreu 145), 15-16.
Alléluia: Jean 6,
56-57.
Séquence: Lauda,
Sion.
Évangile: Jean 6,
56-59.
Offertoire: Lévitique
21, 6.
Secrète: « À ton Église, Seigneur,
accorde avec bienveillance l'unité et la paix, que symbolisent les offrandes
que nous te présentons. Par N.S.J.C. »
Communion: 1
Corinthiens 11, 26-27.
Postcommunion: « Accorde-nous,
Seigneur, dans l'éternité, cette jouissance intarissable de ta divinité
qu'annonce en figure ici-bas la communion à ton Corps et à ton Sang précieux.
Toi qui, étant Dieu, vis et règnes avec le Père, dans l'unité du
Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles ».
VOIR AUSSI.
La dictée du 10 juin 1943 (Cahiers de 1943) sur les effets de l’Eucharistie.
La
dernière Cène dans L’Évangile tel qu’il
m’a été révélé.
Eucharistie, dans les fiches thématiques.
Téléchargez gratuitement (PDF) le livet de cette leçon, mis en page par Adèle
Plamondon.
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Jeudi 20 juin 1946.
149> Saint
Azarias s'annonce à moi par l'un de ces doux et ineffables chants angéliques
qui demeurent dans mon âme parmi les choses les plus extraterrestres que
j'aie jamais goûtées. La beauté et les effets de la lumière et du chant du
paradis sont quelque chose d'indescriptible.
Déjà calmée de mon tourment par les paroles de mon Jésus avant hier,
ce chant finit de me replonger dans la plénitude de la paix, cette solennelle
mais aussi joyeuse paix qui est mon partage depuis que je suis l'instrument
de mon Jésus adoré.
Et j'écoute ce chant tandis que j'écris, pure mélodie sans parole, qui est
seulement un son d'une douceur qui atteint la béatitude. Oh ! Cela ne
peut s'exprimer ! J'écoute... et je comprends plus de choses en ce
moment que pendant des mois de méditation personnelle.
Je sais que, passé cet instant, je ne pourrai pas même expliquer ce que j'ai
compris. C'est trop sublime ! Mais le fruit de ce que j'ai compris
restera en mon âme...
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150> Ce chant me fait comprendre ce
qu'est l'Eucharistie pour les cieux, pour ceux qui y habitent... Ce chant
m'illumine sur l'ardent désir angélique d'avoir ce Pain...
Oh ! ...
Azarias parle :
« Viens, monte car, mieux qu'une simple
méditation, cette explication sera à la fois contemplation et adoration, en
plus d'être une identification à notre pensée angélique qui est grandement
différente des habituelles explications de ce mystère. Cette différence est
remarquable dès l'introït.
Écoute.
Il y est dit que la fleur du froment et le miel par lesquels l'introït
rappelle les douceurs de l'Eucharistie sont ainsi nommés en souvenir de la
manne, ce pain tombé du ciel qui fut donné au peuple hébreu, semblable à la
rosée et à la graine de coriandre et au goût de la fleur de farine mélangée
au miel, symbole de l'Eucharistie.
Mais moi qui suis un ange, je veux que tu saches ce que nous, les
anges, pensons en regardant le Fils et la Mère : le Fils devenu pain, et la
bienheureuse Mère dont vous vous nourrissez aussi lorsque vous vous
nourrissez du Fils. Parce que, oh ! En vérité il en est ainsi ! De
quoi vous nourrissez-vous sinon du Pain qui est le Fils de Marie, de celle
qui est la très pure et très douce, et qui est devenu homme grâce au meilleur
d'elle-même : par son sang virginal, par son lait de Vierge Mère, par son
amour de Vierge épousée ?
Oui. Dieu vous nourrit de la pure fleur du froment. Marie, cet épi intact né
sur terrain élu, dans le jardin clos de Dieu,
et venu à maturité sous l'ardeur du soleil de Dieu, s'est fait farine, fleur
de farine pour vous donner le pain Jésus.
Elle s'est fait fleur de farine. Ce n'est pas qu'une façon de
parler ! Par amour de vous, par amour des hommes, Marie s'est immolée,
s'est réduite en poussière entre les meules de l'obéissance et de la
souffrance, elle, l'Intacte que ni les noces, ni l'enfantement, ni la mort ne
sont parvenus à alourdir, à violer ou à corrompre comme c'est le cas de tout
mortel. Seulement l'amour. L'amour seul l'a livrée à la meule par laquelle la
Corédemptrice, d'épi qu'elle était, est devenue fleur de froment...
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151> Le Fils a dit : «Si le grain de blé
ne meurt pas, il ne peut porter de fruit»
Qui est mort plus que Marie ? Celle qui ne devait pas mourir, a
su mourir à elle-même, à ses affections, pour vous donner le Pain de Vie.
Celle qui n'a pas connu la mort a goûté à toutes les morts des
renoncements pour vous donner cet excellent fruit qu'est le Sauveur et
Rédempteur.
Ensuite, parce qu'elle est sa Mère, elle l'a fait grandir par le meilleur
d'elle-même, par son lait virginal, donc encore par son sang qui faisait
battre son cœur pour Dieu seul, par son sang devenu amour maternel. Elle l'a
fait grandir pour vous par sa chaleur, par ses soins, par tout le miel puisé
à la roche intacte, tout élevée vers le ciel, inondée par le Soleil-Dieu,
pour enfin vous le donner à manger, empli non seulement des saveurs de son
amour, mais aussi du sel de ses larmes.
Oh ! Sainte ! Sainte Mère et nourrice du genre humain !
Grenier élu ! Jardin rempli de fleurs et d'abeilles d'or ! Jardin
clos et fontaine suave !
Jésus est en vérité le Pain véritable, mais c'est aussi Marie, celle qui, de
la Parole, fit un homme pour le donner aux hommes, pour leur rédemption et
leur nourriture. Ce pain est sagesse, vie, force. Mais il est encore pureté,
grâce et humilité. Car, si ce pain est Jésus, il est aussi Marie qui a fait
Jésus avec la fleur de son corps et le miel de son cœur. Ce pain
rappelle la passion divine, il rappelle le vrai Corps et le vrai Sang de
Jésus Christ, mais, pour vous aider à être dignes de la rédemption - qui est
la consommation de l'Agneau sur l'autel de la croix -, il doit aussi vous
rappeler celle qui est "semblable à Dieu" et qui forma ce Pain en
son sein.
Maintenant, quel est le fidèle qui fait
offense à son Seigneur ?
Quel est ce sujet qui offense son Roi ? Quel est ce disciple qui se
moque de son Maître ? Et quel est ce fils qui bafoue sa Mère ?
C'est le fidèle, le sujet, le disciple, le fils pécheur, dur de cœur, digne
de châtiment. C'est celui qui se crée lui-même sa condamnation, et même ses
condamnations. Car, dans le temps, c'est la perte de l'aide de Jésus et Marie
et, dans l'éternité, c'est la perte de la possession de Dieu.
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152> Nombreux pourtant sont ceux qui,
oublieux de l'avertissement de Paul, vont à la sainte table sans
« s'examiner eux‑mêmes » et mangent de ce Pain, s'abreuvent
de ce Sang, avec l'âme impure ; alors le Pain et le Sang qui sont rédemption
deviennent condamnation, puisqu'ils sont reçus de façon sacrilège par le
pécheur.
Ce n'est pas pour cela que lui, le Divin, s'est
fait homme et s'est donné, mais pour que l'homme devienne dieu. Il ne s'est
pas fait Pain pour vous donner la mort, mais pour vous donner
la Vie.
Fou d'amour, après vous avoir sauvés et rachetés, il a voulu vivre en vous,
bourreaux de Dieu qui l'avaient crucifié, et faire de vous des dieux, parce
que l'amour sublime connaît ces sublimes paradoxes. De Dieu il se fit homme,
les hommes le tuèrent et, lui, il veut en faire des dieux ! Il vous fait
dieux par l'Eucharistie qui, bien reçue, vous transsubstantie en lui, comme
le dit Paul :
« Ce n'est plus moi qui vis, mais c'est le Christ qui vit en moi ».
Vous qui devez mourir - vous êtes même d'éternels mourants puisque la
faute originelle maintient en vous des toxines de mort toujours actives, et
malgré la grâce que le Rédempteur vous a rendue par son immolation et les
sacrements qu'il a créés et vivifiés par ses mérites, vous pouvez périr à
tout moment -, vous qui devez mourir donc, il vous faut combattre la mort par
la Vie, c'est-à-dire par l'Eucharistie.
Jésus l'a dit
: « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'Homme et si vous ne
buvez pas son sang, vous n'aurez pas en vous la Vie. Qui mange ma chair et
boit mon sang aura la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier
jour ». Et encore
: « Je suis venu pour qu'ils aient la Vie, et qu'ils l'aient en
surabondance. C'est pour cela que je donne ma vie... »
Mais malheur à ceux qui sciemment font du Pain du ciel leur
condamnation, le poison qui tue, en utilisant le sacrement le plus sublime de
façon sacrilège. Gare également à qui en limite la puissance transformatrice
en le recevant avec indifférence et tiédeur, sans véritable volonté de se
transformer en Dieu et avec l'aide de Dieu, afin d'être toujours plus digne
de le recevoir.
Vie eucharistique : vie de fusion. La
communion ne cesse pas lorsque vous sortez de l'église ni quand les saintes
espèces se sont consumées en vous. La communion "vit", même si ce
n'est plus de façon matérielle. Elle vit malgré tout, par ses fruits, par ses
ardeurs, par la cohabitation, mieux, par l'établissement de la demeure
du Christ en vous, par votre fructification dans le Christ, car : « Le
sarment qui reste uni à la vigne porte du fruit » et « ceux qui
restent en moi et en qui je demeure, ceux-là portent beaucoup de fruits ».
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153> Vie Eucharistique : vie d'amour. C'est pour
cela que l'Eucharistie, mémorial d'amour, source et brasier d'amour, transmet
en celui qui la reçoit le don d'être toujours plus aidé par la grâce du
sacrement, pourvu que l'âme y mette du sien. Il est en effet indéniable que,
là où il y a bonne volonté et même si la créature est faible et mal formée,
on voit que l'Eucharistie augmente la formation, renforce la volonté,
transforme la tiédeur du sentiment en ardeur, la tiédeur du désir en désir
puissant, change l'obéissance au précepte de communier aux seules fêtes en
une faim de le faire chaque jour.
L'Eucharistie rend présent le Christ en toutes ses opérations de Christ. Son
incarnation : l'Eucharistie est une perpétuelle incarnation du Christ. Sa vie
cachée : le tabernacle est une continuelle maison de Nazareth. Sa vie
d'artisan : Jésus-Eucharistie est l'infatigable artisan qui travaille les
âmes. Sa mission de prêtre auprès de ceux qui meurent ou qui souffrent :
comme au chevet de saint Joseph
mourant et auprès de tous ceux qui allaient à lui pour être
consolés, de même maintenant Jésus est là pour consoler, conseiller,
fortifier, demander comme aux deux disciples
d'Emmaüs : « Pourquoi êtes-vous si
tristes
? », et rester avec vous, en ami et en Simon de Cyrène qu'il est, tandis
que « le soir approche et que le jour décline », tandis que se
consument le chemin de la croix et son immolation extrême.
Jésus est là comme quand il évangélisait les foules et disait
: « J'ai pitié de ce peuple. Donnons-lui du pain afin qu'il ne périsse
pas en chemin »;
comme alors, il vous évangélise aux ver- tus de charité, d'humilité, de
patience et de douceur. En Agneau, plus que jamais Agneau qui n'ouvre pas la
bouche devant ceux qui le frappent,
Jésus, malgré son silence extérieur, vous parle par les torrents d'étincelles
divines qui jaillissent de la sainte hostie dans laquelle sa divinité
s'anéantit, et il vous dit
: « Soyez mes imitateurs en générosité, en douceur, en humilité, en
miséricorde ». Et, comme du soir du jeudi jusqu'à l'heure de none le
vendredi, il vous enseigne à être rédempteurs...
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154> Maria, un jour je t'ai dit que Jésus Christ
est "la synthèse de l'amour de la Trinité".
Maintenant, je te dis que l'Eucharistie est "la
synthèse de l'amour de Jésus en qui se trouve déjà la synthèse du parfait
amour trinitaire". C'est tout dire. Jésus-Eucharistie vous enseigne
à parler et à vous taire, à agir et à contempler, à souffrir et à vous
humilier, et par-dessus tout à aimer, à aimer, à aimer.
L'Esprit Saint donne les lumières nécessaires pour comprendre.
Mais le Verbe incarné et devenu Eucharistie donne le feu pour parler et
convertir par la charité qui abat les hérésies, soigne les cœurs, leur fait
connaître la science de Dieu et les conduit à Dieu. Le Verbe incarné
devenu Eucharistie donne la force d'être martyr. La sagesse s'écoule des
lèvres de la créature eucharistique, parce que la vie eucharistique est aussi
vie de sagesse, et de son cœur procède l'héroïsme, car l'Eucharistie
communique le Christ, le Héros saint et parfait. La vie eucharistique est
encore vie apostolique, parce que Jésus en vous vous change en apôtres et ne
vous sépare plus de cet état de vie apostolique plus ou moins puissante à
partir du moment où le degré de la vie eucharistique est atteint.
Enfin, la vie eucharistique est une vie déifiée par la Chair et le
Sang, par l'Ame et la Divinité de Jésus qui descend en vous et y établit sa
demeure.
Vous qualifiez de "sacrés" les vases eucharistiques,
les tabernacles, tout ce qui touche le saint-sacrement. Mais ce
ne sont que des contenants ou des choses touchées ! Cela
concerne des actions extérieures. Néanmoins, l'on reconnaît un caractère
sacré à l'objet qui a la fonction de contenir ou de toucher l'Eucharistie
parce que la sainte hostie est le Corps du Seigneur Jésus.
Mais alors, que deviendra votre corps
dans l'intime duquel descend le Corps très saint qui s'est anéanti dans les
saintes espèces, absorbées, comme toute nourriture de l'homme, par les sucs
qui le change en votre sang ? Vous comprenez ? Dans votre sang. Votre sang, à
vous qui vous nourrissez de l'Eucharistie, contient - et cela non pas de
manière métaphorique - ce que furent les espèces du très saint Corps, de même
que votre esprit retient la grâce qu'émet ce Corps dans son intégrité, doté
de chair, de sang et d'âme comme celui de n'importe quel homme, avec la
divinité en plus puisqu'il s'agit du Corps du Verbe divin.
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155> Si votre corps devait être saint parce qu'il
est le temple de l'Esprit Saint qui descend et souffle en vous, que
devrait-il devenir pour être un digne tabernacle du Dieu qui vient y habiter
- mieux : se fondre en vous, devenir vous - et, puisque le plus grand
ne peut être absorbé par le plus petit, qui vient vous absorber, vous
faire devenir lui, c'est-à-dire dieux comme il est Dieu ? Je vous le dis
: vous devriez par tous les efforts possibles imiter la Vierge à laquelle le
Verbe s'est uni au point de se faire chair de sa chair et sang de son sang, et
recevoir d'elle la vie en obéissant aux mouvements de son cœur maternel, aux
lois vitales d'une mère, pour vous former et être Jésus.
Une fois conçu, le Christ a obéi à sa Mère. Mais à quel niveau de pureté la
Mère se mena-t-elle, elle qui déjà était toute pure, pour créer autour du
Divin un saint des saints encore plus grand que celui qui a resplendi sur le
mont Moriah
! Marie fit d'elle-même un tabernacle céleste, un céleste trône où Dieu
puisse vivre encore dans un ciel, le plus longtemps possible, avant de
souffrir des contacts du monde.
C'est ce que doivent faire ceux qui aiment Jésus. Il leur faut faire
d'eux-mêmes un morceau de ciel pour que, en eux, l'Eucharistie vive encore en
un ciel palpitant et adorant, et soit préservée des puanteurs et des
blasphèmes du monde.
En ce petit ciel, votre petit ciel dans lequel, s'il est tel, réellement rien
ne manque pour que vous sachiez louer. En effet, dans l'Eucharistie les Trois
sont présents, indivisibles même s'ils sont trois, formant l'unité qui s'appelle
Trinité; la charité de Marie et des saints n'est pas absente, toujours en
adoration là où est le Seigneur ; même les chœurs angéliques avec leurs
hymnes qui te portent au ciel ne sont pas non plus absents. Sachez donc
louer, non avec des paroles mais avec de l'amour. Ne craignez pas de trop
louer. Jésus-Eucharistie mérite des louanges sans mesure parce que son
miracle de puissance et d'amour est supérieur à toute louange humaine.
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156> Je ne te commente pas, mon âme, la parfaite
séquence du grand saint Thomas.
Simple et profonde comme toutes les choses qui viennent de Dieu, elle parle
d'elle-même. Par contre je te dis ceci : Thomas, l'amoureux de l'Eucharistie,
qui était sa lumière et sa maîtresse quand il s'agissait de comprendre et de rendre
compréhensibles les vérités théologiques, ne faisait qu'écouter ce qui
montait dans son esprit avec une voix de lumière tandis qu'il composait
ce cantique. Thomas d'Aquin était alors une "voix" qui transmettait
ce que le divin Aimé disait, pour la joie de son adorateur.
Mais il en est toujours ainsi, mon âme. Quand Dieu vous parle, il le
fait pour votre joie. Quand un "rien" dit ce que les anges
peuvent à peine exprimer, c'est parce que le Seigneur parle ou donne à un
citoyen des cieux de vous parler, pour votre instruction et pour celle de vos
frères. C'est le Bon Pasteur qui vous conduit aux prairies parsemées des
fleurs de vérité et de sagesse. C'est l'Amour qui vous rassasie et vous donne
les paroles. Il est lui-même parole et nourriture.
Oh ! Exultons ! Il n'y a, oui, il n'y a en
moi, qui suis un ange, qu'exultation de te voir nourrie du Pain céleste et de
la Parole de Dieu. Je m'approche et je sens le parfum de la Parole et du Pain
paradisiaque. Tu as qualifié de sublime ma musique du début ? Mais non.
Celle-ci l'est ! Cette voix de Notre Seigneur qui te parle, voilà la musique
que seule une grâce spéciale vous permet, à vous tous, les mortels,
d'entendre sans mourir de joie ! Cette Parole est celle qui nous fait chanter
de joie, nous les anges, d'une joie immense... Elle se donne pour être
donnée, et, comme le Pain eucharistique, cette Parole est Pain, un pain
sapientiel qui, sous diverses espèces non substantielles, cache des choses
sublimes. En effet, les dictées ou les visions sont des formes ; mais la
substance, c'est le Verbe qui enseigne. Il se donne, et produit divers
fruits, toujours comme l'Eucharistie, selon qu'elle est reçue par les bons ou
par les mauvais. D'ailleurs, il est juste qu'il en soit ainsi parce que le
Verbe est Eucharistie, et l'Eucharistie est encore le Verbe, sous une forme
différente mais avec une égale sainteté divine. Puisqu'il s'agit d'une seule
et même chose, les dons et les fruits produits sont égaux : vie, science, sainteté,
grâce.
L'on peut dire que la Parole comme le Pain sont communion. La première
est communion de Dieu-Esprit à l'esprit et à l'intelligence de l'homme, et le
second est communion de Dieu Chair et Sang à l'homme tout entier, pour le
transformer en dieu par l'œuvre de la grâce et de l'amour
infini.
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157> Comme pour la communion du Pain des anges,
je te dis au sujet de la Parole : ne la reçois jamais indignement pour
qu'elle ne te soit pas "mort"; mais avec un esprit droit, humble,
obéissant et plein d'amour, rassasie-toi dans le temps de la Parole et de
l'Eucharistie pour en déborder dans l'éternité. Car ces aliments qui viennent
du ciel s'aident et se complètent l'un l'autre, en donnant la Vie éternelle
selon la promesse du Verbe Jésus : « Qui garde mes paroles ne verra pas
la mort dans l'éternité » et : « Qui mange de ce Pain vivra pour
l'éternité ».
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