I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\MV15ANS.gif

L'œuvre de Maria Valtorta
© Fondation héritière de Maria Valtorta.

Se repérer

Consulter la Bible en ligne

Aller sur le forum

Qui sommes-nous ?

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\IntroAccueil.gif   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\IntroOeuvre.gif   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\IntroValtorta.gif   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\IntroThemes.gif   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\IntroBoutique.gif

     I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\TableMatieres.gif


Texte original.

Accueil >> Plan du site >> Index du Livre d'Azarias

Traduction automatique de cette fiche :
     -

Le Livre d'Azarias.
2ème dimanche après la Pentecôte.
Dimanche dans l’octave du Très Saint Sacrement.

 Ne doute ni de la Voix, ni de sa provenance.  Il est impossible de confondre les voix célestes et les voix infernales.  Soyez vainqueurs de la peur qui paralyse l'amour, la confiance et la prière.  La foi et la charité absolues donnent la prescience et la possibilité de voir et d’entendre Dieu.  La crainte précède toujours l'amour.  Plus l’amour est fort, plus la capacité à pécher est faible.  S'il aime, l'homme ressuscite et acquiert la vie, après avoir été un mort.  L’âme immortelle peut mourir.  Dieu refait sa demeure en l'homme par l'amour.  Le Royaume de Dieu est en vous.  L'immolation est la mesure du parfait amour.  Avant même que tu ne sois, Dieu t'a connue.  Maria Valtorta envoyée, comme Jérémie, en mission avec deux "aimants" : son sacrifice et la Parole.


TEXTES DE LA MESSE.
Missel de saint Pie X en usage à l’époque[1].

Introït : Le Seigneur s’est fait mon défenseur ; il m’a mis au large, il m’a sauvé, parce qu’il s’est complu en moi. Ps. Je vous aimerai, Seigneur vous qui êtes ma force ; le Seigneur est mon rempart, mon refuge et mon libérateur. Gloire au Père … Psaume 17 (Hébreu 18), 19-20.2-3.

Collecte : Faites, Seigneur, que nous ayons toujours et la crainte et l’amour de votre saint Nom ; car votre providence n’abandonne jamais ceux que vous établissez solidement dans votre amour. Par N.S.J.C…

Épître : 1 Jean 3, 13-18.

Graduel : Dans ma détresse, j’ai crié vers le Seigneur, et il m’a exaucé. Seigneur, délivrez mon âme des lèvres de mensonge et de la langue trompeuse. Psaume 119 (Hébreu 120), 1-2.

Alléluia : Seigneur mon Dieu, je mets en vous mon espérance, sauvez-moi de tous ceux qui me persécutent, et délivrez-moi.
Psaume 7, 2.

Évangile :
Luc 14, 16-24.

Offertoire : Tournez-vous vers moi Seigneur, et délivrez mon âme ; sauvez-moi à cause de votre miséricorde. Psaume 6, 5.

Secrète : Que ce sacrifice, Seigneur, qui va être offert à votre Nom, nous purifie, et nous élève de jour en jour à la pratique d’une vie toute céleste. Par N.S.J.C…

Communion : Je chanterai le Seigneur pour le bien qu’il m’a fait, et je célébrerai le nom du Seigneur, du Très-Haut. Psaume 12 (Hébreu 13), 6.

Postcommunion : Ayant reçu ces dons sacrés, faites, s’il vous plaît, Seigneur, que les fruits de salut augmentent en nous en même temps  que la réception fréquente de ce mystère. Par N.S.J.C…

 


















Dimanche 23 juin 1946.

158> Azarias dit :

 "Par le passé et dans le temps présent, dans le futur et dans l'éternité, le Seigneur t'a tirée au large et t'a sauvée parce qu'il t'aime, il te sauve et il te sauvera encore parce qu'il t'aime. Tu dois le reconnaître et ne pas craindre. Tu l'as toujours reconnu, même quand ton amour était encore très imparfait et combattu par ta jeunesse, par les épreuves et les peines de ta jeunesse. Tu dois le reconnaître encore maintenant, et toujours, tant que tu seras avec lui.      

Les actions des autres ne doivent pas se superposer comme d'épais voiles entre Dieu et toi en sorte que tu ne reconnaisses plus son visage, sa voix, son amour, sa paix et sa vérité. Je ne dirai rien de ceux qui détruisent la paix et la confiance d'un cœur par leur attitude qui trouble les âmes et les remplit de doutes. Mais je te le dis à toi : même si leurs actions te blessent, qu'elles n'aient pas raison de toi par les peurs et les doutes émis sur la vérité de la Voix et sur sa provenance.          

Haut de page.       

159>  
Le Seigneur t'a soignée, pauvre petite âme, et tu l'as reconnu. Il est impossible en effet de confondre Dieu et Satan, les voix célestes et les voix infernales, si celui qui les entend se préoccupe davantage des effets qu'elles produisent que des délices de ces paroles. Satan peut singer Dieu par son éloquence, mais il ne peut communiquer cette grâce et cette paix que produisent les paroles divines et celles des esprits de lumière. Il ne peut pro­duire la grâce, ni la sainteté, parce que ses paroles sont toujours mêlées d'insinuations qui ne peuvent être acceptées par une âme en état de grâce. Il ne peut produire une sensation de paix parce que l'âme en grâce tressaillit d'horreur au son des voix infernales. Même si l'individu n'a pas d'autre signe pour reconnaître quel est l'esprit qui parle, ce frémissement de l'âme suffit à donner à l'homme la certitude que c'est la Ténèbre qui à ce moment se manifeste. Satan peut tromper les pécheurs abrutis par le péché, les distraits et les irréfléchis, les curieux qui, parce qu'ils veulent trop savoir, s'approchent imprudemment de toutes les sources. Mais Satan ne peut tromper un esprit droit et uni à Dieu. Tout ce qu'il peut, c'est le troubler en s'approchant de lui, le blesser par une action directe ou par le biais de malheureux rarement conscients de ce qu'ils font ; ces derniers, s'ils ignorent généralement ce qu'ils font, sont néanmoins pour un temps les instruments utilisés par Satan pour faire souffrir et effrayer les instruments de Dieu. Alors le Seigneur intervient et vous sort de là, il vous tire au large et vous sauve en vous plongeant dans son océan de paix et d'amour. C'est exactement ce qu'il a fait pour loi, parce qu'il t'aime.        

 C'est aussi aujourd'hui la veille de la Nativité de Jean-Baptiste, et l'introït de cette sainte messe chante : "Ne crains pas, Zacharie, car ta prière a été exaucée..."[2] Je te le dis : " Ne crains pas, Maria, car ta prière a été exaucée. " Jésus exauce les prières de veux qui l'aiment. Il est intervenu pour t'éviter de périr dans une mer de découragement. Sans m'adresser à toi seulement, mais à toutes les âmes, je dis que, toujours, le Seigneur aime et conduit au large, à l'abri, ceux qui savent se confier à lui sans peur.  

Haut de page.       

160>
Soyez vainqueurs de la peur qui paralyse l'amour, la confiance et la prière. Soyez vainqueurs de la peur qui témoigne que vous êtes encore dans l'ignorance de Dieu et de sa puissance, de cette peur qui montre l'imperfection de votre foi en Dieu. La foi véritable et bonne est humble, elle accepte tout parce qu'elle dit : "Si Dieu le dit ou me le fait dire, c'est le signe que la chose est vraie. [3]" Cette foi totale ne connaît jamais la peur, ni la dé­fiance, ni le doute ou, pire encore, l'intime conviction obstinée que Dieu ne peut pas telle ou telle chose. Dieu peut tout. Vous devez espérer que Dieu peut tout. Vous devez croire que Dieu peut tout.   

Ne tuez pas l'amour par le doute ou le refus. Jamais. Ne brisez pas la chaîne d'amour qui vous unit à Dieu par la phrase de ceux qui sont pleins de doutes et qui veulent juger Dieu selon leur mesure, cette phrase de Zacharie qui lui valut d'être puni : "Comment cela se peut-il si...?
[4]" Zacharie resta avec son interrogation scellée sur les lèvres jusqu'à ce qu'il sache de nouveau croire et louer le Seigneur en le reconnaissant capable d'accomplir n'importe quel prodige.     

Ne méritez jamais, chères âmes, la punition du mutisme spirituel à cause d'une défiance envers le Très-Haut. Et priez afin d'être maintenues en cet esprit de foi absolue dans le Seigneur votre Dieu, en cet esprit de crainte uni à l'amour du Seigneur béni comme le rappellent les oraisons de la messe d'aujourd'hui.      

 Observez la belle foi de Jean-Baptiste en celui qu'il ne connaissait que par ce qu'en disaient les prophètes. Rien ne désignait le Messie dans l'humble voyageur qui venait vers les rives du Jourdain [5]. Mais la foi, quand elle est absolue, quand elle s'unit à une charité absolue, donne la prescience et la possibilité de voir et entendre Dieu, même lorsqu'il se cache sous l'apparence d'une vie ordinaire. Jean vit le Messie en l'homme de Galilée et, comme la sainte crainte de Dieu avait fait de lui un saint, de même son très saint amour en fit un voyant.  

La crainte de Dieu qui préserve des fautes donne à l'esprit de l'homme une vue sûre ; l'esprit qui "voit" ne peut ne pas croire en Dieu et en sa Parole, et ainsi ne peut ne pas se sauver de la mort spirituelle. Jean, le Précurseur, prêchait la crainte de Dieu pour préparer les chemins du Christ qui venait sauver son peuple. Jésus, le Sauveur, prêcha l'amour pour porter son peuple sur la voie du salut.       

Haut de page.       

161>  
La crainte précède toujours l'amour ; c'est, pour ainsi dire, l'incubation de l'amour, c'est la métamorphose du sentiment vers un degré plus élevé. La crainte est encore au niveau de l'homme, l'amour est déjà au niveau de l'esprit. L'homme qui craint Dieu est indéniablement sur la bonne voie si sa crainte est juste, en d'autres termes s'il ne s'agit pas d'une peur ignorante et irraisonnée de Dieu ; la crainte est toujours un sentier battu pour celui qui n'a pas encore libéré ses ailes pour voler vers une plus haute connaissance de ce qu'est Dieu : miséricorde et amour. L'homme qui craint se sent encore "châtié" à cause de la faute originelle et des siennes actuelles. L'homme qui aime se sent "pardonné" par les mérites du Christ, et revêtu de ces mêmes mérites, au point que le Père ne le voit plus comme un sujet, mais comme un fils. Si la crainte est bonne pour tenir le mors et les rênes de la matière, l'amour est sublime pour mettre la chaleur de la sainteté dans l'esprit.      

Par la crainte seule le coupable se repent, mais son repentir est encore muet et obscur parce qu'étouffé, comme la flamme sous le boisseau, par la peur du Dieu Juge. Le coupable qui unit l'amour à sa crainte peut souffler ; alors son âme se trouve déjà dans une lumière qui l'aide à parler au Père et à voir son état spirituel. Ce ne sont plus seulement les fautes graves qui se dévoilent, mais aussi les fautes vénielles et les imperfections, comme une couche d'herbe sous de très grands arbres ; à partir du moment où l'on s'en rend compte, il devient possible, non seulement de scier les arbres, mais aussi d'arracher les plantes pour préparer le terrain afin de pouvoir y semer les vertus chères à Dieu.     

 Le coupable qui a l'amour pour force a, certes, le parfait repentir puisqu'il ne se repent déjà plus par peur d'être puni, mais par la douleur d'avoir affligé son Dieu très aimé ; mais il trouve aussi dans l'amour même sa première absolution. Et véritablement, rares sont les fois où celui qui aime de tout son être commet des fautes mortelles. Seul un assaut imprévu et féroce de Satan et de la chair peuvent l'abattre un instant. Mais généralement l'amour préserve de la chute [6]. Plus cet amour est fort, plus la capacité à pécher est faible, aussi bien en nombre qu'en gravité, jusqu'à réduire le péché en imperfections à peine apparentes chez ceux qui ont atteint l'amour absolu, c'est-à-dire la sainteté.  

Haut de page.       

162>
L'apôtre Jean, l'heureux et amoureux Jean, vous donne dans son épître la mesure de ce que peut la charité et les hauteurs qu'elle atteint ; et, en opposition, il montre l'abîme dans lequel se précipite celui qui n'a pas la charité : "Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, puisque nous aimons nos frères."      

 De la mort à la vie ! Quelle phrase lapidaire, Maria ! L'homme est mort, c'est un mort s'il n'aime pas. S'il aime, l'homme ressuscite et acquiert la vie, après avoir été un mort ! Comment un tel miracle est-il possible ? Les pauvres, les vrais pauvres du monde, c'est-à-dire ceux qui ne connaissent pas Dieu, ne peuvent comprendre cette vérité et ils la tournent en dérision comme une parole de délire. Mais celui qui croit, qui croit réellement, la comprend.

Dieu est charité. Celui qui aime est donc en Dieu [7]. Qui est celui qui donne ou rend la vie ? Dieu. D'une part, il tire l'homme de la boue et le vivifie par son souffle divin sur la glaise. D'autre part, il coopère à la procréation des hommes en créant une âme pour l'embryon animal qui a été conçu dans un sein. L'âme est en effet la vie de l'homme qui n'est pas une brute, qui ne serait pas vivant, même matériellement, sans cette vie de l'âme en son être propre, car le souffle dans les narines ne suffit pas à la vie de l'homme comme il suffit à l'animal: l'homme doit posséder cette perle spirituelle, cette veine spirituelle qui le tient uni au sein de son Créateur, il doit se nourrir de lui qui est Esprit, lumière, sagesse et amour. Ou encore il redonne son âme à celui qui l'a déjà rendue en la ressuscitant. C'est toujours le "Je veux" de Dieu qui fait vivre la créature.        

 Mais la créature a une vie dans sa vie : son âme. Celle-ci, qui ne meurt pas avec la mort physique puisqu'elle est immortelle, peut certes mourir si, comme je l'ai dit plus haut, elle se coupe du sein de son Seigneur. La haine, quelle qu'en soit la forme et le témoignage, est le couteau qui coupe le lien avec le Seigneur, et l'âme, séparée de son Dieu, meurt.    

C'est pourquoi seule la charité transforme les morts en vivants. Car sans charité vous êtes morts. Et beaucoup étaient morts, la majorité, avant que la Charité faite chair ne vienne
pour enseigner l'amour comme salut.     

Haut de page.       

163>
C'est à juste titre que l'apôtre Jean peut dire que les vrais chrétiens savent qu'ils sont passés de la mort à la vie par la charité qui leur a commandé d'aimer leurs frères jusqu'au sacrifice de leur vie, en donnant l'exemple de l'amour parfait. Le commandement d'amour, que les bons accueillent, est comme l'haleine de vie soufflée sur la glaise pour en faire Adam, ou le "Fiat" qui se répète à chaque infusion d'âme en un germe d'homme, et par-dessus tout comme le cri de celui qui est la résurrection, qui s'adressait aux ressuscités de Palestine : "Je te le dis : lève-toi !, et "Lazare, sors !"[8] 

 Dieu refait sa demeure en l'homme par l'amour, et il ramène les morts à la vie par l'amour. Mais celui qui n'aime pas reste dans la mort, c'est-à-dire dans le péché, parce que le péché sous toutes ses formes, c'est la haine. Le fils qui ne respecte pas ses parents et les opprime par de prétendus droits et par égoïsme, celui qui nuit à son prochain par la violence, le vol, la calomnie, ou encore par l'adultère, celui-là est homicide. Il n'est pas nécessaire de tuer pour être homicide. Même celui qui fait mourir de honte ou de douleur, qui pousse les âmes au désespoir par des actions qui enlèvent la paix, la foi, l'honneur, l'estime, ou encore le moyen de travailler, de vivre, de faire vivre la famille, celui qui conduit, par sa férocité sanguinaire ou par quelque subtile persécution morale à désespérer de Dieu et à mourir en le haïssant, est homicide de ses frères ; c'est comme s'il tentait de tuer Dieu, en une nouvelle crucifixion, parce que Dieu est dans vos frères, et vos frères sont en Dieu dont ils sont les fils. L'homicide de ses frères, celui qui haït ses frères matériellement, moralement ou spirituellement ne les blesse pas seulement eux, mais c'est Dieu qu'il frappe à travers eux et, comme tous les déicides, c'est un mort.      

 Les morts n'entrent pas dans le Royaume de Dieu. Le Royaume de Dieu commence dans l'esprit de l'homme sur la terre par l'union à Dieu, il se complète au ciel par la pleine possession de Dieu. Ici, sur la terre, Dieu est en vous et, au ciel, vous serez en Dieu. Mais Dieu n'entre pas dans la putréfaction de la mort, et la pourriture de la mort n'entre pas au ciel. Comme dans la Jérusalem éternelle il n'y aura pas de temple " parce que son Temple, c'est le Seigneur dans lequel nous serons tous [9]".         

Haut de page.       

164>
De même, il n'y aura plus besoin de soleil ni de lune parce que Dieu est sa splendeur et l'Agneau son luminaire ; il n'y aura pas de portes parce qu'elle n'aura plus d'ennemi ni de ténèbres pour la haïr ; il n'y aura personne d'impur ou de corrompu, rien de mort, mais ceux-là seuls qui auront inscrit leur nom dans le Livre de la Vie, c'est-à-dire dans l'amour qui est Vie. "Voici comment nous avons connu l'amour de Dieu : il a donné sa vie pour nous."    

 Voici la mesure du parfait amour : l'immolation. Jésus-Amour vous l'a manifesté en mourant sur un gibet après vous avoir donné la doctrine et les miracles qui, eux aussi, sont amour, quoique imparfait puisque la perfection de l'amour se trouve dans le sacrifice. Jésus lui-même déclara, au seuil de sa Passion, quand il pouvait déjà dire avoir achevé sa prédication, quand il aurait dû être découragé parce qu'au fleuve de ses paroles ne correspondait qu'un minuscule ruisseau de convertis : "Quand je serai élevé de terre, j'attirerai tout à moi. [10]" Le Christ savait que seule l'immolation vaincrait les obstacles de Satan et de la chair, et que ses paroles ne pouvaient germer que sous la pluie de son sang. 

L'immolation. La générosité : il y a une générosité matérielle dans les œuvres de miséricorde corporelle, une générosité morale dans les œuvres de miséricorde spirituelle. Mais la générosité par excellence, parce que spirituelle, c'est de savoir mourir d'amour pour donner la vie aux esprits de ses frères morts en esprit, en leur communiquant l'amour dont ils sont privés. L'exemple est la plus sainte et la plus active des leçons, et l'action est l'unique chose vraie. Sachez donc aimer "en œuvres et en vérité", pas seulement en paroles, alors l'amour de Dieu sera en vous.         

 Et toi, mon âme ? Pour toi, voici l'épître de la sainte messe de la vigile de saint Jean-Baptiste. Le Seigneur t'a déjà parlé il y a plusieurs mois de ce passage de Jérémie [11]. Il sera bon pour toi d'y repenser pour te persuader que tu es ce que tu es parce que Dieu le veut, car ce qui se passe et résonne en toi est la volonté et la Parole de Dieu ; il sera tout aussi bon pour toi de relire les actions que la divinité accomplit pour préparer ses "voix".    

"Avant même de te former dans le sein de ta mère, je t'ai connu."       

Haut de page.       

165>
Bien sûr, mon âme ! Dieu n'ignore pas ses créatures. Il en respecte la liberté d'action, il sait par quelles voies elles passeront pour se sanctifier ou se damner, il voit ce qui sera pour eux une cause de mal ou une cause de bien ; il sait déjà qui s'immolera secrètement pour disputer une âme à Satan au profit de la créature qui possède cette âme, et il coopère par ses lumières, ses inspirations et par les mérites de Jésus à la lutte contre Satan et le bon sens humain pour sauver un de ses fils et le conduire au ciel.   

Parce qu'il est Père, Dieu n'aurait voulu que des saints parmi les hommes. Mais le Mal s'oppose au Bien et, si la bataille augmente les mérites de celui qui ressort victorieux, il est aussi vrai que la bataille laisse morts dans la boue de nombreux faibles...     

Avant même que tu ne sois, Dieu t'a connue. Il a connu la petite Maria, la petite "voix", toute de hardiesse dans sa petitesse, et pour cette raison il t'a aimée. Tu connaîtras toutes les œuvres de grâce qu'il a accomplies en toi quand tu seras au ciel. Mais crois ton ange gardien : le Père a agi envers toi de la même manière que chaque battement du cœur pousse le sang dans les veines du sein et le change en vague de lait chez la mère qui nourrit son petit avec amour, et du sein le verse dans la bouche du bébé qui s'en nourrit et grandit sans même savoir qu'il tire vie et croissance de ce tiède et doux liquide ; de même, à ton insu, le Père a prodigué ses œuvres pour toi et t'a formée pour que tu deviennes ce que tu es maintenant. Et encore : comme le bébé sourit instinctivement au sein qui le nourrit sans même savoir précisément ce qui lui en vient, et tend vers lui sa petite main et sa bouche avide, toi de même, instinctivement, tu t'es donnée à Dieu sans désirer rien d'autre que lui. Cette action réciproque d'amour a permis à Dieu de te former, et à toi de te former, parce que le succès de la volonté de Dieu a toujours deux sources : son amour et l'amour de la créature, fondus en un seul amour et désir : faire ce qui est bon.    

 "Je ne sais pas parler", disait Jérémie. Toi, tu disais et tu dis encore : "Je n'en suis pas digne. Pourquoi moi ? Est-il possible que tu choisisses une nullité ?"  

À toi comme à Jérémie le Seigneur répond : "Ne parle pas ainsi car 'tu iras vers tous ceux à qui je t'enverrai, et tout ce que je t'ordonnerai, tu le diras. N'aie aucune crainte en présence des hommes car je suis avec toi pour te délivrer."  

Haut de page.       

166>
Oh ! Comme le Seigneur se complaît dans les humbles et obéissantes nullités ! Ne crains pas, mon âme, ta "nullité" n'est capable que d'aimer. Mais "le Seigneur étendit sa main, toucha sa 'victime' et te dit : 'Voici ! Je place mes paroles en ta bouche pour le bien de tes frères."         

"Quand je serai élevé de terre, j'attirerai tout à moi", a dit le Rédempteur
[12].

Tu as demandé et obtenu la croix et, clouée sur elle, tu as espéré, par ton sacrifice, attirer beaucoup d'âmes au Seigneur. Le Seigneur ne t'a pas donné ce seul aimant pour attirer tes frères à Dieu, il t'a aussi donné cet autre aimant qu'est la Parole.

Reste sur la croix, jusqu'à la fin, et attire tes frères à Dieu, en souffrant et en recevant les paroles, en mourant et en donnant à chaque instant par amour, avec amour, avec un amour que rien n'effraie : "Parce que l'amour total est plus fort que la mort, et les eaux ne peuvent l'éteindre ni les fleuves le submerger
[13]" Que ton amour ne soit ébranlé ni par l'apathie des hommes, ni par la rancœur de Satan.      

Demeure là où Dieu t'a mise : dans son amour. Et ne crains pas, parce qu'avant même que tu ne l'invoques, Dieu agit en libérant ton âme de qui te persécute.

     I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\TableMatieres.gif

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit."         

Haut de page.       

Fiche mise à jour le 15/06/2020.

 



[1] Textes repris du MISSEL GRÉGORIEN 1933.

[2] Luc 1, 13.

[3] 1 Jean 4,18.

[4] Luc 1, 18.

[5] Matthieu 3,13-17 ; Marc 1, 9-11 ; Luc 3, 21-22.

[6] 1 Jean 3, 6-9.

[7] 1 Jean 4, 16.

[8] Marc 2, 11 – Jean 11,43.

[9] Apocalypse 21, 23-27.

[10] Jean 12, 32.

[11] Jérémie 1, 4-10. Dans la messe en mémoire de la Nativité de St Jean Baptiste, le 24 juin, on peut lire le Graduel suivant :  
Avant de t’avoir formé, je te connaissais, et avant ta naissance, je t’ai consacré. Le Seigneur étendit sa main et toucha ma bouche, et me dit : Voici, je mets dans ta bouche mes paroles… !    
Ces textes font référence à
Isaïe 49, 1-3.5-7, d’une part, et d’autre part à Jérémie 1, versets 5 et 9.
Ces concepts exprimés ont été appliqués à la mission de Maria Valtorta dans la dictée du
9 octobre 1943.

[12] Jean 12,32.

[13] Cantique 8, 6-7.