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Texte original.

Accueil >> Plan du site >> Index du Livre d'Azarias.

Traduction automatique de cette fiche :
     -

Le Livre d'Azarias.
5ème dimanche après Pâques.
Actuellement 6ème dimanche de Pâques.


TEXTES DELA MESSE.

Introït : Isaïe 48, 20 ; Psaume 65 (hébreu 66), 1-2.

Collecte : Dieu, principe de tout ce qui est bon, exauce la prière de tes fidèles et accorde-nous, à ton inspiration et sous ton impulsion, une égale rectitude dans nos pensées et dans nos actes. Par N.S.J.C.

Epître :
Jacques 1, 22-27.

Alléluia : Le Christ est ressuscité, il nous est apparu dans sa gloire, nous les rachetés par son sang.

Évangile :
Jean 16, 23-30.

Offertoire :
Psaume 65 (hébreu 66), 8-9.20.

Secrète : Accueille, Seigneur, les prières de tes fidèles avec l'offrande de ce sacrifice, afin qu'en te rendant ces devoirs de pieuse fidélité, nous parvenions à la gloire du ciel. Par N.S.J.C.

Communion :
Psaume 95 (hébreu 96), 2.

Postcommunion : Après nous avoir rassasiés des mets de la table céleste, accorde-nous, Seigneur, de rechercher ce qui est juste et de l'obtenir. Par N.S.J.C.
















Dimanche 26 mai 1946.

112>  L'explication d'Azarias, qui viendra certainement, est précédée ce dimanche par le sourire de la Vierge immaculée qui apparaît revêtue d'un vêtement blanc comme dans les apparitions de Lourdes et de Fatima, mais sans l'écharpe azur ni le cordon doré : un simple cordon blanc comme son vêtement tient celle-ci à la ceinture, et le doux or de ses cheveux apparaît parce qu'elle n'a ni voile ni manteau. C'est la Femme douce, tout de blanc vêtue, comme elle l'était souvent durant les étés de Nazareth. Simplement, son vêtement est maintenant plus splendide qu'aucune étoffe de la terre et semble fait d'un lin vraiment extraterrestre. Elle me réconforte et me sourit depuis hier soir et, comme mes souffrances m'interdisent tout sommeil, ce qui me permettrait de m'évader pendant quelques heures des trop nombreuses croix qui m'oppriment, je la retrouve présente chaque fois que je sors du demi-sommeil qui est l'unique repos de ma chair fatiguée, épuisée, et qui ne peut plus vraiment se reposer dans un véritable sommeil. Sa blancheur éblouissante, l'éclat qui émane de son corps glorifié et l'inexprimable expression de son visage rayonnent comme une étoile dans l'obscurité de ma chambre tout comme dans mon cœur si affligé.        

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113>  Ainsi passe la nuit et cette douce Mère est encore là au matin, dans ces heures qui amènent le jour. Seule avec elle, je la vénère par les muettes paroles de l'esprit et je ne demande rien parce que je sais qu'elle sait tout, parce que je sais qu'elle est là pour me consoler et qu'il n'est pas nécessaire que je lui exprime des demandes, car la Mère devance tout désir de ceux qu'elle sait être ses enfants... Je passe les heures dans ces pensées. Beaucoup diront : « Moi, j'aurais demandé ceci et cela ». En ce qui me concerne, si une demande latente est en moi, je peux seulement dire : « Fais, Marie, ce que tu sais être le meilleur ». Pour moi, je ne demande rien de rien. Dieu sait ce qui est le mieux, Marie sait ce qui est le mieux. C'est pour cela que je dis : « Faites, vous, pour le mieux... », et c'est la paix absolue. Une paix qui plane au-dessus de tout ce que les hommes déchaînent par toutes leurs méchancetés, égoïsmes, lâchetés, mensonges et autres attitudes brutales semblables, soufflant ces horreurs sur la petite mer de mon esprit qui, en lui-même, est paisible parce qu'il reflète le ciel. Et je pense : « Quel châtiment auront donc ceux qui troublent les esprits complètement dédiés au service du Seigneur ? »       

La Mère très pure me répond : « Ce que Jésus t'a expliqué en de nombreuses dictées. Et dans ton cas, tu as déjà pu le vérifier plusieurs fois. Il est inutile, en effet, de donner d'autres noms à ce qu'il advient à tel ou tel qui a manqué à sa mission auprès de toi, ou qui t'a causé douleur et perturbation. Le nom est celui que tu sais
[1].     

 Ma fille, te souviens-tu de cette heure de triste paix dans laquelle je te suis apparue revêtue du manteau noir qu'est l'habit des sœurs servites de Marie
[2]; je t'ai attirée à moi pour te protéger tandis que je pleurais en regardant vers le nord ? Je t'explique maintenant le sens de cette vision prophétique.        

Mon Fils - je ne peux pour le moment t'en expliquer les raisons - t'avait placée sous la tutelle des servites de Marie parce que, ma fille, tu ne peux rester seule avec ton grand Trésor
[3]. L'Éternel m'a donné à moi aussi la tutelle d'un époux, inutile pour engendrer le Christ, mais nécessaire pour me protéger au moment où le Trésor du ciel et du monde était en train de descendre en moi. Ma maternité divine aurait bien pu s'accomplir sans Joseph. Mais en raison du scandale qu'aurait donné une femme non-épousée enfantant un fils, pour le signal que cette maternité d'une innocente aurait fourni à cet infatigable scrutateur des âmes qu'est Satan, et enfin pour la nécessité qu'un petit enfant a d'avoir un père pour le protéger, la très sainte Sagesse m'a imposé cet époux. Toutes les raisons que je viens de te dire se sont illuminées en moi à partir du moment où l'Esprit Saint m'a été infusé, faisant de moi la Mère. Alors j'ai compris la justice de mon mariage, que jusque-là j'avais accepté par obéissance.      

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114> Eh bien, ma fille, à toi aussi Dieu avait donné une tutelle, cette tutelle. Ne cherche donc pas à savoir pourquoi ce fut celle-ci et non pas une autre. Cela reviendrait à chercher à comprendre pourquoi le douzième apôtre fut Judas Iscariote et non, par exemple, l'un des saints et humbles bergers. Je t'ai accueillie sous le manteau noir des servîtes, moi qui pleurais sous cet habit parce que je voyais - et tu peux comprendre là où je regardais - les trop nombreuses infractions commises contre les décrets de mon Jésus sur l'Œuvre, sur l'instrument, et sur la façon de traiter celle-ci et celui-là[4]. Afin que tu ne ressentes pas trop de vide là où mon Jésus t'avait mise pour une de ses spéciales et toujours adorables raisons, moi, pour te faire sentir la protection de la Reine de l'ordre et des fils de cet ordre qui, par leur vie parfaite, sont avec moi au ciel, je t'ai attirée à moi, sur mon cœur, je t'ai protégée de mon man­teau tout en pleurant sur ceux qui manquaient à leur devoir.       

 Mais, ma fille, ne te décourage pas. Que la Maman te soit présente même en cette circonstance. Comme tu es semblable à ta Maman quand, étrangère à Bethléem et chargée de la Parole incarnée, elle frappait en vain aux portes en demandant de l'aide, l'hospitalité, la pitié ! Davantage pitié pour la Parole qu'elle portait que pour elle-même, pauvre femme alourdie par sa maternité et fatiguée du long voyage...     

Notre Jean dit la grande vérité concernant ces refus, ces surdités à comprendre, ces tiédeurs ou ces gels à accueillir la Parole : « Le Verbe - la Lumière - brille dans les ténèbres, mais les ténèbres ne l'ont point compris. Le Verbe - la vraie Lumière - était dans le monde, mais le monde ne l'a pas reconnu. Il est venu dans son propre bien et les siens ne l'ont pas accueilli »
[5].          

Pour ne pas le recevoir, ils repoussèrent celle qui le portait et qui, aux yeux d'Israël, n'était qu'une pauvre femme à laquelle « il était impossible que Dieu se fût accordé ». C'est pourquoi elle était un escroc, une menteuse qui cherchait par le mensonge, des protections et des honneurs immérités. Il en est toujours ainsi, ma fille bien-aimée. Nous sommes mal vues, persécutées, tournées en dérision, incomprises, parce que nous portons la Parole que le monde ne veut pas accueillir. Et nous allons, fatiguées, souffrantes, d'un cœur à l'autre, en demandant : « Par pitié, accueillez-nous ! » Pitié pour vous, non pas pour nous. En effet nous, en ce don que nous portons, nous avons, c'est vrai, notre poids, notre croix de créature, mais aussi notre paix et gloire spirituelles, et nous ne demandons pas davantage. Mais c'est de la Parole, de la Parole que nous vous portons pour qu'elle soit donnée, parce qu'elle est la Vie, à ceux pour qui elle a été déposée en nous, que nous sommes soucieuses et tourmentées ».         

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115> Combien, à Bethléem, après que la gloire du Seigneur se fut manifestée par la résurrection, et que son enseignement se diffusait dans le monde, auraient alors voulu avoir accueilli celle qui portait la Parole en cette nuit glacée de kislev[6], pour pouvoir dire : « Nous l'avions reconnue ! » Mais il était désormais trop tard ! L'heure de Dieu vient et passe. Et les regrets tardifs ne réparent pas l'erreur. Ceci devrait être rappelé à qui de droit.          

Mais toi, ne t'afflige pas. Aux yeux de Dieu, tu es justifiée tout comme je le fus moi-même pour mettre au jour le Roi des rois dans une grotte nauséabonde. Le fait de ne pas avoir honoré dignement le Verbe qui se manifeste n'est pas notre faute, mais celle de ceux qui nous interdisent de l'honorer publiquement. L'encens de notre adoration amoureuse et secrète suffit à remplacer tout autre honneur qu'on a refusé de rendre au Verbe déposé en nous.  

Souris donc, ma fille, et espère en te souvenant que le Tout-Puissant
peut susciter des fils à Abraham même à partir de pierres[7] et qu'il ne te laissera pas sans le réconfort et l'aide de prêtres pour te diriger, suscitant qui de droit pour ce devoir, tout comme il t'a accordé le maître angélique, exactement au juste moment, pour ton plus grand réconfort ».

Et Marie la très sainte resplendit, plus douce et glorieuse que jamais, tandis qu'elle reçoit l'angélique salut d'Azarias dont la lumineuse présence est atténuée par respect pour la Vierge très lumineuse.         

Azarias, à genoux, parle les bras croisés sur la poitrine et la tête respectueusement inclinée, en face de Marie comme s'il se trouvait devant un autel.

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Azarias dit :          

 « Toi, mon âme, tu es l'un de ces esprits que le Seigneur a rachetés, parmi son peuple. Le Christ s'est incarné et a vécu, a évangélisé, a souffert et est mort pour la rédemption de toute l'humanité; mais s'il a fait ceci plus particulièrement pour ceux qui appartenaient au peuple d'Israël, et davantage encore pour ceux qui, en Israël, ont accueilli le Maître, tous parmi ceux-ci et leurs descendants, c'est-à-dire les catholiques, ne sont pas également rachetés, parce que tous ne répondent pas avec une égale générosité à la générosité de la grande Victime salvatrice. Le nom de chrétiens catholiques a été porté, est encore porté, par des millions et des millions d'âmes. Or toutes les âmes sur lesquelles la grâce est descendue pour refaire d'eux des fils de Dieu n'ont pas su être rachetées pour toujours, pour l'éternité, et aussitôt après la mort, parce que la "bonne volonté" fut plus ou moins défectueuse en eux.    

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116>  À la générosité il convient de répondre par la générosité. Nous, esprits qui voyons les hommes du haut des cieux et qui les suivons en ayant la lumière divine pour guide, nous observons les merveilleux prodiges produits par cette compétition de générosité entre l'âme qui se donne à celui qui, le premier, s'est donné à elle, et Dieu qui se donne toujours davantage pour récompenser le généreux qui se donne à lui. Nous pouvons vraiment dire, en réponse aux pourquoi de beaucoup sur les montées et descentes des âmes, humainement inexplicables, que le fait de monter ou de descendre est la conséquence du degré de générosité avec lequel une âme adhère au Seigneur. La culture, l'état de vie dans le monde, n'ont qu'un poids très relatif. C'est la générosité qui compte, parce que la générosité est aussi charité. Celui qui est plus généreux est donc aussi plus charitable. Plus est grand le degré de générosité, plus grande sera l'union à Dieu. Et lorsque Dieu est fortement uni à un esprit, celui-ci, faisant abstraction des autres agents externes, se transforme, d'esprit commun qu'il était, en esprit élu, capable de ce que par lui-même il ne pourrait accomplir, parce que dans l'union c'est Dieu qui agit avec ses perfections et selon ses propres fins.         

C'est pour cela que, lorsqu'une créature se trouve ravie à des hauteurs spéciales, c'est humblement qu'elle doit chanter, afin que la louange soit rendue à qui de droit : « Le Seigneur a racheté Jacob son serviteur ». 

 Malheur, malheur à ceux qui disent : « C'est parce que je l'ai voulu que je suis devenu ainsi. Le mérite m'en revient ». L'homme n'a pas d'autre mérite que celui de sa bonne volonté, qui doit être active et humble jusqu'à la mort de la créature. Le vrai mérite appartient à Dieu qui vous donne les aides nécessaires pour vous transformer d'hommes en dieux. L'orgueil de vous prétendre l'unique auteur de votre élection suffit à faire d'un élu un réprouvé, parce que Dieu a horreur de la superbe. Il se retire avec ses dons tandis que l'orgueilleux, au lieu de courber la tête en disant « j'ai péché », s'obstine à vouloir apparaître pour ce qu'il n'est plus, s'obstine par orgueil, tombe ainsi dans le mensonge et le sacrilège et finit, d'esprit élu qu'il était, par être damné.   

Je parle devant la Pleine de grâce, devant celle qui est sans faute originelle, celle qui a mérité d'être la Mère de Dieu.     

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117> Quelles gloires plus grandes que celles-ci ? Quelles sécurités plus grandes de gloire ? Elle le sait. Si, par hypothèse, elle avait eu à un moment quelconque de sa vie, qui fut entièrement remplie d'événements capables de réveiller l'orgueil chez n'importe quelle créature, un seul mouvement d'orgueil, vain serait alors devenu pour elle le fait d'être sans tache, pleine de grâce et Mère de Dieu. Ni plus ni moins que toute autre créature, elle aurait été déchue de sa splendide nature, parce que l'orgueil détruit tout.      

Il est tout à fait inutile de prier le Seigneur de donner de bonnes inspirations dans le but de les mettre en pratique, comme dit l'oraison, si l'on ne commence pas par débarrasser le terrain du cœur de chaque plante d'orgueil. Là où l'humilité est absente, les bonnes inspirations ne peuvent pas se changer en bonnes œuvres, car les bonnes œuvres s'appuient toujours sur une base d'humilité qui les soutient.     

En continuant l'épître de dimanche dernier, on lit que l'apôtre Jacques écrivait : « Mettez en pratique la Parole du Seigneur, ne vous contentez pas de l'écouter, vous vous abuseriez vous-mêmes ».  

 Mais comment pourriez-vous la mettre en pratique si vous n'abaissez pas d'abord, et pour toujours, l'orgueil de votre "moi"? Obéir, cela consiste à humilier son propre jugement devant un autre jugement que, par notre obéissance, nous reconnaissons plus grand et meilleur que le nôtre. Voici le premier pas vers l'humilité: la reconnaissance que d'autres possèdent une plus grande capacité à diriger et à discerner que nous-mêmes.  

L'orgueil et l'égoïsme, comme deux cornes pointues et toujours renaissantes, tentent de détruire cette humilité. Mais l'homme doit sans cesse la faire renaître s'il veut être capable de mettre en pratique les enseignements de Dieu, ses commandements, conseils et inspirations.

La Parole du Seigneur est une parole qui piétine tout ce qui est vil chez l'homme pour faire croître vigoureusement tout ce qui est élevé, spirituellement élevé. Mais si cette Parole reste à peine appuyée sur le cœur, qui est fait du granit de l'égoïsme et de l'orgueil quand la lâcheté ne l'a pas fait mourir, elle ne pourra porter de fruit.   

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118> Pour ce faire, il lui faut pénétrer le cœur, y faire pousser des racines, y dresser un tronc, y étendre un feuillage, le parsemer de fleurs et de fruits, c'est-à-dire qu'il est indispensable que la parole soit accueillie, qu'on en prenne soin avec amour et constance, et que bien des efforts viennent l'aider à croître et à se parer de toutes les vertus qui sont l'union de la Parole enseignante avec la volonté agissante.          

 Jacques dit : « Vous vous abuseriez vous-mêmes ».      

Combien s'abusent de cette manière ! Ils se figurent être en règle, uniquement parce qu'ils vont écouter la Parole de Dieu. Mais écouter sans pratiquer, se croire sauvé par le simple fait d'être allé écouter, est s'abuser soi-même.

La Parole doit être assimilée, elle ne doit faire qu'un avec le "moi", tout comme les sucs d'un repas finissent par ne plus faire qu'une seule et même chose avec le sang dans lequel ils sont déversés par la digestion. Si quelqu'un est malade d'une incapacité à assimiler le moindre aliment, même s'il mangeait un agneau entier par jour, il finirait par mourir d'épuisement. Il en va de même pour ceux qui écoutent, écoutent, écoutent la Parole de Dieu mais sans la transformer ensuite en suc nutritif pour leur esprit ; ils se croient nourris tandis qu'ils sont seulement lestés de matière inerte.

Jacques dit : « Celui qui agit de la sorte ressemble à un homme qui observe son visage dans un miroir : il s'est observé, il est parti, il a tout de suite oublié de quoi il avait l'air ».   

Je dirai mieux : c'est comme si quelqu'un se plaçait devant un miroir, mais parce qu'il ne veut pas ouvrir les yeux, ou parce qu'il le fait dans l'obscurité, il ne voit pas les particularités de ce qu'il a devant lui et ne peut donc pas s'en souvenir.      

La Loi sainte, devenue si douce dans l'Évangile du Christ, doit être connue dans une plénitude de lumière et' de volonté, afin d'être rappelée ou pratiquée. C'est en vain que l'on se dit religieux et serviteur de Dieu si on ne l'observe, par paresse, par stupidité ou par haine de la charité.   

Quelle est donc la vraie religion, la réelle pratique de la Parole devenue doctrine ? Celle qui se change en bonnes œuvres. Saint Jacques ne cite pas la fréquentation des cultes, ni l'ostentation dans les rites et autres choses semblables. Il se borne à citer la prudence et la charité.  

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119>  Oh ! Combien piétinent l'une et l'autre ! Combien font pleurer leurs propres frères parce qu'ils ne savent pas réfréner leur langue et, ainsi, commettent des médisances ou font des louanges hors de propos, ou encore ne savent pas garder un secret dont la divulgation peut mettre une pauvre auréole mondaine sur leur pitoyable tête, en recherche de fétus de paille au lieu des vrais rameaux des palmes célestes, mais lèse le droit de Dieu, l'obéissance qui lui est due et la paix des frères !    

La prudence est également l'une des vertus cardinales. Mais ceux qui la pratiquent de façon héroïque sont très rares, trop rares, alors que sont innombrables les larmes qui coulent à cause des imprudences d'autant plus coupables qu'elles sont commises par des personnes dont la mission est d'être pour leurs frères une aide, un guide, un frein, un réconfort. Les dégâts sont énormes, des dégâts qui portent, non sur une chose humaine, mais sur des choses plus élevées qui sont manipulées sans prudence, froissant ainsi le doux voile dont Dieu enveloppe ses lumières trop saintes pour être jetées nues en pâture aux mortels.    

Que ceux-ci se souviennent du grand Moïse qui avait tellement de pudeur pour présenter le reflet du divin qui demeurait sur son visage, qu'il se couvrait d'un voile parce que tout Israël n'était pas digne de connaître le reflet de Dieu !
[8]  

La seconde des deux manifestations de la religion pure et immaculée, selon Jacques et selon les vrais justes, c'est celle de la charité envers le prochain dont il cite les deux cas qui appellent le plus de compassion : les veuves et les orphelins, qu'il faut visiter dans leurs tribulations afin qu'ils ne se sentent pas abandonnés et n'en viennent pas à être emportés par le monde qui ignore la charité.

Mais les veuves et les orphelins ne sont pas seulement ceux qui ont perdu un époux ou des parents. Il existe des deuils, des solitudes, des abandons encore plus vastes que ceux d'une affection ou d'une protection qui cessent pour une chair et pour un cœur. Il y a les abandons ressentis par ceux qui, en tant que "voix de Dieu", ne se sentent plus soutenus par qui en a le devoir. Ils crient vers Dieu avec la plainte de qui gémit dans le désert et n'a que l'étoile dans le ciel pour guider ses pas. 

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120>  O prêtres, quel est donc votre ministère sinon celui d'être tout à tous[9], et spécialement à ceux-là, à ces martyrs de la volonté de Dieu? N'êtes-vous donc plus les descendants de ces prêtres, de ces diacres, de ces évêques et de ces papes qui, sortant des cata­combes, descendaient dans les prisons, pénétraient dans les arènes, prêts à mourir s'ils venaient à être découverts dans leur acte d'amour de porter un secours fraternel et spirituel aux martyrs pour le nom du Christ ? Les risques que vous prenez sont semblables à des fétus si on les compare aux leurs, bien plus grands. Pourtant, rien ne les retenait d'affronter ces risques, parce que le sacerdoce est un combat, un combat qu'il faut savoir engager aux côtés des laïcs, pour la défense des instruments de Dieu[10], pour être les archanges de ces instruments qui chassent l'Adversaire sous ses diverses formes. Ils sont prêts à mourir dans la tranquillité de leur vie sereine, prêts aussi à en sortir momentanément diminués. Et diminués en quoi ? Selon la misérable façon de voir des hommes, mais auréolés de la couronne resplendissante d'une justice héroïque pour avoir été les "pères", les "Simon de Cyrène" des instruments crucifiés.   

En effet, même si aucune autre impureté ne vous entache, celle de craindre le jugement du monde, et donc celle d'être impurs dans votre ministère auprès des instruments, celle-là est sur vous. Pour cette raison, vous n'êtes pas purs du monde, parce que vous raisonnez selon les façons de penser de ce monde qui est le vôtre, et dans lequel c'est le respect humain qui prévaut, et non le sacrifice pour être fidèles à la justice et à la charité.    

Au ciel, nous souffrons beaucoup de la sainte souffrance d'amour qui est la nôtre, en voyant ce que subissent les âmes élues de Dieu, tournées en dérision par le monde. Le ciel se penche sur elles et multiplie ses lumières pour essuyer leurs larmes et recueillir leurs plaintes. Mais la charité du ciel n'exclut pas la charité que les frères doivent à leurs frères, parce que ces derniers ne sont pas seulement esprit, ils sont aussi chair.         

Et s'ils sont venus du Père qui les a suscités pour des raisons de bonté qui ne seront connues qu'au ciel, ils retourneront au Père chargés de leurs couronnes d'épines, et eux, instruments affligés et tourmentés, prieront encore pour leurs détracteurs ; par contre il n'est pas dit que le Père pardonne tout à ceux qui les ont injustement maltraités en les surchargeant de fardeaux inhumains désapprouvés par Dieu.     

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121>  Éteignez donc les "voix". Ainsi votre ciel sera toujours plus obscur, sans étoiles. Mais ne vous plaignez pas ensuite si vos hagiographies manquent de fleurs. Pour éclore, une fleur a besoin d'être cultivée et non d'être foulée sous le poids des indifférences, ni attristée par d'injustes duretés.     

Malheur à ceux qui font plier la tige qui se dressait vers le ciel, sous le poids de cette pensée : « Serai-je peut-être moi-même un satan? » Terrible flèche qui appesantit, qui abaisse vers la terre l'œil qui regardait son Dieu en toute confiance... Ames blessées, rendues incertaines, fatiguées... Pauvres âmes ! Ce ne sont pas elles, mais bien ceux qui contribuent à les avilir qui seront appelés à se justifier auprès de leur Seigneur. Quant à toi, mon âme, rappelle-toi ceci : « Quand toute joie humaine a disparue d'un travail et que malgré tout l'on poursuit ce travail avec le seul esprit surnaturel de rendre gloire à Dieu et de venir en aide à ses frères, c'est alors que le travail se sanctifie, devient surnaturel et ainsi vraiment profitable ».       

Souviens-toi bien de ceci. Alors ce qui t'écrase te deviendra dans le même mouvement un soutien. Monte, monte, jusqu'à l'ultime sommet, avec ton saint fardeau que constitue le Trésor de Dieu. Écris, écris jusqu'au dernier mot, même si chacun d'eux t'arrache une larme à la pensée qu'il est une perle destinée à demeurer inconnue et donc inutile pour tant d'âmes qui en ont au contraire grand besoin. Âme victime, ta charité envers Dieu qui te parle, envers tes frères qui attendent, sera toujours active même si la tiédeur humaine ne sait pas se réchauffer et rendre actif le don de Dieu.       

Demeure dans la paix. Ne pleure plus. Et saluons la Mère bénie par son propre chant, qui est celui des grands humbles. »
[11]          

Azarias chante alors le Magnificat d'une façon si céleste que mes nombreuses larmes s'arrêtent pour suivre cette harmonie céleste.

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Je te laisse, Maria. Je vais porter ton baiser à l'innocente qui est en train de naître à la Grâce. Que le Seigneur soit avec toi et que mes frères les anges te tiennent compagnie ».  

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Fiche mise à jour le 11/05/2020.

 



[1] Le Père Migliorini, son confesseur, qui a diffusé intempestivement les copies inachevées de la vie de Jésus.

[2] Maria Valtorta était tertiaire de l'ordre des servites de Marie. La vision est celle du 17 décembre 1943 (Cahiers de 1943, page 568).

[3] Voir la note 7 du 4e dimanche après Pâques : il s'agit de l’ensemble de  l'œuvre donnée à Maria Valtorta.

[4] Allusion à la façon dont certains membres de l’ordre ont traité Maria Valtorta et son œuvre.

[5] Jean 1, 1-11.

[6] Neuvième mois de l'année hébraïque, qui correspond à notre novembre-décembre.

[7] Cf. Matthieu 3,9 – Luc 3,8.

[8] Cf. Exode 34, 29-35.

[9] Cf. 1 Colossiens 9,22.

[10] Désigne les personnes qui, comme Maria Valtorta, sont les porte-parole du Ciel.

[11] Luc 1, 46-55.