TEXTES DE LA MESSE.
Missel de saint
Pie X en usage à l’époque.
Introït :
Écoutez, Seigneur, ma voix qui vous invoque, alléluia. Mon cœur vous a parlé
et mes yeux vous ont cherché ; toujours, Seigneur, je chercherai votre
visage, ne détournez pas de moi votre visage, alléluia, alléluia. Ps, Le Seigneur est ma lumière et mon
salut : qui craindrai-je ? Gloire au Père, … Psaume 26 (Hébreu 27), 7.8.9.1.
Collecte : Dieu tout puissant et
éternel, faites que nous ayons toujours pour vous une volonté dévouée, et que
nous servions votre Majesté d’un cœur sincère. Par N.S.J.C.
Epître : 1 Pierre 4, 7-11.
Alléluia : Le Seigneur règne sur
toutes les nations ; Dieu siège sur son trône saint. Psaume 46 (Hébreu 47), 9.
Évangile : Jean 15, 26-27 ; 16, 1-4.
Offertoire : Dieu monte au milieu des
acclamations, le Seigneur au son de la trompette, alléluia. Psaume 46 (Hébreu 47), 6.
Secrète : Seigneur, que ce
sacrifice immaculé nous purifie, et qu’il infuse dans nos âmes, la vigueur de
la grâce céleste. Par N.S.J.C.
Communion : Mon Père, lorsque
j’étais avec eux, je les gardais, eux que vous m’avez donné,
alléluia ; mais maintenant je viens à vous ; je vous demande point
de les ôter du monde, mais de les garder du mal, alléluia, alléluia. Jean
17,12-13.15.
Postcommunion : Faites, s’il vous
plaît, Seigneur, qu’étant comblés de vos dons sacrés, vous vous rendions de continuelles actions de grâces. Par N.S.J.C.
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Dimanche 2 juin 1946.
122> Azarias
dit :
"Cette sainte messe est véritablement toute pour toi, mon
âme, pour toi en cette heure, pour illuminer ton cœur par les rayons de
l'espérance, de la confiante espérance dans le Seigneur ton Père, ton Frère
et ton Époux.
Regarde : cette messe s'ouvre par les mots qui constituent toute ta
prière : "Écoute, Seigneur, ma voix qui t'appelle ; mon cœur a dit
de toi : 'Cherche sa face !"
Oui, ton cœur parle vraiment au Seigneur ton Dieu ; il le fait avec des
mots qui ne plaident pas pour des nécessités terrestres, pour des
soulagements physiques, pour aucune de ces demandes habituelles de l'homme
qui attend du Très-Haut des choses très terre-à-terre. Ce n'est pas un péché
de les demander. Le Seigneur Jésus a enseigné aux hommes à demander le pain quotidien .
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123> Mais si on savait le méditer, on
serait plus attentif au fait qu'il a mis cette demande, d'une nécessité tout
humaine, après trois autres, sublimes : que le très saint nom de Dieu
ait les honneurs qui lui sont dus, que son règne vienne, que sa volonté soit
faite sur la terre comme au ciel. Cette prière parfaite puisque c'est le
Verbe qui nous l'a enseignée, telle une hirondelle de lumière amoureuse,
après avoir plané dans les hauteurs, descend d'un rapide coup d'aile pour
supplier : "Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour."
Mais voici qu'aussitôt elle remonte, passant du besoin animal de nourriture
aux nécessités spirituelles de l'âme, et elle vole, redevenue légère par la
volonté de pardon de la créature "comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés"
qui demande à être elle-même pardonnée ; puis elle finit par se poser,
après avoir fait un cycle d'oraison parfaite, aux pieds de celui qu'en
adorant elle avait appelé "Père" au début, lui demandant ce qu'un
Père plein d'amour peut faire : défendre ses enfants contre la
tentation.
Cette oraison qui ne connaît ni lacune ni défaut, enseigne à l'homme comment,
pourquoi et dans quel but l'on doit prier. Mais l'homme, généralement, ne
fait que prier pour ses pesantes nécessités matérielles. Si encore c'était
par besoin de pain ! Mais combien, combien de demandes folles, voire
offensantes, sont la cause des prières fébriles de l'homme !
Une âme qui prie uniquement pour les choses de l'esprit, pour la gloire de
Dieu et le bien de ses frères est comme une étoile allumée dans la grisaille
uniforme de l'humanité. Le ciel voit ainsi ces âmes orantes solitaires, et
leur supplique résonne avec une voix d'or parmi les litanies rauques, si
pauvres et qui sonnent si faux, des demandes de 90% des créatures.
En vérité, si le Parfait consentait un instant aux exigences de
l'imperfection, c'est-à-dire de l'humanité qui est résolument désireuse de
l'imperfection, l'on verrait alors s'accomplir des choses qui ne seraient que
péché. Il est rare, en effet, que l'homme s'abstienne de prier pour que ses
instincts soient satisfaits, pour que ses désirs vicieux soient rassasiés. Et
même si cela ne les conduisait pas au péché, ce serait toujours un abaissement
de la créature qui, oublieuse de son âme, s'occupe et se préoccupe seulement
de donner de la joie à son corps.
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124> Mais heureux ceux qui savent
prier pour les besoins de l'esprit et pour les choses de l'esprit. Plus
heureux encore ceux qui savent prier, non pas même pour demander des choses
saintes, mais pour dire : "Toi
qui sais ce qui est le meilleur pour moi, donne-moi le meilleur."
Bienheureux ceux qui parviennent à s'oublier eux-mêmes pour demander à Dieu
le meilleur, mais en demandant seulement : "Je te prie pour que s'accomplisse
ce qui est ta gloire, et qui contribue à la sanctification de tous mes
frères."
Alors l'âme orante atteint la prière parfaite, celle qui oublie ses propres
martyrs et supplie pour les autres. C'est la prière de Jésus sur la
croix, plus élevée encore que celle, d'obéissance, de Gethsémani. Elle est
plus élevée parce qu'elle atteint la charité parfaite
: " Père, pardonne-leur. "
Lorsque tu dis : "Père, non pas pour
moi, mais pour les bienfaits que de nombreux frères peuvent en retirer, et pour
que ce bienfait augmente ta gloire", alors tu touches à la perfection de
la prière . C'est
celle de la créature qui adhère tellement à son Dieu qu'elle se fond en lui
au point d'en avoir les mêmes désirs : le bien, la sanctification, la
gloire des hommes pour rendre gloire au Seigneur. La voix de ta prière est
bien là. C'est ainsi que ton cœur parle à Dieu, et pour cette raison Dieu
t'aime comme sa fille chérie.
"J'ai cherché ta face et je la
chercherai encore !" Voilà ! Qu'il en soit ainsi ! N'imite jamais ceux
qui ont recherché la face du Seigneur à l'heure du besoin, et ne la cherchent
plus une fois la grâce obtenue ; n'imite pas non plus ceux qui, n'ayant
pas reçue la grâce, ont renoncé à chercher la face de Dieu comme s'il était
un horrible ennemi à leurs yeux.
Non. La vie d'une âme amoureuse doit être dès la terre ce
qu'elle sera au Ciel : un continuel regard sur la Divinité pour
l'adorer, pour l'honorer, pour l'aimer, pour s'en délecter, pour comprendre
ses paroles de lumière, tout comme nous le faisons, nous les anges. Que faire
dans la nécessité ? Élever vers Dieu son regard spirituel. Dans la
satisfaction de la grâce obtenue ? Élever vers Dieu son regard spirituel. Dans
la joie ? Élever vers Dieu son regard spirituel. Dans la douleur ? Élever
vers Dieu son regard spirituel. Dans les solitudes ? Élever vers Dieu son
regard spirituel. Et de même pour avoir de l'aide, pour le remercier, pour le
faire participer à votre joie, pour obtenir sa compassion dans votre douleur,
pour ne pas être seuls.
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125> Oh ! Quelle joie de tenir les
yeux fixés sur la Divinité ! Maria, c'est là la béatitude du ciel. Tu
vois : à l'heure où fut accompli l'ultime coup de la Passion si torturante et
complète du Rédempteur, il fut permis que la Divinité soit occultée à son esprit. Alors le Volontaire, l'Héroïque, le
Silencieux dans la douleur, lança le cri de sa complète douleur : "Père,
pourquoi m'as-tu abandonné ?"
Oh ! Si l'on approfondissait la connaissance de cette douleur, la plénitude
de douleur que ce cri renferme ! Le ciel en a frémi, la Divinité a dû se
forcer elle-même à résister, à ne pas avoir pitié, afin que tout soit
réparé, que tout soit accompli de l'expiation de l'humanité qui
avait abandonné Dieu pour suivre le Tentateur. Les Anges ont tremblé
devant l'aspect encore inconnu de la Divinité qui, pour la première fois,
était sans miséricorde ; ils ont pleuré en méditant et en comprenant en
plénitude l'abîme de péché qu'avaient accompli Lucifer et les autres rebelles
en instaurant le Mal et en provoquant les souffrances qui en ont découlé et
ont atteint leur point culminant dans celles de la grande Victime. Ils ont
adoré le Verbe très doux et très obéissant, le comparant à tout ce qui était,
est et sera créé. Même au royaume des Ténèbres, ce cri a produit un
frémissement et a détruit (chez lui) jusqu'à la dernière et tenace pensée de
pouvoir un jour être pardonnés.
Non. Au
grand cri par lequel le Martyr a rendu l'esprit , la
terre a été tirée de ses gonds, le voile du Temple s'est déchiré, les
tombeaux se sont ouverts . C'était
l'horreur du déicide accompli, c'était le signe donné aux incrédules et à la
haine humaine, mais ce fut aussi le sursaut de joie des justes en attente qui
a fait secouer la terre, se déchirer le voile, sortir les justes de leurs
tombeaux. Tandis que, oh ! tandis que le cri du parfait abandon a secoué
les esprits, tous les esprits, et les a broyés dans une angoisse qui
jamais ne fut jusqu'alors et ne sera plus jamais. Car l'abandon de Dieu, le
fait de ne plus pouvoir se fixer en Dieu, est la plus grande épreuve pour les
vivants et le plus grand châtiment pour les trépassés. Il ne s'agissait pas
là seulement d'une épreuve donnée à une créature, ce n'était pas seulement
l'homme qui était séparé de Dieu, mais c'était le Verbe qui n'était plus en
contact avec la Pensée, c'était le Fils qui était séparé du Père. Dieu le
Fils, dans son parfait amour, ne
sentait plus le parfait amour de Dieu le Père et en était réduit à aimer dans
une solitude désolée.
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126> Toi, mon
âme, tu es victime, mais tu n'es pas la grande Victime. C'est pour cela
qu'une telle désolation ne t'est pas donnée. Tu l'as connue, pour la
comprendre ; tu l'as consommée pour arracher tant de frères à la désolation
de la féroce humanité; tu l'as eue, au juste moment. Plus maintenant. Elève
le regard de ton âme. Regarde. Extasie-toi... Et chante avec moi l'alléluia.
La Divinité te tient sous son regard d'amour comme la poule tient ses
poussins. Recueille-toi sous cette splendeur bienheureuse... faisons une
pause, toi dans ton écriture, moi dans ma parole, et adorons...
À présent que, sortant du très saint Feu, te voici toute renforcée, purifiée
et volontaire, dis la parole de l'oraison : "Dieu, fais que ma
volonté te soit toujours dévouée, et qu'elle serve ta majesté d'un cœur
sincère." Oui. Que ta volonté ne prévale jamais. Qu'elle ne connaisse
jamais de fatigues, qu'elle ne se salisse jamais avec les compromis ni ne
soit diminuée par des réflexions occupées à juger, selon le jugement humain,
si la très sainte Volonté te donne des ordres qui ne te semblent pas les
meilleurs.
Aie
donc toujours cette foi véritable que Dieu ne fait que des choses bonnes.
Fais ce qu'il te dit. Et même si, le moment venu, tu ne comprends pas la
raison d'un ordre, que cela ne te retienne pas d'obéir. Même si l'ordre te
paraît conduire à un danger, obéis. Sers ton Seigneur d'un cœur sincère. Cela
suffit. Les bons serviteurs, dévoués et fidèles, ne discutent jamais les
ordres de leurs seigneurs. Ils s'en remettent à leur jugement que, en bons
serviteurs, ils considèrent toujours comme le meilleur. Or celui que tu sers
n'est pas un roi, un prince ou un quelconque seigneur de la terre, qui, pour
autant qu'il soit bon, est toujours sujet à l'erreur ; tu sers le Seigneur
Dieu tout-puissant, sage et bon. De ce fait, avec la quiétude de qui se sait
commandé par celui qui ne se trompe pas, écoute et agis selon sa volonté. Un
ordre t'emplit-il de joie ? Ne t'enorgueillis pas, mais obéis et adore en
louant le Seigneur. C'est un ordre qui te déchire ? Ne te décourage pas,
mais agis et aime en obéissant au Seigneur.
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127> Écoutons maintenant l'apôtre Pierre, le grand
et bon Simon de Jonas qui s'est formé par un travail constant et pénible de
la bonne volonté pour devenir digne de son Maître, sans calculer le futur,
aiguillonné par l'unique désir de donner de la joie à son Rabbi et Dieu.
Écoutons l'homme qui a su faire de tout ce qui vivait humainement en lui une
qualité en vue de son futur ministère, transformant l'humain en spirituel par
la force de l'amour. Il est devenu un père des peuples, un pasteur, un maître
; il est devenu le pilote de l'Église, mais par-dessus tout un père, un père
d'une très douce et ferme paternité pour tous les fils que son Jésus lui
avait confiés par ses trois recommandations, après les trois professions d'amour :
"Pais mes agneaux et pais mes brebis." Pierre, apôtre et
pasteur, te parle, petite agnelle du troupeau du Christ. Écoute.
"Soyez prudents et veillez dans la prière. Ayez surtout les uns pour les
autres un ardent amour, car l'amour efface une multitude de péchés. "
En israélite adulte qu'il était, il avait bien compris la leçon de son
Seigneur ! Et il la transmet à ses fils et frères qui ne sont pas
parfaits, qui ont besoin de continuelles absolutions pour leurs manquements,
et dont le confesseur n'était pas toujours disponible. La mort est aux aguets
de mille manières, et l'appel devant le Juge éternel peut résonner à tout
moment. Voici, dans ce cas, celui qui est toujours disponible pour
absoudre : l'amour. Qu'est-ce donc que chaque péché, chaque omission,
chaque imperfection sinon une diminution momentanée ou obstinée des forces de
l'amour en l'homme ? Le péché mortel, obstiné, impénitent, est la tenace
diminution des forces de l'amour, le coma, l'agonie mortelle qui conduit à la
mort éternelle. Le péché véniel est un affaiblissement moins profond mais qui
tient l'âme dans une continuelle torpeur. L'imperfection est encore moindre.
Si elle est involontaire, c'est à peine le fléchissement d'un instant de la
vigilance amoureuse. Mais un homme mourrait d'asphyxie s'il interrompait trop
souvent sa respiration, de même que l'on pourrait mourir sous des coups
d'épingles répétés à l'infini. Ce ne serait donc pas de la perte totale du
sang qu'il mourrait, mais par l'épuisement dû à la douleur. Il en va de même
pour l'esprit. Il est nécessaire de le fortifier, fût-il seulement blessé par
de légères piqûres. Or c'est l'amour qui absout, qui fortifie et tient les âmes prêtes à l'appel de la mort, en sorte
qu'elle ne soit pas à craindre.
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128> C'est par l'amour que se réparent les
affaiblissements plus ou moins graves de l'amour. Le moyen de reconquérir le
Dieu perdu, c'est l'amour, l'amour du prochain offert à Dieu pour obtenir que
son amour à lui détruise de vos fautes, et que sa miséricorde envers l'humble
qui reconnaît l'amour et répare par le moyen approprié recouvre sa misère de
créature dont l'âme est si facile à entacher.
En cette vie comme dans l'autre, les fautes qui ne méritent pas la damnation
se réparent par l'amour. Quand l'esprit a appris à aimer de façon à ne plus
offenser l'Amour, alors il est bienheureux.
Ne crains ni la mort
imprévue ni le jugement de Dieu. Cela ne doit pas faire peur. Crains plutôt
de manquer à la charité. Ce sont les manquements à la charité qui provoquent
la rigueur de Dieu. Et seul celui qui doit rencontrer cette rigueur a raison
de craindre la mort. Les autres, non. Qu'elle vienne lentement ou comme un
rapide coup de foudre, la mort ne fait pas mal à l'esprit continuellement
purifié par la charité.
La charité devrait être telle en vous que vos frères devraient ressentir
comme une caresse le moindre de vos regards, tant ils devraient être saturés
d'amour. En vérité, quand Dieu est vivant dans l'esprit au point de ne faire
qu'un avec la créature, l'œil humain devient cette source de paix,
d'affection, par laquelle celui qui souffre se sent consolé, celui qui est
seul ressent la présence d'un frère, celui qui doute retrouve la foi puisque,
comme au temps des premiers chrétiens, c'est l'amour qui convertit.
"Voyez comme ils s'aiment !", se disaient entre eux les païens. Par
ce moyen simple et sublime, les chrétiens faisaient davantage de prosélytes
convaincus que s'ils avaient parlé doctement du matin au soir en soutenant
des débats et en exerçant des pressions.
"Pratiquez l'hospitalité... sans murmures." Voici
comment Pierre nomme l'une des formes matérielles de l'amour du
prochain. Mais le même conseil est valable pour toutes. La charité doit être
silencieuse, pudique, compréhensive, prudente. Notre Seigneur Jésus l'a
dit : "Que votre main gauche ignore ce que fait votre main droite."
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129> Et cela non seulement en ce qui
concerne les aumônes, mais aussi pour les secours que vous apportez aux plus
grands malheurs qui sont moraux et spirituels, la charité doit savoir
faire et se taire afin d'être pure de toute scorie. Car même le simple
étonnement, l'intime pensée qui suggère : "Que peut bien être ce
malheur de mon frère ?" est, bien que léger, un manquement à la charité.
Ne jugez pas, jamais, pas même en votre cœur, parce que l'œil divin y descend
aussi pour lire. Ne vous gonflez pas d'orgueil en disant : "Je suis
plus saint parce que je possède ces choses qui manquent à ce frère."
Vous n'êtes pas plus saint. Vous êtes seulement plus chanceux, mieux
protégés. Pourquoi ? En raison de vos mérites ? Ne serait-il pas au contraire
plus méritoire de penser humblement que Dieu vous épargne parce que vous êtes
le plus imparfait de tous, et qu'il ne veut pas votre ruine ?
Maintenant,
spécialement pour les "voix", voici la parole de Pierre :
"Que chacun mette au service des autres le don qu'il a reçu, comme il
sied à de bons dispensateurs de la grâce divine, qui est si multiforme."
Vous, les "voix", vous avez eu le don de recevoir la très sainte
Parole pour la transmettre à vos frères. Faites-le donc avec joie, humilité,
zèle et générosité.
Vous, les directeurs des "voix", vous avez reçu le don de diriger
ces instruments. Faites-le avec joie, zèle, charité, patience et héroïsme. Ne
vous reposez pas en disant : "Le Seigneur pourvoira." Il est
écrit de ne pas tenter le Seigneur et de ne
pas être des serviteurs inutiles . En
demeurant inertes dans l'attente que le Seigneur fasse tout, vous tenteriez Dieu
et vous seriez des serviteurs inutiles, dont le sel n'a plus de saveur ;
il ne serait pas même bon à conserver ce que Dieu a confié à votre tutelle
car, s'il parle à l'esprit des "voix", elles ne sont pas uniquement
esprit, mais aussi chair et intelligence. Soyez vigilant et veillez afin que
la chair et l'intelligence n'en viennent pas à être séduits par l'Ennemi qui
les guette pour les tenter, les vaincre, les faire déchoir. Ne conduisez pas
les "voix" à l'orgueil en les exaltant. Ne fatiguez pas les "voix"
en les laissant sans aide. Ne leur faites pas risquer la déchéance parce que
vous les laissez seules, privées de votre charité.
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130> Leur croix est faite d'un
plomb bien pesant, et tout contribue à l'appesantir encore. Si elles
n'avaient pas l'amour, elles seraient incapables de la porter. Voudriez-vous
alourdir cette croix par les pierres de l'indifférence, de l'incompréhension,
de la paresse, et de l'excessive attente des aides surnaturelles ? Dieu
a fait de vous des pasteurs, même pour les "voix." Dieu a
fait de vous des frères, même des "voix."
Vous
entendez Pierre ? C'était à l'époque où les "voix" étaient fréquentes,
par un juste décret de Dieu et à cause de l'ardeur des premiers chrétiens qui
savaient véritablement aimer avec héroïsme. Voici Pierre qui dit :
"Si quelqu'un parle, qu'il le fasse comme qui expose les oracles de
Dieu. Quelqu'un exerce-t-il un ministère ? Qu'il le fasse en reconnaissant
que c'est Dieu qui lui en communique la vertu, ceci afin qu'en toutes choses
Dieu soit glorifié par notre Seigneur Jésus Christ à qui sont le règne et la
gloire dans les siècles des siècles."
Les "voix" ne peuvent s'approprier les paroles qu'elles reçoivent.
Ce serait un vol sacrilège. Les prêtres directeurs des "voix" comme
de toute autre âme, ne peuvent pour aucune raison leur refuser leur
ministère, ni l'accomplir à contrecœur. Ce serait mépriser la vertu que Dieu
communique à ses ministres. Aussi bien celui qui en abuse que celui qui
laisse inerte le don reçu, ferait un péché aux yeux de Dieu.
Le but de tous ceux qui désirent être justes est de rendre gloire à Dieu.
Alors, rendez-lui gloire ! Car tout ce que vous êtes, dans les voies du
bien, c'est lui qui vous l'a donné.
Toi, mon âme, repose dans la promesse du Seigneur Jésus :
"Je ne vous laisserai pas orphelins. Je m'en vais, mais je reviendrai,
et votre cœur sera dans la joie."
Repose dans la prière du Christ : "Père... en venant à toi, je ne te
demande pas de les ôter du monde, mais les garder du mal." L'Esprit
consolateur est en train de venir, Maria. Il vient, précédé de la prière et
de la promesse du très saint Jésus. Il vient ! Alléluia ! Alléluia ! Alléluia
!"
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