1944 :
En mars, Maria Valtorta devient tertiaire de l’ordre des
Servites de Marie
(O.S.M.). Le 15 octobre, alors que les visions de la vie de
Jésus sont en cours, Jésus confie l’œuvre et Maria Valtorta aux Servites de
Marie. Le P. Romualdo
Migliorini, son confesseur, commence à
dactylographier la vie de Jésus et à en distribuer des extraits, contre
l'avis de Maria Valtorta et l’avertissement de Jésus. Il insiste sur la
"révélation divine" à leur origine.
1946 :
En mars, ses supérieurs mutent le P. Migliorini de Viareggio à Rome. On lui
demande, semble-t-il, de cesser ses diffusions prosélytes. À Rome, il
rencontre un de ses jeunes confrères, le P. Corrado
Berti, professeur de dogmatique et de théologie sacramentelle à Marianum, faculté pontificale de théologie (en 1950). Il lui partage sa conviction et ils se mettent en
quête de la promotion de l'œuvre.
Août, le Père
Roschini, fondateur de Marianum, examine
le premier tome des révélations sur demande du prieur de l’Ordre. Il
conclut, sans enthousiasme particulier, à sa publication possible avec les
réserves d’usage.
Les rapports entre le P. Migliorini et Maria Valtorta se tendent, mais le
Père C. Berti collabore parfaitement avec Maria Valtorta. Il s’occupe de la
suite de ses écrits sans être son directeur spirituel, rôle désormais tenu
par le Père Mariano De Sanctis (OSM).
1947 :
En janvier 1947, le Père Berti parle de soumettre les écrits de Maria
Valtorta directement au Saint-Père. Cela soulève dans l’ordre des servites,
majoritairement dubitatif, toute à la fois des attitudes timorées et des
ambitions terrestres devant une œuvre digne d’un tel niveau d’arbitrage.
Sur ces entrefaites, le Père Migliorini veut proclamer un des Servites de
Marie comme auteur de l'Œuvre. "Ils veulent s'approprier l'Œuvre pour
gagner de l'argent" confie Maria Valtorta à Mère Teresa Maria, sa mère
spirituelle.
Le P. Berti fait passer au Pape, par l’intermédiaire de Mgr Francesco
Norese, archiviste de la Secrétairerie d’État qu’il connaît, les volumes
dactylographiés de l'œuvre. Le Pape en prend personnellement connaissance.
Mgr Norese surveille l’avancée de la lecture à l’aide du marque-page
qu’utilise le Souverain-Pontife. La lecture terminée, il organise
l’audience.
Mgr Giovanni Battista Montini, futur Paul VI est
alors secrétaire particulier du Pape.
Le Père Augustin
Bea, confesseur de Pie XII et
directeur de l’Institut biblique pontifical, ainsi que Mgr
Alfonso Carinci, secrétaire de
la Congrégation pour les Rites sacrés (actuellement pour la cause des
saints) avaient tous les deux pris connaissance favorablement des premiers
extraits des visions de Maria Valtorta.
Mgr Carinci qui fut ultérieurement l’un des réconforts de Maria Valtorta, fit
partager son avis positif à son ami Mgr Luigi Novarese, béatifié par la
suite, qui œuvrait, lui aussi à la Secrétairerie d’État.
1948 :
Pie XII reçoit les deux religieux, en compagnie de leur Supérieur, le P.
Andrea Cecchin, le 26 février 1948. Au cours de cette audience spéciale,
attestée par l'Osservatore
Romano n° 48, daté du
lendemain. Les écrits de Maria Valtorta sont donc de réelle importance car
on ne peut obtenir une telle audience pour une quelconque révélation
privée, ou pire pour une œuvre romancée.
En conclusion de l’audience, le Pape fait part de son jugement
favorable : il conseille de publier l’œuvre sans rien enlever, pas
même les déclarations explicites de rapporter des “visions” et des
“dictées”; mais en même temps il n’approuve pas le texte d’une préface qui
parlait d’un phénomène surnaturel. Selon le conseil du Pape, toute
interprétation sur ce sujet devait être laissée au lecteur :
Publiez l'œuvre tel quelle. Il n’y a pas lieu de donner
une opinion quant à son origine, qu’elle soit extraordinaire ou non. Ceux
qui liront comprendront.
Au sortir de l’audience, les trois
servites notent les termes du Pape. Le Père Berti confirmera ces propos et
circonstances trente ans plus tard dans son affidavit
ou témoignage sous serment.
Au début des années 1990, le P. Cecchin les confirme de son côté à un religieux de la région de Chicago, le P.
Peter Mary Rookey, servite de Marie comme lui.
La cause de béatification du P. Cecchin a été
introduite en 2002 et le P. Rookey est connu pour son ministère de guérison
Le P. Cecchin rappelle que le
Pape avait demandé aux religieux de trouver un évêque pour l'imprimatur
d'usage. Ce qui fut fait peu de temps après par Mgr Costantino
Barneschi dans un livret de 32 pages, auteur inconnu, intitulé Parole di Vita Eterna
(voir ci-contre). Une société éditrice, Laboremus, fut créée
spécialement à Rome, mais elle ne dura pas.
Le 11 juillet, un prêtre de la Secrétairerie d'État fait demander à Maria
Valtorta, par l’entremise du Père Berti, où se trouve la tombe de Saint
Pierre que l’on cherchait alors.
Preuve, s’il en était besoin, de la haute considération dont jouit la
mystique dans l’entourage du Pape.
Mais le 25 octobre, Pie XII fait demander aux servites, par l’intermédiaire
de Mgrs Montini et Tardini ses secrétaires
particuliers, que l’imprimatur soit accordé par un évêque italien pour éviter les réactions de "certains
prélats hostiles". Mgr Barneschi était en poste en Afrique du sud.
Mgr Montini avance le nom de Mgr Michele Fontevecchia, évêque d’Aquino-Sora (Latium) diocèse où se trouve l’actuel Centro editoriale valtortiano.
L’éditeur était spécialisé, à l’époque, dans les éditions religieuses. L’évêque
se propose de confirmer l’imprimatur, mais il en fut
empêché : on le lui "arracha des mains"
Le 29 novembre, le Supérieur des Servites reçoit un appel téléphonique du
Saint-Office intimant l’ordre aux Pères Migliorini et Berti de ne plus
s’occuper de la diffusion de l’œuvre, sous peine de sanction.
Le 23 décembre 1948, Maria Valtorta reçoit un message pour le Pape Pie XII. C’est une supplique grave
du Ciel l’invitant à défendre, avec autorité et fermeté, une œuvre qui sera
la "gloire future de son pontificat".
1949 :
Le 15 février, l’œuvre est brusquement stoppée. Le Père Berti est convoqué
par deux censeurs, Mgr Giovanni Pepe, en charge de la censure des livres,
et le Père Girolamo Berutti. Il n’a pas le droit
de parler, seulement de signer la lettre du Saint-Office et de remettre les
manuscrits en sa possession. "Ici, ils resteront comme dans une tombe",
lâche Mgr Pepe. Le P. Berti ne remit que des copies puisque les
originaux étaient aux mains de Maria Valtorta.
Cette procédure choquante est bien sûr en dehors de toutes les procédures
canoniques. À part une allusion non datée et non précisée qui
confirme que cette rencontre a bien eut lieu, on n’a jamais
pu retrouver la moindre trace d’une telle condamnation : ni dans
les Actes du
Saint Siège, ni dans des
documents publics officiels ou officieux, ou même dans des lettres que le
Saint-Office aurait dû écrire, selon le droit canon, à l’auteure ou à
l’éditeur.
Seuls, l’affidavit du Père Berti
et la correspondance de Maria Valtorta échangée à cette occasion, précisent
cette altercation. Ces mêmes documents attestent de l’imprimatur verbal de
Pie XII, un avis qui prime tout.
Le 10 mars, Maria Valtorta reçoit cette dictée sévère sur ceux qui tentent
de s’opposer à l’œuvre et de la détruire : ils n’échapperont pas à un
jugement sévère. Elle connaîtra leur nom au genre de mort qu’ils auront et
elle les verra dans le lieu où ils expieront.
1950 :
Une lettre d’avril 1950 de Maria Valtorta à Mère Teresa Maria désigne
l’orchestrateur de cette censure qui allait entrainer dix ans plus tard la
mise à l’Index : le Père Mariano Cordovani
(1883-1950).
Je ne sais pas si vous savez, écrit-elle, que le soir
du Jeudi Saint (5 avril 1950), le Père Cordovani
[…] principal adversaire de l'Œuvre, est mort subitement (paralysie
fulminante) sans avoir le temps de dire : Mon Jésus !
Et elle rajoute : Le plus beau dans tout cela est qu’il n’y a pas eu de
tapage autour de l’évènement… départ du célèbre
dominicain et du puissant
dominicain. Pas même le Notiziario del mondo cattolico
en a parlé ...
Le 6 juin, elle voit le visage du
Père Cordovani émerger des flammes du Purgatoire.
Est-ce que tu le vois ? commente Jésus. Le reconnais-tu
? Il est là. Et il sera là longtemps, longtemps, longtemps au seul motif
d'avoir combattu Moi, toi et l'Œuvre, agissant contre la Sagesse, la
Charité, la Justice.
Ce n’était rien moins que le
superviseur du Saint-Office. Il portait le titre de Maître des Palais
apostoliques qui fut conféré pour la première fois à saint Dominique, fondateur
de son ordre (O.P.). Il ne fut pas pourtant l’auteur des actions
ultérieures.
1952 :
Janvier : devant l’impasse que constituait l’opposition larvée du
Saint-Office, une supplique est préparée pour le saint Père. Signée de Mgr Alfonso
Carinci (1862-1963), elle rassemble une dizaine d’attestations de
personnalités favorables à l’œuvre de Maria Valtorta et demande la
désignation d’une personne en charge de l’imprimatur.
C’est à ce recours que fait allusion l’Osservatore
romano du 6 janvier 1960 quand il écrit :
Malgré les personnalités illustres (dont
l'incontestable bonne foi a été surprise) qui ont apporté leur appui à la
publication...
Ces personnalités n’ont rien des
naïfs que suppose cet article.
Outre l’attestation de Mgr Carinci, on trouve celle :
- du Père Augustin
Bea (1881-1968), alors recteur de
l’Institut biblique pontifical et confesseur de Pie XII.
- de Mgr Ugo Emilio Lattanzzi, recteur de
l’université pontificale du Latran.
- de Mgr Maurizio Raffa (1906-1957), directeur du Centre international de comparaison
et de synthèse, retenu ultérieurement comme juste parmi les nations par le Yad Vashem ;
- de Maître Camillo
Corsanego (1891-1963), doyen des
conseillers consistoriaux chargés de plaider les causes de béatification ou
de canonisation.
- etc.
Cette supplique ne fut jamais remise au Saint-Père mais atterrit … au
Saint-Office.
Le 19 avril, Mgr Fontevecchia, devenant aveugle, cède son siège épiscopal à
son coadjuteur, Mgr Biagio Musto.
Lui aussi voulut accorder, pour la troisième fois, l’imprimatur à l’œuvre
de Maria Valtorta, mais il subit lui aussi des pressions pour ne pas le
faire :
Oh, comme j'aurais volontiers donné l'imprimatur, s'il n'y
avait pas eu quelqu'un qui vint l'arracher de ma main ! S'il te plaît, prie
Maria (Valtorta) pour moi, confie-t-il plus tard à Marta Diciotti, l’aide
de Maria Valtorta
Le 3 août, Mgr Giovanni Pepe,
auteur de la tentative occulte de supprimer les manuscrits de Maria
Valtorta en 1949, met à l’Index huit livres parlant du Padre Pio, sans
l’aval du Pape. Ce qu’apprenant, Pie XII exigea que Mgr Giovanni Pepe soit
démis de ses fonctions et minimisa l’impact d’une telle initiative qu’il réprouvait.
1953 :
Le P. Romualdo Migliorini meurt.
1956 :
L’échéance de la publication approchant, le P. Berti tente d’obtenir un
imprimatur ou, pour le moins, une lettre de soutien.
Le 6 mars il reçoit la réponse du
cardinal Giuseppe Siri (1906-1989), archevêque de
Gênes. Celui-ci a eu «une impression excellente» à la lecture des extraits,
mais il décline l’offre de prendre en charge l’imprimatur, d’autant,
dit-il, que la Saint-Office ayant pris l’affaire en main, il serait
«périlleux (pericoloso)» de le faire. Ainsi la
tenaille fonctionnait : d’un côté on contestait l’imprimatur déjà
accordé et de l’autre on faisait pression pour éviter qu’un autre le soit.
En juin, le premier des quatre volumes est édité de façon anonyme (opus anonymum). Maria Valtorta tenait expressément à cet
anonymat. Son titre est le Poema di Gesù. Pour des raisons de propriété intellectuelle,
l’éditeur est obligé de changer le nom pour le second et les
suivants : ils seront édités
sous le titre de Poema dell’Uomo-Dio.
La publication ne provoque aucune réaction de la part du Saint-Office, de
même le second puis le troisième volume. Et pour cause, Pie XII est vivant.
1958 :
Le 9 octobre, le Pape Pie XII meurt et le 28 octobre Jean XXIII est élu.
1959 à
1966
Mise à l’Index de l’œuvre et tentatives de contre-offensive.
Haut de page
1959 :
Le dernier des quatre tomes de l'œuvre de Maria Valtorta est publié. Le 16
décembre, le décret de mise à l'Index
de l'œuvre de Maria Valtorta est signé. Il est inscrit dans les Actes du
Saint-Siège, volume 52 de 1960, page 60. Le nom de Maria Valtorta n’est pas cité : il ne
le sera que dans l’article.
1960 :
Le 5 janvier, Mgr Alfonso Carinci, presque centenaire, termine ses
fonctions. Le lendemain, l'Osservatore
Romano publie le décret de mise à l'Index et le commente dans un
article anonyme intitulé "Une
vie de Jésus mal romancée".
1961 :
Le 1er juillet, un article de la prestigieuse Civiltà Cattolica :
enfonce le clou : Maria Valtorta est «une pauvre visionnaire à
l’imagination galopante». Sa santé mentale est mise en doute.
Sept ans plus tard, le bienheureux Gabriele Allegra répondra à cet article
en démontrant, point par point, l’inadéquation des attaques formulées.
Le 11 juillet, Emilio Pisani écrit, non sans humour, une lettre au Père
Roberto Tucci, directeur de la Civiltà cattolica qu’il avait
rencontré quelques mois auparavant. Il se sert, dans sa réponse, de l’avis
du cardinal Bea émis en 1952. C’était lui aussi un jésuite et de plus il
était, à cette époque, un cardinal en vue dans la préparation du concile
qui s’annonçait. Emilio Pisani enfonçait le clou en joignant l’avis des
autres personnalités. Par la suite, la revue cessa ses écrits hostiles à
Maria Valtorta, voire même elle la défendit.
Le 12 octobre, Maria Valtorta meurt.
Le 1er décembre, l'Osservatore Romano
publie un article étendant à la seconde édition (qui allait comporter dix volumes), la prohibition de la
première. Le motif est le même : défaut d’imprimatur. Il s’agit de la
même censure. Curieusement, l’article ne se réfère à aucune autorité. La
décision semble émaner du journal même qui, bien qu’étant un organe
officiel, n’a que le pouvoir de transmettre sans décider.
Le même mois P. Berti est
convoqué par le Saint-Office (à l'origine de la mise à l'Index) où il
trouve une atmosphère plus propice au dialogue auprès du nouveau
commissaire qui le reçoit. On ne connaît pas la raison de cette initiative.
Le P. Berti rapporte à son interlocuteur, le Père Marco Giraudo,
un dominicain, les propos de Pie XII en 1948 ainsi que les prises de
positions favorables écrites. La qualité des signataires semble
impressionner le commissaire.
1962 :
En janvier, le P. Berti revient par quatre fois au Saint-Office avec un
rapport et quelques documents qu'on lui avait demandés. Le Père Giraudo, prend conseil de sa hiérarchie et accorde une
autorisation modérée, mais verbale pour la nouvelle édition :
Vous avez notre entière approbation pour continuer la
publication de cette deuxième édition de l’Évangile tel qu’il m’a été
révélé (Poema del Uomo-Dio) de Maria Valtorta. Nous verrons bien comment
l'œuvre sera accueillie.
Il rapporte cet épisode dans son affidavit.
1963 :
le 3 juin, Jean XXIII meurt, le 21 juin, Paul VI est élu. Mgr Macchi, secrétaire du nouveau Pape, confirme dans un
entretien au P. Berti que l'œuvre de Maria Valtorta n'est pas à l'Index et
que le nouveau pape, alors qu’il était archevêque de Milan, avait lu en
partie l’œuvre de Maria Valtorta et l’avait commandée pour son séminaire.
Le 8 novembre, le cardinal Joseph Frings
(1887-1978), archevêque de Cologne, déclare en pleine assemblée conciliaire
:
Il faut souligner clairement que la nécessité de
réformer la procédure […] vaut pour toutes les congrégations romaines, y
compris le Saint-Office. Nul ne peut
être condamné sans avoir été entendu, sans avoir eu la possibilité de se
défendre et aussi de se corriger. La procédure du Saint-Office ne
répond plus à notre temps et est pour beaucoup un objet de scandale.
La déclaration est saluée par un
tonnerre d’applaudissements. Le théologien de Mgr Frings
(Peritus) était le P. Josef Ratzinger.
1966 à
1992
Abolition de l’Index et recherche d’une position officielle substitutive.
Haut de page
1966 :
Le 14 juin, l'Index est aboli : dans la suite de la lettre apostolique
"Integrae
Servandae" définissant le rôle de la
Congrégation pour la Doctrine de la Foi (anciennement Congrégation du
Saint-Office), le Cardinal Alfredo Ottaviani précise le sort réservé aux
livres interdits. Après avoir consulté le Pape il promulgue la Notification sur l'abolition de l'Index des livres prohibés,
publiée dans l'Osservatore Romano
du mardi 15 juin 1966 : L'Index reste moralement engageant mais il n'a plus force
de loi ecclésiastique avec la censure qui lui était jointe. L'Église
affirme sa confiance dans la conscience des fidèles et confie aux
différentes Conférences épiscopales (nationales), le soin d'examiner et
d'empêcher d'éventuelles lectures nocives.
Non seulement l’Index est supprimé, mais le pouvoir d’éclairer les
consciences, passe officiellement du
Saint-Office aux évêques ou à leur conférence. Ceci sera encore plus
explicite avec la réforme de l’imprimatur de 1975. Par la suite, la
Congrégation pour la doctrine de la Foi ne communique plus ses décisions
aux «ordinaires du lieu» (évêques), mais les sollicite pour répondre
directement aux personnes concernées qui s’interrogent sur l’attitude à
avoir envers l’œuvre de Maria Valtorta.
1967 :
Le Padre Pio
répond à Elisa Lucchi qui lui demandait si elle
pouvait lire l’œuvre de Maria Valtorta : "Non seulement je vous
permets de le lire, mais je vous le recommande"
1968 :
Le 13 avril, jour du samedi saint, le Père Allegra, traducteur de la Bible
en chinois, béatifié par Benoît XVI, écrit dans son journal :
Je ne suis absolument pas convaincu que (les écrits de
Maria Valtorta) sont une simple méditation d’une pieuse chrétienne. Non,
cette âme a vraiment vu et entendu. Le doigt de Dieu est là ! (Digitus Dei est hic !)
Le 25-26 août, il note
dans son journal :
Dons de la nature et cadeaux mystiques harmonieusement
conjugués expliquent ce chef d’œuvre de la littérature religieuse italienne
et, devrait-on dire, de la littérature chrétienne mondiale.
1970 :
En juin, le même Père Allegra écrit :
Je retiens que l'œuvre (de Maria Valtorta) requiert une
origine supra naturelle […] je ne vois pas comment il peut être
raisonnablement nié que (L’évangile
tel qu’il m’a été révélé) édifie et enchante les fils de l’Église.
Publiés en 1985, tous ces écrits
sont connus au moment de la béatification du Père Allegra.
1973 :
Le Père Gabriele M. Roschini publie La
Vierge Marie dans l’œuvre de Maria Valtorta. Il écrit notamment en
préface :
Aucun autre écrit marial, pas même la somme de tous ceux que j'ai lus
et étudiés, n'avait été en mesure de me donner sur Marie, chef-d'œuvre de
Dieu, une idée aussi claire, aussi vive, aussi complète, aussi lumineuse et
aussi fascinante, à la fois simple et sublime, que les écrits de Maria
Valtorta.
Il fait parvenir un exemplaire à Paul
VI.
1974 :
Le 17 janvier 1974 la Secrétairerie
d’État, la plus haute instance du Vatican, le
remercie au nom du Souverain-Pontife pour «le
précieux travail» en «exprimant l'espoir que vos efforts recueillent des
fruits spirituels abondants».
Le P. Gabriele Roschini est le fondateur de «Marianum», faculté pontificale
de théologie.
1975 :
19 mars, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi publie la nouvelle
réglementation "concernant la vigilance des pasteurs de l'Église au
regard des livres"
(Decretumde Ecclesiae pastorum vigilantia circa libros) : L'imprimatur, confié aux conférences
nationales ou régionales (art. 1), se concentre désormais sur un périmètre
restreint : Traductions de l'Écriture sainte (art. 2), livres liturgiques
(art. 3), catéchismes et livres d'enseignement (art.4), le devoir de
réserve des prêtres et des fidèles (art. 5), la constitution des corps
compétents pour donner un avis motivé (art. 6). L'œuvre de Maria Valtorta
échappe à ce périmètre, mais n'exclut pas la prudence pastorale compte-tenu
de son sujet, ce que défendra ultérieurement le Cardinal Ratzinger, alors
préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.
19 septembre : Jésus confirme à Mgr Michelini, un mystique italien, qu’Il est bien l’auteur de
l’œuvre inspirée et qu’elle est promise à un grand succès "dans l’Église
régénérée ».
1978 :
Le 22 mai, Mère Maria
Inès du Très Saint Sacrement,
une mexicaine fondatrice de congrégation, béatifiée par Benoît XVI, écrit à
l’éditeur qu’elle est «friande» de l’œuvre de Maria Valtorta qui était
«devenue l'une des plus belles sources de lecture spirituelle». Elle fait
distribuer cette œuvre dans chacune des 35 maisons qu’elle a fondé.
Le 8 décembre, le P. Corrado Berti signe sur papier à en-tête du "Collegio Internazionale - S. Alessio Falconieri – Dei
Servi di Maria" une attestation
certifiant la chronologie des évènements y compris la levée verbale de
l'Index en 1961 et sa confirmation en 1963.
1985 :
Le 31 janvier, dans une lettre adressée au Cardinal Giuseppe Siri,
archevêque de Gênes, le cardinal Ratzinger, le charge de répondre à la
demande d'un prêtre de son diocèse, en date du 18 mai 1984, désireux de
connaître la position de l'Église sur les écrits de Maria Valtorta. Il lui
communique l'ensemble des pièces officielles du dossier en le laissant juge
de la conduite à tenir. Pour sa part, il ne juge pas opportune la diffusion
de ces œuvres, non au regard d'erreurs intrinsèques, mais au regard de
l'impact qu'elles pourraient avoir sur les esprits mal préparés (naïfs).
1986 :
Le 6 juin, Mgr George
Hamilton Pearce, un Père conciliaire,
anciennement archevêque métropolitain des Fidji, écrit à l’éditeur, depuis
sa retraite de Providence (USA) :
Mon premier contact avec l’œuvre
de Maria Valtorta fut en 1979 [...] Je la trouve (l’œuvre) remarquablement
inspirante. Il m’est impossible d’imaginer que quelqu’un puisse lire ce
travail monumental, avec un esprit ouvert, et ne pas en être convaincu que
l’auteur ne peut être autre que l’Esprit Saint de Dieu.
1988 :
Le Père
Leo Maasburg, compagnon de
route de Mère Teresa de Calcutta et confesseur occasionnel, remarque
qu’elle se déplace toujours avec trois livres : sa Bible, son
bréviaire et l’œuvre de Maria Valtorta. À sa question sur le contenu de sa
lecture spirituelle, elle répond : "Lisez-le".
9 septembre : Mgr Josef Clement, secrétaire
du cardinal Ratzinger aurait répondu à une lectrice canadienne en
reprenant, semble-t-il, les reproches formulés dans l’article de l’Osservatore romano du 6 janvier
1960. Mais la source reste floue et imprécise. Elle est reprise dans des
courants de pensée retreints et polémiques.
1992 à
nos jours
Apaisement autour de la position officielle de l’Église.
Haut de page
1992 :
Janvier/mars : à l’occasion de la traduction de l’œuvre de Maria Valtorta
en langue locale, Mgr Benedict Gregorios, archevêque de Trivandrum (Inde),
un Père conciliaire, suivi par les évêques du
Kerala saluent unanimement cette initiative
par écrit. Plusieurs soulignent les fruits spirituels obtenus.
Mai : Devant la "recrudescence
de l'intérêt" pour l'œuvre de Maria Valtorta, le Cardinal
Ratzinger demande à Mgr Dionigi Tettamanzi, secrétaire
général de la Conférence épiscopale italienne, de prendre officiellement
contact avec l'éditeur pour :
Qu’il soit clairement dit, dans les premières pages,
que les "visions" et "dictées" qu'ils relatent ne peuvent
pas être considérées comme d'origine surnaturelle, mais doivent être
considérées simplement comme les formes littéraires dont s'est servi
l'auteure pour raconter, à sa manière, la vie de Jésus.
La formule
employée n’est pas l’affirmation «ne sont pas d’origine surnaturelle», mais
la directive «ne doivent pas être
considérées comme d’origine surnaturelle». Formule conforme aux usages de
l’Église pour laquelle les révélations privées ne sont crédibles que de
«simple foi humaine et non divine».
Août-septembre : le P. Roman Danylak, théologien et docteur en droit
canonique, publie un long article dans lequel il réfute les critiques
formulées, à l’époque, à l’encontre de l’œuvre de Maria Valtorta et
démontre son point de vue favorable à l’œuvre.
Le 11 octobre le Catéchisme de
l'Église catholique rédigé par une commission sous la présidence du
Cardinal Ratzinger, est promulgué par Jean-Paul II (Constitution
Apostolique "Fidei Depositum").
Il légifère dans ses articles 66 et 67 sur les révélations privées et renouvèle la confiance
de l’Église dans l’avis éclairé des fidèles :
Au fil des siècles il y a eu des révélations dites
"privées", dont certaines ont été reconnues par l’autorité de
l’Église. Elles n’appartiennent cependant pas au dépôt de la foi. Leur rôle
n’est pas "d’améliorer" ou de "compléter" la Révélation
définitive du Christ, mais d’aider à en vivre plus pleinement à une
certaine époque de l’histoire. Guidé par le Magistère de l’Église, le sens
des fidèles sait discerner et accueillir ce qui dans ces révélations
constitue un appel authentique du Christ ou de ses saints à l’Église.
1993 :
11 mai, Mgr Boland, évêque de Birmingham
(Alabama) informe
Mr Terry Colafrancesco de la réponse apportée par le Cardinal Ratzinger à sa
demande du 21 juillet 1992 sur la position de l'Église concernant l'œuvre
de Maria Valtorta. L'évêque, faisant référence à la lettre du Cardinal
Ratzinger, confirme le mandement fait à la Conférence épiscopale italienne
l'année précédente.
1994 :
L'éditeur publie désormais le "Poème de l'Homme-Dieu" sous son
titre original de "l'Évangile
tel qu'il m'a été révélé" et sous seule mention de son auteure,
Maria Valtorta, sans référence à une origine surnaturelle. Il a expliqué
longuement dans les deux "Bollettino
Valtortiano" de l'année 1994, les motifs de ce retour au titre
original et les rapports normalisés avec l'autorité ecclésiastique. Le
nouveau titre n’est pas une proclamation anathème d’un nouvel Évangile,
mais simplement la façon dont Maria Valtorta parlait de ses visions.
1996 :
23 avril, Le P. Giandomenico Mucci,
répond au
nom du directeur de La Civiltà Cattolica à un lecteur
s’interrogeant sur la mise à l’Index de Maria Valtorta. L’Index n’a plus de
valeur juridique dans l’Église. Il signale une orientation mais c’est à la
conscience de décider. Dans le cas du lecteur, il est évident que la
lecture de Maria Valtorta ne constitue pas un danger pour sa foi, mais au
contraire, la fortifie.
La Civiltà Cattolica est considérée comme une revue
semi-officielle du Saint-Siège étant donné les liens particuliers qu'elle
entretient avec le Vatican. Elle avait fait paraître en 1961 un article
virulent contre l’œuvre de Maria Valtorta.
14 juin, le cardinal Anthony Padiyara, archevêque majeur du Kerala, un Père conciliaire, écrit à l’occasion de la mort du traducteur de l’œuvre de
Maria Valtorta en langue locale :
Ces volumes traitent de la vie et des activités de
notre Seigneur Jésus-Christ dans les détails minutieux de la vie
quotidienne révélant la personnalité de Jésus et de notre Mère Sainte, comme
aucun autre livre ne l'a jamais fait.
1996/1999 :
Le Père Yannik Bonnet, alors en formation à Rome, affirme dans un entretien donné ultérieurement à Radio Notre-Dame, que le cardinal Stanislas Dziwiz,
secrétaire de Jean-Paul II lui avait certifié avoir souvent vu les œuvres
de Maria Valtorta sur la table de chevet du Souverain Pontife.
2001 :
Le 24 juin, Mgr Le P. Roman Danylak, devenu
entretemps Administrateur apostolique de l’Église gréco-catholique
ukrainienne pour l’est canadien, atteste de la
parfaite conformité de l'œuvre avec «les Évangiles canoniques, la Tradition
et le Magistère de l’Église catholique».
Le 19 juillet, sœur Maria Uranga confirme à l’éditeur que la fondatrice de leur
congrégation, Mère Maria Inès du Très Saint Sacrement, bientôt béatifiée, avait fait distribuer l’œuvre de Maria Valtorta
dans chacune des 35 maisons qu’elle avait fondé, «parce qu’elle l’aimait
beaucoup». Elle l’avait aussi distribué à des prêtres et à des évêques.
2002 :
Le 13 février, Mgr Roman Danylak encourage
publiquement la consultation d’un site
publiant l’œuvre de Maria Valtorta. Il réaffirme la conformité de celle-ci
à la foi catholique. À cette occasion, il mentionne que le cardinal
Ratzinger «en lettres privées a reconnu que ce travail est exempt d'erreurs
de doctrine ou de morale», mais il ne précise pas ces sources privées.
2007 :
Le 27 avril, les évêques chinois, en
préparation d’un synode sur «La Parole de Dieu dans la vie et la mission de
l’Église», formulent le vœu que les œuvres de
Maria Valtorta puissent continuer à être traduites dans
leur langue «pour aider le peuple de Dieu à apprécier le message évangélique».
2011 :
Les 12 et 15 octobre, le cinquantième
anniversaire de la mort de Maria Valtorta
est célébré, sur l’initiative de la communauté des Servites de Marie et de
la Fundazione Maria Valtorta CEV, à la Santissima
Annunziata de Florence sous la présidence d’un nonce apostolique, Mgr Pier Giacomo De Nicolò.
2012 :
Le 21 avril, à N.D. de Guadalupe à
Mexico, le cardinal Angelo Amato, Préfet de la
Congrégation pour les causes des Saints, représentant le pape Benoît XVI,
béatifie María Inés Teresa Arias Espinosa (Mère Maria Inès du Très Saint
Sacrement). Elle avait fait distribuer abondamment les œuvres de Maria
Valtorta qu’elle lisait.
Le 29 septembre, à Acireale en Sicile, le cardinal Angelo Amato, au nom du pape Benoît XVI, béatifie
le P. Gabriele Allegra, traducteur de la Bible en chinois. Dans ses écrits
et sa correspondance, publiés dès 1985, il avait affirmé la haute valeur
spirituelle et scientifique de l’œuvre de Maria Valtorta qu’il estimait
venir de l’esprit de Jésus.
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