Liste des sigles.
SS. Jean-Paul II et Maria Valtorta.
Les grands auteurs.
Les encycliques.
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Chapitre 2 : Dieu à la rencontre de l’homme.
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50
Par la
raison naturelle, l’homme peut connaître Dieu avec certitude à partir de ses
œuvres. Mais il existe un autre ordre de connaissance que l’homme ne peut
nullement atteindre par ses propres forces, celui de la Révélation divine
(1). Par une décision tout à fait libre, Dieu se révèle et se donne à
l’homme. Il le fait en révélant son mystère, son dessein bienveillant qu’Il a
formé de toute éternité dans le Christ en faveur de tous les hommes. Il
révèle pleinement son dessein en envoyant son Fils bien-aimé, notre Seigneur
Jésus-Christ, et l’Esprit Saint.
(1)
cf. Concile Vatican I : Denzinger-Schönmetzer
3015.
I
: La Révélation de Dieu.
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I. Dieu révèle son "dessein bienveillant"
51
"Il
a plu à Dieu dans sa sagesse et sa bonté de se révéler en personne et de
faire connaître le mystère de sa volonté grâce auquel les hommes, par le
Christ, le Verbe fait chair, accèdent dans l’Esprit Saint auprès du Père et
sont rendus participants de la nature divine" (1).
(1)
Dei Verbum 2
52
Dieu
qui "habite une lumière inaccessible" (1) veut communiquer sa
propre vie divine aux hommes librement créés par Lui, pour en faire, dans son
Fils unique, des fils adoptifs (2). En se révélant Lui-même, Dieu veut rendre
les hommes capables de Lui répondre, de Le connaître et de L’aimer bien
au-delà de tout ce dont ils seraient capables d’eux-mêmes.
(1)
1 Timothée 6, 16 – (2) cf. Éphésiens 1, 4-5
53
Le dessein divin de la Révélation se réalise à la fois "par des
actions et par des paroles, intimement liées entre elles et s’éclairant
mutuellement" (1). Il comporte une "pédagogie divine"
particulière : Dieu se communique graduellement à l’homme, Il le prépare
par étapes à accueillir la Révélation surnaturelle qu’Il fait de lui-même et
qui va culminer dans la Personne et la mission du Verbe incarné,
Jésus-Christ.
Saint Irénée de Lyon parle à maintes reprises de cette pédagogie divine sous
l’image de l’accoutumance mutuelle entre Dieu et l’homme : "Le
Verbe de Dieu a habité dans l’homme et s’est fait Fils de l’homme pour
accoutumer l’homme à saisir Dieu et accoutumer Dieu à habiter dans l’homme,
selon le bon plaisir du Père" (2).
(1)
Dei Verbum 2 – (2) Hær.
3, 20, 2 ; cf. par exemple 3, 17, 1 ; 4, 12, 4 ; 4, 21, 3.
II. Les étapes de la Révélation
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Dès l’origine, Dieu se fait connaître.
54
"Dieu
qui a créé et conserve toutes choses par le Verbe, donne aux hommes dans les
choses créées un témoignage incessant sur Lui-même ; voulant de plus
ouvrir la voie d’un salut supérieur, Il se manifesta aussi Lui-même, dès
l’origine, à nos premiers parents" (1) Il les a invités à une communion
intime avec Lui-même en les revêtant d’une grâce et d’une justice
resplendissantes.
(1)
Dei Verbum 3
55
Cette Révélation n’a pas été interrompue par le péché de nos premiers
parents. Dieu, en effet, "après leur chute leur promit une rédemption,
leur rendit courage en les faisant espérer le salut ; sans arrêt, Il
montra sa sollicitude pour le genre humain, afin de donner la vie éternelle à
tous ceux qui par la constance dans le bien cherchent le salut" (1).
Comme il avait perdu ton amitié en se détournant de Toi, tu ne l’as pas
abandonné au pouvoir de la mort. (...) Tu as multiplié les alliances avec eux
(2).
(1)
Dei Verbum 3 – (2) Missel Romain, prière
eucharistique IV, 118.
L’alliance avec Noé.
Haut
de page
56
Une fois l’unité du genre humain
morcelée par le péché, Dieu cherche tout d’abord à sauver l’humanité en
passant par chacune de ses parties. L’alliance avec Noé d’après le déluge (1)
exprime le principe de l’Économie divine envers les "nations",
c’est-à-dire envers les hommes regroupés "d’après leurs pays, chacun
selon sa langue, et selon leurs clans" (2).
(1) cf. Genèse 9,9 – (2) Genèse 10,5;
cf. 10,20-31.
57
Cet ordre à la fois cosmique, social et religieux de la pluralité des
nations (1) est destiné à limiter l’orgueil d’une humanité déchue qui,
unanime dans sa perversité (2), voudrait faire par elle-même son unité à la
manière de Babel (3). Mais, à cause du péché (4), le polythéisme ainsi que
l’idolâtrie de la nation et de son chef menacent sans cesse d’une perversion
païenne cette économie provisoire.
(1)
cf. Actes 17,26-27 – (2) cf. Sagesse 10,5 – (3) cf. Genèse 11,4-6 – (4) cf.
Romains 1,18-25.
58
L’alliance avec Noé est en vigueur tant que dure le temps des nations
(1), jusqu’à la proclamation universelle de l’Évangile. La Bible vénère
quelques grandes figures des "nations", tels "qu'Abel le
juste", le roi-prêtre Melchisédech (2), figure du Christ (3) ou les
justes "Noé, Daniel et Job" (4). Ainsi, l’Écriture exprime quelle
hauteur de sainteté peuvent atteindre ceux qui vivent selon l’alliance de Noé
dans l’attente que le Christ "rassemble dans l’unité tous les enfants de
Dieu dispersés" (5)
(1)
cf. Luc 21,24 – (2) cf. Genèse 14,18 – (3) cf. Hébreux 7,3 – (4) Ézéchiel
14,14 – (5) Jean 11,52
Dieu élit Abraham.
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59
Pour
rassembler l’humanité dispersée, Dieu élit Abram en l’appelant "hors de
son pays, de sa parenté et de sa maison" (1), pour faire de lui Abraham,
c’est-à-dire "le père d’une multitude de nations" (2) :
"En toi seront bénies toutes les nations de la terre" (3).
(1)
Genèse 12,1 – (2) Genèse 17,5 – (3) Genèse 12,3 LXX ; cf. Ga 3,8.
60
Le peuple issu d’Abraham sera le dépositaire de la promesse faite aux
patriarches, le peuple de l’élection (1), appelé à préparer le rassemblement,
un jour, de tous les enfants de Dieu dans l’unité de l’Église (2) ; il
sera la racine sur laquelle seront greffés les païens devenus croyants (3).
(1)
cf. Romains 11,28 – (2) cf. Jean 11,52; 10,16 – (3)
cf. Romains 11,17-18. 24.
61
Les patriarches et les prophètes et d’autres personnages de l’Ancien
Testament ont été et seront toujours vénérés comme saints dans toutes les
traditions liturgiques de l’Église.
Dieu forme son peuple Israël.
Haut de page
62
Après
les patriarches, Dieu forma Israël comme son peuple en le sauvant de
l’esclavage de l’Égypte. Il conclut avec lui l’Alliance du Sinaï et lui
donna, par Moïse, sa Loi, pour qu’il Le reconnaisse et Le serve comme le seul
Dieu vivant et vrai, Père provident et juste juge, et qu’il attende le
Sauveur promis (1).
(1)
cf. Dei Verbum 3.
63
Israël est le Peuple sacerdotal de Dieu (1), celui qui "porte le
nom du Seigneur" (2). C’est le peuple de ceux "à qui Dieu a parlé
en premier" (3), le peuple des "frères aînés" dans la foi
d’Abraham (4).
(1)
cf. Exode 19, 6 – (2) Deutéronome 28, 10 – (3) Missel Romain, Vendredi Saint
13 : oraison universelle VI – (4) cf. Jean-Paul II, allocution dans la
synagogue de Rome [13 avril 1986], 4.
64
Par les prophètes, Dieu forme son peuple dans l’espérance du salut,
dans l’attente d’une Alliance nouvelle et éternelle destinée à tous les
hommes (1), et qui sera inscrite dans les cœurs (2). Les prophètes annoncent
une rédemption radicale du Peuple de Dieu, la purification de toutes ses
infidélités (3), un salut qui inclura toutes les nations (4). Ce seront
surtout les pauvres et les humbles du Seigneur (5) qui porteront cette
espérance. Les femmes saintes comme Sara, Rébecca, Rachel, Miryam, Débora, Anne,
Judith et Esther, ont conservé vivante l’espérance du salut d’Israël. La
figure la plus pure en est Marie (6).
(1)
cf. Isaïe 2,2-4 – (2) cf. Jérémie 31,31-34; Hébreux
10,16 – (3) cf. Ézéchiel 36 – (4) cf. Isaïe 49,5-6; 53,11 – (5) cf. Sophonie
2,3 – (6) cf. Luc 1,38.
III Le Christ Jésus "Médiateur et
Plénitude de toute la Révélation" (Dei Verbum
2)
Haut de page.
Dieu a tout dit en son Verbe.
65
"Après
avoir, à bien des reprises et de bien des manières, parlé par les prophètes,
Dieu en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par son Fils" (1).
Le Christ, le Fils de Dieu fait homme, est la Parole unique, parfaite et
indépassable du Père. En Lui Il dit tout, et il n’y aura pas d’autre parole
que celle-là. S. Jean de la Croix, après tant d’autres, l’exprime de façon
lumineuse, en commentant Hébreux 1, 1-2 :
Dès lors qu’Il nous a donné son Fils, qui est sa Parole, Dieu n’a pas d’autre
parole à nous donner. Il nous a tout dit à la fois et d’un seul coup en cette
seule Parole et il n’a rien de plus à dire ; car ce qu’Il disait par
parties aux prophètes, Il l’a dit tout entier dans son Fils, en nous donnant
ce tout qu’est son Fils. Voilà pourquoi celui qui voudrait maintenant
l’interroger, ou désirerait une vision ou une révélation, non seulement
ferait une folie, mais ferait injure à Dieu, en ne jetant pas les yeux
uniquement sur le Christ, sans chercher autre chose ou quelque nouveauté (2).
(1)
Hébreux 1,1-2 – (2) Montée au Carmel
2, 22, 3-5
Il n’y aura plus d’autre
Révélation.
Haut
de page
66
"L’Économie chrétienne, étant
l’Alliance Nouvelle et définitive, ne passera donc jamais et aucune nouvelle
révélation publique n’est dès lors à attendre avant la manifestation
glorieuse de notre Seigneur Jésus-Christ" (1). Cependant, même si la
Révélation est achevée, elle n’est pas complètement explicitée ; il
restera à la foi chrétienne d’en saisir graduellement toute la portée au
cours des siècles.
(1) Dei Verbum 4.
67
Au fil des siècles il y a eu des révélations dites "privées", dont
certaines ont été reconnues par l’autorité de l’Église. Elles n’appartiennent
cependant pas au dépôt de la foi. Leur rôle n’est pas "d’améliorer"
ou de "compléter" la Révélation définitive du Christ, mais d’aider
à en vivre plus pleinement à une certaine époque de l’histoire. Guidé par le
Magistère de l’Église, le sens des fidèles sait discerner et accueillir ce
qui dans ces révélations constitue un appel authentique du Christ ou de ses
saints à l’Église.
La foi chrétienne ne peut pas accepter des "révélations" qui
prétendent dépasser ou corriger la Révélation dont le Christ est
l’achèvement. C’est le cas de certaines religions non chrétiennes et aussi de
certaines sectes récentes qui se fondent sur de telles
"révélations".
En bref
Haut de page
68
Par amour,
Dieu s’est révélé et s’est donné à l’homme. Il apporte ainsi une réponse
définitive et surabondante aux questions que l’homme se pose sur le sens et
le but de sa vie.
69
Dieu s’est révélé à l’homme en lui
communiquant graduellement son propre mystère par des actions et par des
paroles.
70
Au-delà du témoignage que Dieu donne de Lui-même dans les choses créées,
Il s’est manifesté Lui-même à nos premiers parents. Il leur a parlé et, après
la chute, leur a promis le salut (1) et leur a offert son alliance.
(1) cf. Genèse 3,15. .
71
Dieu conclut avec Noé une alliance éternelle entre Lui et tous les êtres
vivants (1). Elle durera tant que dure le monde.
(1) cf. Genèse 9,16.
72
Dieu a élu Abraham et a conclu une
alliance avec lui et sa descendance. Il en a formé son peuple auquel il a
révélé sa loi par Moïse. Il l’a préparé par les prophètes à accueillir le
salut destiné à toute l’humanité.
73
Dieu s’est révélé pleinement en envoyant
son propre Fils en qui Il a établi son Alliance pour toujours. Celui-ci est
la Parole définitive du Père, de sorte qu’il n’y aura plus d’autre Révélation
après Lui.
Article 2 : La transmission de la Révélation
divine.
Haut de page.
74
Dieu
"veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance
de la vérité" (1), c’est-à-dire du Christ Jésus (2). Il faut donc que le
Christ soit annoncé à tous les peuples et à tous les hommes et qu’ainsi la
Révélation parvienne jusqu’aux extrémités du monde :
(1)
1 Timothée 2,4 – (2) cf. Jean 14,6.
Cette Révélation donnée pour le salut de toutes les nations, Dieu, avec la
même bienveillance, prit des dispositions pour qu’elle demeurât toujours en
son intégrité et qu’elle fût transmise à toutes les générations (1).
(1)
Dei Verbum 7.
I. La Tradition apostolique.
Haut de page.
75
"Le
Christ Seigneur en qui s’achève toute la Révélation du Dieu très haut, ayant
accompli Lui-même et proclamé de sa propre bouche l’Évangile d’abord promis
par les prophètes, ordonna à ses apôtres de le prêcher à tous comme la source
de toute vérité salutaire et de toute règle morale en leur communiquant les
dons divins" (1).
(1)
Dei Verbum 7.
La prédication apostolique...
76
La
transmission de l’Évangile, selon l’ordre du Seigneur, s’est faite de deux
manières :
- Oralement "par les apôtres, qui, dans la prédication orale, dans
les exemples et les institutions transmirent, soit ce qu’ils avaient appris
de la bouche du Christ en vivant avec Lui et en Le voyant agir, soit ce
qu’ils tenaient des suggestions du Saint-Esprit"
- Par écrit "par ces apôtres et par des hommes de leur entourage,
qui, sous l’inspiration du même Esprit Saint, consignèrent par écrit le
message de salut" (1).
(1)
Dei Verbum 7.
... continuée dans la succession apostolique.
77
"Pour
que l’Évangile fût toujours gardé intact et vivant dans l’Église, les apôtres
laissèrent comme successeurs les évêques, auxquels ils ‘transmirent leur
propre charge d’enseignement" (1). En effet, "la prédication
apostolique, qui se trouve spécialement exprimée dans les livres inspirés,
devait être conservée par une succession ininterrompue jusqu’à la
consommation des temps" (2).
(1)
Dei Verbum 7 – (2) Dei Verbum
8.
78
Cette transmission vivante, accomplie dans l’Esprit Saint, est appelée la
Tradition en tant que distincte de la Sainte Écriture, quoiqu’étroitement
liée à elle. Par elle, "l’Église perpétue dans sa doctrine, sa vie et
son culte et elle transmet à chaque génération tout ce qu’elle est elle-même,
tout ce qu’elle croit" (1). "L’enseignement des saints Pères
atteste la présence vivifiante de cette Tradition, dont les richesses passent
dans la pratique et la vie de l’Église qui croit et qui prie" (2).
(1)
Dei Verbum 8 – (2) Dei Verbum
8
79
Ainsi, la communication que le Père a faite de Lui-même par son Verbe
dans l’Esprit Saint, demeure présente et agissante dans l’Église :
"Dieu qui parla jadis ne cesse de converser avec l’Épouse de son Fils
bien-aimé, et l’Esprit Saint, par qui la voix vivante de l’Évangile retentit
dans l’Église et par elle dans le monde, introduit les croyants dans la
vérité tout entière et fait que la parole du Christ habite en eux avec
abondance" (1).
(1)
Dei Verbum 8.
II. Le rapport entre la Tradition et
l’Écriture Sainte.
Haut de page.
Une source commune...
80
"Elles
sont reliées et communiquent étroitement entre elles. Car toutes deux
jaillissent d’une source divine identique, ne forment pour ainsi dire qu’un
tout et tendent à une même fin" (1). L’une et l’autre rendent présent et
fécond dans l’Église le mystère du Christ qui a promis de demeurer avec les
siens "pour toujours, jusqu’à la fin du monde" (2).
(1)
Dei Verbum 9 – (2) Matthieu 28,20.
... deux modes distincts de transmission.
81
"La
Sainte Écriture est la parole de Dieu en tant que, sous l’inspiration de
l’Esprit divin, elle est consignée par écrit."
"Quant à la sainte Tradition, elle porte la parole de Dieu,
confiée par le Christ Seigneur et par l’Esprit Saint aux apôtres, et la
transmet intégralement à leurs successeurs, pour que, illuminés par l’Esprit
de vérité, en la prêchant, ils la gardent, l’exposent et la répandent avec
fidélité" (1).
(1)
Dei Verbum 9.
82
Il en résulte que l’Église à laquelle est confiée la transmission et
l’interprétation de la Révélation, "ne tire pas de la seule Écriture
Sainte sa certitude sur tous les points de la Révélation. C’est pourquoi
l’une et l’autre doivent être reçues et vénérées avec égal sentiment d’amour
et de respect" (1).
(1)
Ib°
Tradition apostolique et traditions ecclésiales.
83
La
Tradition dont nous parlons ici vient des apôtres et transmet ce que ceux-ci
ont reçu de l’enseignement et de l’exemple de Jésus et ce qu’ils ont appris
par l’Esprit Saint. En effet, la première génération de chrétiens n’avait pas
encore un Nouveau Testament écrit, et le Nouveau Testament lui-même atteste
le processus de la Tradition vivante.
Il faut en distinguer les "traditions" théologiques,
disciplinaires, liturgiques ou dévotionnelles nées au cours du temps dans les
Églises locales. Elles constituent des formes particulières sous lesquelles
la grande Tradition reçoit des expressions adaptées aux divers lieux et aux
diverses époques. C’est à sa lumière que celles-ci peuvent être maintenues,
modifiées ou aussi abandonnées sous la conduite du Magistère de l’Église.
III. L’interprétation de l’héritage de la foi.
Haut de page.
L’héritage de la foi confié à la totalité de l’Église.
84
"L’héritage
sacré" (1) de la foi (depositum fidei), contenu dans la Sainte Tradition et dans
l’Écriture Sainte a été confié par les apôtres à l’ensemble de l’Église.
"En s’attachant à lui le peuple saint tout entier uni à ses pasteurs
reste assidûment fidèle à l’enseignement des apôtres et à la communion
fraternelle, à la fraction du pain et aux prières, si bien que, dans le
maintien, la pratique et la confession de la foi transmise, s’établit, entre
pasteurs et fidèles, une singulière unité d’esprit" (2).
(1)
cf. 1 Timothée 6,20; 2 Timothée 1,12-14 – (2) Dei Verbum 10.
Le Magistère de l’Église.
Haut de page.
85
"La
charge d’interpréter de façon authentique la Parole de Dieu, écrite ou
transmise, a été confiée au seul Magistère vivant de l’Église dont l’autorité
s’exerce au nom de Jésus-Christ" (1), c’est-à-dire aux évêques en
communion avec le successeur de Pierre, l’évêque de Rome.
(1)
Dei Verbum 10.
86
"Pourtant, ce Magistère n’est pas au-dessus de la parole de Dieu,
mais il la sert, n’enseignant que ce qui fut transmis, puisque par mandat de
Dieu, avec l’assistance de l’Esprit Saint, il écoute cette Parole avec amour,
la garde saintement et l’expose aussi avec fidélité, et puise
en cet unique dépôt de la foi tout ce qu’il propose à croire comme
étant révélé par Dieu" (1).
(1)
Dei Verbum 10.
87
Les fidèles, se souvenant de la parole du Christ à ses apôtres :
"Qui vous écoute, m’écoute" (1), reçoivent avec docilité les
enseignements et directives que leurs pasteurs leur donnent sous différentes
formes.
(1)
Luc 10,16; cf. Lumen Gentium
20.
Les dogmes de la foi.
Haut de page.
88
Le
Magistère de l’Église engage pleinement l’autorité reçue du Christ quand il
définit des dogmes, c’est-à-dire quand il propose, sous une forme obligeant
le peuple chrétien à une adhésion irrévocable de foi, des vérités contenues
dans la Révélation divine ou bien quand il propose de manière définitive des
vérités ayant avec celles-là un lien nécessaire.
89
Il existe un lien organique entre notre vie spirituelle et les dogmes.
Les dogmes sont des lumières sur le chemin de notre foi, ils l’éclairent et
le rendent sûr. Inversement, si notre vie est droite, notre intelligence et
notre cœur seront ouverts pour accueillir la lumière des dogmes de la foi
(1).
(1)
cf. Jean 8,31-32.
90
Les liens mutuels et la cohérence des dogmes peuvent être trouvés dans
l’ensemble de la Révélation du mystère du Christ (1). Il faut, en effet, se
rappeler que "la diversité de leurs rapports avec les fondements de la
foi chrétienne marque un ordre ou une ‘hiérarchie’ des vérités de la doctrine
catholique" (2).
(1)
cf. Concile Vatican I : Denzinger-Schönmetzer
3016 : nexus mysteriorum
(liens qui relient les mystères entre eux); Lumen Gentium 25 – (2) Unitatis redintegratio 11.
Le sens surnaturel de la foi.
Haut de page.
91
Tous les
fidèles ont part à la compréhension et à la transmission de la vérité
révélée. Ils ont reçu l’onction de l’Esprit Saint qui les instruit (1) et les
conduit vers la vérité toute entière (2).
(1)
cf. 1 Jean 2,20. 27 – (2) cf. Jean 16,13.
92
"L’ensemble des fidèles (...) ne peut se tromper dans la foi et
manifeste cette qualité par le moyen du sens surnaturel de la foi qui est
celui du peuple tout entier, lorsque, ‘des évêques jusqu’au dernier des
fidèles laïcs’, il apporte aux vérités concernant la foi et les mœurs un
consentement universel" (1).
(1)
Lumen Gentium 12.
93
"Grâce en effet à ce sens de la foi qui est éveillé et soutenu par
l’Esprit de vérité, et sous la conduite du Magistère sacré, (...) le Peuple
de Dieu s’attache indéfectiblement à la foi transmise aux saints une fois
pour toutes, il y pénètre plus profondément en l’interprétant comme il faut
et dans sa vie la met plus parfaitement en œuvre" (1).
(1)
Lumen Gentium 12.
La croissance dans l’intelligence de la foi.
Haut de page.
94
Grâce à
l’assistance du Saint-Esprit, l’intelligence tant des réalités que des
paroles de l’héritage de la foi peut croître dans la vie de l’Église :
– "Par la contemplation et l’étude des croyants qui les méditent en leur
cœur" (1) ; c’est en particulier "la recherche théologique qui
approfondit la connaissance de la vérité révélée" (2).
– "Par l’intelligence intérieure que les croyants éprouvent des choses
spirituelles" (3) ; "les divines paroles et celui qui les lit,
grandissent ensemble" (4).
– "Par la prédication de ceux qui, avec la succession épiscopale,
reçurent un charisme certain de la vérité" (5).
(1)
Dei Verbum 8 – (2) Gaudium
et Spes 62, § 7; cf. 44, §
2 ; Dei Verbum 23; 24; Unitatis
redintegratio 4 – (3) Dei Verbum
8 – (4) S. Grégoire le Grand, hom. Ez. 1, 7,
8 : PL 76, 843D – (5) Dei Verbum 8.
95
"Il est donc clair que la Sainte Tradition, la Sainte Écriture et le
Magistère de l’Église, par une très sage disposition de Dieu, sont tellement
reliés et solidaires entre eux qu’aucune de ces réalités ne subsiste sans les
autres, et que toutes ensemble, chacune à sa façon, sous l’action du seul
Esprit Saint, contribuent efficacement au salut des âmes" (1).
(1)
Dei Verbum 10, § 3.
En bref
Haut de page
96
Ce que le Christ a confié aux apôtres, ceux-ci l’ont transmis par leur
prédication et par écrit, sous l’inspiration de l’Esprit Saint, à toutes les
générations, jusqu’au retour glorieux du Christ.
97
"La Sainte Tradition et la Sainte Écriture constituent un unique dépôt
sacré de la parole de Dieu" (1) en lequel, comme dans un miroir,
l’Église pérégrinante contemple Dieu, source de
toutes ses richesses.
(1)
Dei Verbum 10.
98
"Dans sa doctrine, sa vie et son culte, l’Église perpétue et transmet à
chaque génération tout ce qu’elle est elle-même, tout ce qu’elle croit"
(1).
(1)
Dei Verbum 8.
99
Grâce à son sens surnaturel de la foi, le Peuple de Dieu tout entier ne cesse
d’accueillir le don de la Révélation divine, de le pénétrer plus profondément
et d’en vivre plus pleinement.
100
La charge d’interpréter authentiquement la Parole de Dieu a été confiée au
seul Magistère de l’Église, au Pape et aux évêques en communion avec lui.
Article 3 - La Sainte Écriture.
Haut de page.
I. Le Christ – Parole unique de l’Écriture Sainte.
101
Dans la condescendance de sa bonté, Dieu, pour se révéler aux hommes, leur
parle en paroles humaines : "En effet, les paroles de Dieu,
exprimées en langues humaines, ont pris la ressemblance du langage humain, de
même que le Verbe du Père éternel, ayant assumé l’infirmité de notre chair,
est devenu semblable aux hommes" (1).
(1)
Dei Verbum 13.
102
A travers toutes les paroles de l’Écriture Sainte, Dieu ne dit qu’une seule
Parole, son Verbe unique en qui Il se dit tout entier (1) :
Rappelez-vous que c’est une même Parole de Dieu qui s’étend dans toutes les
Écritures, que c’est un même Verbe qui résonne dans la bouche de tous les
écrivains sacrés, lui qui, étant au commencement Dieu auprès de Dieu, n’y a
pas besoin de syllabes parce qu’il n’y est pas soumis au temps (2).
(1)
cf. Hébreux 1, 1-3 – (2) Saint Augustin, Enarratio
in Psalmos, 103, 4, 1 : PL 37, 1378.
103
Pour cette raison, l’Église a toujours vénéré les divines Écritures comme
elle vénère aussi le Corps du Seigneur. Elle ne cesse de présenter aux
fidèles le Pain de vie pris sur la Table de la Parole de Dieu et du Corps du
Christ (1).
(1) cf. Dei Verbum 21.
104
Dans l’Écriture Sainte, l’Église trouve sans cesse sa nourriture et sa force
(1), car en elle, elle n’accueille pas seulement une parole humaine, mais ce
qu’elle est réellement : la Parole de Dieu (2). "Dans les Saints
livres, en effet, le Père qui est aux Cieux vient avec tendresse au-devant de
ses fils et entre en conversation avec eux" (3).
(1)
cf. Dei Verbum 24 – (2) cf. 1 Thimothée 2,13 – (3)
Dei Verbum 21.
II. Inspiration et vérité de la Sainte Écriture.
Haut de page.
105
Dieu est l’Auteur de l’Écriture Sainte. "La vérité divinement révélée, que contiennent et
présentent les livres de la Sainte Écriture, y a été consignée sous
l’inspiration de l’Esprit Saint".
"Notre Sainte Mère l’Église, de par sa foi apostolique, juge sacrés et
canoniques tous les livres tant de l’Ancien que du Nouveau Testament, avec
toutes leurs parties, puisque, rédigés sous l’inspiration de l’Esprit Saint
ils ont Dieu pour auteur et qu’ils ont été transmis comme tels à l’Église
elle-même" (1).
(1)
Dei Verbum 11.
106
Dieu a inspiré les auteurs humains des livres sacrés. "En vue de
composer ces livres sacrés, Dieu a choisi des hommes auxquels il eut recours
dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens, pour que, lui-même
agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce
qui était conforme à son désir, et cela seulement" (1).
(1)
Dei Verbum 11.
107
Les livres inspirés enseignent la vérité. "Dès lors, puisque toutes
les assertions des auteurs inspirés ou hagiographes doivent être tenues pour
assertions de l’Esprit Saint, il faut déclarer que les livres de l’Écriture
enseignent fermement, fidèlement et sans erreur la vérité que Dieu a voulu
voir consignée pour notre salut dans les Lettres sacrées" (1).
(1)
Dei Verbum 11.
108
Cependant, la foi chrétienne n’est pas une "religion du
Livre". Le christianisme est la religion de la "Parole" de
Dieu, "non d’un verbe écrit et muet, mais du Verbe incarné et
vivant" (1). Pour qu’elles ne restent pas lettre morte, il faut que le
Christ, Parole éternelle du Dieu vivant, par l’Esprit Saint nous "ouvre
l’esprit à l’intelligence des Écritures" (2).
(1) Saint Bernard, hom.
miss. 4, 11 : Opera, ed. J. Leclercq-H. Rochais, v. 4 [Romae 1966] p.
57 – (2) Luc 24,45.
III. L’Esprit Saint, interprète de l’Écriture.
Haut de page.
109
Dans
l’Écriture Sainte, Dieu parle à l’homme à la manière des hommes. Pour bien
interpréter l’Écriture, il faut donc être attentif à ce que les auteurs
humains ont vraiment voulu affirmer et à ce que Dieu a bien voulu nous
manifester par leurs paroles (1).
(1)
cf. Dei Verbum 12, § 1 .
110
Pour découvrir l’intention des auteurs sacrés, il faut tenir
compte des conditions de leur temps et de leur culture, des "genres
littéraires" en usage à cette époque, des manières de sentir, de parler
et de raconter courantes en ce temps-là. "Car c’est de façon bien
différente que la vérité se propose et s’exprime en des textes diversement
historiques, en des textes, ou prophétiques, ou poétiques, ou même en
d’autres genres d’expression" (1).
(1)
Dei Verbum 12, § 2.
111
Mais puisque l’Écriture Sainte est inspirée, il y a un autre principe de
l’interprétation juste, non moins important que le précédent, et sans lequel
l’Écriture demeurerait lettre morte : "La Sainte Écriture doit être
lue et interprétée à la lumière du même Esprit qui la fit rédiger" (1).
(1)
Dei Verbum 12, § 3.
Le Concile Vatican II indique trois critères pour une interprétation
de l’Écriture conforme à l’Esprit qui l’a inspirée (1) :
(1)
cf. Dei Verbum 12, § 3
112
1. Porter une grande attention "au contenu et à l’unité de
toute l’Écriture". En effet, aussi différents que soient les livres
qui la composent, l’Écriture est une en raison de l’unité du dessein
de Dieu, dont le Christ Jésus est le centre et le cœur, ouvert depuis sa
Pâque (1).
Le cœur (2) du Christ désigne la Sainte Écriture qui fait connaître le cœur
du Christ. Ce cœur était fermé avant la passion car l’Écriture était obscure.
Mais l’Écriture a été ouverte après la passion, car ceux qui désormais en ont
l’intelligence considèrent et discernent de quelle manière les prophéties
doivent être interprétées (3).
(1) cf. Luc 24, 25-27. 44-46 – (2) cf.
Ps 22, 15 - (3) cf. Saint Thomas d’Aquin, Expositio in Psalmos,
21, 11.
113
2. Lire ensuite l’Écriture dans
"la Tradition vivante de toute l’Église". Selon un adage des Pères,
la Sainte Écriture se lit bien plus dans le cœur de l’Église que dans les
moyens matériels de son expression. En effet, l’Église porte dans sa
Tradition la mémoire vivante de la Parole de Dieu, et c’est l’Esprit Saint
qui lui donne l’interprétation spirituelle de l’Écriture (1).
(1)
"... selon le sens spirituel dont l’Esprit gratifie
l’Église" : Origène, hom. in Lev. 5, 5.
114
3. Être attentif "à l’analogie de la foi" (1). Par
"analogie de la foi" nous entendons la cohésion des vérités de la
foi entre elles et dans le projet total de la Révélation.
(1)
cf. Romains 12,6.
Les sens de l’Écriture
Haut de page
115
Selon une ancienne tradition, on peut distinguer deux sens de
l’Écriture : le sens littéral et le sens spirituel, ce dernier étant
subdivisé en sens allégorique, moral et anagogique. La concordance profonde
des quatre sens assure toute sa richesse à la lecture vivante de l’Écriture
dans l’Église :
116
Le sens littéral. C’est le sens signifié par les paroles de
l’Écriture et découvert par l’exégèse qui suit les règles de la juste
interprétation "Tous les sens de la Sainte Ecriture trouvent leur appui
dans le sens littéral" (1).
(1)
Saint Thomas d’Aquin, Somme Théologique,
1, 1, 10, ad 1.
117
Le sens spirituel. Grâce à l’unité du dessein de Dieu, non
seulement le texte de l’Écriture, mais aussi les réalités et les événements
dont il parle peuvent être des signes.
1. Le sens allégorique. Nous pouvons acquérir une compréhension plus
profonde des événements en reconnaissant leur signification dans le
Christ ; ainsi, la traversée de la Mer Rouge est un signe de la victoire
du Christ, et ainsi du Baptême (1).
2. Le sens moral. Les événements rapportés
dans l’Écriture peuvent nous conduire à un agir juste. Elles ont été écrites
"pour notre instruction" (2).
3. Le sens anagogique. Nous pouvons voir
des réalités et des événements dans leur signification éternelle, nous
conduisant (en grec : anagoge) vers
notre Patrie. Ainsi, l’Église sur terre est signe de la Jérusalem céleste
(3).
(1)
cf. 1 Corinthiens 10,2 – (2) 1 Corinthiens 10,11;
cf. Hébreux 3 – 4,11 – (3) cf. Apocalypse 21, 1 – 22, 5.
118
Un distique médiéval résume la
signification des quatre sens : Le sens littéral enseigne les
événements, l’allégorie ce qu’il faut croire, le sens moral ce qu’il faut
faire, l’anagogie vers quoi il faut tendre (1).
(1) Augustin de Dace, Rotulus pugillaris,
I : ed. A. Walz, Angelicum 6 [1929] 256.
119
"Il appartient aux exégètes de s’efforcer, suivant ces règles, de
pénétrer et d’exposer plus profondément le sens de la Sainte Écriture, afin
que, par leurs études en quelque sorte préparatoires, mûrisse le jugement de
l’Église. Car tout ce qui concerne la manière d’interpréter l’Écriture est
finalement soumis au jugement de l’Église, qui exerce le ministère et le
mandat divinement reçus de garder la parole de Dieu et de l’interpréter"
(1) :
Je ne croirais pas à l’Évangile, si l’autorité de l’Eglise catholique ne m’y
poussait (2).
(1)
Dei Verbum 12, 3 – (2) Saint Augustin, Réfutation de l'Épître manichéenne appelée
Fondamentale, 5, 6 : PL 42, 176.
IV. Le Canon des Écritures
Haut de
page.
120
C’est la
Tradition apostolique qui a fait discerner à l’Église quels écrits devaient
être comptés dans la liste des Livres Saints (1). Cette liste intégrale est
appelée " Canon " des Écritures. Elle comporte pour
l’Ancien Testament 46 (2) écrits et 27 pour le Nouveau (3) :
- Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome, Josué, Juges, Ruth, les
deux livres de Samuel, les deux livres des Rois, les deux livres des
Chroniques, Esdras et Néhémie, Tobie, Judith, Esther, les deux livres des
Maccabées, Job, les Psaumes, les Proverbes, l’Ecclésiaste, le Cantique des
Cantiques, la Sagesse, l’Ecclésiastique, Isaïe, Jérémie, les Lamentations,
Baruch, Ezéchiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habaquq, Sophonie, Agée, Zacharie, Malachie pour l’Ancien
Testament ;
- les Évangiles de Matthieu, de Marc, de Luc et de
Jean, les Actes des Apôtres, les Épîtres de S. Paul aux Romains, la première
et la deuxième aux Corinthiens, aux Galates, aux Ephésiens, aux Philippiens,
aux Colossiens, la première et la deuxième aux Thessaloniciens, la première
et la deuxième à Timothée, à Tite, à Philémon, l’Épître aux Hébreux, l’Épître
de Jacques, la première et la deuxième de Pierre, les trois Épîtres de Jean,
l’Épître de Jude et l’Apocalypse pour le Nouveau Testament.
(1)
cf. Dei Verbum 8, 3 – (2) 45, si l’on compte
Jérémie et Lm ensemble – (3) cf. Denzinger-Schönmetzer
179 ; 1334-1336 ; 1501-1504.
L’Ancien Testament.
Haut
de page
121
L’Ancien Testament est une partie inamissible
(*) de l’Écriture Sainte. Ses livres sont divinement inspirés et conservent
une valeur permanente (1) car l’Ancienne Alliance n’a jamais été révoquée.
(*) Inamissible : qui ne peut se perdre. (1) cf. Dei Verbum 14.
122
En effet, "l’Économie de l’Ancien Testament avait pour principale
raison d’être de préparer l’avènement du Christ Sauveur du monde".
"Bien qu’ils contiennent de l’imparfait et du provisoire", les
livres de l’Ancien Testament témoignent de toute la divine pédagogie de
l’amour salvifique de Dieu : "En eux se trouvent de sublimes
enseignements sur Dieu, une bienfaisante sagesse sur la vie humaine,
d’admirables trésors de prière ; en eux enfin se tient caché le mystère
de notre salut" (1).
(1)
Dei Verbum 15. .
123
Les chrétiens vénèrent l’Ancien Testament comme vraie Parole de Dieu.
L’Église a toujours vigoureusement repoussé l’idée de rejeter l’Ancien
Testament sous prétexte que le Nouveau l’aurait rendu caduc (Marcionisme).
Le Nouveau Testament.
Haut de page.
124
"La
Parole de Dieu qui est une force divine pour le salut de tout croyant, se
présente dans les écrits du Nouveau Testament et sa puissance s’y manifeste
de façon singulière" (1). Ces écrits nous livrent la vérité définitive
de la Révélation divine. Leur objet central est Jésus-Christ, le Fils de Dieu
incarné, ses actes, ses enseignements, sa passion et sa glorification ainsi
que les débuts de son Église sous l’action de l’Esprit Saint (2).
(1)
Dei Verbum 17 – (2) cf. Dei Verbum
20.
125
Les Évangiles sont le cœur de toutes les Écritures "en
tant qu’ils constituent le témoignage par excellence sur la vie et sur
l’enseignement du Verbe incarné, notre Sauveur" (1).
(1)
Dei Verbum 18.
126
Dans la formation des Évangiles on peut distinguer trois
étapes :
1. La vie et l’enseignement de Jésus. L’Église tient fermement que les
quatre Évangiles, "dont elle affirme sans hésiter l’historicité,
transmettent fidèlement ce que Jésus le Fils de Dieu, durant sa vie parmi les
hommes, a réellement fait et enseigné pour leur salut éternel, jusqu’au jour
où il fut enlevé au ciel".
2. La tradition orale. "Ce que le
Seigneur avait dit et fait, les apôtres après son Ascension le transmirent à
leurs auditeurs avec cette intelligence plus profonde des choses dont
eux-mêmes, instruits par les événements glorieux du Christ et éclairés par
l’Esprit de vérité, jouissaient".
3. Les Évangiles écrits. "Les auteurs sacrés
composèrent donc les quatre Évangiles, choisissant certains des nombreux
éléments soit oralement soit déjà par écrit, rédigeant un résumé des autres,
ou les expliquant en fonction de la situation des Églises, gardant enfin la
forme d’une prédication, de manière à nous livrer toujours sur Jésus des
choses vraies et sincères" (1).
(1)
Dei Verbum 19 .
127
L’Évangile quadriforme occupe dans
l’Église une place unique, témoins la vénération dont l’entoure la liturgie
et l’attrait incomparable qu’il a exercé de tout temps sur les saints :
Il n’y a aucune doctrine qui soit meilleure, plus précieuse et plus splendide
que le texte de l’Évangile. Voyez et retenez ce que notre Seigneur et Maître,
le Christ, a enseigné par ses paroles et réalisé par ses actes (1).
C’est par-dessus tout l’Évangile qui
m’entretient pendant mes oraisons ; en lui je trouve tout ce qui est
nécessaire à ma pauvre âme. J’y découvre toujours de nouvelles lumières, des
sens cachés et mystérieux (2).
(1)
Sainte Césarie la Jeune, Rich. : SC 345, 480 – (2) Sainte. Thérèse de
l’Enfant-Jésus, ms. autob. A 83v.
L’unité de l’Ancien et du Nouveau Testament.
Haut
de page.
128
L’Église,
déjà aux temps apostoliques (1), et puis constamment dans sa Tradition, a
éclairé l’unité du plan divin dans les deux Testaments grâce à la typologie.
Celle-ci discerne dans les œuvres de Dieu dans l’Ancienne Alliance des
préfigurations de ce que Dieu a accompli dans la plénitude des temps, en la
personne de son Fils incarné.
(1) cf. 1 Corinthiens 10, 6. 11 ; Hébreux 10, 1 ; 1 P
3, 21.
129
Les chrétiens lisent donc l’Ancien Testament à la lumière du Christ
mort et ressuscité. Cette lecture typologique manifeste le contenu
inépuisable de l’Ancien Testament. Elle ne doit pas faire oublier qu’il garde
sa valeur propre de Révélation que Notre Seigneur lui-même a réaffirmée (1).
Par ailleurs, le Nouveau Testament demande d’être lu aussi à la lumière de
l’Ancien. La catéchèse chrétienne primitive y aura constamment recours (2).
Selon un vieil adage, le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien, alors que
l’Ancien est dévoilé dans le Nouveau : "Le Nouveau se cache dans
l’Ancien et dans le Nouveau l’Ancien se dévoile" (3).
(1)
cf. Marc 12,29-31 – (2) cf. 1 Corinthiens 5,6-8;
10,1-11 – (3) Saint Augustin, Questions
sur l'Heptateuque, 2, 73 : PL 34, 623 ; cf. Dei Verbum 16.
130
La typologie signifie le dynamisme vers l’accomplissement du plan
divin quand "Dieu sera tout en tous" (1). Aussi la vocation des
patriarches et l’Exode de l’Égypte, par exemple, ne perdent pas leur valeur
propre dans le plan de Dieu, du fait qu’ils en sont en même temps des étapes
intermédiaires.
(1)
1 Corinthiens 15,28.
V. La Sainte Écriture dans
la vie de l’Église
Haut de page.
131
"La
force et la puissance que recèle la Parole de Dieu sont si grandes qu’elles
constituent, pour l’Église, son point d’appui et sa vigueur et, pour les
enfants de l’Église, la force de leur foi, la nourriture de leur âme, la
source pure et permanente de leur vie spirituelle" (1). Il faut
"que l’accès à la Sainte Écriture soit largement ouvert aux
chrétiens" (2).
(1)
Dei Verbum 21 – (2) Dei Verbum
22.
132
"Que l’étude de la Sainte Écriture soit donc pour la sacrée
théologie comme son âme. Que le ministère de la Parole, qui comprend la
prédication pastorale, la catéchèse, et toute l’instruction chrétienne, où
l’homélie liturgique doit avoir une place de choix, trouve, lui aussi, dans
cette même Parole de l’Écriture, une saine nourriture et une saine
vigueur" (1).
(1)
Dei Verbum 24.
133
L’Église "exhorte instamment et spécialement tous les chrétiens
(...) à acquérir, par la lecture fréquente des divines Écritures, ‘la science
éminente de Jésus-Christ’ (1). ‘En effet, ignorer les Écritures, c’est
ignorer le Christ’ (2).
(1)
Philippiens 3,8 – (2) Saint Jérôme, Commentaires
d'Isaïe Livre XVII, Prologue : PL 24, 17B) " (Dei Verbum 25.
En bref
Haut de page
134
Toute l’Écriture divine n’est qu’un seul livre, et ce seul livre c’est le
Christ, " car toute l’Écriture divine parle du Christ, et toute
l’Écriture divine s’accomplit dans le Christ " (1).
(1)
Hugues de Saint Victor, De arca Noe
2, 8.
135
"Les Saintes Écritures contiennent la Parole de Dieu et, puisqu’elles
sont inspirées, elles sont vraiment cette Parole" (1).
(1) Dei Verbum 24.
136
Dieu est l’Auteur de l’Écriture Sainte en inspirant ses auteurs
humains ; Il agit en eux et par eux. Il donne ainsi l’assurance que
leurs écrits enseignent sans erreur la vérité salutaire (1).
(1) cf. Dei Verbum 11.
137
L’interprétation des Écritures inspirées doit être avant tout attentive à ce
que Dieu veut révéler par les auteurs sacrés pour notre salut. "Ce qui
vient de l’Esprit, n’est pleinement entendu que par l’action de
l’Esprit" (1).
(1) Origène, Homélie sur
l'Exode, 4, 5.
138
L’Église reçoit et vénère comme inspirés les 46 livres de l’Ancien et les 27
livres du Nouveau Testament.
139
Les quatre Évangiles tiennent une place centrale puisque le Christ Jésus en
est le centre.
140
L’unité des deux Testaments découle de l’unité du dessein de Dieu et de sa Révélation.. L’Ancien Testament prépare le Nouveau, alors
que celui-ci accomplit l’Ancien ; les deux s’éclairent
mutuellement ; les deux sont vraie Parole de Dieu.
141
"L’Église a toujours vénéré les divines Écritures, comme elle l’a fait
pour le Corps même du Seigneur" (1) : ces deux nourrissent et
régissent toute la vie chrétienne. "Ta Parole est la lumière de mes pas,
la lampe de ma route" (2).
(1) Dei Verbum 21 – (2) Psaume
119,105; cf. Isaïe 50,4.
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