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L'œuvre de Maria Valtorta
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Texte original


Bien qu’elle aille très mal, Maria Valtorta est heureuse d’écrire sur Marie, en présence de Jésus.

 










 

 

352> Vigile de la fête du Saint Sacrement [1].

 J’écris en présence de Jésus, mon Maître. Pour moi, entièrement pour moi. Après tant d’absence, le revoici tout à moi.    

Vous direz : «Comment donc? Voici presque un mois que tu as recommencé à l’entendre et à le voir
[2], et tu dis que le revoici après une telle absence?» Je réponds encore une fois ce que je vous ai dit de vive voix et écrit à plusieurs reprises [3]        

 Une chose est de voir, une autre d’entendre. Et surtout, une chose est de voir et d’entendre pour les autres, une autre de voir et d’entendre pour moi seule, pour moi exclusivement. Dans le premier cas, je suis spectatrice et je répète ce que je vois et ce que j’entends; Or, S1 cela me réjouit, car ce sont toujours des choses qui donnent beaucoup de joie, il est aussi vrai qu’il s’agit d’une joie extérieure, pour ainsi dire. Ce terme rend mal ce que je sens tellement bien, mais je n’en trouve pas de meilleur.        

En résumé, rendez-vous compte que ma joie est semblable à celle d’une personne qui lit un beau livre ou voit une belle scène. Il s’émeut, la savoure, en admire l’harmonie et pense: « Qu’il serait beau d’être à la place de cette personne! » Dans le second cas, en revanche, c'est-à-dire quand ce que je vois et entends m’est destiné, alors je suis moi-même
"cette personne". La parole que j'entends, le personnage que je vois sont pour moi. C’est Jésus et moi, Marie et moi, Jean et moi. Ils sont vivants, vrais, réels, proches, non pas devant moi et comme si je voyais se dérouler une pellicule cinématographique, mais ils se tiennent à côté de mon lit, ils marchent dans la chambre, ils s’appuient aux meubles, ou encore ils sont assis ou debout, comme des personnes vivantes, mes hôtes: c’est bien différent d’une vision destinée à tout le monde. En un mot, tout cela "est mien".        

 
Donc aujourd’hui, et même depuis hier après-midi, Jésus est ici, vêtu de son habituel vêtement en laine blanche, d’un blanc plutôt ivoire si différent en poids et en nuance du vêtement splendide qu’il porte au ciel [4]  et qui semble d’un lin immatériel et si pur qu’il paraît être de la lumière filée. Il est ici, avec ses belles mains longues et fuselées d’un blanc qui tend au vieil ivoire, avec son beau visage long et pâle où brillent ses yeux bleu sombre dominateurs mais doux entre des cils épais d’un châtain scintillant de blond-roux. Il est ici avec ses beaux cheveux longs et soyeux, d’un blond-roux plus vif dans les mèches exposées à la lumière et plus cuivré au fond des plis.     

Il est ici! Il est ici! Il me sourit et me regarde écrire sur lui. Tout comme il le faisait à Viareggio
[5]... et comme il ne le faisait plus depuis la semaine sainte [6]… puisqu’il m’a alors donné toute cette désolation, devenue une fièvre presque de désespoir lorsque, à la souffrance d’être privée de lui, s’unit celle d’être privée de vivre là où, du moins, je l’avais vu et où je pouvais dire: « Il s’est appuyé ici, il s'est assis là, là encore il s’est penché pour me poser la main sur la tête », là encore où mes parents étaient morts. Oh! Qui n’en a pas fait l’expérience ne peut comprendre cela !       


353>  Ce n’est pas que nous revendiquions la possession de tout cela. Nous savons bien que ce sont des grâces gratuites et que nous ne méritons pas de les obtenir, tout comme nous ne pouvons exiger qu'elles durent quand elles nous sont accordées. Nous le savons. D’ailleurs, plus elles nous sont accordées, plus nous nous anéantissons dans l’humilité, en reconnaissant notre misère répugnante face à l’infinie Beauté et à la divine Richesse qui se donnent à nous.  

Mais que dites-vous, mon Père? Un fils ne désire-t-il pas voir son père et sa mère? Une femme ne désire-t-elle pas voir son mari? Et quand la mort ou une longue absence les en empêche, ne souffrent-ils pas et ne trouvent-ils pas quelque réconfort à vivre là où ceux-ci ont vécu? S’ils doivent quitter cet endroit, ne souffrent-ils pas doublement parce qu’ils perdent jusqu’au lieu où leur amour fut aimé par l’être absent? Peut-on reprocher quoi que ce soit à ceux qui souffrent de cette peine? Non. Et moi? Jésus n’est-il pas mon père et mon époux? Ne m’est-il pas plus cher, bien plus cher que le plus cher des pères et des époux? 

 Jugez de ce qu’il en est d’après la façon dont j’ai supporté la mort de ma mère [7]. J’ai souffert, savez-vous? Je pleure encore, car je l’aimais bien, malgré son caractère. Mais vous avez vu comment j’ai surmonté ce moment. Jésus était là. Or il m’est plus cher que ma mère. Dois-je vous dire quelque chose? J’ai souffert et je souffre davantage aujourd’hui de la mort de ma mère — qui a eu lieu il y a huit mois — qu’à l’époque. Car, pendant ces deux derniers mois, je n’avais pas Jésus pour moi, ni Marie pour moi, et même maintenant, il suffit qu’ils me quittent un instant pour que je sente plus que jamais ma désolation d’orpheline malade, et je plonge de nouveau dans la douleur rude et humaine de ces jours inhumains.  

J'écris sous les yeux de Jésus, si bien que je n’exagère ni ne déforme rien. Ce n’est pas mon habitude, d’ailleurs. Mais même si ce l’était, il serait impossible de persister sous ce regard.         

 J’ai écrit cela ici, où je n’ai pas coutume de le faire car je ne viens pas mêler mon pauvre moi aux visions de Marie [8] je sais bien que je dois continuer à décrire ses gloires. Sa maternité, à tous ses instants, n’a-t-elle pas été une couronne de gloires ?



353> Je vais très mal, et écrire me coûte beaucoup. Je suis une loque, ensuite. Mais pour la faire connaître, pour qu’elle soit plus aimée, je ne compte pas. Mes épaules me font-elles souffrir? Mon cœur cède‑t‑il ? Ma tête me torture-t-elle? La fièvre augmente-t-elle? Peu importe! Que Marie soit connue, toute belle et chère comme je la vois par bonté de Dieu et par sa bonté à elle, et cela me suffit.  

Haut de page.       

Fiche mise à jour le 06/04/2019.

 



[1] La Fête du Saint-Sacrement est appelée aussi Fête-Dieu ou Corpus Domini. Elle est célébrée le jeudi qui suit la Trinité, c'est-à-dire soixante jours après Pâques.

[2] Voir le 17 mai 1944.

[3] Par exemple, Maria Valtorta fait allusion à ces manifestations dans la catéchèse du 13 mai 1943.

[4] Dans la vision du 10 janvier 1944.

[5] D’où Maria Valtorta avait été évacuée à S. Andrea del Còmpito en raison des bombardements.

[6] Morte en octobre 1943. Elle le rapporte dans le texte du 7 avril 1944 auquel fait suite la période de désolation, illustrée par les écrits du 9 avril au 10 mai.

[7] Dictée du 4-5 octobre 1943, dans "Les cahiers de 1943".

[8] Ces dernières ont été relatées sur ce cahier-ci manuscrit et sur d’autres. Ils appartiennent à "L’Évangile tel qu’il m’a été révélé".