L’offrande de la souffrance pour le salut du monde.


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218> Jésus dit :
"Hier soir, ton cousin
s’étonnait et se désolait parce que tes souffrances ne
cessent pas pendant que tu écris.
Pourquoi devraient-elles cesser ? Les missions sont toujours pénibles pour la
nature humaine. La chair souffre dans le service de Dieu. Mais plus elle
souffre et plus le travail de l’esprit devient fructueux.
À quel moment ai-je accompli ma mission au
plus haut degré ? Au moment de ma plus grande souffrance. Et je n’avais pas
alors le bien que tu as, car pendant ces heures-là,
j’étais abandonné par le Père. Mais tu ne l’es pas par moi.
Cela ne suffit-il pas largement à te dédommager de la souffrance de cette
poignée de cendres qu’est ta chair ? Bien sûr que oui. Ma présence auprès de
toi suffirait à elle seule. Mais moi, je t’ai accordé, non seulement ma
présence à tes côtés, mais de plus ma caresse, ma vue, ma parole.
La croix portée ainsi n’est plus une croix
pour l’âme. Elle le reste pour la chair et le sang. Mais tu me les as donnés
en offrande totale,
et il convient qu’ils soient consumés, car dans le sacrifice s’annulent leurs
fautes, dont — tu en es convaincue — je n’ai pas à parler pour te les
rappeler. Tu me les a donnés pour toi et ‘beaucoup
de choses’. Donc, qu’ils portent la croix de la souffrance
totale, car il est juste qu’il en soit ainsi.
Sais-tu ce que tu fais en écrivant ?
Ma volonté. La volonté de la mission que je veux que tu accomplisses. Même si
une seule âme, une seule, devait trouver la voie grâce à ta peine que j’ai
voulue, cette peine, qui d’un point de vue humain semble inhumaine, serait
justifiée.
En luttant contre l’angoisse de l’agonie,
j’ai accompli jusqu’à la dernière heure ma mission de Maître et de
Rédempteur. Souviens-toi de Caïphe,
de Pilate,
des femmes de Jérusalem,
de Disma. Jusqu’au bout,
jusqu’au bout, j’ai consolé, instruit, sauvé. Et il n’y a que moi qui sache
quelle était ma souffrance ! Comparée à la mienne, ta souffrance n’est rien.
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219> Aucun disciple n’est plus que son
maître,
en quoi que ce soit, et si ton Maître a tant souffert pour racheter les êtres
humains, toi qui t’es placée dans le sillage du Maître, veux-tu souffrir
moins que lui ?
Du reste, je sais jusqu’où je peux t’accabler.
Et si je t’accable lourdement, c’est signe que je te donne la capacité de
supporter la charge supplémentaire et que le besoin de souffrance est infini
pour l’heure terrible que vous vivez. La souffrance des holocaustes
est celle qui empêche, non la ruine matérielle, mais la ruine spirituelle
qui, comme un nuage chargé de brouillard, est sur le point d’aveugler les
esprits et de les mener à ruiner, matériellement et plus encore, ce qui reste
encore sauf."
Plus tard, toujours en réponse à ma plainte
au sujet des douloureuses perspectives sur lesquelles il m’éclaire, Jésus dit
:
"Mais, Maria, il n’est pas donné aux petites amies de Jésus de se
soustraire à la peine.
Pendant sa passion, votre pauvre Jésus eut pour seul réconfort le secours de
sa Mère. Rien n’a échappé à Marie, pas un de mes gémissements, pas une larme,
pas un plissement d’épiderme, un tressaillement des muscles, une contraction
du visage, un sanglot, un râle. C’étaient autant de coups de lance pour son
cœur de Mère,
mais elle ne s’y est pas soustraite parce qu’elle savait que sa présence
était la seule consolation pour son Jésus.
La petite Maria ne doit pas être
dissemblable de la grande Marie. Encore maintenant je souffre, je souffre
beaucoup devant l’obstination humaine. Je le répète
: je viendrais mourir de nouveau pour vous sauver, ô humains qui tombez dans le gouffre de mille fautes. Je souffre tant...
Je ne peux taire ma douleur. Et en parler veut dire amener celui qui m’écoute
à la vision d’un avenir bien triste.
Mais c’est si doux de pleurer ensemble. Ne retire pas ton épaule où j’appuie
ma tête dans laquelle l’humanité enfonce des couronnes d’épines. Les mêmes
épines te piqueront, toi aussi. Mais penses-y : nos pleurs et notre sang
seront offerts ensemble pour tenter d’arrêter le châtiment.
C’est cela qu’il faut, Maria. Les autres choses ne servent à rien et vous
unissent à de nouvelles puissances de mal. Mais le sacrifice sauve. Si
seulement beaucoup d’âmes de sacrifice naissaient de la terre devenue enfer
!...
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220> Je ne répète pas par manque
d’arguments, je répète parce que ces mots contiennent la clé du salut."
Croyez, mon Père (Migliorini), que je
souffre beaucoup. Les intuitions qui me viennent me torturent encore plus que
mon mal physique et l‘accroissent. Je confesse que, sur le plan humain, je
voudrais leur échapper par la mort. Mais, comme vous voyez, cela aussi fait partie de ce champ de douleur que Dieu a
semé pour moi, et je dois les cueillir et les manger comme le pain de ma Vie.
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