"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 7.443 - La morte del nonno di Marziam.

 4.441 - The Death of Marjiam's Grandfather.

 4.443 - La muerte del abuelo de Marziam.

 8.492 - Der Tod des Grossvaters von Marziam.






Dimanche 29 juillet 29
(2 Ab 3789)
Plaine d’Esdrelon.


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 Le sacrement de l'extrême-onction donnée par Jésus.

 Jésus n'attend pas un héroïsme qui ne serait pas naturel.


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Ancienne édition : Tome 6, chapitre 135.
Nouvelle édition : Tome 7, chapitre 443.

443
La mort du grand-père de Marziam.

Le samedi 25 mai 1946.

76>  443.1 - Jésus a déjà quitté les femmes car il est avec les apôtres, Isaac et Marziam. Ils sont en train de descendre les dernières pentes vers la plaine d'Esdrelon pendant que la nuit descend lentement.

Marziam est très content que le Seigneur le conduise chez son cher grand-père. Moins contents sont les apôtres qui se rappellent le récent incident avec Ismaël. Mais ils se taisent, sérieux, pour ne pas affliger le jeune homme qui se réjouit de ne pas avoir touché au miel que Porphyrée lui a donné "parce que j'avais l'espoir que le Seigneur contenterait mon cœur en me faisant voir mon père, je ne sais pourquoi... Mais depuis quelque temps, je l'ai présent à mon esprit comme s'il m'appelait. Je l'ai dit à Porphyrée et elle m'a dit : "Cela me fait la même chose quand Simon est au loin". Mais ce ne doit pas être comme elle le dit, car avant cela ne s'est jamais produit."    

"Parce qu'avant tu étais en enfant, Maintenant tu es un homme et ta pensée pense davantage" lui dit
Pierre.

"J'ai encore deux petits fromages et un peu d'olives. Ce que j'ai pu emporter de ce qui était à moi, pour mon père bien-aimé. Et puis j'ai une tunique de chanvre et un vêtement de chanvre.
Porphyrée voulait les faire pour moi. Mais je lui ai dit : "Si tu m'aimes, fais-les pour le vieux père". Il est toujours déguenillé, tellement en sueur dans ses habits de mauvaise laine !... Il sera plus au frais."  

"Et en attendant toi, tu restes sans vêtements frais et tu es trempé comme une éponge dans ces habits de laine" lui dit Pierre.         

"Oh ! N'importe ! Le père est resté tant de fois sans manger pour me le donner quand j'étais dans le bois... Je puis, enfin, moi aussi lui donner quelque chose. Si je pouvais mettre assez de côté pour le libérer !"  

"Combien as-tu jusqu'à présent ?" lui demande
André.      

"Peu. Du poisson, j'ai retiré cent dix didrachmes
[1], mais je vais vendre bientôt les agneaux, et alors... Si je pouvais le faire avant le grand froid !..."        

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77> "C'est vous qui allez le prendre ?" dit Nathanaël à Pierre.       

"Oui, nous ne nous ruinerons pas si ce pauvre vieux prend une bouchée de notre plat..."

"Et puis... Il peut faire quelques petits travaux... Venir à Bethsaïde, chez nous, n'est-ce pas
Philippe ?"  

"Bien sûr, bien sûr... Nous t'aiderons, Simon, pour faire plaisir à notre bon Marziam et au vieil homme..." 

 443.2 - "Espérons que Yokhanan (Giocana) n’est pas là" dit Jude Thaddée.        

"Moi, je vais aller en avant pour avertir" dit Isaac.   

Ils marchent rapidement au clair de lune... À un certain moment, Isaac se détache et accélère encore plus sa marche alors que le groupe le suit plus lentement. La plaine est tout à fait silencieuse. Même les rossignols se taisent.

Ils avancent toujours jusqu'au moment où ils voient deux ombres qui courent vers eux.    

"L'un est Isaac certainement... L'autre... peut-être Michée, ou l'intendant. Ils ont la même taille..." dit
Jean.  

Désormais ils sont près, tout près. C'est précisément l'intendant suivi d'Isaac qui paraît consterné.      

"Maître... Marziam... pauvre fils !... Venez vite... Ton père, Marziam, est malade... très malade..."

"Ah ! Seigneur… !" crie le jeune homme avec douleur.        

"Allons, allons... Sois courageux, Marziam"  

Et Jésus lui prend la main en se mettant presque à courir alors qu'il dit aux apôtres :    

"Vous, suivez-nous."      

"Oui... mais faites doucement... à cause de Yokhanan" crie l'intendant qui est déjà loin.   

 443.3 - Le pauvre vieux est dans la maison de Michée. Le premier imbécile venu peut comprendre qu'il est vraiment mourant. Il se tient abandonné, les yeux fermés, les traits déjà relâchés comme quelqu'un qui est en train de mourir. Il a le teint cireux, sauf aux pommettes où la congestion laisse une trace de rouge.

Marziam se penche sur le grabat en appelant :         

"Père ! Mon père ! C'est moi, Marziam ! Comprends-tu ? Marziam ! Jabé ! Ton Jabé !... Oh ! Seigneur ! il ne m'entend plus... Viens ici, Seigneur... Viens ici. Essaie, Toi... Guéris-le ... Fais qu'il me voie, qu'il me parle... Mais dois-je voir mourir ainsi tous les miens, sans qu'ils me disent adieu… ?"         

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78>
Jésus s'approche, se penche sur le mourant, lui met une main sur la tête en disant :      

"Fils de mon Père, écoute-moi."          

Comme quelqu'un qui sort d'un sommeil profond, le vieillard pousse un profond soupir, ouvre ses yeux déjà vitreux et il regarde vaguement les deux visages penchés sur le sien. Il essaie de parler mais sa langue s'y refuse. Pourtant, un instant il doit avoir reconnu, car il sourit et cherche à prendre les mains des deux pour les porter à ses lèvres.  

"Père... j'étais venu... J'ai tant prié pour venir !... Je voulais te dire... que bientôt, nous aurons assez... pour te donner de quoi te libérer... et venir avec moi, chez Simon et Porphyrée qui sont si bons, avec ton Jabé… avec tous..."           

Le vieillard réussit à remuer la langue et il dit avec peine : 

"Que Dieu les récompense et... qu'il te récompense... Mais c'est tard... Je m'en vais chez Abraham... pour ne plus souffrir..."

Il se tourne vers Jésus, et tout angoissé il demande :          

"Oui, n'est-ce pas ?"        

 "Oui, reste en paix !"   

Et Jésus se redresse, imposant, pour dire :    

"Moi, par mon pouvoir de Juge et de Sauveur, je t'absous de ce que, dans ta vie, tu peux avoir commis de fautes ou d'omissions, et des sentiments de l'âme contre la charité et envers qui t'a haï. Je te pardonne tout, ô fils, va en paix !"   

Jésus a étendu les mains en les levant sur le lit, comme s'il était à un autel, Lui prêtre, pour consacrer la victime.        

 443.4 - Marziam pleure, alors que le vieillard sourit doucement en murmurant :        

"On s'endort en paix, grâce à Toi... Merci, Seigneur..."       

Et il s'affaisse...    

"Père ! Père ! Oh ! il meurt ! il meurt ! Donnons-lui un peu de miel... il a la langue sèche... il a froid... le miel réchauffe..." crie Marziam.        

Et d'une main il essaie de fouiller dans son sac, alors que de l'autre il soutient la tête de l'aïeul qui s'alourdit.     

Sur le seuil sont apparus les apôtres... et ils observent silencieux...          

"Fais donc, Marziam. Le père, je vais le soutenir" dit Jésus...        

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79> Et ensuite, à Pierre :

"Simon, viens ici..."        

Et Simon avance tout ému. Marziam essaie de donner un peu de miel au vieillard. Il plonge un doigt dans le vase et le retire couvert de miel filant pour le mettre sur les lèvres de l'aïeul qui rouvre les yeux, le regarde, lui sourit en disant :      

"C'est bon."           

"Je l'ai fait pour toi... Et aussi le vêtement frais de chanvre..."      

Le vieillard lève sa main tremblante et il essaie de la poser sur la tête brune, en disant :      

"Tu es bon... plus que le miel... C'est... c'est ta bonté qui me fait du bien... Mais ton miel... il ne sert plus... Ni non plus le vêtement frais... Garde-les... garde-les avec ma bénédiction..."  

Marziam glisse à genoux, la tête appuyée sur le bord du lit en gémissant :         

"Seul ! Je reste seul !"     

Simon tourne autour du lit et, d'une voix plus rauque que jamais à cause de l'émotion, il dit en caressant les cheveux de Marziam :       

"Non... Seul, non... Moi, je t'aime bien. Porphyrée t'aime bien... Les disciples... autant de frère ... Et puis... Jésus... Jésus qui t'aime bien... Ne pleure pas, mon fils !"          

"Ton... fils... oui… moi, heureux... Seigneur !... Seigneur…"

Le vieillard murmure, s'embrouille, sent venir la fin.          

 443.5 - Jésus l'entoure de sort bras, le soulève, entonne lentement :        

"J'ai levé les yeux vers les monts, d'où viendra mon secours"        

Et il poursuit le psaume 120
[2]. Puis il s'arrête, observant l'homme qui meurt dans ses bras, apaisé par ces paroles... Il entonne le psaume 121, mais il en dit peu car il a à peine commencé le quatrième verset qu'il s'interrompt pour dire :        

"Pars en paix, âme juste !
[3]"      

Et il le recouche lentement en lui abaissant avec la main les paupières.  

Une mort si tranquille que personne, sauf Jésus, ne s'est aperçu du trépas. Pourtant ils le comprennent par le geste du Maître et il s'ensuit un bruit de voix.        

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80/81> Jésus fait signe de se taire. Il se tourne du côté de Marziam qui, pleurant, la tête appuyée sur le lit, ne s'est aperçu de rien. Il se penche, il l'embrasse en cherchant à le relever et il lui dit :      

"Il est en paix, Marziam ! Il ne souffre plus. La plus grande grâce de Dieu pour lui, c'est cela : la mort, et dans les bras du Seigneur ! Ne pleure pas, cher fils. Regarde-le, comme il est en paix... En paix… Il y en a peu en Israël qui aient eu la faveur qu'a eue ce juste de mourir sur la poitrine du Sauveur. Viens ici, dans mes bras... Tu n'es pas seul. Et puis il y a Dieu, et c'est tout, qui t'aime pour tout le monde."

 443.6 - Le pauvre Marziam fait vraiment peine à voir[4], mais il trouve encore la force de dire :       

"Merci, Seigneur, d'être venu... Et à toi, Simon, de m'avoir amené... Et à tous, à tous merci... de ce que vous m'avez donné pour lui... Mais rien ne sert plus... Pourtant... le vêtement si... Nous sommes pauvres... Nous ne pouvons pas faire l'embaumement... Oh ! mon père ! Je ne puis même pas te donner un tombeau ! ...Mais si vous avez confiance, si vous pouvez... faites les dépenses et je vous donnerai en octobre le prix des agneaux et du poisson..."   

"Ohé ! Mais tu as encore un père ! Moi, je m'occupe de tout ! Même s'il faut vendre une barque. Nous donnerons au vieil homme tous les honneurs. Le principal est d'avoir un prêt... et quelqu'un qui donne un tombeau.        

L'intendant dit :  

"À Jezraël, il y a des disciples parmi le peuple. Ils ne refuseront rien. Je pars de suite et je reviendrai pour tierce..."     

"Bon, mais... le pharisien ?"      

"Ne craignez pas. Je lui fais savoir qu'il y a un mort, et pour ne pas se contaminer, il ne va plus sortir de la maison. Je pars..."      

Et pendant que Marziam, penché sur son grand-père, pleure et le caresse, et que Jésus parle doucement avec les apôtres et avec Isaac, Michée et les autres vont et viennent pour préparer les derniers honneurs à leur compagnon défunt.



 443.7 - Et ici je fais une observation personnelle. Il m'est arrivé plusieurs fois de me trouver dans des circonstances semblables et j'ai souvent remarqué que ceux qui étaient présents, dans une intention bonne, ou avec une intransigeance qui ne l'est pas, font taire ceux qui se désolent d'avoir perdu un parent. Je compare cette attitude avec la douceur de Jésus qui compatit à la souffrance de l'orphelin et n'attend pas de lui un héroïsme qui ne serait pas naturel... Combien de choses il y a à apprendre du plus petit acte de Jésus !...       

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Fiche mise à jour le
06/03/2024.

 



[1] Soit l’équivalent de 220 jours de travail. Cela équivaudrait, à notre époque (2008), à 8.800 € en se basant sur le salaire minimum français.    

[2] Psaume 120 (Hébreu 121) puis Psaume 121 (Hébreu 122). Les numéros des versets se trouvent écrits sur des points de suspensions comme si Maria Valtorta avait vérifié les numéros ultérieurement.      

[3] Phrase qui n’est pas sans rappeler la prière sur les agonisants, celle qui présida aussi à la mort de Maria Valtorta qui, obéissante dans la mort comme dans la vie, s’éteignit aux premiers mots de la prière : "Maintenant tu peux quitter ce monde, âme chrétienne. Quitte-le au nom de Dieu le Père tout-puissant qui t’a créée" : "Proficiscere, anima christiana, de hoc mundo, in nomine Dei Patris omnipotentis, qui te creavit…"           

[4] Il avait déjà perdu ses parents morts tragiquement dans un éboulement ‘cf. EMV 198.5).