"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 5.298 - Il soccorso agli orfanelli Maria e Mattia gli insegnamenti che ne derivano.

 3.297 - The Little Orphans Mary and Matthias.

 3.298 - La ayuda prestada a los huerfanitos María y Matías y las enseñanzas que de ella se deducen.

 5.341. Maria und Matthias.



Le miracle du pommier soudainement en fruits.

 


Jeudi 2 novembre 28
(27 Marhechwân ou Boul 3789)
Environs du
Lac Mérom.


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 Les orphelins de la plaine d’Esdrelon chassés par Ismaël Ben Fabi le pharisien.

 Miracle du pommier et malédictions sur les récoltes de Jacob.


 

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Ancienne édition : Tome 4, chapitre 162.
Nouvelle édition : Tome 5, chapitre 298.
Cet épisode regroupe plusieurs chapitres
de l’ancienne édition.

298
Le secours apporté aux orphelins Marie et Matthias, et les enseignements qui en découlent.

Le lundi 8 octobre 1945.

23>  298.1 - Je revois le lac de Mérom en un sombre jour pluvieux... Boue et nuages. Silence et brouillard. L'horizon disparaît dans les nuages. Les chaînes de l'Hermon sont ensevelies sous des couches de nuages bas. Mais de cet endroit - un plateau surélevé situé près du petit lac tout gris et jaunâtre à cause de la boue des mille ruisseaux gonflés, et à cause du ciel nuageux de novembre - on découvre bien ce petit miroir d'eau alimenté par le Jourdain supérieur, qui en débouche ensuite pour alimenter l'autre lac plus grand de Génésareth.  

Le soir descend, de plus en plus triste et pluvieux, pendant que Jésus s'achemine par la route qui coupe le Jourdain après le lac de Mérom, pour prendre un sentier qui mène directement à une maison...          

(Jésus dit : "Ici vous mettrez la vision des orphelins Matthias et Marie, donnée le 20 Août 1944.")
[1]         

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24>

Le dimanche 20 août 1944.

 298.2 - Une autre douce vision de Jésus et de deux enfants.           

Je vois Jésus qui passe par un petit chemin à travers champs. Ils doivent être ensemencés depuis peu, car la terre est encore fine et foncée comme après un récent ensemencement. Jésus s'arrête pour caresser deux enfants : un garçon de pas plus de quatre ans et une fillette qui peut en avoir huit ou neuf. Ce doit être des enfants très pauvres car ils ont deux pauvres petits vêtements déteints et même déchirés, et une petite figure triste et souffrante.

Jésus ne demande rien. Il les regarde seulement fixement pendant qu'il les caresse. Puis il se hâte vers une maison qui est au bout du petit chemin. Une maison de campagne, mais bien tenue, avec un escalier extérieur qui monte du sol sur la terrasse, sur laquelle se trouve une tonnelle de vigne, maintenant dépouillée des grappes et des feuilles. Seules quelques dernières feuilles déjà jaunies pendent et remuent par l'effet du vent humide d'une maussade journée d'automne. Sur le parapet de la maison, des colombes roucoulent en attendant l'eau que le ciel gris et nuageux annonce.      

Jésus, suivi des siens, pousse la grille rustique du petit mur en pierres sèches qui entoure la maison, et entre dans la cour, nous dirions l'aire, où se trouve un puits et dans un coin le four. Je suppose que c'est cela ce débarras aux murs plus sombres à cause de la fumée qui en sort maintenant et que le vent pousse vers la terre.     

Au bruit des pas une femme se présente sur le seuil du débarras et, après avoir vu Jésus, le salue joyeusement et court vers la maison pour avertir.        

Voici qu'un
homme vieillot et gras se présente sur la porte de la maison et se hâte vers Jésus.   

"Grand honneur, Maître, de te voir !" dit-il en guise de salutation.          

Jésus dit son salut :        

"La paix soit avec toi. Et il ajoute : La nuit arrive et la pluie va venir. Je te demande un abri et un pain pour Moi et mes disciples."     

"Entre, Maître. Ma maison est à Toi. La servante va défourner le pain. Je suis bien aise de te l'offrir avec du fromage de mes brebis et des fruits de ma propriété. Entre, entre, le vent est humide et froid..."         

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25> Et avec empressement il tient ouverte la porte en s'inclinant au passage de Jésus.         

 298.3 - Mais ensuite il change subitement de ton en s'adressant à quelqu'un qu'il voit et il dit en colère :    

"Encore toi, ici ? Va-t-en. Il n'y a rien pour toi. Va-t-en. Tu as compris ? Ici, il n'y a pas de place pour les vagabonds..."        

Et il murmure entre ses dents :

"...et peut-être aussi de voleurs comme toi." 

Une petite voix plaintive répond :        

"Pitié, seigneur. Un pain au moins pour mon petit frère. Nous avons faim..."   

Jésus, qui était entré dans la vaste cuisine égayée par un grand feu qui fait l'office d'une lampe, vient sur le seuil. Son visage est changé. Sévère et triste, il demande, non pas à l'hôte, mais en général, il semble le demander à l'aire silencieuse, au figuier dépouillé, au puits sombre :  

"Qui est-ce qui a faim ?"

"Moi, Seigneur. Mon frère et moi. Un pain seulement et nous nous en irons."  

Jésus est maintenant dehors, dans l'air de plus en plus sombre, à cause du crépuscule qui avance et de la pluie imminente. "Avance" dit-il.  

"J'ai peur, Seigneur !"    

"Viens, te dis-je. N'aie pas peur de Moi."        

De derrière du coin de la maison,
la fillette s'amène. À son misérable petit vêtement se cramponne son petit frère. Ils viennent pleins de crainte. Un regard timide à Jésus, un regard apeuré au maître de maison qui lui fait les gros yeux et qui dit :  

"Ce sont des vagabonds, Maître. Et des voleurs. Il n'y a qu'un instant, je l'ai surprise à fouiller près du pressoir. Certainement elle voulait entrer pour voler. Qui sait d'où ils viennent. Ils ne sont pas du pays."  

Jésus semble l'écouter. Il regarde très fixement la fillette au petit visage pâle et aux tresses défaites, deux nattes qui lui tombent sur les oreilles, attachées au bout avec deux morceaux de chiffon. Mais le visage de Jésus n'est pas sévère quand il regarde la pauvre petite. Il est triste, mais il sourit pour l'encourager.

"Est-ce vrai que tu voulais voler ? Dis la vérité."      

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26> "Non, Seigneur. J'avais demandé un morceau de pain, parce que j'ai faim. On ne me l'a pas donné. J'ai vu une croûte huilée, là, par terre, près du pressoir et je suis allée la prendre. J'ai faim, Seigneur. Hier on m'a donné un seul pain, et je l'ai gardé pour Matthias... Pourquoi ne nous ont-ils pas mis avec maman dans le tombeau ?" La fillette pleure désolée et son frère fait comme elle.          

"Ne pleure pas." Jésus la console en la caressant et en l'attirant à Lui. "Réponds: d'où es-tu ?"         

"De la plaine d'Esdrelon."         

"Et tu es venue jusqu'ici ?"        

"Oui, Seigneur."  

"Il y a longtemps que ta mère est morte ? Et as-tu ton père ?"       

 "Mon père est mort tué par le soleil au temps de la moisson et maman à la dernière lune... elle et l'enfant qui naissait, sont morts..." Elle pleure davantage.        

"Tu n'as pas de parent ?"

"Nous venions de si loin ! Nous étions pauvres... Puis le père a dû se mettre en service. Maintenant il est mort, et maman avec lui."

"Qui était le maître ?"    

"Le pharisien
Ismaël."   

"Le pharisien Ismaël !... (Impossible de traduire la manière dont Jésus répète ce nom). Tu es partie volontairement ou bien il t'a renvoyée
[2] ?"  

"Il m'a renvoyée, Seigneur. Il a dit : "Sur le chemin, les chiens affamés !"          

 298.4 - "Et toi, Jacob, pourquoi n'as-tu pas donné un pain à ces petits ? Un pain, un peu de lait et une poignée de foin pour délasser leur fatigue ? ..."       

"Mais... Maître... j'ai du pain juste pour moi... et du lait, il y en a peu. ..et les mettre dans la maison. ..Ils sont comme des bêtes vagabondes, ces gens-là. Si on leur fait bon visage, ils ne s'en vont plus..."          

"Et tu manques de place et de nourriture pour ces deux malheureux ? Tu peux le dire vraiment, Jacob ?

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27> L'abondance de la moisson, du vin, la quantité d'huile, les fruits nombreux ont rendu célèbre ton domaine cette année à cause de ce qu'il a produit ? Te le rappelles-tu encore ? L'année précédente, la grêle avait abîmé tes biens et tu étais inquiet pour ta vie... Je suis venu et je t'avais demandé un pain... Tu m'avais entendu parler un jour et tu m'étais resté fidèle. ..et dans ta peine tu m’as ouvert ton cœur et ta maison et tu m'as donné un pain et un abri. Et Moi, en sortant le matin suivant, que t'ai-je dit[3] ? "Jacob, tu as compris la Vérité. Sois toujours miséricordieux et tu obtiendras miséricorde. Pour le pain que tu as donné au Fils de l'homme, ces champs te donneront abondance de blé et seront chargés comme s'ils avaient sur eux les grains de sable de la mer, les oliviers seront chargés d'olives et tes pommiers plieront sous le poids des fruits". Tu as eu tout cela et tu es le plus riche de la région cette année. Et tu refuses un pain à deux enfants !..."          

"Mais Toi, tu étais le Rabbi..."   

"Justement parce que je l'étais, je pouvais faire du pain avec des pierres. Eux, non. Maintenant je te dis : tu vas voir un nouveau miracle et tu en auras de la peine, une grande peine... Mais alors, en te frappant la poitrine, dis : "Je l'ai mérité"      

 298.5 - Jésus s'adresse aux enfants :    

"Ne pleurez pas.
 Allez à cet arbre et cueillez."       

"Mais il est dépouillé, Seigneur
[4]" objecte la fillette.

"Va."          

La fillette va et revient avec son vêtement relevé et rempli de belles pommes rouges.      

"Mangez et venez avec Moi" et aux apôtres : "Allons porter ces deux petits à
Jeanne de Kouza. Elle sait se rappeler les bienfaits reçus et elle est miséricordieuse pour l'amour de Celui qui a été miséricordieux avec elle. Allons."     

L'homme, abasourdi et mortifié, essaie de se faire pardonner :     

"Il fait nuit, Maître. La pluie peut tomber pendant que tu es en route. Rentre dans ma maison. Voici que la servante va défourner le pain... Je t'en donnerai aussi pour eux."   

"Inutile. Tu le donnerais non par amour, mais par peur du châtiment promis."

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28> "Ce n'est donc pas cela (et il montre les pommes cueillies sur l'arbre d'abord dépouillé et que les deux affamés mangent avec avidité) ce n'est donc pas cela le miracle ?"         

"Non."       

Jésus est très sévère.      

"Oh ! Seigneur, Seigneur, aie pitié de moi ! J'ai compris ! Tu veux me punir dans mes récoltes ! Pitié, Seigneur !"

"Ce ne sont pas tous ceux qui me disent, "Seigneur", qui me possèderont car ce n'est pas par la parole, mais par les actes que l'on montre de l'amour et du respect
[5]. Tu auras la pitié que tu as eue."      

"Je t'aime, Seigneur."     

"Ce n'est pas vrai. M'aime celui qui aime, car cela est mon enseignement. Tu n'aimes que toi-même. Quand tu m'aimeras comme je l'ai enseigné, le Seigneur reviendra. 
 298.6 - Maintenant je m'en vais. Ma demeure est dans l'accomplissement du bien, dans la consolation des affligés, quand j'essuie les larmes des orphelins. Comme une poule déploie ses ailes sur ses poussins sans défense, de même je déploie mon pouvoir sur ceux qui souffrent et qui sont tourmentés. Venez, enfants. Vous aurez bientôt une maison et du pain. Adieu, Jacob[6]."        

Et non content de marcher, il fait prendre dans les bras la fillette fatiguée. C'est
André qui la prend et l'enveloppe dans son manteau. Jésus prend le petit et ils s'en vont, par le petit chemin désormais obscur, avec leur charge pitoyable qui ne pleure plus.     

Pierre dit : 

"Maître ! C'est une grande chance pour eux que tu sois survenu. Mais pour Jacob"... Que vas-tu faire, Maître ?"



"Justice. Il ne connaîtra pas la faim car ses greniers sont garnis pour longtemps encore, mais la disette, car la semence ne donnera pas de grain et les oliviers et les pommiers n'auront que des feuilles. Ces innocents ont eu, non pas de Moi, mais du Père, du pain et un toit. Car mon Père est aussi le Père des orphelins, Lui qui donne, un nid et de la nourriture aux oiseaux des bois. Eux pourront dire, et tous les malheureux avec eux, les malheureux qui savent rester pour Lui "des fils innocents et affectueux", que dans leur petite main Dieu a mis la nourriture et qu'avec un soin paternel Il les con- duit à un toit hospitalier."      

La vision se termine et il m'en reste une grande paix.

Suite du chapitre 298 =>

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Fiche mise à jour le 02/03/2024.

 



[1] Maria Valtorta ne reçoit pas ses visions quotidiennes dans un ordre chronologique, mais dans un ordre qui semble suivre l'opportunité du moment. Ces visions sont reconstituées dans leur ordre chronologique sur indications de Jésus, comme ici. L'ensemble restitue un ordre parfaitement cohérent, sans contradictions.        

[2] Cf. EMV 335.14.  

[3] Cf EMV 110.5. Jacob avait entendu parler Jésus alors qu’il faisait les vendanges chez Jude et Anne de Mérom.     

[4] C'est l'automne bien avancé.     

[5] Cf. Matthieu 7,21 : Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux.   

[6] Jésus fera prendre de ses nouvelles (cf. EMV 336.2). Jacob, frappé par la disette, viendra demander pardon à Jésus (cf. EMV 467.7) qui, pour cela, le renverra à sa conduite dans le reste de sa vie :"Le pauvre est toujours sacré, mais plus sacrés que tous, sont l'orphelin et la veuve."